Comment James Baker, artisan du printemps arabe, a-t-il soutenu les Frères musulmans ?(vidéo)


18 Octobre 2013

C’est la CIA qui était derrière les troubles en Tunisie et en Egypte, affirme Sylvia Bourdon dans un article originellement titré « Responsable du chaos mondial associé aux Frères musulmans, James Baker et Rand Corporation ». Cet article bien documenté est soutenu par la conférence du professeur F.William Engdahl (vidéo), qui analyse de façon détaillée et remarquable ce qui convient d’appeler le printemps islamo-impérialiste. L’auteur dresse un portrait au vitriol de James Baker, qui avait lancé un jour à Tarek Aziz, « Nous ramènerons l’Irak à l’âge de pierre » ! Il a tenu sa promesse et plus : avec le « printemps arabe », James Baker et John McCain ont ramené les pays visés à l’âge de la Charia. Hard Power en Irak, en Syrie et en Libye ; Soft Power en Tunisie, en Egypte et au Yémen. K.Z.


Qui est James Baker ? Pour ceux qui ne s’en souviennent pas, il fut le Secrétaire d’Etat de Georges Bush Père, de 1989 à 1993. Un portrait de lui vous le remettra immédiatement en mémoire.
 
Selon les études du célèbre politologue américain, William Engdahl, qui nous le rapporte et qui aurait interviewé James Baker sur le sujet, ce dernier, serait l’artisan de tout ce qui accable actuellement le monde et, en particulier le Moyen Orient. Tenez vous bien, il aurait été la source inspiratrice de ce que hâtivement les médias mondiaux, manipulés par la CIA, ont ensuite appelé de manière romantique : « les printemps arabes ».  Ici, une partie de la conférence du Professeur  Engdahl qui nous explique les tenants et aboutissants. Hélas, sans sous-titres français. Avis aux amis qui ont le temps … et pourraient appliquer les sous-titres en français.
De quoi rire jaune. Pour ce qui me concerne, à ce propos précis, je me suis toujours marrée, ayant pratiquement suivi en direct, en Tunisie les événements, depuis leurs débuts, dont je prévoyais l’issue.  Loin, cependant d’y associer le funeste James Baker. Comment l’aurai-je pu ? Je ne suis pas géopolitologue, jusqu’à preuve du contraire.
 
James Baker est également membre du plus gros fonds d’investissement mondial, le Carlyle Group, dont Olivier Sarkozy, frère de Nicolas est également partie prenante :
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Carlyle_group
 
Carlyle est au capitalisme mondial ce que les Frères Musulmans sont à l’islam. C’est dire les tentacules. Et son Président en est Frank Carlucci. Celui que Jimmy Carter nomma à la vice présidence de la CIA et qui fut ensuite Secrétaire à la Défense de Ronald Reagan.
 
Donc, l’idée de James Baker, en collalboration avec la Rand Corporation, un puissant think tank de Washington, est de contraindre les pays musulmans à adhérer à l’économie globale libérale. Dans l’esprit Baker, tout est bon pour atteindre les objectifs, même s’associer avec Satan. Par Satan, je désigne les Frères Musulmans, dont j’ai livré préalablement  l’histoire.  Le dernier bastion à faire tomber est la Syrie. Pour ce projet, tous les arguments connus préalablement sont déployés. Après la fiole de Colin Powell pour l’Irak,  aujourd’hui le gaz sarin de Bachar. Gaz que les Britanniques ont vendu à la Syrie en 2012, c’est ce que rapporte « le Monde » via le « Independent » Britannique.
 
 http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/03/londres-aurait-autorise-la-vente-de-gaz-chimique-a-la-syrie-en-2012_3470130_3218.html
 
C’est leur manière de procéder, selon William Engdahl, lorsqu’un pays résiste aux ambitions US. Pour vous convaincre, il suffit de visionner le profil du Président de la Rand Corporation, Michael Rich, dont voici le lien, http://www.rand.org/about/people/r/rich_michael_d.html   très lié au Qatar, bastion ultra islamiste, lequel héberge un grand nombre des Frères Musulmans.
 
Dans cet esprit de grande continuité de déstabilisation du monde aux seuls profits US, c’est donc la CIA qui aurait fomenté les premiers troubles en Tunisie et sur la Place Tahrir au Caire.
 
