Daech, l’autre visage de la Turquie du Frère musulman Erdogan


16 Février 2015

Avec la décapitation des 21 Egyptiens en Libye, les langues se délient quant aux Etats islamo-terroristes qui sont derrière Daech, à savoir principalement la Turquie et le Qatar. Depuis des mois, des cargos font la navette entre la Turquie et la Libye transportant hommes, matériels et munitions pour transformer l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie en champ de ruine. Le mercenaire et ex-membre d’Al-Qaïda, Abdelhakim Belhadj, avec la complicité de certains tunisiens, coordonne cette opération avec les services de renseignement turcs. Selon Pierre Terzian, directeur de « Petrostratégie » (voir lien ci-dessous), la Turquie est le premier bénéficiaire du pétrole syrien et irakien tombé sous le contrôle de Daech. Capacité : 150 à 300 barils par jour, une manne pour cette organisation criminelle qui est un mélange d'Al-Qaïda et de Front Al-Nosra. Récemment encore, dans un document de TV française consacré à Daech, Pierre Terzian affirmait que « Si la Turquie ferme ses frontières, Daech tomberait en quelques mois ». Dans Le Huffington Post (voir lien ci-dessous), il déclarait qu’en « ne tenant pas correctement sa frontière, la Turquie a favorisé l'émergence de Daech avec pour objectif l'affaiblissement de Bachar Al-Assad. » En novembre 2014, Joe Biden lui-même dénonçait le rôle de la Turquie dans l'expansion de Daech. Ainsi, après avoir perdu tout espoir de régner sur un califat néo-ottoman que le « printemps arabe » lui a fait entrevoir, le Frère musulman et criminel Erdogan a tout fait pour renforcer Daech, que le Qatar et l’Arabie Saoudite ont crée. Ghaleb Kandil, auteur de l’article qui va suivre, l’a compris et démontré dès octobre 2014.


Le Frère musulman Recep Tayyip Erdogan, véritable calife de Daech.
Le président turc, Recep Erdogan, est le chef des « Frères Musulmans » dans une région qui l’a submergé de déceptions. Incapable de vaincre la Syrie et son commandant en chef, il a vu se dissiper ses rêves de gloire à la tête d’un néo-empire ottoman. Incapable de gagner son pari consistant à imposer sa tutelle coloniale aux peuples du Levant et de l’Égypte, il a déchaîné sa haine seldjoukide profonde en conspirant contre la Syrie, l’Égypte, l’Irak, et en s’ingérant dans les moindres affaires du Monde arabe.

Tous les chemins qui profitent à Daech, en finance, en armes et en effectifs, passent par Istanbul, où se concrétisent les transactions de vente du pétrole volé, en Irak et en Syrie, par l’intermédiaire d’entreprises turques qui se chargent de sa livraison à leurs clients étasuniens et sionistes puis virent des sommes colossales, se chiffrant en millions par jour, dans les caisses d’Al-Baghdadi.

C’est sous les auspices des agences du renseignement turc que des milliers de turcs ont été recrutés dans les rangs de Daech, que des camps ont été dressés pour les entraîner et que des « maisons de convalescence » les ont accueillis. Nombre d’entre eux ont été filmés dans ces « lieux de repos d’après les massacres ». Leurs photos ainsi que de nombreuses enquêtes relatant leurs périples ont même été publiées par la presse turque ! Et c’est toujours sous ces mêmes auspices qu’ont afflué des milliers de combattants étrangers qui ont fait dire à Obama que « l’Occident craignait leur retour vers leurs pays d’origine ».

Quant aux armes financées par l’Arabie saoudite et par le Qatar, une grande partie a été acheminée vers la Turquie pour être remise à Daech, mais aussi à des factions d’agents du renseignement turc qui ont massacré à leur tour, ont pillé les usines syriennes, et ont ravagé le nord et l’est de la Syrie ; quoique la part la plus importante du butin soit néanmoins revenue aux « Dawaech » [pluriel du terme : membre de Daech] pour règlement de la facture des attaques visant les Kurdes en Irak et en Syrie.

