En 2005, Moncef Marzouki voulait constituer une cellule armée à Sfax


18 Décembre 2014

Révélations explosives. Selon le militant et universitaire Ezzeddine El-Hazgui, Marzouki lui a proposé de constituer une cellule armée à Sfax en 2005, après avoir soutenu Ben Ali de 1987 jusqu’en 1994, année de la rupture totale et de la radicalisation de celui qui n’était plus président de la LTDH qu’il a utilisé à ses propres fins politiciennes. D’autres révélations sur sa haine de l’Irak, sur son soutien absolu du « droit d’ingérence »…prouvent qu’il a toujours été, comme son père, un harki de l’impérialisme.


Le jour où Rasched Ghannouchi a commis l'erreur mortelle de nommer cet Harki président de la République.
Le militant Ezzeddine El Hazgui [1] a adressé la lettre suivante (en arabe) au journal « Echourouk » dans laquelle l’auteur relate des évènements et des situations inédits qu’il a vécu avec Moncef Marzouki, le « très provisoire et inconsistant » président de la République.

Marzouki soutenait de toutes ses forces le coup d’État du 7 Novembre 1987 (au cours duquel Bel Ali avait usurpé le pouvoir à un Bourguiba vieillissant et sénile. NdT). Je l’avais connu en 1982 à « Dar Salammbô », la maison d’édition de Gilbert Nakkache [2], qui avait publié son livre « l’échec et l’espérance ».

Ensuite, je le rencontrai épisodiquement. Il était continuellement agité et instable dans ses relations avec cette maison d’édition. C’était alors la première image que je retenais de lui depuis notre première rencontre.

Lorsqu’il est devenu membre de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH), nos relations se sont poursuivies, car j’étais aussi membre de la LTDH, dans la ville de Sfax. Mais j’étais choqué et attristé de son soutien à Ben Ali et à son coup d’État. D’ailleurs et malheureusement, il n’était pas le seul dans ce cas : la quasi totalité des soi-disant opposants à Ben Ali ont réagi comme Marzouki.

Au mois d’avril 1989, j’ai été tout aussi attristé du soutien de Marzouki à la candidature de Ben Ali à la Présidence de la République. Ensuite, j’ai été atterré par son soutien à la guerre impérialiste contre l’Irak (années 90-91), sous le prétexte de soutenir le Koweït.
En réalité, Marzouki fait partie d’une constellation d’individus, qui sous le prétexte des « droits de l’Homme », justifient les attaques militaires contre les autres peuples. L’Irak en est l’exemple le plus frappant.

Depuis ses débuts, Marzouki n’a pas cessé de soutenir Ben Ali, que ce soit publiquement ou secrètement, parce qu’il pensait que ce dernier allait le nommer ministre, comme cela avait été le cas des cinq autres membres de la LTDH : Saadeddine ZMERLI, Hammouda BEN SLAMA, Dali JAZI, Iyadh OUEDERNI et Mohamed CHARFI (auquel Marzouki a succédé à la tête de la LTDH, lorsque CHARFI a été nommé ministre en 1990).

En 1994, et bien que Ben Ali ait promulgué une loi interdisant toute activité à toutes les associations (y compris la LTDH), le congrès de celle-ci a pu avoir lieu, parce que Ben Ali l’avait autorisé. Suite à cette autorisation quasi miraculeuse, Marzouki a cru qu’il était devenu « persona grata » pour Ben Ali, et donc qu’il allait être ministrable comme ses cinq compères.

Mais, patatras ! Dès le début du congrès au printemps 1994, il est apparu, dans les coulisses des congressistes, que Ben Ali avait d’autres projets. Non seulement il n’était pas question de le nommer ministre, mais il allait être remplacé à la tête de la LTDH. Marzouki a alors immédiatement modifié son discours d’inauguration du congrès, et a commencé par attaquer Ben Ali. Dès la fin de son discours, il a regagné directement son domicile à Sousse pour annoncer aux journalistes venus l’interroger qu’il n’était plus question pour lui d’accepter un quelconque poste ministériel (bien que personne ne lui ait proposé un tel poste), mais que, dorénavant, c’est la présidence de la république qu’il visait, et rien de moins…

Depuis lors, les relations entre Ben Ali et Marzouki n’ont pas cessé de se dégrader. D'ailleurs, cette détérioration a commencé depuis la tenue du congrès mondial de la Ligue Mondiale des Droits de l’Homme à Vienne (Autriche), et dont le sujet principal était le fameux « droit d’ingérence humanitaire » de Bernard Kouchner. Comme une infime minorité des participants à ce congrès, Marzouki était favorable à ce droit d’ingérence humanitaire, dont le but est de camoufler les guerres impérialistes contre les peuples, et dont la guerre contre l’Irak est le prototype.

Au début du mois de novembre 2005, j’ai visité Marzouki chez lui à Sousse, accompagné d’Abdelwahhab MAATAR. Nous l’avons trouvé furieux contre Raouf AYADI, parce que ce dernier avait participé à la grève de la faim des islamistes emprisonnés (il disait ʺKhouanjiasʺ, c’est à dire les ʺfrérotsʺ), grève qui a eu lieu à partir du 18 octobre 2005. Ceci voulait dire que Marzouki était résolument contre cette grève de la faim, et qu'il était contre tout soutien aux islamistes : les gens doivent bien noter cela. [On sait que ce sont "les frérots" qui le nommeront président provisoire de la République, en 2011. NdT].

