Exclusif : A la stupeur générale, Mezri Haddad explose Al-Jazeera par une preuve surprise


23 Juin 2013

L’argument a fait l’effet d’une bombe. Personne ne s’attendait à cette preuve massive : un document d’archive tiré du site officiel d’Al-Jazeera. Il fallait y penser ! Profitant de cette brèche ouverte, l’avocat de Mezri Haddad a transformé l’accusatrice en accusée. Maitre Basile Ader a, en effet, demandé au tribunal de débouter Khadija Benguenna, de la condamner à payer les frais du procès et à verser pour son client des dommages et intérêts pour préjudice moral. Le verdict a été fixé par la Présidente du tribunal au 17 septembre prochain. Des confrères journalistes y étaient présents, notamment le correspondant d’Al-Jazeera en France, celui du magazine Afrique Asie, celui d’une chaine de télévision belge, ainsi que votre serviteur en compagnie de Samira Hendaoui. Les Tunisiens présents au procès ont pu ainsi faire la connaissance de Karim Zmerli et de Samira Hendaoui ! Tunisie-Secret ne pouvait pas rater un tel procès d’autant plus que nous avons été les premiers à défendre l’ancien ambassadeur lorsque certains sites d’information tunisiens participaient à son lynchage et dont nous allons bientôt révéler le passé bénaliste.


Le procès opposant Madame Khadija Benguenna à M.Mezri Haddad, fixé à 16h30, le 19 juin dernier devant la 17ème chambre du tribunal de grande instance de Paris, s’est ouvert avec un peu de retard. Des amis, pas en très grand nombre, sont venus soutenir l’ancien ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO, qui est, depuis deux ans, en guerre totale contre ce qu’il appelle « l’émirat bédouin » du Qatar. Nous avons voulu filmer cette audience, mais comme l’enregistrement était interdit, nous avons pris des notes dont voici la synthèse.

Après l’exposition de l’affaire par la Présidente du Tribunal, le premier à intervenir a été M.Haddad (défendu par maître Basile Ader) qui était présent, contrairement à Madame Khadija Benguenna, qui vit à Doha et qui a pris l’un des plus puissants cabinets d’avocats franco-britanniques, dont maître David Por, assisté par trois autres avocats étaient présents à l’audience. Dans ce genre de procès devant la 17ème Chambre spécialisée dans les plaintes en diffamation, la parole accordée aux accusés n’excède habituellement pas les dix minutes. L’ancien diplomate tunisien a eu droit à près de 25 minutes non stop !

Avant d’improviser ce qui convient d’appeler une  « conférence », qualifiée par ceux qui étaient présents dans la salle comme « magistrale », par laquelle il a voulu replacer l’affaire dans son contexte politique et idéologique, M.Hadad a d’abord « confirmé » et « réitéré » les propos qu’il avait tenu, le 5 février 2013, sur France3, dans l’émission de Frédéric Taddéi, « Ce soir ou jamais ». Il a lancé ce défi à Madame Khadija Benguenna dont il n’a jamais cité le nom, préférant la désigner par le mot « plaignante ». Il a dit : « Si la plaignante condamne publiquement et sur Al-Jazeera le prêche antisémite et abject de Youssef Qaradaoui, je lui ferai des excuses, indépendamment de sa responsabilité dans les commentaires qu’elle a publié sur sa page facebook ».

A la surprise générale, M.Haddad a par la suite ajouté qu’il y a plus grave que cette vidéo de Qaradaoui fulminant contre les Juifs, louant Hitler qui « a réussi à remettre les Juifs à leur place » et ajoutant que « c’était un châtiment divin. Si Allah le veut, la prochaine fois, ce sera par la main des musulmans » !  http://www.youtube.com/watch?v=7P94gjDkY8w

En effet, Mezri Haddad a affirmé que dans les pièces à charge contre « la plaignante », il y a un document qui « prouve de manière irréfutable que les commentaires sur sa page facebook ne peuvent être que les siens ». Ce document capital, à en croire l’ancien ambassadeur, est la transcription intégrale de l’émission « La Charia et la Vie », que M.Haddad dit avoir déniché dans les archives même du site officiel d’Al-Jazeera   http://www.aljazeera.net/programs/pages/e23a481a-c551-46b6-80a9-e841270ceafa (à consulter avant sa suppression probable).

