Explosif : Alberta Georgia, Gouverneur de la Banque Centrale Tunisienne ! par Lilia Ben Rejeb


4 Juillet 2015

Son nom est tenu secret, encore plus sa mission au sein de la BCT. Sur internet, vous ne trouverez rien sur elle et on ne l’a jamais vu dans les médias locaux, et pourtant, elle est la contrôleuse suprême de l’économie tunisienne et des finances d’un pays qui a perdu sa souveraineté en janvier 2011. Albertin Giorgia est une jeune fonctionnaire du FMI sans l’aval de laquelle l’actuel Gouverneur de la Banque Centrale ne peut prendre la moindre décision.


Chedly Ayari, le fantoche du FMI, avec Moncef Marzouki le pantin des Frères musulmans et le mercenaire No1 du Qatar.
Les Tunisiens connaissent bien les noms de Brahim Kassas, de Rekoba, de Taoufik Ben Brik, de Lina Ben Mhenni, d’Amira Yahyaoui…, mais pas celui d’Albertin Giorgia, une jeune technocrate d’origine italienne et d’à peine 30 ans, que le très philanthropique Fond Monétaire International (FMI) a placé au sommet de la Banque Centrale, et nous ne disons pas à sa tête, sans doute pour réaliser les « objectifs de la révolution du jasmin » ! Autant dire pour désosser un pays déjà en faillite économique.

Jusqu’à il y a six mois, son bureau était au siège même de la Banque Centrale, dans le même étage qu’occupe Chedly Ayari, depuis que Rached Ghannouchi l’a proposé au poste de Gouverneur en remplacement du brillant Mustapha Kamel Nabli, qui a été limogé le 27 juin 2012 par Moncef Marzouki pour lui avoir refusé un transfert illicite de devises de Tunis vers une banque française. Depuis quelques mois, pour sauver les apparences, le bureau d’Albertin Giorgia se trouve désormais dans un immeuble discret, situé aux Berges du Lac : Immeuble Dar el-Khir, 2ème étage. Cité des Pins, Berges du Lac 2, Tunis.

Depuis 2011, cette jeune italienne qui n’avait alors que 27 ans, contrôle tout et décide de tout, des augmentations des prix de produits de première nécessitée, ou des augmentations de salaires, jusqu’aux grandes orientations stratégiques du pays. Le rôle de Chedly Ayari est réduit à celui de fantoche, juste bon pour parapher des décisions prises ailleurs, dans « l’intérêt » bien compris des Tunisiens. L’actuel Gouverneur de la Banque Centrale est incapable de mettre un fil dans une aiguille –comme le dit si bien le proverbe tunisien- sans en référer à Albertin Giorgia. Celle-ci est à l’économie et aux finances, ce que le Proconsul américain, Jacob Walles est à la politique et à la géopolitique.
    
C’est inédit en Tunisie, même aux pires moments de la crise économique des années 1980. La Tunisie n’a jamais connu une telle situation même en 1986-1988, lorsque le FMI et la Banque Mondiale ont dicté leur plan de redressement économique. A cette époque, il  n’y avait que de simples missions de suivi que le FMI menait ponctuellement, comme c’est le cas pour de nombreux autres pays. Une fois par an, le Fond Monétaire International dépêchait ses contrôleurs pour vérifier la bonne gestion des crédits alloués à la Tunisie par le FMI.

Dès 1990, grâce à un redressement spectaculaire de l’économie opéré par Ben Ali et les hautes compétences qui l’entouraient, la Tunisie a pu rembourser intégralement et par anticipation tous les crédits du FMI, ce qui a ramené les relations entre le gouvernement tunisien et cette institution à des rapports entre partenaires égaux, et non pas de relations de maître à esclave comme c’est le cas depuis 2011.  
         
Comment la Tunisie a-t-elle pu tomber si bas en moins de cinq ans ? En 2010, la dette extérieure du pays était autour de 5 milliards d’euros. Aujourd’hui, elle dépasse les 22 milliards d’euros. En octobre 2014, le gouvernement estimait la dette publique tunisienne (dette de l’Etat) à 41. 754 millions de dinars, un chiffre traficoté mais qui représente déjà  49,1% du PIB. Selon des experts tunisiens, « Si l’on intègre à cette dette celle des entreprises et des ménages, la dette totale tunisienne s’élèverait à 96.721 millions de dinars, soit 126,7% du PIB » !

En janvier 2011, au moment où certains médias tunisiens et français relayaient la propagande de facebook et des cybers-collabos sur des lingots d’or embarqués dans l’avion présidentiel, dormaient dans les coffres de la Banque Centrale -dirigée alors par le remarquable Taoufik Baccar- 5,800 milliards de dinars de recettes fiscales, 13 milliards de dinars convertibles, une ligne de crédit déjà accordé de 10 milliards de dinars, soit un total de 28,800 milliards de dinars, sans compter le budget de l’Etat pour l’année 2010-2011, déjà programmé et débloqué. Une somme colossale disparue en moins de trois ans dans la corruption des ministres « révolutionnaires », la prévarication, les salaires et avantages des « élus » de l’Assemblée constituante, les frasques de la présidence, les trafics de l’ISIE, les salaires des 300 000 « fonctionnaires » nouveaux imposés par la troïka, les indemnisations des anciens terroristes islamistes ainsi que des voyous, des casseurs et des incendiaires qu’on a appelé les « martyrs de la révolution ».

Lilia Ben Rejeb