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Explosif : Les assassins des sept gendarmes tunisiens sont-ils les snipers de janvier 2011?


24 Octobre 2013

Témoignage exclusif d’un habitant à Sidi Bouzid. Parmi les terroristes qui viennent d’abattre sept de nos gendarmes à Sidi Bouzid, certains ont déjà tués des manifestants dans la même ville, au moment de la « révolution ». Cela confirme la thèse d’une implication directe d’Ennahda et de ses cellules dormantes dans les événements sanglants de janvier 2011 et dans les multiples actions terroristes qui ont frappé la Tunisie depuis la fameuse « révolution" dite du jasmin.


Il a probablement la soixantaine, la voix abattue par le chagrin et le propos déterminé : « Maintenant qu’ils ont tué mon cousin, je ne vais plus me taire. Je ne crains qu’Allah et ce que je vais vous dire, le peuple a le droit de le savoir. De toute façon, à Sidi Bouzid, tout le monde le sait mais tout le monde se tait parce qu’il a eu de l’argent ou parce qu’il a peur de mourir. Les trois chefs des djihadistes qui ont tué mon cousin et ses collègues sont arrivés dans notre région en janvier 2011 et ils ont tué à l’époque plusieurs martyrs qui manifestaient dans la rue. Les familles des martyrs le savent mais ils préfèrent tous parler de snipers pour toucher de l’argent et obtenir des avantages et des emplois ».

Les agents de la Garde nationale ont été victimes d’un guet apen

Qu’importe si cet homme que nous avons eu hier soir au téléphone est un affabulateur ou un témoin sincère. Ce qui est par contre troublant, c’est le propos que nous a tenu aujourd’hui l’un de nos contacts au ministère de l’Intérieur. Nous l’avons appelé pour vérifier ce que l’habitant de Sidi Bouzid nous a raconté. Voici ce qu’il affirme : « Nos agents de renseignement nous ont informé que dans cette maison dans la région d’El-Ounayssia, délégation de Sidi Ali Bin Oun, il se passaient des choses bizarres depuis déjà six mois. Dimanche dernier (20 octobre 2013), une quarantaine d’individus dont certains sont étrangers à la région et d’autres qui ne sont pas des Tunisiens, sont entrés dans cette maison qui appartient à Khatib Idrissi, aux vues et aux sus de tous les voisins. Outre leur chef Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, il y avait aussi des hommes originaires de Sidi Bouzid même. Il y a eu une réunion ce jour là, à la suite de laquelle il a été décidé d’attirer les agents de la gendarmerie nationale vers cette maison pour les piéger. C’est un salafiste bien connu de Sidi Bouzid qui a d’ailleurs soi-disant alerté les autorités locales. La suite, vous la connaissez ».

Terroristes versus snipers

Nous la connaissons en effet. Avec une dizaine de ses collègues de la Garde nationale, dont Mohamed Marzouki (tué), Anis Salhi (tué), Ridha Nasri (tué), Imed el-Hizi (tué), Socrate Cherni, 27 ans, s’est rendu sur les lieux dans une inspection de routine. Dès leur arrivée, les terroristes ont ouvert le feu sans laisser aucune chance à nos vaillants gendarmes. Mais, contrairement à ce qui a été avancé par certains journaux et télévisions favorables à la troïka, les quatre premières victimes, dont Socrate Cherni, ont été abattus avec une balle dans la tête, tirée d’une assez longue distance. Certains des gendarmes étaient encore à l’intérieur de leur véhicule lorsqu’ils ont reçu une balle dans la tête ou sur la poitrine. Ce détail très important a été confirmé par le père de Socrate Cherni qui intervenait hier (23 octobre) en direct sur Nessma TV.

Si on recoupe cette information avec le témoignage de notre homme à Sidi Bouzid, il n’y a plus de doute quant au professionnalisme des tireurs. Il s’agit bel et bien de snipers. Sur la quarantaine ou cinquantaines de terroristes, il y avait au moins quatre qui étaient des tireurs bien entrainés. Notre témoin dit qu’il en a vu trois, en pleine action « révolutionnaire », au moment des événements de janvier 2011. Ces criminels n’ont donc jamais quitté la région depuis la chute du régime. Pour nous, déjà en 2011, ils agissaient pour le compte d’Al-Qaïda et en parfaite synchronie avec Ennahda, et probablement avec l’implication des services qataris. Le même scénario de Sidi Bouzid s’est reproduit au Kef, à Kasserine, à Jendouba, à Sfax et à Tunis. Les Frères musulmans tunisiens connaissent cette vérité, tout comme les services de renseignement américains, allemands, britanniques et français. Chokri Belaïd le savait, et c’est parce qu’il menaçait de révéler cette vérité qu’il a été assassiné. Idem pour Mohamed Brahmi. Et si Hamma Hammami a été épargné jusqu’à présent, c’est bien parce qu’il a respecté l’Omerta.