Nous avons lu ce document en arabe, effectivement édifiant et très compromettant pour Khadija Benguenna, dans la mesure où, a affirmé M.Haddad   « l’émission en question, portant sur les relations entre les juifs et les musulmans, diffusée le 19 janvier 2005, était animée par la plaignante, qui interrogeait ce cheikh obscurantiste et antisémite, Youssef Qaradaoui…Les questions affirmatives de la plaignante sont hautement symptomatiques et dénotent les stéréotypes antisémites dont elle est à la fois adhérente et porteuse » ! Il a ajouté, « Voilà pourquoi, Madame la Présidente, je n’ai eu aucun doute qu’elle soit l’auteure des commentaires sur une page facebook dont elle a dit rétrospectivement qu’elle n’est pas la sienne ». Avec cette révélation exprimée avec autant d’assurance, la surprise fut totale et la gêne des avocats de Khadija Benguenna était assez visible.

Le reste de la démonstration de notre ancien ambassadeur, présenté par la Présidente du Tribunal comme étant titulaire d’un doctorat en philosophie morale et politique de la Sorbonne et maître de conférences en théologie catholique, a été remarquable, ce que maitre David Por, l’avocat de Madame Benguenna, n’a pas manqué de relever comme pour atténuer l’impact réel de cette démonstration implacable. Excellent orateur, il a précisé que « les hallucinations antisémites de Qaradaoui, chef spirituel du Qatar, et les propos de la plaignante sur sa page facebook sont d’autant plus infâmes, qu’ils sont aux antipodes de l’attitude que la majorité des musulmans a eu durant la seconde guerre mondiale et plus exactement au sujet de la persécution des Juifs…Alors que certains en Europe livraient les juifs à leurs bourreaux, les musulmans les accueillaient chez eux au péril de leur propre vie. Les locaux de la mosquée de Paris étaient pleins de rescapés juifs…Dans mon propre pays, la Tunisie, où les Allemands sont arrivés, les juifs se réfugiaient chez leurs voisins musulmans, à Tunis, à Sfax, à Bizerte, à Sousse… Les juifs ont pu échapper aux SS du Reichstag grâce à l’humanité de leurs compatriotes musulmans…C’est ça l’attitude des musulmans à l’égard des juifs, et non pas les quelques brebis galeuses ralliées au nazisme, que certains ignorants de l’Histoire et des valeurs islamiques, présentent comme étant représentatifs des musulmans… ».

Mais c’est la chute de cette « conférence » qui a été remarquable.  M. Haddad a terminé sa propre plaidoirie par un Hadith de notre prophète Mohamed : « Si vous me le permettez Madame la Présidente, Madame, Monsieur les juges, je voudrai terminer par un Hadith du prophète qui résume, pour le musulman que je suis, la quintessence de l’islam auquel je crois, l’islam de la Tunisie de jadis et naguère, l’islam maghrébin, l’islam andalou, et non pas l’islam obscurantiste et néofasciste des wahhabites ». 
 
« Une fois dans la ville de Médine, le Prophète discutait avec ses compagnons lorsque le cortège funéraire d’un juif passait. Le Prophète a alors interrompu la discussion et s’est mis debout par respect au mort. Mais son fidèle compagnon Omar lui a fait signe de se rasseoir en lui disant que ce n’est qu’un juif. Le prophète lui a alors rétorqué : Je le sais Omar, mais sa foi n’est pas inférieure à la tienne même s’il est juif » !

Après l’intervention des deux avocats, maitre David Por qui défendait Khadija Benguenna et maitre Basile Ader qui défendait Mezri Haddad, la Présidente a décidé de renvoyer l’affaire au 17 septembre prochain.
Tunisie-Secret.com

Karim Zmerli et Samira Hendaoui.