Cela n'a pas suffi de ruiner une Tunisie autrefois prospère, de détruire une Libye jadis paisible qui constitue aujourd’hui une menace majeure sur les 476 Km de nos frontières, d’envoyer des milliers de nos jeunes compatriotes dans l’enfer syrien, dont certains sont de retour pour mener le djihad local, de désespérer une jeunesse qui a fait et a cru à une révolution dont elle attendait la liberté et la dignité par le travail, d’appauvrir une population qui criait déjà famine, de dilapider l’argent public dans la mauvaise gestion et la corruption, de brocanter les fleurons de nos entreprises à des holdings douteuses, de brader nos ressources énergétiques à des prédateurs étrangers, d’offrir nos banques, nos usines, nos hôtels et notre désert a de nouveaux maîtres étrangers dont le Qatar, de laisser se métastaser le cancer de l’intégrisme et du terrorisme , de sacrifier nos vaillants soldats, qui ont été enlevés à la vie par les criminels qu’on a amnistiés…
Ne cherchez pas maintenant à allumer le feu de la discorde nationale après avoir soufflé sur les braises de la haine de classe et réveillé les vieilles querelles fratricides entre les Bourguibistes et les Youssefistes. Irresponsabilité, démagogie et opportunisme, tout a été fait pour diviser les Tunisiens entre révolutionnaires et réactionnaires, entre riches et pauvres, entre patriotes et traitres, entres laïcs et fondamentalistes, entre islamistes et salafistes, entre démocrates et théocrates…
Pour s’accrocher ou accéder à la présidence de la République, ne jouez pas maintenant sur la corde scélérate et meurtrière du régionalisme, les uns en dénigrant le Sud « intégriste » et « terroriste », les autres en ameutant le Sud contre le Nord et le Sahel. Il faut se rendre compte qu’une fois satisfaites les obsessions du pouvoir, il n'y aura bientôt plus une République à présider, ni une Nation à gouverner, mais des émirats à apprivoiser et une « poussière d’individus » à pacifier.
Frères du Sud, compatriotes de toutes les villes et villages de Tunisie, ne tombez pas dans le piège des imposteurs qui cherchent à vous diviser pour mieux vous dominer. Ne vous laissez pas entrainer par les tentations mortelles du régionalisme, du clanisme, du tribalisme et, plus grave que tout, du séparatisme. N’écoutez pas la propagande d’Al-Jazeera. Ne vous laissez pas emporter par le « démon des Numides », que le père de la Nation, Habib Bourguiba craignait plus que tout autre fléau, pour avoir tiré des leçons de l’Histoire et discerné la psychologie du peuple.
Depuis notre indépendance chèrement acquise, nous avons toujours vécu dans la fraternité et la solidarité nationale au sein d’un Etat républicain et patriotique. Malgré un développement social et économique inégal, dont on a surestimé la volonté politique et exagéré les méfaits, le ressentiment du Sud n’a jamais atteint la ligne rouge du sécessionnisme. Même au plus fort des crises tuniso-libyennes dans les années 70, lorsque Kadhafi cherchait des mercenaires de Benguerdène jusqu’à Gafsa, la population authentique du Sud ne jurait que par le drapeau tunisien et le nom de son « combattant suprême ».
Dans ses différents gouvernements de 1957 à 1987, ce dernier a sans doute toujours choisi ses ministres et proches collaborateurs au sein des élites sahéliennes et tunisoises. Mais en 23 ans de pouvoir et malgré tout ce qu’on peut reprocher à Ben Ali et surtout à son entourage corrompu, ses ministres et gouverneurs étaient pour la plupart du Sud. Même s’il l’a oublié les dix dernières années de son règne, il savait que l’Etat avait manqué de justice sociale et d’équité économique à l’égard des régions du Sud.
La révolution devait remédier à ces inégalités en termes de développement, d’investissement et de mobilité sociale. Mais, au bout de quatre ans d’amateurisme, de mensonges et de spoliation, les usurpateurs de tout bord n’ont fait qu’aggraver la situation, trahissant ainsi leurs promesses et oubliant les aspirations populaires, Sud, Nord, Centre, Sahel tous confondus.
Je comprends aujourd’hui votre colère et votre exaspération, vous qui venez de manifester à Médenine, Gabès et Benguerdène. Mais le fils du Sud que je suis et que j’ai toujours été, dont certains avaient dénigré la couleur de peau et l’accent, en appelle à votre loyalisme ancestral et à votre patriotisme jamais démenti.
Parce que j’ai fait le choix, en mon âme et conscience, de ne pas me présenter aux élections, je n’ai pas à vous dire pour qui voter et contre qui vous prononcer au second tour des élections présidentielles qui ont fait perdre aux protagonistes le peu de raison qui leur restait. Je ne vous dis qu’une seule chose : vous êtes tous les enfants de la mère Patrie dont l’avenir ne dépend aujourd’hui que de vous ; ne sombrez pas dans la haine mortifère et ne soyez pas le charbon de l’incendie criminel que certains veulent allumer et dont vous pouvez constater les ravages en Syrie, en Irak et en Libye. Dans la vie des Nations, rien n’est pire que la guerre civile. Et si celle-ci est aujourd’hui un péril bien réel, faites qu’elle n’en soit pas le destin de notre chère Tunisie car, « Dans une guerre civile, la victoire même est une défaite » (Lucain).
