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La mort de Mounir Klibi enterrera t-elle les magouilles de Chedly Ayari ?


28 Janvier 2017

Subitement décédé d’un « infarctus » à l’âge de 60 ans, le 29 décembre 2016, l’ancien directeur général des affaires juridiques au sein de la Banque Centrale Mounir Klibi a emporté avec lui bien des secrets…et de magouilles !


La Banque Centrale frappée par la foudre de la BFT.
La Banque Centrale frappée par la foudre de la BFT.
Directeur général des affaires juridiques de la Banque Centrale durant plus de vingt ans, Mounir Klibi avait quitté, le 1er juillet 2016, ses fonctions avec un bon pactole et une confortable retraite. Le 30 juin 2016, la Banque Centrale lui organisait une réception "émouvante" à l'occasion de son départ exigé par certains et indésirables pour d'autres. Selon Kapitalis du 9 juillet 2016, « Chedly Ayari et Mohamed Rekik, respectivement gouverneur et vice-gouverneur, ont tout fait pour faire bénéficier l’intéressé d’une décision de maintien en activité. Mais les cadres de la BCT en général et ceux de la direction des affaires juridiques en particulier s’y étant opposés fermement, le gouverneur et le vice-gouverneur ont du y renoncer ».

Cela n’a pas empêché Chedly Ayari d’arranger pour ce « haut cadre », qui peut encore beaucoup « donner » au pays, un point de chute spécialement conçu pour lui : sur ordre de mission, Mounir Klibi a été en effet exclusivement chargé du dossier très sensible de la BFT. Dossier sensible et explosif qui dénote le changement de l’Etat dans la continuité mafieuse !

A la suite du décès bien troublant de Mounir Klibi, le 29 décembre dernier, ordre a été donné d’ouvrir le coffre de son nouveau bureau dans les locaux de la Banque centrale. Après concertations, tergiversations et tractations, cela a été possible en présence de deux huissiers et d’un représentant de l’inspection générale de la Banque centrale. Dans son numéro 1231 du 12 janvier 2017, Maghreb Confidentiel titrait "Le dossier secret de la BFT sort du coffre"!

En effet, selon des informations internes à la Banque centrale, deux dossiers ont été découvert. Le premier concerne l’ABCI et indique, par une lettre trouvée dans le coffre, que la Banque centrale est à l’origine du litige et de l’imbroglio politico-juridico-financier qui oppose, depuis 1982, l’ABCI à l’Etat tunisien. On sait qu’il y a eu détournement de l’actif de la BFT vers la STB, à savoir l’équivalent de 21 millions de dinars, soit plus du capital de la STB !   

Le second retrace au détail près la gestion politico-mafieuse de la BFT (Banque franco-tunisienne). Près de 700 millions de dinars de crédits octroyés sans garanti, soit l’équivalent de 300 millions d’euros. La liste des bénéficiaires de ces crédits qui ne les ont jamais remboursés, c’est Mounir Klibi qui la conservait dans son coffre. Information fuitée : sur les 200 bénéficiaires, il n’y avait que deux Trabelsi !

A la lumière de cette découverte, un membre important de l’actuel gouvernement a exigé la restitution à l’Etat de l’ensemble des documents concernant la BFT, jusqu’alors monopolisés par le Gouverneur de la Banque Centrale, en déclarant lors d’une réunion que « depuis 1982, l’Etat est induit en erreur par la Banque centrale ». L’expropriation de la BFT en 1989, lors de laquelle le capital de la STB a été doublé grâce au capital de la BFT, était une opération noire pour couvrir l’arnaque originelle de 1982 dont l’un des principaux architectes a été Mansour Moalla.

Beaucoup des affairistes qui se sont partagés les 700 millions de dinars et dont certains sont toujours politiquement très influents, redoutent la publication de la liste intégrale des bénéficiaires en question. Ils en redoutent les conséquences d’autant plus que l’affaire de la BFT est entre les mains du Centre international des règlements des différents relatifs aux investissements (CIRDI), qui dépend de la Banque Mondial et qui s’apprête d’ailleurs à rendre son verdict.

