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Rebondissement dans l'affaire Jilani Daboussi


14 Mars 2016

Ce médecin de Tabarka est décédé le 8 mai 2014 à la suite de la torture morale et physique qu’il avait subie durant trois années d’arrestation arbitraire sous l’indifférence de son ex ami de fac, le « militant » des droit de l’homme, Moncef Marzouki. Libéré dans la panique de ses geôliers le 7 mai 2014, il est décédé d’une crise cardiaque le lendemain. Depuis, ses enfants ont porté plainte en Tunisie et en France. Retour sur un crime d’Etat dont les ordonnateurs et complices seront bientôt jugés par un tribunal français… en attendant que la justice tunisienne daigne bouger.


Médecin philanthrope, Jilani Daboussi avait circoncis des centaines d'enfants du gouvernorat de Jendouba.
Médecin philanthrope, Jilani Daboussi avait circoncis des centaines d'enfants du gouvernorat de Jendouba.
Sous dialyse quotidienne, séquestré depuis son arrestation le 8 octobre 2011, à la prison de Mornaguiya pendant trois ans sans mandat de dépôt et sans jugement, le docteur Jilani Daboussi est décédé le 8 mais 2014, quelques heures après sa libération bien tardive. A la suite de ce crime d’Etat, ses enfants Sarra et Sami ont porté plainte depuis auprès de la justice tunisienne et devant les tribunaux français(1).

Rappel des faits

Docteur Jilani Daboussi avait 67 ans lorsqu’il est décédé d’une crise cardiaque quelques heures après sa libération précipitée. Médecin et homme politique originaire de Aïn Draham, marié à une française et père de deux enfants, Sami et Sarra, également médecin, était un patriote qui avait beaucoup fait pour sa région et pour son pays. Déjà député et rapporteur de la commission des finances à l’époque de Mohamed Mzali (1981-1986), il était devenu par la suite secrétaire général du syndicat des médecins section de Jendouba et Maire de Tabarka (de 1999 à 2009), ville au développement social, culturel et économique de laquelle il avait activement contribué. Outre ses nombreuses actions humanitaires en tant que médecin, c’est lui qui a crée le festival de jazz, dont on connait le prestige et la réussite avant la « révolution de la brouette ». C’était aussi un entrepreneur prospère, qui doit sa réussite à son propre labeur (40 ans d’exercice de la médecine). Il était propriétaire d’une clinique au centre ville de Tabarka, construise en 1974, et d’un petit hôtel, qui appartenait en réalité à son fils et qui a été acquis en 1984 grâce à un crédit de la BNA. C’est-à-dire bien avant l’arrivée de Ben Ali au pouvoir !

Une cabale savamment orchestrée

La cabale contre Jilani Daboussi a précisément commencé par une campagne médiatique et des calomnies sur facebook, savamment orchestrées par les « révolutionnaires » Nebil Ben Abdallah, Belgacem Ouchtati, Moncef Khémiri et Mansour Khémiri. Ces quatre anciens caïds du RCD local n’étaient pas à leur premier coup contre Jilani Daboussi. Déjà en 2008, sous les ordres d’un conseiller de Ben Ali qui voulait sortir Daboussi de la mairie de Tabarka, ces quatre caïds avaient calomnié le docteur-maire sur Hannibal TV, la télévision de l’affairiste véreux Larbi Nasra.

En avril 2011, cette cabale a tourné au crime organisé avec la destruction et le pillage de la clinique de Jilani Daboussi et de l’hôtel de son fils Sami. C’était le 9 avril 2011, lorsqu’une horde de trente voyous, payés par ces anciens barons du RCD locale eux-mêmes téléguidés, ont attaqué d’abord la clinique, en détruisant à coups de masse les machines de dialyses et les équipements de réanimation, avant de mettre le feu dans la clinique, qui a été partiellement ravagée par les flammes. Quatre véhicules dont deux ambulances ont été également brulés. Ils ont par la suite violé le domicile de Jilani Daboussi, un appartement au quatrième étage, qu’ils ont pillé et saccagé. Ils ont fait la même chose dans le petit hôtel appartenant à Sami Daboussi, où ils ont mis le feu au rez-de-chaussée. C’est ainsi qu’un ramassis d’anciens du RCD devenus « révolutionnaires » ont déguisé une entreprise criminelle en vengeance populaire.
 