Mohamed Ayachi Ajroudi, Président du « Mouvement du Tunisien pour la Liberté et la Dignité ».
Ne cherchez pas maintenant à allumer le feu de la discorde nationale après avoir soufflé sur les braises de la haine de classe et réveillé les vieilles querelles fratricides entre les Bourguibistes et les Youssefistes. Irresponsabilité, démagogie et opportunisme, tout a été fait pour diviser les Tunisiens entre révolutionnaires et réactionnaires, entre riches et pauvres, entre patriotes et traitres, entres laïcs et fondamentalistes, entre islamistes et salafistes, entre démocrates et théocrates…
Pour s’accrocher ou accéder à la présidence de la République, ne jouez pas maintenant sur la corde scélérate et meurtrière du régionalisme, les uns en dénigrant le Sud « intégriste » et « terroriste », les autres en ameutant le Sud contre le Nord et le Sahel. Il faut se rendre compte qu’une fois satisfaites les obsessions du pouvoir, il n'y aura bientôt plus une République à présider, ni une Nation à gouverner, mais des émirats à apprivoiser et une « poussière d’individus » à pacifier.
Frères du Sud, compatriotes de toutes les villes et villages de Tunisie, ne tombez pas dans le piège des imposteurs qui cherchent à vous diviser pour mieux vous dominer. Ne vous laissez pas entrainer par les tentations mortelles du régionalisme, du clanisme, du tribalisme et, plus grave que tout, du séparatisme. N’écoutez pas la propagande d’Al-Jazeera. Ne vous laissez pas emporter par le « démon des Numides », que le père de la Nation, Habib Bourguiba craignait plus que tout autre fléau, pour avoir tiré des leçons de l’Histoire et discerné la psychologie du peuple.
Depuis notre indépendance chèrement acquise, nous avons toujours vécu dans la fraternité et la solidarité nationale au sein d’un Etat républicain et patriotique. Malgré un développement social et économique inégal, dont on a surestimé la volonté politique et exagéré les méfaits, le ressentiment du Sud n’a jamais atteint la ligne rouge du sécessionnisme. Même au plus fort des crises tuniso-libyennes dans les années 70, lorsque Kadhafi cherchait des mercenaires de Benguerdène jusqu’à Gafsa, la population authentique du Sud ne jurait que par le drapeau tunisien et le nom de son « combattant suprême ».
Dans ses différents gouvernements de 1957 à 1987, ce dernier a sans doute toujours choisi ses ministres et proches collaborateurs au sein des élites sahéliennes et tunisoises. Mais en 23 ans de pouvoir et malgré tout ce qu’on peut reprocher à Ben Ali et surtout à son entourage corrompu, ses ministres et gouverneurs étaient pour la plupart du Sud. Même s’il l’a oublié les dix dernières années de son règne, il savait que l’Etat avait manqué de justice sociale et d’équité économique à l’égard des régions du Sud.
La révolution devait remédier à ces inégalités en termes de développement, d’investissement et de mobilité sociale. Mais, au bout de quatre ans d’amateurisme, de mensonges et de spoliation, les usurpateurs de tout bord n’ont fait qu’aggraver la situation, trahissant ainsi leurs promesses et oubliant les aspirations populaires, Sud, Nord, Centre, Sahel tous confondus.
Je comprends aujourd’hui votre colère et votre exaspération, vous qui venez de manifester à Médenine, Gabès et Benguerdène. Mais le fils du Sud que je suis et que j’ai toujours été, dont certains avaient dénigré la couleur de peau et l’accent, en appelle à votre loyalisme ancestral et à votre patriotisme jamais démenti.
Parce que j’ai fait le choix, en mon âme et conscience, de ne pas me présenter aux élections, je n’ai pas à vous dire pour qui voter et contre qui vous prononcer au second tour des élections présidentielles qui ont fait perdre aux protagonistes le peu de raison qui leur restait. Je ne vous dis qu’une seule chose : vous êtes tous les enfants de la mère Patrie dont l’avenir ne dépend aujourd’hui que de vous ; ne sombrez pas dans la haine mortifère et ne soyez pas le charbon de l’incendie criminel que certains veulent allumer et dont vous pouvez constater les ravages en Syrie, en Irak et en Libye. Dans la vie des Nations, rien n’est pire que la guerre civile. Et si celle-ci est aujourd’hui un péril bien réel, faites qu’elle n’en soit pas le destin de notre chère Tunisie car, « Dans une guerre civile, la victoire même est une défaite » (Lucain).
Mohamed Ayachi Ajroudi, Président du « Mouvement du Tunisien pour la Liberté et la Dignité ».