A mon Ami et frère Ahmed, par Sami Ben Younès


9 Avril 2016

C'était son ami d'exil marocain et son collègue au sein de SICPA Maroc que dirige M.Ghazi Be Tounès. L'auteur de ce témoignage émouvant, Sami Ben Younès, raconte ici les derniers moments du défunt Ahmed Jeribi, le fils unique de Saïda Agrebi.


Funérailles du défunt Ahmed Jeribi.
Les paroles et les mots ne suffisent pas à soulager la douleur ni à combler le vide laissé par la disparition d’un être proche, même les plus recherchés et soignés. Seuls ces moments de silence qui nous restent où l’on ressent cette  nostalgie des moments partagés avec eux qui, de temps en temps, nous  réconfortent.

C’était dans le cadre professionnel que j’ai fait la connaissance de mon Ami Ahmed Jeribi. Notre relation s’est vite transformée de la simple collaboration professionnelle à une complicité, puis en une amitié sincère.

 Oui, il a été mon Ami, mon confident et mon compagnon de voyage et d’exil. J’ai connu Ahmed l’homme modeste, simple, agréable qui avec son sourire accueillant sait vous mettre à l’aise dès les premiers moments. Mon Ami a été adroit et courtois, il aimait faire plaisir aux gens. Jamais rancunier, souvent il pardonne en prenant sur lui. Il avait l’habitude de m’appeler « L’Ami » (Sahbi), avec toute la générosité et la chaleur que ce mot peut contenir.

Voilà maintenant un an passé depuis le jour où le corps soignant de la clinique, avec des visages blêmes, nous a annoncé que le cœur de mon cher Ami a cessé de battre. Ce pauvre cœur, fatigué et tourmenté a décidé de mettre fin à ses souffrances injustement imposées. Un an depuis les derniers jours passés à côté de mon Ami, un an depuis ces dernières promenades, de chaque jour en fin d’après-midi,  sur la corniche. En contemplant l’océan, nous essayons d’oublier la date fatidique de l’intervention médicale qu’il devait subir.

Je garderai pour toujours ces moments forts en émotions où nous discutions plaisamment, esquivant ainsi la pesanteur de l’attente. Mais je n’oublierais jamais cette expression de son visage sereine, ce regard profond qui essaie de nous transmettre un message. Oui, mon Ami pressentait et attendait ce que le destin avait décidé pour lui. Je me rappelle de cette fin de journée, la veille de son décès, juste avant le coucher du soleil quand il m’a demandé de l’amener près de la grande mosquée pour y réciter sourate « Al Fatiha », il a été comblé et même soulagé à la fin de la lecture de la fatiha.

J’aurais aimé ne pas conjuguer mes verbes au passé mais les garder au présent, car mon Ami Ahmed est présent dans nos cœurs, et dans nos pensées. Il garde sa place parmi nous. Repose en paix “l’Ami”.

Sami Ben Younes