Des caïds du RCD et des juges corrompus derrière la cabale contre Dc.Daboussi

La basse vengeance de ce ramassis d’anciens membres du RCD local, à savoir Nebil Ben Abdallah (propriétaire de l’hôtel Rohana), Belgacem Ouchtati, Moncef et Mansour Khémiri (propriétaire d’une unité hôtelière en face de la clinique de Daboussi), ne s’arrêtera pas là. Le 9 octobre 2011, docteur Jilani Daboussi a été arrêté après avoir refusé de céder au chantage en payant une rançon de 50 000 dinars, exigée par Imed Ben Khamsa, un avocat devenu membre de la mafieuse « Commission indépendante d’enquête sur les malversations et la corruption », qui était présidée par Abdelfattah Amor. Comme avec beaucoup d’autres hommes d’affaires qui ont cédé au chantage et au racket de certains avocats et juges corrompus(1), on avait dit à Jilani Daboussi « ou bien tu payes, ou bien on monte un dossier contre toi ». Innocent et n’ayant rien à se reprocher, la victime a refusé de céder au chantage de ses racketteurs charriés par la bout de la « révolution de la brouette ». N’ayant pas obtenu ses 50 000 dinars, Imed Ben Khamsa a mis à exécution ses menaces avec la complicité du juge d’instruction près du tribunal de première instance de Jedouba, Abdelkrim Chouaibi.

C’est sur la base d’une plainte déposée par un ancien juge à Jendouba (Mounir Ben Sakhriya), ami intime du juge d’instruction Abdelkrim Chouaibi, que Jilani Daboussi a été mis en examen. Mounir Ben Sakhiya avait un compte à régler avec l’ancien maire de Tabarka (docteur Daboussi), qui lui avait refusé un permis de construire, sachant que le permis en question avait été refusé par le Conseil régional du gouvernorat de Jendouba pour non-conformité aux lois et critères urbanistiques.

La dimension politique de l’affaire Daboussi

C’est sous le gouvernement transitoire de Béji Caïd Essebsi que ce crime a commencé. Lazhar Karoui Chebbi était alors ministre de la Justice. Beaucoup de Tunisiens ignorent que dès avril 2011, Jilani Daboussi avait l’intention de créer son propre parti politique. Comme par hasard, en avril de la même année, Abdelfattah Amor, le président de la « Commission indépendante d’enquête sur les malversations et la corruption », qui était en réalité aux ordres de Kamel Eltaïef, exigeait l’arrestation de Jilani Daboussi. Celui-ci n‘a été finalement arrêté qu’en octobre 2011.
         
L’avocat de Jilani Daboussi était au départ le droit-de-l’hommiste Mokhtar Trifi. Un mois après l’arrestation de Daboussi le 8 octobre 2011, cet avocat l’a laissé tomber à la demande de Kamel Eltaïef. Selon nos informations, c’est le juge d’instruction Abdelkrim Chouaibi qui a appelé Jilani Daboussi, qui était encore en liberté, pour lui demander de venir le voir « sans son avocat ». C’était le piège : Daboussi est ressorti de son bureau menotté. C’est Chawki Tabib qui avait pris le relais sur Mokhtar Trifi mais qui l‘a rapidement abandonné à son tour. Quant au juge Abdelkrim Chouaibi, il a eu droit une belle promotion arrangée par l’islamiste crapuleux, Noureddine Bhiri, devenu ministre de la Justice à partir du 24 décembre 2011 au sein du gouvernement Hamadi Jebali, alias Hamma McCain.

Dès août 2014, le quotidien Al-Chourouk et TS (3) révélaient que la famille de Jilani Daboussi détenaient un enregistrement sonore impliquant l’ex avocat véreux et ministre crapuleux, Noureddine Bhiri, qui serait par ailleurs poursuivi dans d’autres affaires de trafic d’influence et de corruption aggravée. Pour l’avoir écrit plusieurs fois, nous savions aussi que du fond de sa prison,  Jilani Daboussi avait écrit à deux reprises à l’usurpateur de Carthage, Moncef Marzouki. La première lettre lui a été transmise par Abderraouf Ayadi et la seconde lui est parvenue par voix postale. Ce droit-de-l’hommiste n’avait pas bougé le petit doigt. Et pour cause !

Moncef Marzouki est coupable à triple égard. D’abord en tant que « militant » des droits de l’homme. Deuxièmement en tant que médecin qui a laissé un confrère agonir dans sa prison, sans mandat de dépôt et sans jugement. Troisièmement, ce que les Tunisiens ignorent, en tant qu’ancien camarade de fac à l’université de médecine de Strasbourg. En effet, Moncef Marzouki et Jilani Daboussi étaient amis depuis leurs études de médecine à Strasbourg.

L’affaire Daboussi devant un tribunal français

Le 16 mai 2014, dans un entretien accordé à nos confrères du quotidien Al-Chourouk, la fille et le fils de Jilani Daboussi, Sarra et Sami, ont décidé de porter plainte contre Hamadi Jebali, Ali Larayedh, Mehdi Jomaa, Noureddine Bhiri et Abdellatif Mekki, principaux responsables de la mort à petit feu de leur père, qui a été libéré quelques heures avant son décès, après avoir passé près de trois ans en prison sans jugement et sans accès aux soins.