Alors que le vrai peuple égyptien, de toutes confessions, se rassemblait spontanément, dans le but de dégager la dictature Moubarak, la CIA, qui fait feu de tous bois, fit introduire des éléments leur étant favorables. Les Frères Musulmans. Ce qui bien vite contribua au chaos. Dans ce contexte, les généraux égyptiens de Moubarak, se tournèrent tout naturellement vers les US, qui sont leur plus important sponsor. C’est là qu’on leur suggéra de favoriser la mise en place des Frères Musulmans, sur lesquels les US s’appuieraient pour faire valoir leurs ambitions. C’est ainsi que Morsi fut élu. Election « démocratique » saluée par les médias du monde entier, aveugles des raisons de l’arrivée au pouvoir du diable.  Les arguments soufflés par la CIA  sur les Frères Musulmans: « les mieux organisés depuis toujours », « ceux qui prennent en considération les souffrances du peuple », vous aurez entendu comme moi ces arguments « crédibles », débités sans relâche, afin de bien manipuler l’opinion, par les relais de la CIA en France,  TF1, les services publics du caniche France, BFM, LCI, ITÉLÉVISION.
 
Nous connaissons la suite. Après presque 2 ans de Morsi et de pouvoir des Frères Musulmans, les Egyptiens qui se sont sentis escroqués par les Frères Musulmans se mobilisent de nouveau, toutes confessions confondues, redescendent dans la rue pour faire dégager celui qu’ils ont élu. Ils y réussissent au grand dam des manipulateurs américains et de leurs associés diaboliques, les Frères Musulmans, James Baker et la Rand Corporation. Comme l’opération Egypte a raté, il faut, dans l’esprit du projet Baker and Co., continuer la déstabilisation de la région. Nouvelle cible, la Syrie.
 
Et là, les manipulateurs américains de la Rand Corporation, de la CIA, du Pentagone et de l’administration Obama tombent tous sur une résistance d’acier tripartite. Russie, Chine, Iran, qui les empêche de tourner en rond, afin de mettre en place leur projet de capitalisme libéral à tout prix.
 
En Syrie, même processus. Ce sont des citoyens de toutes confessions,  sincèrement assoiffés de liberté, qui se sont insurgés contre Bachar. Là encore, les US ont infiltré leurs alliés, les Frères Musulmans et nous connaissons la suite. Chaos et guerre civile qui dure depuis deux ans. Guerre nourrie par tous les djihadistes de la terre.  Tout cela pour qu’à la fin, des forces armées alliées, aux ordres de Washington et de l’OTAN, interviennent pour rétablir « l’ordre » et installer son système capitaliste mondial que le Prof. Engdahl n’hésite pas à qualifier de fascisme mondial, sous le couvert de l’intitulé « démocratie ».
 
Désormais, nous attendons la suite au prochain épisode, puisque les Anglais ne sont plus de la partie pour aller détruire la Syrie, Obama s’en remet au vote de son congrès majoritairement républicain, dont on peut estimer qu’il votera contre l’intervention en Syrie. Ne reste que notre ectoplasme, gêné aux entournures, sa cravate mal ajustée, le visage gonflant à chaque épreuve, lequel, pour ne pas perdre définitivement la face, va inaugurer un débat au parlement.
 
Ce revirement, tout simplement parce que Obama, le Pentagone, Rand Corporation, Carlyle & Co. n’avaient tout simplement pas intégré ou anticipé la résistance de fer tripartite, Russie, Chine, Iran. A quoi çà tient ? Erreur humaine,  par pure arrogance d’une puissance mondiale ainsi autoproclamée après la chute du communisme.
 
Sylvia Bourdon, pour Résistance Républicaine.eu, le 4 septembre 2013
 
Diplômé de l’Université de Princeton et de Stockholm, F.William Engdahl est un célèbre géopoliticien et économiste américain. Il est l’auteur de plusieurs essais, dont les plus connus sont : A Century of War: Anglo-American Oil Politics and the New World Order,  London, 2004; Seeds of Destruction. The Hidden Agenda of Genetic Manipulation, Centre for Research on Globalization Publishing, 2007; Full Spectrum Dominance: Totalitarian Democracy in the New World Order, Third Millennium Press, Boxboro, 2009.