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TUNISIE : Comment le parti Ennahda avance ses pions


17 Juillet 2011


TUNISIE : Comment le parti Ennahda avance ses pions
Avec sa casquette genre base-ball,son jean, sa courte barbe et son sourire agréable,
Ajmi Ourimi,49 ans(dont dix-sept passés en prison)ne ressemble en rien à un islamiste radical. Qu’on le suppose tel amuse presque ce membre du bureau exécutif de l’Ennahda (le parti islamiste tunisien longtemps interdit) à l’aspect ultra cool ! «Nombre de nos militants ont vécu, en exil, les bienfaits de la démocratie occidentale,et nous les avons beaucoup appréciés. Nous sommes,comme les Turcs, des islamistes modernes. Le modèle turc (NDLR : la Turquie est gouvernée par les islamistes de l’AKP) est celui que nous voulons suivre. »

Persécutés pendant des années par le régime de Ben Ali, pratiquement absents de la révolution, les islamistesd’Ennahda sont revenus en Tunisie après la fuite du dictateur. Redevenu un parti légal, Ennahda revendiquequelque 30 000 membres et caracole en tête des sondages, qui lui donnent
entre 20 % et 30 % des suffrages lors de la future élection de l’Assemblée constituante, le 23 octobre prochain. Ils jouent habilement la modération, tirant profit des excès d’autres mouvements plus radicaux, dont le Parti de libération islamique (Hezb et Tahir),qui réclame l’instauration du califat.
 
Des réseaux efficaces, une forte présence dans les mosquées et beaucoup d’argent
 
« Nous ne voulons ni établir la charia, ni la polygamie,ni remettre en cause le statut de la femme, assure Ourimi. Le courant islamiste ne représente pas une menace pour les acquis de la modernité. »
 Et ça marche ! « Ils sont en passe de devenir le parti politique le plus important de Tunisie,
décrypte Salahedine Jourchi , qui fut l’un des membres fondateurs du parti. Ils ont une authentique légitimité, fondée sur leur longue opposition au régime, et leurs positions vis-à-vis de la crise identitaire trouvent un écho dans la population. » « Mon mari était en prison, j’élevais seule ma fille, se souvient Monia
Brahim, 45 ans, elle aussi dirigeante d’Ennahda, le visage étroitement encadrée de beige.
Je n’ai jamais cessé de parler aux gens, d’expliquer. »
 
« Pendant toutes ces années, les islamistes
 sont parvenus à constituer des réseaux aussi efficaces que discrets, reconnaît Jounaïdi Abdeljaoued, l’un des chefs d’Ettajdid, l’ancien parti communiste,
payant par exemple des dettes contractées par des familles chez les commerçants. »
« Ils sont très présents dans les mosquées dont les anciens imams, soupçonnés de collaboration avec l’ancien régime, ont été écartés, renchérit Meriem Zeghidi, de l’Association tunisienne des femmes démocrates. Des associations que nous ne parvenons pas à identifier multiplient les dons
dans les quartiers pauvres Ennahda a beaucoup d’argent. Ils ont des locaux somptueux,
 enchaînent les spots à la télévision. » Si l’on soupçonne En-nahda d’être financé par le Qatar, ou l’Arabie saoudite, « une partie des fonds vient sans doute d’hommes d’affaires », avance Samy Ghorbal,
conseiller politique du PDP (Parti démocratique du progrès).
L’un de ses plus étonnants représentants, l’avocat prédicateur Abdelfatteh Mourou, qui fut l’un des fondateurs d’Ennahda, avant d’en être, dit-il,« éloigné », l’atteste : « Je suis allé à Sousse voir des hommes d’affaires. Ils m’ont donné 100 000 dinar (50 000 €) pour les victimes de Me-tlaoui(NDLR: ville où 2 personnes ont été tuées le 11 mars). » Il leur donnera tout cet argent lors d’un prochain prêche,de ceux qui enflamment les foules,
dans la ville. C.T.leparisien


           

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