Exclusif : Les islamistes pillent l’or et les devises de la Tunisie avec certaines complicités occidentales


30 Décembre 2013

Des quantités d’or et d’importantes sommes d’argent sont saisies toutes les semaines sans que ce pillage organisé n’éveille l’indignation des Tunisiens ou n’alerte la curiosité des médias. Ce trafic à grande échelle s’est banalisé à un point tel qu’il passe dans les médias locaux pour un simple fait divers. Si on creuse un peu plus, et si on revient à l’histoire, la Tunisie revit exactement les années qui ont précédé la signature du traité du Bardo, le 12 mai 1881, qui consacre la colonisation française sous couvert de protectorat.


En Irak, là où a véritablement commencé le « printemps arabe », le premier acte « démocratique » et « civilisateur » des envahisseurs Américains et Anglais, a été de vider la Banque centrale irakienne de toutes ses réserves en or. C’était en mai 2003 et ce fut le plus grand hold-up du siècle, un pactole de quelques centaines de milliards de dollars qui a été partagé entre les Américains, les Anglais et les Israéliens. Sans parler du pillage du musée de Bagdad, qui abritait des trésors de l’humanité, passés depuis dans des collections privées de richissimes hommes d’affaire newyorkais et londoniens.

Ce qui se passe en Tunisie, c’est exactement la même chose mais sur le mode soft. Depuis des mois, pratiquement toutes les semaines, on annonce l’arrestation d’un véhicule bourré de devises, des dollars et des euros, dont on ne connaît ni l’origine ni la destination. Dans ce pays où nos forces de l’ordre sont délabrées et infiltrées, on peut raisonnablement penser que ces arrestations sont une goutte dans un océan. Certains médias qui prennent les Tunisiens pour des cons, laissent entendre qu’il s’agit de réseaux terroristes et mafieux. D’autres les attribuent aux salafistes, qui ont les épaules bien larges et la barbe bien longue pour endosser tous les crimes commis en Tunisie.

C’est dans la nuit du jeudi à vendredi 27 décembre que des unités sécuritaires ont arrêté, à Meknassi dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, un camion avec une cargaison de 60 Kg d’or. Valeur estimée de cette saisie de bijoux divers, 5 milliards de millimes. Selon les informations que des agents patriotes du ministère de l’Intérieur nous ont communiquées, il s’agit d’un vaste trafic d’or et de devises entre Tunis, Tripoli et certaines capitales occidentales.

Toujours selon nos informateurs, cet or volé ou collecté est acheminé vers la Libye pour y être fondu,  transformé en lingots, puis embarqué sur des vols réguliers en partance pour l‘Europe, la Turquie et le Qatar. En Libye même, le même trafic est organisé avec les mêmes réseaux opérants en Tunisie, ce qui expliquerait le nombre de bijoutiers attaqués rien qu’à Tripoli.

Nos informateurs sont persuadés que ce trafic dure depuis près de deux ans, et que les premiers mois, ses différentes phases (collecte, fonderie et transport) s’effectuaient en Tunisie via deux aéroports, celui de Djerba et celui de Monastir. Une fonderie artisanale a été localisée dans le gouvernorat de Sfax, et un réseau d’une vingtaine de personnes a été démantelé à l’époque mais deux personnes seulement ont été condamnées à trois ans de prison. Il est même probable que ce trafic ait commencé dès 2011, car on se souvient encore du tunisien qui a été arrêté en septembre 2011 au port de la Goulette et dont la destination était Marseille. Son véhicule estafette était plein de costumes accrochés à des cintres en or, une trentaine en tout. Poids de la saisie par la douane, 70 Kg d’or massif.

On se souvient également que le 21 mars 2011, Jalloul Ayed, alors ministre des Finances, félicitait publiquement les douaniers de l’aéroport Tunis-Carthage d’avoir effectué une saisie de lingots d’or de 13,4 Kg, dissimulés dans les bagages d’un tunisien qui prenait l’avion pour Istanbul, la ville des Frères musulmans Turcs, dont les habitants crient depuis une semaine "Dégage" au voleur et corrompu Erdogan !

 On rappelle par ailleurs que selon un communiqué de la Douane tunisienne publié le 25 novembre 2013, les services des brigades des douanes de Sidi Bouzid ont déjà intercepté le 24 novembre 2013 d’importantes sommes de devises transportées illicitement à bord d’un camion allant vers Tunis, soit plus de 2,5 million d’euros en deux opérations. Cette opération intervenait moins d’une semaine après un autre coup de filet réalisé par les services des brigades des douanes à Ben Guerdane, où 1,439 million euros ont été saisis.

