Adnène Mansar détruit la « légende mensongère » de Mohamed Bouazizi


12 Mars 2014

Le « martyr » de la « révolution du jasmin » n’était pas un innocent mais l’agresseur, et toute cette « légende mensongère » a été construite par des jeunes qui ont utilisé facebook et Al-Jazeera pour exploiter cet événement. Ce n’est pas un un contre-révolutionnaire ou un suppôt de l’ancien régime qui le dit, mais le directeur du cabinet de Moncef Marzouki et le porte-parole de la Présidence, Adnène Mansar !Tunisie :


Dans l’interview qu’il a accordée au quotidien jordanien Al-Doustour, le 11 mars 2014, Adnène Mansar a dit beaucoup d’autres vérités, au sujet du « printemps arabe », des erreurs de l’ancien régime, de la gauche tunisienne, du rôle trouble que joue l’UGTT, de la situation économique du pays, de la tragédie en Syrie, des pressions que certains pays arabes « frères » ont exercé sur la Tunisie pour armer l’opposition syrienne, du retournement de situation en Egypte…Mais au-delà de cette franchise intellectuelle, ce qui nous intéresse le plus ici, c’est le cas de Mohamed Bouazizi, le « martyr » de la « révolution » qui a mis la Tunisie plus bas que terre et qui lui a fait perdre ce qu’il y a de plus cher chez les nations : sa Souveraineté.

Parce qu’il est d’abord un intellectuel et pas un politicien, Adnène Mansar n’est pas le premier homme de confiance de Moncef Marzouki à porter un coup dur à l’imposture de la « révolution » tunisienne. On se souvient tous de la déclaration d’Aziz Krichène, le conseiller politique de Marzouki, le 17 juin 2013, lorsqu’il a affirmé que « le soulèvement populaire a été brisé le 14 janvier 2011 par un coup d’Etat ». Cet autre intellectuel, qui s’est « opposé » très silencieusement au régime de Ben Ali 23 ans durant, a précisé que «Le 14 janvier a été un complot contre la révolution, ce ne sont pas les protestataires qui ont poussé Ben Ali à l’exil, ce sont ceux qui l’entouraient qui l’on évincé, car il devenait gênant et menaçait leurs intérêts, du jour au lendemain. Nous avons eu Mohamed Ghannouchi aux commandes qui nous parle au nom de la révolution. La révolution n’est pas parvenue à son terme, le 14 janvier elle ne s’est pas encore structurée pour porter un réel projet pour l’avenir. Les protestataires s’étaient contentés de demander la chute du régime».

Quant à Adnène Mansar, il a eu la sincérité de reconnaitre que « l’affaire Bouazizi est une pure légende, et il n’y a pas de révolution sans légendes". Pour cet historien de formation, « cette affaire n’était pas inédite. Six ou sept mois auparavant, un citoyen de Monastir, un vendeur ambulant, s’est immolé par le feu parce que les autorités locales l’empêchaient de travailler. Il ne s’est rien passé alors. De même que lors des événements du bassin minier  de Gafsa, où il y a eu des morts par balles…Seulement, avec l’affaire Bouazizi, il y a eu des jeunes qui ont fait de lui une légende. On lui a alors attribué un niveau d’étude supérieur, ce qui était totalement faux : Bouazizi n’avait même pas le baccalauréat, il n’était pas la victime dans e qui s’est passé mais le contraire. C’est lui qui avait tort, c’est lui qui a agressé l’agente municipale et l’a humilié verbalement et physiquement. Mais les jeunes ont construit cette légende grâce à facebook et aux vidéos envoyées à Al-Jazeera…Même sa photo qui a été diffusée était trafiquée…Cet incident a pris de telles proportions en raison du tribalisme et du clanisme qui sont encore très forts à Sidi Bouzid…Après six ou sept mois, plus personne en Tunisie ne parlait de Mohamed Bouazizi. Bien au contraire, sa famille est devenue détestée…Certains membres de la famille Bouazizi ont profité de cette image et de cette propagande, mais les habitants de Sidi Bouzid savent que c’est une légende mensongère que la famille a exploité pour réaliser des profits. Certains émirs ont invité la mère de Bouazizi et lui ont donné de l’argent. Elle a fini par quitter son village pour acheter une maison dans la banlieue chic de Tunis… ».

