BHL déclaré par le gouvernement tunisien persona non grata


1 Novembre 2014

L’agitateur et affairiste franco-israélien est prié de quitter le territoire tunisien dans les 24h. C’est ce qu’a indiqué une source officielle à nos confrères de Kapitalis. Par ailleurs, une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer la personne ou l’organisation, ou le parti qui a invité Bernard Henri Lévy en Tunisie. Dans un communiqué officiel, la présidence de la République dément toute implication dans cette affaire…qui s’annonce très grave et qui a fortement contrarié Mehdi Jomaâ.


Photo exclusive de Tunisie Secret: BHL à l'hôtel The Résidence à Gammarth. Samedi 1er novembre 2014.
Après l’accueil digne de son rang, et de ses forfaits et méfaits en Libye et en Syrie, Bernard Henri Lévy, qui se croyait en pays conquis, a été transporté à l’hôtel The Résidence à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, où il a rencontré des « personnalités » libyennes, sans doute pour parler business, affaires... et géopolitique. De l’aéroport jusqu’à son hôtel, BHL a été escorté hier soir par des éléments de la brigade chargée de la protection des « personnalités importantes », qui monteront la garde sur lui jusqu’à son départ. Il devrait quitter le territoire tunisien dans les 24h qui viennent.

Selon la réservation à l’hôtel The Résidence, qui lui a été faite par des personnes dont l’identité reste à déterminer, BHL devait résider en Tunisie jusqu’au jeudi 6 novembre 2014. Au cours de ce séjour, il devait effectuer des visites à Nabeul, à Sfax et à Bizerte. C’est que du temps de Ben Ali, BHL n’a jamais mis les pieds en Tunisie, pas plus que Joseph Lieberman, John McCain et bien d’autres sionistes notoires auxquels le gouvernement de la troïka a déroulé le tapis rouge ces trois dernières années. On rappellera que BHL est strictement interdit de séjour en Algérie.

Accusé par plusieurs journaux et sites d’information, y compris Tunisie-Secret, d’avoir été à l’origine de l’invitation de BHL en Tunisie, la présidence de la République a catégoriquement démenti cette information. La cellule d’information du palais de Carthage a publié, il y a trois heures, un bref communiqué en arabe indiquant que « ce qui a été propagé au sujet de l’invitation de Bernard Henri Lévy par le président de la République est totalement faux et que le programme du président ne contient aucun rendez-vous avec la personnalité mentionnée ».

Ce démenti est partiellement inexact. S’il s’avère aujourd’hui que la personne, dont on ne citera pas le nom ici, qui a invité BHL en Tunisie pour des affaires avec des islamo-mafieux libyens, n’est en effet pas proche de Moncef Marzouki, il n’en demeure pas moins vrai qu’une rencontre discrète avec l’usurpateur de Carthage a été bien prévue pour le dimanche 2 novembre, ainsi d’ailleurs qu’une autre avec le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, prévue pour le mardi 4 novembre.

Cette rencontre envisagée entre Moncef Marzouki et Bernard Henri Lévy est d'autant plus logique, cohérente et ordinaire que ces deux agents du "printemps arabe" ont été parfaitement en osmose quant à l'invasion de la Libye et à la destruction de la Syrie, et les deux, au nom du respect des droits de l'homme et de la démocratie. Ils se partageaient déjà les mêmes "idéaux" au sujet de la croisade contre l'Irak de Saddam Hussein. 

Comme nous l’avons précédemment écrit, un comité d'avocats a appelé le procureur de la république à ouvrir une enquête sur le parti ou les personnes qui ont invité BHL en Tunisie. Ces avocats considèrent à juste titre que « Cette visite est une menace à la sécurité du pays », et accusent ce pseudo-philosophe franco-israélien, « sur la base de ses engagements antérieurs en Irak, en Syrie et en Libye, de mener des actions visant à déstabiliser le monde arabe et à y semer les graines de l'anarchie au profit de l'Etat d'Israël, dont il est l'un des plus fervents et inconditionnels défenseurs en France ».

Joint au téléphone par nos confrères de Kapitalis, le ministre des Affaires étrangères Mongi Hamdi a déclaré que son département n'a pas été informé de cette visite pour le moins bizarre, ajoutant qu'il n'en avait lui-même aucune idée «Normalement, il s'agit d'une personnalité connue et nos protocoles doivent être informés. Nous devons connaitre la partie qui a invité secrètement cet homme. Nous allons mener notre enquête et réagir en conséquence. Inviter secrètement une personnalité comme Bernard Henri Lévy n'est pas un acte anodin», a-t-il confié à Zohra Abid, notre confrère de Kapitalis, en précisant qu'il assume la responsabilité de ses propos.

Lilia Ben Rejeb

Réactualisation et rectificatif, 1er novembre 2014, 23h30


L'information selon laquelle Bernard Henri Lévy devait résider en Tunisie jusqu'au 6 novembre s'est avérée une intox pour brouiller les cartes et les pistes. Nous savons maintenant avec certitude que ce n'est pas à la demande de Moncef Marzouki mais des islamistes tunisiens et de leurs "frères" libyens que BHL a effectué ce déplacement, qu'il est arrivé à Tunis pour seulement 48h, que dès le vendredi soir (31 octobre), il a rencontré des islamistes libyens en présence de Rached Ghannouchi, que Mehdi Jomaâ et Moncef Marzouki étaient tout les deux au courant de cette visite, et que Marzouki devait le rencontrer dans la matinée du dimanche 2 novembre juste avant son retour à Paris. Sous la pression de l'opinion publique, BHL a finalement quitté Tunis ce samedi 1er novembre. Il a eu le temps d'effectuer la mission pour laquelle il a fait ce voyage et dont nous ignorons encore les tenants et aboutissants. Une alliance stratégique entre les islamistes tunisiens et les islamistes libyens semblent se dessiner et dont les conséquences ne vont pas tarder à se manifester dans le sud tunisien !

Nous avons par ailleurs reçu cette information capitale sur les personnes qui voyageaient avec BHL.
« J'étais dans le vol de  BHL hier. Il était accompagné de 2 personnes :
- Une personne grisonnante de 65-70 ans parlant parfaitement l'anglais et le français
- un jeune américain (à son accent) d'environ 30 ans et ne parlant pas un mot de français.
Si vous découvrez qui ils sont, nous en saurons peut-être un peu plus sur l'objectif de cette visite.
Au cas où ils n'aient pas embarqué avec de fausses identitées, faites marcher vos relations TunisAir ou police des frontières pour avoir leur identité. BHL avait le siège 1F, le plus âgé le siège 1D et le jeune américain le siège 2D ».

L.B.R