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Des gazelles de Bourguiba aux vaches de Ghannouchi, par Lilia Ben Rejeb


7 Janvier 2018

A elle seule, cette photo composée exprime la chute vertigineuse de la Tunisie depuis le coup d’Etat islamo-atlantiste du 14 janvier 2011, plus connu sous le nom de « révolution du jasmin ».


La photo de gauche a été prise au théâtre de Tunis, au début de l’indépendance et plus exactement au début des années 1960. On y voit des femmes libres, décomplexées et joyeuses. La Tunisie recouvrait son indépendance, et la femme tunisienne accédait à son émancipation, grâce au Code du Statut Personnel (CSP), décidé par Bourguiba et promulgué le 13 août 1956, au grand dam de certains cheiks embourgeoisés de la mosquée Zitouna.
      
A cette époque, le Président s’appelait Habib Bourguiba et les ministres et hauts responsables : Béhi Ladgham, Mongi Slim, Mohamed Masmoudi, Ahmed Ben Salah, Taïeb Mhiri, Hédi Nouira, Mahmoud Matéri, Mustapha Filali, Béchir Ben Yahmed, Azouz Rebaï, Sadok Mokaddem, Mahmoud Messadi, Hédi Kéfacha, Amine Chebbi…La plupart étaient des Bac+3 et chacun pouvait justifier son poste par le sacrifice consentie au moment de la guerre contre les colonialistes.

La photo de droite a été prise en 2013, lors d’une réunion organisée par les Frères musulmans locaux, c’est-à-dire Ennahdha. On y voit des femmes soumises, voilées ou portant le Nikab afghan, ingurgitant passivement les discours nauséabonds de leurs gourous.

C’était l’époque où le « président » provisoire et non élu s’appelait Mohamed Moncef Marzouki, et les ministres et hauts responsables : Hamadi Jebali, alias Hamma McCain, alias Hamma Tafjirat, Ali Larayedh, Rafik Bouchlaka, Noureddine BHiri, Samir Dilou, Noureddine Khademi, Béchir Zaafoura, Elyès Fakfakh, Khelil Zaaouia, Abdellatif Abid, Abdelwahab Maatar, Abdelhakim Harouni, Tarek Dhiab, Mehdi Mabrouk, Sihem Badi, Moncef Ben Salem, Salim Hamidane, Mohamed Ben Salem, Mohamed Abbou, Hédi Ben Abbès, Houcine Jaziri…

La plupart étaient des Bac-3, certains se sont attribués des diplômes fictifs, et chacun pouvait justifier son poste par sa trahison de la Tunisie et par les services rendus aux puissances étrangères (USA, Grande Bretagne) et aux pays ennemis, principalement le Qatar et la Turquie.

Lilia Ben Rejeb