Allez-y, saccagez, volez, prenez ce qui vous plait…, par Fethi Houidi


23 Janvier 2016

Réplique décapante aux démagogues de la gauche tunisienne qui se sont embourgeoisés grâce à la « révolution du jasmin» et qui continuent leur œuvre destructrice au nom d’un prolétariat qu’ils ont trahi et d’une Patrie qu’ils ont vendu.


Un jeune révolutionnaire "diplômé" à la recherche d'un emploi !
D'abord un sophisme débile lu ou entendu ça et là selon lequel puisque des riches ont commis des vols à la hauteur de leur richesse, pourquoi en vouloir aux casseurs de ces derniers jours qui ont saccagé nombre de commerces d'avoir volé de simples TV plasma ou des frigidaires ?

Autrement dit, le vol encore impuni des premiers devrait justifier le vol et l'impunité des seconds. Autrement dit encore, soyez pauvres gens : allez-y, saccagez, volez, prenez ce qui vous plait de ce qui ne vous appartient pas. Et partez tranquilles. Un amusant parallélisme des formes si l'on ose dire !

Entendu, ensuite, une proposition aussi démagogique et stupide que dangereuse : pour résorber la crise économique et sociale que vit le pays et combattre le chômage, certains apprentis-sorciers, nostalgiques de l'avant chute du mur de Berlin, ne trouvent d'autre solution que d'instaurer une taxe spéciale sur les fortunes (sans en préciser le plancher ni le plafond) et de suspendre le paiement de la dette extérieure du pays durant quelques années.

Autrement dit, dépouiller tout de suite les riches pour combler le déficit du budget national, formule lapidaire, séduisante et supposée magique par le recours au principe de la fameuse lutte des classes au lieu d'appeler l'Etat à assumer pleinement ses responsabilités en ouvrant tous les dossiers de l'évasion fiscale et en prélevant les impôts avec rigueur, célérité et sévérité pour redistribuer équitablement les richesses ; et risquer d'engager la réputation de solvabilité de la Tunisie et d'enfoncer davantage son classement souverain, déjà bien bas, pour en faire quasiment un pays scélérat sur les places financières.

Décidément, de nos jours, on en voit et entend de toutes les couleurs, des vertes et des pas mures. L'on n'est vraiment pas sorti de l'auberge !

Fethi Houidi, Docteur en sciences de la communication (Paris2), ancien ministre et ex-président de la Conférence permanente de l’Audiovisuel méditerranéen,