Les enfants du défunt accusaient les deux anciens premiers ministres d’avoir fait preuve de silence, alors qu’ils savaient tout sur la torture morale et physique que subissait leur père ; et leur successeur Mehdi Jomaa d’avoir fait preuve d’indifférence dans cette injustice criante et de n’avoir pas ordonné une enquête alors que Jilani Daboussi agonisait dans sa cellule.

Mustapha Yahyaoui, conseiller de Noureddine Bhiri, que certains milieux judiciaires accusent de corruption, et une certaine Nadia Helal, médecin de la prison de Mornaguiya, devraient également être poursuivis. Le premier pour avoir employé tous les moyens et toutes les astuces pour que la victime ne soit ni jugée, ni libérée, ni soignée dans un hôpital bien équipé ; et la seconde (Nadia Helal) pour avoir manquée à son devoir de médecin en cautionnant le rapport sur lequel la « justice » s’est appuyée pour interdire à Jilani Daboussi, pourtant sous dialyse quotidienne, tous soins à l’extérieur de la prison.

Par ailleurs, un officier de l’armée avait dénoncé un certain nombre de dirigeants au sein de la troïka, pour avoir incité à la falsification du rapport médical de Jilani Daboussi, précisant que l’un des ministres (Abdellatif Mekki) avait demandé à un médecin de l’hôpital militaire de Tunis de falsifier les données de ce rapport. Outre Nadia Helal, médecin dépendant de l’administration pénitentiaire, un autre « médecin » est au banc des accusés pour des faits encore plus graves. Il s’agit de Mondher Ounissi, l’homme de main d’Abdellatif Mekki, qui avait débranché Jilani Daboussi en pleine séance de dialyse, un acte abominable qui avait gravement fragilisé le cœur du défunt.  
  
Compte tenu de ces faits, ces deux « médecins » (Nadia Helal et Mondher Ounissi) devraient être poursuivies pour complicité de meurtre, voir même de meurtre prémédité. Quant aux ministres dont les noms ont été mentionnés, ils pourraient être poursuivis pour non assistance à personne en danger. Le procès s’ouvrira dans les jours qui viennent devant une juridiction française et, selon nos informations, des mandats d'arrêt international seront bientôt lancés par Interpol contre les différents protagonistes de ce crime d'Etat.

Lilia Ben Rejeb et Nebil Ben Yahmed

(1)-  http://www.tunisie-secret.com/Tunisie-la-famille-du-defunt-Jilani-Daboussi-porte-plainte-contre-les-meurtriers-de-leur-pere_a911.html

(2)-  http://www.tunisie-secret.com/Exclusif-Comment-R-Ghannouchi-et-M-Ben-Jaafar-ont-rackette-les-hommes-d-affaires-tunisiens_a1497.html

(3)-  http://www.tunisie-secret.com/Un-enregistrement-sonore-implique-Noureddine-Bhiri-dans-la-mort-de-Jilani-Daboussi_a1020.html

Sarra et Sami Daboussi, courageux et combatifs comme leur défunt père.
Sarra et Sami Daboussi, courageux et combatifs comme leur défunt père.


           


1.Posté par Le marseillais le 14/03/2016 15:12 (depuis mobile)
J espère qu ils vont être condamné par justice française et qu ils feront l objet d un mandat international et qu ils bougeront plus de la tunisie pays de corompu

2.Posté par LADJNEF le 14/03/2016 18:34
Une justice non indépendante sous les ordres de partis politiques, de chefs corporations, de syndicats professionnels, de certains journaux et organes de presse et autres, voilà ce qu'est devenue la justice au lendemain de la révolte des gueux.
La magistrature qui était, du temps de l'ancien régime, en dehors de toutes les querelles politiques, a subi, tout autant que des magistrats, peu habitués aux combats politiques, toutes les pressions du monde aux fins de donner un semblant de légalité, par des décisions de justice, à un état de fait auquel certains milieux proches de l'opposition à l'ancien régime, ont contribué , à savoir la fameuse révolution de « Jasmin » avec son lot de dossiers montés de toutes pièces, le faux et usage de faux qui les avait accompagné, et avec aussi son lot de gens respectables qui sont morts en prison ou des suites de leur emprisonnement ou des poursuites qui les avait éclaboussé comme ce fut les cas du Docteur BOUDABBOUS, de Abdelaziz BEN DHIA de Aziz MILAD et bien d’autres,
Abdelkerim Chouaibi , dont la corruption et l'aliénation au parti islamiste , est bien établie, n'est en fin de compte, que le maillon d'une chaine qui devra rendre, tôt ou tard, des comptes envers le peuple Tunisien.

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