Après sa défaite, Moncef Marzouki se la joue Mandela et le lendemain il vire à la Gbagbo


24 Décembre 2014

Désarçonné par son échec cuisant, l’ex « président » déchu oscille entre la fuite en avant et la passation pacifique du pouvoir. Pris de court par les félicitations des chefs d’Etats étrangers au nouveau président démocratiquement élu, Moncef Marzouki n’avait plus le choix que de reconnaître à demi mots la victoire de son rival…pour le moment !


L'usurpateur de Carthage déchu, avec ses mercenaires désormais orphelins.
Après avoir implicitement reconnu sa défaite et simulé, lundi 22 décembre, son appel au calme aux casseurs et aux pilleurs sortis dans plusieurs villes du Sud et de la banlieue nord de Tunis pour contester les résultats du scrutin présidentiel, Moncef Marzouki a tenu mardi un tout autre discours. Il l’a donc joué à la Mandela le 22 décembre, et à la Gbagbo le 23 décembre.

Lors d’un meeting tenu devant son QG de campagne à l’Ariana, il a déclaré à la foule que « le peuple a le droit de connaitre la vérité » et que son « service juridique va présenter demain toutes les remarques relevées sur terrain et va mettre l’ISIE devant ses responsabilités ». Dans son envolée hystérique, il a accusé Nidaa Tounes sans le nommer, de vouloir « ramener la Tunisie à la situation d’avant, ce qui constituerai un danger sur la stabilité du pays. C’est pourquoi, notre mission primordiale aujourd’hui consiste à faire face à tout retour de la dictature ».

Devant une foule aussi hystérique que lui, qui scandait « Pas de retour, pas de liberté au clan destourien », il a martelé que « Nous autres, nous leur avons imposé ces élections, eux (c’est-à-dire les hommes de l’ancien régime) qui les ont refusées pendant 50 ans. Nous sommes dans une phase délicate de notre histoire. Le peuple est aujourd’hui contre l’argent sale, le mensonge, l’exploitation et la peur ».

Illusionné et dopé par les 44% qu’il n’espérait pas obtenir et profitant de la zizanie que traverse Ennahdha pour récupérer une partie de ses électeurs, l’ex-usurpateur de Carthage qui doit tout à Rached Ghannouchi a aussi annoncé la création d’un nouveau parti curieusement baptisé le «Mouvement de peuple des citoyens » ! En d’autres termes, il y aurait pour ce mercenaire du Qatar des Tunisiens citoyens (ceux qui ont voté pour lui) et des Tunisiens qui ne sont pas des citoyens (qui ont voté pour Béji Caïd Essebsi). L’usurpateur déchu a appelé ses supporters à s’organiser partout dans toutes les régions, dans des « manifestations pacifiques » et à faire preuve de vigilance pour barrer la route au retour de l’ancien régime. « Je vous appelle à rejoindre le plus grand mouvement politique pour bâtir l’avenir, ensemble, l’avenir de la Tunisie, et je serai avec vous à chaque instant », a-t-il conclu.

A ce délire qui a été bien évidemment transmis en direct sur Al-Jazeera, le leader du Front populaire, Zied Lakhdhar a réagi en déclarant à nos confrères d’Al-Joumhouriya « qu’il y a longtemps que le Front Populaire a mis en garde au sujet de la personne de Moncef Marzouki et les siens, ainsi que sur son orientation fasciste », en ajoutant que « son discours de ce soir qui divise les Tunisiens confirme bien nos pressentiments » !
           
Comme nous l’avons prédit avant même l’annonce des résultats, en cas d’échec, Moncef Marzouki fera tout pour mettre le feu à la Tunisie. Selon Slim Riahi, l’usurpateur de Carthage et le mercenaire No 1 du Qatar lui a confié, « Après moi, le déluge ». Mais averti par les émissaires de l’Union européenne et pris de court par les félicitations des chefs d’Etats occidentaux et arabes adressées au président démocratiquement élu avec un score de près de 56%, Moncef Marzouki a été obligé de changer de tactique sans modifier sa stratégie, à savoir jouer sur la division des Tunisiens et exacerber les clivages régionalistes entre le Nord et le Sud, pour provoquer une nouvelle « révolution ».   
   
Dès l’annonce des résultats officiels, plusieurs émeutes ont éclaté dans un certain nombre de villes dans le Sud du pays. Le bilan des dégâts à la ville d'El Hamma à Gabès, ville natale de Rached Ghannouchi  ( !) est le plus lourd de tout le pays. Seize agents de sécurité ont été grièvement blessés, les postes de Police et de la Garde nationale ainsi que le district de sûreté ont été incendiés, a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui.
 
Il n’y avait pas que le Sud à contester les résultats des élections. Dans la nuit du 22 au 23 décembre, dans la banlieue nord de Tunis, plus exactement au Kram, de violents affrontements ont opposé les forces de l’ordre aux voyous des LPR dont l’un des caïds, Mohamed-Amine Akid, alias Recoba, a d’ailleurs adressé un message vidéo de fidélité et de loyauté à son idole Moncef Marzouki. Son complice, le caïd islamo-mafieux Imed Dghij a été arrêté aujourd’hui puis relâché en fin de journée ! Les douze casseurs et pilleurs d’Al-Hamma ont été également relâchés.

Ce laxisme des autorités indique clairement l’existence d’une complicité entre certains cadres du ministère de l’Intérieur et les donneurs d’ordre aux mercenaires des LPR et aux centaines de criminels qui ont été amnistiés par l'usurpateur de Carthage durant les trois années de sa présidence provisoire. Une chose est en tout cas certaine, malgré ses déclarations vaguement légalistes à l’attention de certaines capitales occidentales, Moncef Marzouki a rompu avec le processus institutionnel pour s’engager dans un processus insurrectionnel. En droit, cela s’appelle atteinte à la sécurité du pays, ce qui devrait suffire pour arrêter et juger celui qui est déjà coupable de Haute Trahison.

Une voix responsable et respectable s’est élevée pour dénoncer l’excitation criminelle de Moncef Marzouki. Il s’agit de l’ancien directeur de la sécurité du chef de l’Etat sous la présidence de Bourguiba et de Ben Ali, M.Rafik Chelly. Sur sa page facebook, aujourd’hui 24 décembre, il a écrit : « Malheureusement ce Marzouki veut engager le pays dans un affrontement par son discours qui incite au soulèvement et à la désobéissance. Il doit savoir qu'il tombe sous le coup de la loi et qu'il risque d'être condamné et qu'il ne se croit pas rester dans l'impunité avec son arrogance et son incitation au désordre. Il dépasse les limites et on ne le laissera pas faire. Qu'il sache que dans ce pays il y a encore des patriotes et qu'ils ne le laisseront pas abuser de l'intérêt de la Nation ».

Nebil Ben Yahmed  

2012, le mercenaire No 1 du Qatar avec son futur staff électoral.