Du 7 novembre 1987 au 14 janvier 2011, où va la Tunisie ?


7 Novembre 2016

Aujourd’hui, cela fera exactement 29 ans qu’a eu lieu en Tunisie le changement du 7 novembre 1987, qui avait sauvé le pays de la guerre civile et des griffes des Frères musulmans locaux, soutenus déjà à l’époque par nos « amis »américains et certaines monarchies du Golfe. Même si l’heure n’est pas encore au bilan exhaustif des 24 ans de Ben Ali au pouvoir, le moment est au droit d’inventaire des six années de régime islamo-atlantiste que les Frères musulmans et leurs mercenaires ont passé dans la destruction programmatique de la Tunisie.


Maintenant que Ben Ali n’est plus à craindre et que son régime n’est plus qu’un vieux souvenir dans la mémoire courte des Tunisiens, on peut parler en toute liberté et conscience des 24 années qu’il a passé au pouvoir. Et d’abord de son coup d’Etat médical du 7 novembre 1987.

A l’inverse de ce qui a été raconté par certains traitres ou revanchards après la chute de Ben Ali en janvier 2011, notamment un certain Amor Chedli, ou un certain Ahmed Bennour ou encore Mohamed Sayah, le libérateur de la Tunisie, Habib Bourguiba, n’était plus du tout en mesure, intellectuellement et physiquement de gouverner le pays, d’autant plus que la Tunisie était au bord de la faillite économique, de l’explosion sociale et, surtout, à la merci d’un coup d’Etat islamiste avec l’aval de Washington. Biberonné par Saïda Sassi et bichonné par les prétendus dauphins à sa succession après le limogeage de Mohamed Mzali, Bouguiba n’était plus que l’ombre de lui-même.

Sa mise à l’écart par Ben Ali, le 7 novembre 1987, était donc incontestablement une opération patriotique pour « protéger Bourguiba de lui-même et pour préserver la Tunisie de sa dérive », selon les termes tenus par Mohamed Masmoudi sur Antenne 2, le 8 novembre 1987.

En moins d’une année, Ben Ali a pu redresser la situation économique du pays et réinstaurer la confiance et la sécurité en vidant les prisons des détenus islamistes, dont il avait reçu au palais de Carthage le chef, Rached Ghannouchi, que Bourguiba voulait décapiter ainsi que ses lieutenants, notamment Hammadi Jebali alias McCain, Ali Larayedh, Moncef Ben Salem et Habib Mokni, condamné à mort et déjà réfugié en France.

Selon une légende fabriquée par Kamel Eltaïef et propagée par ses mercenaires, les dix premières années de son règne, Ben Ali a été exemplaire aussi bien dans sa gouvernance que dans ses réformes économiques, politiques, sociales et éducatives. Et pour cause, l’inculte et affairiste véreux Eltaïef était son vice-président de fait.

Toujours selon la même légende, les dix dernières années de son règne, Ben Ali aurait fait beaucoup plus de mal que de bien à la Tunisie, sous le prétexte fallacieux que Kamel Eltaïef n’était plus son vice-président et qu’il n’était plus que sous l’influence de son épouse. La vérité et la réalité historique est que Ben Ali, malgré la corruption des Trabelsi, des Matéri, des Mabrouk et d’autres encore, n’a pas cessé de réformer l’Etat et de faire progresser la Tunisie au point d’en faire le premier pays le plus sécurisé, le plus stable politiquement et le plus prospère économiquement de toutes la région arabe et africaine.

Cet élan devait être brisé par la conspiration de la « révolution du jasmin », que les Tunisiens appellent aujourd’hui la révolution de la brouette, puisqu’ils ont réalisé tardivement l’énormité de l’imposture et l’ampleur des dégâts sur la Tunisie et sur l’ensemble des pays arabes. Ils ont réalisé ce que l’Histoire ne leur pardonnera jamais : la destruction de leur propre pays et la stimulation de la passion néocolonialiste et impérialiste occidentale.