Tout ce qu’a dit Adnène Mansar est parfaitement vrai, et nous le savions depuis le début. Les jeunes dont il parle et qui ont fabriqué le mythe Bouazizi sont la quinzaine de cybers-collabos dont nous avons dévoilé le véritable visage de traitres et de mercenaires, qui ont été formé par Freedom House et l’organisation américano-serbe Otpor, pour déstabiliser la Tunisie. Formatés et payés par leurs commanditaires, ils ont désinformé et induit en erreur des milliers de jeunes Tunisiens les transformant ainsi en soldats de l’impérialisme américain.

Il n’y avait pas que des émirs du Golfe à récompenser la mère du « martyr » à laquelle John McCain a rendu visite et rendu un hommage vibrant. Contre argent, la chaine des Frères musulmans, Al-Jazeera a consacré deux reportages à cette femme. Le premier a été tarifé à 100 000 dinars, et le second, avec « l’option » larmes, à 250000 dinars. Le célèbre homme d’affaire Tarek Ben Ammar avait même l’intention de réaliser un film sur la vie du « martyr » Mohamed Bouazizi, dont sa sœur Hélé Ben Ammar, épouse Béji, avait fait un saint dans son article très révolutionnaire du 10 janvier 2011, dans le Nouvel Observateur.
  
Même s’il a le mérite de le reconnaître, contrairement à certains gauchistes qui continuent d’entretenir le mythe Bouazizi, Adnène Mansar n’a fait qu’authentifier une vérité que la majorité des Tunisiens a découvert quelques mois après la destruction de la Tunisie. Le premier à avoir brisé l’icône est Farhat Rajhi, le ministre éphémère de l’Intérieur après le coup d’Etat du 14 janvier 2011. Il avait déclaré à l’époque que « Bouazizi est un clochard, un moins-que-rien, le genre de type à éviter quand tu te promènes avec ta femme ou ta sœur » (journal online Kapitalis du 23 juin 2011).

Malgré la fin du mythe, des élus Français du groupe communistes et Europe-Ecologie-Les Verts ont fait pression sur Bertrand Delanoë, lors du Conseil de Paris le 7 février 2011, pour rendre hommage au « martyr » Mohamed Bouazizi en donnant son nom à un lieu parisien. « C’est déjà apprécié en Tunisie, c’est ressenti comme un vrai moment de fraternité du peuple de Paris pour le peuple tunisien. Il faut aller vite pour trouver une rue ou une place à Paris » , avait fini par déclarer le Maire de Paris.

Même si la côte de Bouazizi a nettement baissé à la bourse de la "révolution", Bertrand Delanoë s’est quand même plié aux exigences martyrologiques et à la démagogie ambiante : Mohamed Bouazizi a eu sa place à Paris, dans le XIVeme arrondissement, non loin du parc Montsouris. A l’instar de Mahmoud Darwich en 2010 ! Jan Palach, l’étudiant Tchèque qui s’est immolé par le feu à Prague, en janvier 1969, pour protester contre l’envahisseur soviétique, n’a toujours pas une place à Paris qui porte son nom. Et pour cause : pour les élus communistes et écologistes, il ne doit pas être le bon exemple du martyr. Les Soviétiques n’étaient pas des occupants mais des libérateurs ! 

La légende Bouazizi est désormais détruite, mais ses conséquences désastreuses sur la Tunisie et sur le reste du monde arabe sont encore là…et pour longtemps !

Lilia Ben Rejeb