Lors de cette rencontre, et alors qu’on était en tête à tête, Marzouki m’a proposé de constituer une cellule de lutte armée à Sfax. Suite à mon refus, il a été furieux et a précisé que, de toutes façons, Ben Ali finira par s’en aller, et que ce qui l’intéresse, je le cite c’est « l’héritage qu’il va ME laisser ». Il n’a pas dit « l’héritage qu’il va NOUS laisser », à nous Tunisiens. Depuis lors, j’ai compris que, sans aucun doute, son opposition à Ben Ali concernait exclusivement le Palais de Carthage (siège de la Présidence) et rien d’autre. Son opposition n’était ni politique, ni sociale, ni pour la souveraineté populaire, ni pour le bien de la nation, ni pour la démocratie.

Durant ces trois dernières années, ceci est devenu encore plus évident. Pour le fauteuil présidentiel, il a retourné sa veste et son pantalon. Il a été le pantin et l’exécutant de toutes les bassesses possibles et inimaginables. Pour Marzouki, le fauteuil de Carthage vaut la peine qu’on "boive le calice jusqu’à la lie".

Depuis cette époque, je n’avais plus eu aucun contact avec Marzouki, jusqu’au 17 janvier 2011, date de son retour de France, après le départ définitif de Ben Ali. Alors qu’il était encore à l’aéroport, il m’a annoncé par téléphone qu’il revient en Tunisie pour prendre la Présidence de la République [3].

 Pour toutes ces raisons, je suis très attristé de constater, aujourd’hui, ses tentatives de subversion dans le Sud Tunisien. Pourquoi ces tentatives de subversion ? Parce que Marzouki est scotché à son fauteuil de président et qu’il est prêt, pour le conserver, à diviser, par le feu et par le sang, le pays en deux. C’est ce que n’arrêtent pas de proclamer ses milices et ses équipes de campagne.

Marzouki exhorte les Tunisiens à se battre les uns contre les autres : ceux des régions côtières contre ceux des régions de l’intérieur, et ceux du Nord contre ceux du Sud. Il appelle les Tunisiens à trucider le « Taghout » (le Tyran). Tout le monde a compris qu’il vise son adversaire BCE (Béji Caïd Essebsi), malgré ses tentatives pitoyables de dénégation qui ne trompent personne.

Je l’accuse d’appels à la subversion et d’appels au meurtre. J’accuse ses soutiens tunisiens et étrangers des mêmes tentatives de subversion et de meurtre, dans le but de diviser le pays, prélude à sa mise sous coupe réglée et pour d’autres motifs inavouables mais que tout le monde devine.

Cependant, je reste confiant que les vrais Tunisiens, jaloux de leur indépendance et de leur unité, sont suffisamment mûrs politiquement et intelligents pour déjouer les manigances et les mensonges qui cherchent à les dresser les uns contre les autres.
Comme tous les autres Tunisiens, les populations du Sud sont des gens d’honneur. Ils ont été parmi les premiers à lutter, les armes à la main, contre le colonialisme, contre la subversion et la division, contre les traitres d’hier et d’aujourd’hui. Tout le monde le sait et le reconnaît.

Auteur : Ezzeddine El-Hazgui, traduction : Hannibal Genseric  
 
NOTES

 [1] Ezzeddine El Hazgui, chercheur, militant ancien opposant, membre du mouvement Perspectives. Il fut le premier candidat à se présenter contre Ben Ali à la présidentielle de 1989. Il a été emprisonné de 1968 à 1970 et de 1973 à 1979. Perspectives, aussi connu sous l'appellation du mouvement d'El Amal Ettounsi (L'Ouvrier tunisien du titre de son journal), est un mouvement politique de gauche et d'extrême gauche qui est considéré comme l'un des principaux mouvements d'opposition tunisiens dans les années 1960 et 1970.

[2] Gilbert Naccache est un écrivain tunisien. Il est lourdement condamné en 1968 à cause de ses activités politiques au sein du mouvement Perspectives, avant d'être libéré en 1979. Il publie Cristal en 1982 aux éditions Salammbô. Il avait écrit ce roman en prison sur des emballages de cigarettes de la marque Cristal. Il publie aussi Le Ciel est par-dessus le toit en 2005 ainsi que Qu'as-tu fait de ta jeunesse ? en 2009.

[3] Voir Aussi sur le blog d’Hannibal Genseric, « Marzouki, Super Menteur et agent de l'étranger », « Présidentielles 2014 : Marzouki "drague" les terroristes salafistes », « SCANDALEUX : Marzouki nous coûte 417 Millions par jour !! », « Le Bilan désastreux de Moncef Marzougui ».

 Hannibal GENSERIC, http://numidia-liberum.blogspot.fr/2014/12/depuis-le-71187-marzouki-soutenait-zaba.html