La Turquie est l’état agresseur où se sont regroupées « les salles d’opération pour destruction de la Syrie » dirigées par le général US David Petraeus. C’est l’état qui s’est chargé d’organiser « les conférences des mercenaires » selon leurs éditions successives, mais toujours sous la bannière d’une prétendue opposition syrienne. Une opposition dont l’apparence, l’appellation et les chefs,  ont varié au gré des patrons US, mais dont la constante est demeurée dépendante de l’illusion d’une gouvernance ottomane des plus déterminées du fait de sa haine de la Syrie et de son peuple, et de son hostilité à tout ce qui est arabe.

Erdogan vise l’Égypte arabe, peuple et dirigeants, depuis sa révolte contre l’Organisation des Frères Musulmans, « mère du terrorisme et servante du colonialisme en Orient », parce que les Égyptiens qui ont cru à leur propagande ont vite découvert l’hypocrite transaction signée dans les locaux de l’Ambassade US, à la veille de l’arrivée de Mohamed Morsi au pouvoir, sous l’égide du calife de l’illusion ottomane, fabricant de Daech et protecteur des groupes takfiri sévissant en Syrie.

Erdogan veut disloquer l’Irak et ambitionne d’occuper Kirkouk, et le voici qui se prépare à attaquer la Syrie pour parfaire le « plan Daech », sous prétexte d’une prétendue « zone de sécurité » qu’il cherche à imposer sur le terrain.

Mais la moindre avancée de la Turquie en territoire syrien sera considérée comme une agression contre la Syrie, sa souveraineté et son indépendance. Elle déclenchera une réponse ferme et adaptée, l’État syrien étant fin prêt pour repousser les agresseurs.

Les autorités syriennes se sont comportées avec sagesse en acceptant la « coordination non déclarée » avec l’administration US pour lui permettre de sauver la face et lui épargner le coût d’un échec moral et politique, alors que les frappes aériennes US sont bel et bien coordonnées à l’avance avec Damas ; ceci, sans que la Syrie ne les légitime tant qu’elles se déroulent «  en dehors du cadre du Conseil de sécurité et donc en dehors de la légitimité internationale ».

Les autorités syriennes sont parfaitement conscientes de tous les risques potentiels d’une telle situation et détiennent des atouts majeurs ; mais à Damas, les règlements de comptes se font toujours au moment opportun et c’est avec ses alliés que la Syrie trace les lignes rouges et les règles relatives aux frappes aériennes US dans le cadre actuel de «  la lutte contre Daech ».

La Syrie a déclaré, par la voix de son ministre des Affaires étrangères à New York, que toute invasion terrestre de ses territoires, sous n’importe quel prétexte, sera considérée comme une agression contre la souveraineté nationale syrienne. Par conséquent, il faudra qu’ils s’attendent à une défense et à une résistance usant de toutes les capacités disponibles, d’autant plus que les agresseurs font partie de l’alliance odieuse qui a lancé une « guerre mondiale » pour détruire la Syrie, et que la Turquie d’Erdogan est le quartier général de cette alliance et l’un de ses États membres les plus haineux, vicieux et hypocrite.

Ghaleb Kandil, dans Mondialisation.ca du 6 octobre 2014.

Pierre Terzian dans Le Huffington Post du 11 octobre 2014 :
http://www.huffingtonpost.fr/2014/10/11/daech-petrole-etat-islamique-marche-petrolier_n_5964614.html

Témoignage vidéo de Christophe Boltanski, ancien journaliste de Libération et grand reporter de L’Obs, le 31 janvier 2015 :
http://tempsreel.nouvelobs.com/le-making-of-de-l-obs/20150130.OBS1294/a-la-frontiere-turco-syrienne-la-ou-transite-l-arsenal-de-daech.html