Dans cette affaire qui oppose le gouvernement tunisien à l'ABCI (la société propriétaire de la BFT), c'est le cabinet Herbert Smith qui défendait les intérêts tunisiens et qui aurait empoché un total de 50 millions d'euros du Trésor tunisien. Il y a deux mois, pour des raisons faciles à deviner, le gouvernement tunisien a décidé de changer d'avocat en confiant l'affaire au groupe Emanuel Urquhart Sullivan. Simple hasard (!) Isabelle Michout et Amel Bouchnaki, qui travaillaient jusqu'alors pour le cabinet Herbert Smith, officient désormais au sein du cabinet Emanuel Urquhart Sullivan.  

On mentionnera à titre anecdotique qu’un certain Mounir Ajroud, simple agent de sécurité au sein de la BFT et, depuis 2011, président de la sinistre Ligue de protection de la révolution (LPR), a bénéficié de la BFT d’un crédit de 400 000 dinars…qu’il na jamais remboursé !

A titre également anecdotique, Mounir Klibi est le frère de Aïda Klibi, ancienne cadre de l’ATCE recyclée dans Nidaa Tounès et actuellement chargée par Béji Caïd Essebsi de la coordination entre les médias et le Palais de Carthage, un « métier » qu’elle maîtrise à la perfection ayant été autrefois aux ordres d’Abdelwahab Abdallah.

A titre moins anecdotique, Mounir Klibi, selon Kapitalis du 30 mars 2016, « devait répondre de l’accusation de corruption en rapport avec ses fonctions antérieures de directeur des affaires juridiques, directeur général adjoint puis directeur général à la Banque franco-tunisienne (BFT)…Ce procès est le premier d’une série de 19, dans lesquels la justice réclame à l’ancien DG de la BFT le remboursement de près de 250 millions de dinars (MD) ».

Y a-t-il un lien de cause à effet entre ces 19 procès, le remboursement des 250 millions de dinars et la disparition subite de Mounir Klibi ? A qui profite sa mort ? Aux affairistes qui ont bénéficié des largesses de la BFT et à l’actuel Gouverneur de la Banque Centrale, nommé à ce poste pour couvrir les mafieux d’hier et d’aujourd’hui, d’y répondre.

Lilia Ben Rejeb   

A lire dans nos archives l’enquête de Nebil Ben Yahmed :
http://www.tunisie-secret.com/Exclusif-Le-parlement-tunisien-s-apprete-t-il-a-blanchir-les-corrompus_a1604.html

A lire aussi l’enquête de Jeune Afrique :
http://www.jeuneafrique.com/mag/334558/politique/enquete-banque-franco-tunisienne-quarante-voleurs/
 

 


           


1.Posté par Lotfi Ben Aba le 29/01/2017 09:59
La publication de Tunisie Secret sur le dossier de la BFT , le moins qu'on puisse dire que cet article a des connotations politiques chargé dune instrumentalisation d'une affaire ou le CIRDI ,( le centre international des règlements de différents relatifs aux investissement ) rattaché à la Banque Mondiale , s’apprête à rendre son verdict dans les jours qui viennent . Si vous avez des comptes à régler avec Chedly Ayari ou autres ,pourquoi souiller l'image de Mounir Klibi , qui vient juste de nous quitter pour un monde meilleur , et qui d'ailleurs n'a rejoint la BFT qu'en 1991 sur nomination de la BCT et après que la crise et la déroute de cette Banque ont été consommées, sa nomination a été principalement liée à la gestion d'un litige complexe . vous parlez Mme Lilia ben Rejeb de documents et de secrets , foutaises ! je dirais , ce dossier a fait l'objet de plusieurs commissions gouvernementales , il a fat 'objet de l'arbitrage de pas moins de trois cabinets spécialisés dans le domaine , Hubert Smith , Emanuel Urquhart Sullivan , et dernièrement le CIRDI , à votre avis tous ces commissions et tous ces cabinets ont traité le dossier sans avoir eu accès aux documents , de grâce, un peu de décence , et arrêtez de vous moquer de l'intelligences des tunisiens ... Laissez l’âme de Mounir Klibi , se reposer en paix , et foutez nous la paix avec vos manigances et vos bassesses criardes.

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