Mais le plus troublant dans ces affaires, c’est un article suspect qui a été publié dans le journal Nice Matin, le 16 février 2013, sous le titre de « L’or sale de Ben Ali est-il passé impunément par Nice ? ». Sur une simple déclaration que le journaliste de ce quotidien prête à un douanier marseillais dont on ignore le nom, une histoire sensationnelle est écrite, selon laquelle 1.800 lingots d’or, l’équivalent de 72 millions d’euros, sont sortis illégalement de Tunisie depuis la chute du régime, ayant transité par quatre aéroports, Nice, Marseille, Orly, Roissy, sans que les douaniers ne reçoivent l’ordre d’intervenir. Selon « l’enquête » de Nice Matin, ce « butin a disparu dans la nature…au Proche-Orient », plus exactement à Istanbul et Dubaï, toujours selon ce journal français.

Par mégarde, l’enquêteur du Nice Matin ajoute que «Le 17 janvier (2011), une fuite de l'Elysée révèle que Leila Trabelsi, la "reine de Carthage" et épouse du dictateur, aurait soustrait 1,5 tonne d'or des réserves de la banque centrale tunisienne ». Par mégarde, car cette intox dont on devine maintenant l’origine ( !), a été catégoriquement démentie par les deux gouverneurs qui se sont succédés à la tête de la Banque centrale tunisienne depuis le 14 janvier 2011. Non seulement pas un lingot d’or n’a été embarqué dans l’avion qui a emporté Ben Ali et sa famille vers l’exil saoudien, mais ce dernier a laissé dans les coffres de la Banque centrale une réserve stratégique de 5480 millions, outre le budget de l’Etat pour 2010-2011. La moitié de cette somme a été dépensé, on ne sait où, par le gouvernement de Béji Caïd Essebsi et l’autre moitié par son successeur Hammadi Jebali, alias Hammadi McCain.

En réalité, il y a bien eu un trafic d’or, mais la manipulation volontaire ou involontaire du Nice Matin c’est de l’attribuer à Ben Ali. Si celui-ci en était l’auteur et le bénéficiaire, ce n’est pas en Turquie ou au Qatar, ou à Dubaï qu’il aurait planqué son butin, mais en Arabie Saoudite, où il est exilé. Akram Azoury, avocat de l’ancien président tunisien, a d’ailleurs nié « toute relation de son client avec les informations concernant des prétendues opérations de contrebande de lingots d’or de la Tunisie à travers la France. L’information publiée concerne la période postérieure au départ du Président Ben Ali de la Tunisie le 14 janvier 2011 ». Ce communiqué n’a pas été repris par Nice Matin, ni par les autres journaux français qui ont relayé cette « information », comme ils ont relayé les « informations » sur les charniers de Timisoara, ou sur la technologie atomique de Saddam Hussein, ou sur les armes chimiques de Bachar Al-Assad !

En revanche et logiquement, la destination turque ou qatarie est celle des Frères musulmans tunisiens et libyens. D’ailleurs, le journaliste du Nice Matin laisse vaguement planer le doute, en laissant entendre que les fameux lingots d’or pourraient avoir appartenu à Kadhafi ! A ce propos, que sont devenus les milliards de dollars et d’euros d’avoirs libyens dans le monde ?

Le trafic d’or et de devises existe et il est organisé par le régime islamo-mafieux qui a usurpé le pouvoir en octobre 2011, si ce n’est avant avec le gouvernement Essebsi ! Certaines capitales européennes ferment les yeux, car il s’agit de devises et d’or injectés dans les circuits financiers et économiques de ces pays qui en ont bien besoin en ces temps de crises. Il s’agit d‘un pillage en règle et « légalisé », qui profite à la mafia au pouvoir. Voici ce que notre confrère de Webdo, Mhamed Ben Sassi, a écrit le 29 septembre 2013 :

« A l’occasion de l’examen, hier par l'ANC, de l’article 85 du projet de la loi des finances, le député Mongi Rahoui a créé la polémique en indiquant que cet article incite au blanchiment d’argent et que son maintien dans le projet présume l’implication de certaines parties dans l’État dans des opérations suspectes. Intitulé « intégration dans le circuit économique des métaux précieux », l’article 85 du projet permet à toute personne résidente en Tunisie, détenant des métaux précieux, de régulariser sa situation sans avoir à être inquiétée sur son origine et les raisons pour lesquelles elle se l’est procurés. À ce titre, le texte lui donne la possibilité de procéder au poinçonnage de l’or détenu et de le commercialiser sur le marché sans le moindre risque de poursuites ».