Police, Garde nationale et armée, des cibles bien étudiées 

L’assassinat des agents de la Garde nationale a été bien organisé et prémédité. Cet acte terroriste s’inscrit dans la suite logique de l’opération à Goubellat, dans le gouvernorat de Béja, où les terroristes ont déjà tué deux agents de la Garde nationale, il y a à peine une semaine. Selon nos informations, dans la maison de Goubellat qui abritait les terroristes en question, les enquêteurs ont trouvé des preuves confirmant qu’il s’agirait du même groupe qui a tué hier les sept agents de la Garde nationale. Tout laisse à penser que nous avons à faire à des centaines de terroristes bien équipés, extrêmement mobiles et obéissant à une direction hiérarchisée.  
  
Tout porte à croire aussi que l’opération d’hier faisait partie d’une série d’attentats qui devaient se dérouler le même jour. Pour preuve, l’attaque, en fin de journée hier (23 octobre), d’un poste de police à Soliman, dans le gouvernorat de Nabeul, qui a été pris d’assaut par 100 à 150 individus inconnus de la région. Pour preuve aussi, la mort à Menzel Bourguiba de l’agent  de police Mohamed Toujani, abattu par des terroristes qui ont pu s’enfuir en faisant également deux blessés graves. Pour preuve enfin, les escarmouches dans la région de Sidi Sahloul à Sousse. On n’en sait pas plus.

Les terroristes se vengeraient de Ghannouchi parce qu’il aurait rompu le pacte

Reste la sempiternelle question que tout le monde se pose : en quoi Ennahda serait-elle impliquée dans cette série d’attentats ? La réponse logique serait de dire qu’Ennahda qui est au pouvoir, n’a aucun intérêt de commanditer ces attentats qui renforcent la colère des Tunisiens contre eux et qui peut provoquer leur chute.

L’explication de ce paradoxe serait pourtant très simple. Les cellules dormantes terroristes affiliées à Ennahda via Al-Qaïda, qui ont été réactivé en janvier 2011 pour abattre des manifestants et semer le trouble, sont sorties victorieuses après la chute du régime. Très peu de personnes au sein d’Ennahda et de l’extrême gauche tunisienne savent ce que la « révolution du jasmin » doit à ces cellules terroristes. Et les chefs de ces terroristes savent ce qu’Ennahda et le CPR leur doivent. Mais tous ont gardé le secret sur ces individus extrêmement dangereux. Juste après les élections du 23 octobre, Rached Ghannouchi a essayé de convaincre ceux qu’ils appellent « mes enfants égarés » de patienter encore avant la réalisation de l’Etat strictement islamiste auquel ils aspirent. Une partie de ces terroristes s’est ralliée à l’avis de Ghannouchi, une autre est parti remplir sa mission en Syrie, et une troisième a choisi la voie du djihadisme en rejoignant leurs frères Libyens pour renforcer les troupes de l’AQMI. Leur toute première opération a été l’attaque contre l’ambassade des USA en Tunisie, synchronisée sur l’attaque du consulat américain à Benghazi.

A priori, ces terroristes dont le nombre se compte par centaines à l’intérieur même des frontières tunisiennes, n’obéissent donc plus aux ordres de Rached Ghannouchi. Il est arrivé à ce chef des Frères musulmans locaux ce qui est arrivé à la CIA en 2001, lorsque Ben Laden et ses troupes se sont affranchis du commandement américain.

Et si Ghannouchi et Ennahda étaient les commanditaires de cette vague terroriste?

Reste une autre hypothèse tout aussi probable, à savoir qu'Ennahda soit derrière ces opérations terroristes. La question qui se poserait alors est la suivante: dans quel intérêt? Susciter un climat d'instabilité, d’inquiétude et de terreurs parmi la population afin de prolonger la durée du pouvoir actuel, par nécessité même et par raison d'Etat. Il est évident que dans l'atmosphère actuelle, marquée par la stupeur et l'angoisse des Tunisiens qui ont de plus en plus peur du terrorisme, une vacance du pouvoir ou même l'intention de le transférer à un gouvernement de transition devient exclue. Voyons, on ne quitte pas le pouvoir lorsque les Tunisiens ont besoin de nous pour combattre les terroristes! Ali Larayedh l'a clairement dit ce soir à la télévision. L'affaire est donc entendue et le fameux dialogue nationale n'est plus qu'un souvenir. Tout bénef pour Rached Ghannouchi et sa secte islamo-terroriste.

Pour le moment, car les tunisiens ont compris la véritable nature terroriste de l'islamisme "modéré" que les occidentaux ont voulu imposer à la Tunisie. Ils l'ont compris et ils sont prêt à se battre pour sauver leur pays. Certains partis de l'opposition, certains syndicats, certains militaires, la société civile, les femmes, les forces de l'ordre...tous sont solidaires pour éjecter Ennahda et éradiquer son bras armée terroriste. Malgré sa tristesse et son désarroi, Larbi Rajhi (vidéo), un agent de la Garde nationale à la retraite disposé à reprendre du service, exprime bien cette détermination.Tunisie-Secret.com      

Karim Zmerli