Ce projet de Grand Moyen-Orient ou d’anarchie « vertueuse » qui a détruit la Tunisie, la Libye et la Syrie, et déstabilisé l’Egypte et le Yémen, n’aurait pas été possible sans la médiocrité et la lâcheté même de Ben Ali. Jusqu’au matin du jeudi 14 janvier 2011, les événements en Tunisie (63 morts avant le départ de Ben Ali) n’étaient que des émeutes sociales bien moins graves que ceux qui avaient secoué la Tunisie en janvier 1978 (près de 300 morts) et en janvier 1984 (plus de 500 morts). Dès que Ben Ali a pris l’avion « pour accompagner son épouse » en Arabie Saoudite, ce qui n’était qu’une crise sociale légitime est devenue une « révolution du jasmin » !

Ben Ali s’est enfui », scandait un certain Naceur Laouini, un petit avocassier missionné par la chaîne de télévision intégriste, Al-Jazeera.
On peut aujourd’hui attester sans le moindre doute que Ben Ali ne s’est pas enfui. Il s’est plus simplement et plus tragiquement suivi son épouse adorée, en tombant ainsi dans le piège américano-qatari , que le général Ali Seriati (œuvrant pour les services français) et le caporal Rachid Ammar (œuvrant pour les services américains) ont mis a exécution avant de s’affronter dans un ultime combat des traîtres en vue de succéder à Ben Ali.

Mais avant de commettre cette FAUTE historique impardonnable, Ben Ali avait commis plusieurs erreurs pas moins pardonnables. Dans son premier et second discours à la nation, plutôt que de suivre la stratégie de Mezri Haddad, qui était alors ambassadeur à l’Unesco et qui lui conseillait dès le 10 janvier 2011 d’avouer aux Tunisiens le complot qui se tramait contre leur pays et de se débarrasser du costume-cravate pour mettre la tenue du Général de l’Armée Nationale, a préféré les conseils de Kamel Eltaëf et Marwane Mabrouk qu’un certain Hakim Karoui, un clone arabe de Ségala, lui a mis en une musique aussi stupide que suicidaire. Ce discours était-il le bon ou faisait-il partie du complot contre Ben Ali ?

Où va la Tunisie six années après sa déstabilisation et la perte de sa Souveraineté ? Certains propagandistes veulent encore la faire passer aujourd’hui pour le « seul pays qui aurait réussi son printemps arabe » ! La réalité des faits montrent au contraire que c’est le seul pays qui est aujourd’hui sous la coupe de la secte islamo-mafieuse des Frères musulmans, malgré le décor trompeur d’un Béji Caïd Essebsi qui règne mais ne gouverne pas, la constitution de Freedom House, revue et corrigée par Brahim Kassas, Mabrouka Mbarek, Meherzia Labidi, Yamina Zoghlami, Sonia Ben Toumia…lui interdisant l’exercice réel du pouvoir.

La réalité des faits démontrent aujourd’hui que la Tunisie a perdue sa Souveraineté, qu’elle est plus pauvre qu’elle ne l’a jamais été auparavant et que les affairistes véreux d’Ennahdha et de ce qui reste de Nidaa Tounès continuent à la dépouiller sans le moindre scrupule. La réalité des faits prouvent que la Tunisie est en faillite économique et qu’il faudrait plusieurs années avant qu’elle ne retrouve sa croissance d’autrefois…et à plus forte raison sa Souveraineté de jadis et naguère, lorsqu’elle avait à sa tête Habib Bourguiba, puis son successeur, Zine El-Abidine Ben Ali.

Que retiendra l'Histoire de ce dernier ? Que Ben Ali fut un Président réformateur, souverainiste et patriote jusqu'à la moelle. Mais elle retiendra aussi qu'il n'est pas mort en martyr, à l'instar du colonel Kaddafi, les armes à la mains  avant d'être exécuté par un criminel français, ni resté digne, à l'instar du général Hosni Moubarak: "C'est ici en Egypte que je suis née et c'est ici que je mourrai"!    

Nabil Ben Yahmed