« Selon le député Mongi Rahoui, cette faculté favorise l’injection dans l’économie des valeurs d’origine suspecte. En effet la loi du 1er mars 2005 relative aux métaux précieux prévoit des conditions, des autorisations et des modalités spécifiques pour commercer dans les métaux précieux et procéder à leur transformation. Suivant cette loi, l’importation de l’or est du seul ressort de la banque centrale ou d’un organisme étatique habilité par décret. Toute autre personne qui intervient dans ce domaine est passible de sanction pénale qui peut atteindre 10 ans d’emprisonnement à côté d’une amende se chiffrant à des milliers de dinars. Outre les dispositions qui précèdent, l’intégration dans le circuit économique de valeurs provenant d’activités illicites constitue un délit de blanchiment au sens de la loi du 10 décembre 2003 relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent ».

Seul détail qui a échappé à la vigilance de ce député courageux, c’est que ces fameux métaux précieux ne viennent pas de l’étranger pour s’injecter dans l’économie tunisienne, mais proviennent de la Tunisie pour s’injecter en Europe, en Turquie et au Qatar.

Pour conclure, un petit clin d’œil sur l’histoire. Dans « Histoire de l’Afrique du Nord », Charles-André Julien, dont la nouvelle « élite » politique connaît peut-être le nom, a textuellement écrit que « la mise sous protectorat français de la Tunisie a été rendu inéluctable par l’endettement de la monarchie et le pillage de ses réserves en or ». Toujours en clin d’œil à l’histoire, voici ce que disait un autre historien français, dans un article du 7 octobre 1983 (consulter le lien ci-dessous):

« La dette publique était devenue importante dans les années 1860. Les financiers du Bey lancèrent deux emprunts, l’un en 1863, l’autre en 1865, tous deux à la Bourse de Paris. Comme le montant de ces emprunts fut rapidement dilapidé, le Bey en lança un troisième. Mais cette fois, sans succès... et ce fut la banqueroute. Ce sur quoi, le gouvernement français d’abord, puis les gouvernements anglais et italien, qui avaient tous trois des intérêts financiers en Tunisie, imposèrent au Bey, en 1869, un contrôle tripartite sur ses finances. A partir de 1872, les capitaux publics et privés de ces trois grandes puissances entamèrent une course à l’investissement dans le pays".
 
« L’Angleterre prit le meilleur départ. Une compagnie anglaise inaugurait une ligne de chemin de fer Tunis-La Goulette qui unissait la capitale à son port. La compagnie obtenait en outre une option pour la construction de chemins de fer dans l’intérieur du pays. En même temps une banque anglaise était fondée à Tunis ; une société anglaise y installait le gaz, tandis que des négociants britanniques commençaient à s’intéresser à l’alfa de la haute steppe tunisienne. Mais aucune de ces entreprises ne réussit. La banque ferma ses guichets et la compagnie du gaz fit faillite. C’est alors que grâce aux bons offices du consul français, le fameux Roustan, les capitaux français se mirent sur les rangs. La concession de la ligne de chemin de fer que les Anglais n’avaient pu construire, entre Tunis et la frontière algérienne, fut donnée en 1877 à une société qui exploitait déjà un réseau dans le Constantinois : la Compagnie française du Bône-Guelma ».

« L’affaire de Tunisie obligea Jules Ferry à démissionner, mais la Chambre des députés, par 355 voix contre 68, et 124 abstentions, se proclama « résolue à l’exécution intégrale du traité souscrit par la Nation Française ».Le protectorat sur la Tunisie était acquis. Et la façon dont la France républicaine avait fait main basse sur la Tunisie, par un coup de force crapulo-militaro-politico-financier était l’annonce de tout ce qui allait suivre ».

Cette dernière phrase s'applique tout à fait à la situation actuelle de la Tunisie. Ne dit-on pas que lorsqu'un peuple ignore son histoire, il est condamné à la revivre?TunisieSecret

Karim Zmerli 

Le colonialisme 1830-1914