La Syrie, les brutes, et les truands.


13 Mai 2014

Bachar El-Assad s’est présenté aux élections, et avec lui se sont déversées les rumeurs habituelles dans les conférences des membres de la coalition dite de l’opposition syrienne. Les uns parlent d’attaques chimiques «nouvelles », d’autres courent dans les plateaux de télévision et menacent, par arrogance ou illusion de victoire. Tandis que leurs maitres étrangers font part de leur mécontentement, voire leur indignation, vis-à-vis de cette candidature qui, selon eux, ferme la porte aux solutions politiques. On a assisté à ce film avant, mais que sait-t-on de l'avenir immédiat? Peut être est-ce l'ultime opus dans cette propagande qui tarde à s’effacer de notre quotidien et de nos écrans de télévision.


Bachar al-Assad et son épouse, un jeune couple moderniste que l'Occident espère remplacer par la racaille islamo-fasciste.
On pourrait ne pas se souvenir de toute l’évolution des évènements en Syrie, mais la seule constante, hormis la destruction et la terreur, serait cette exigence permanente du départ du président El-Assad. Cela était le discours de Kerry, Fabius, Hague, Hollande, Obama, et autres intermittents de ce spectacle sioniste qu’a été la « révolution syrienne ». Bien sûr, cette requête avancée par les USA &Co n’est pas par amour envers les arabes ou pour leur prospérité, mais c’est seulement la même esquisse proposée en IraK, et dessinée par les feux des chars, et les bombes des avions chasseurs. C’est ainsi que la solution de nos problèmes devient durable et efficace, car que saurions-nous, fous arabes bédouins, sur la liberté et la démocratie ?

C'est le but constant des interventions de ces régimes soumis à Israël, et elles sont toutes programmées de la même manière :
-Désigner les problèmes du pays en la personne du Président Assad et le diaboliser avec la coopération de tous les médias de masse.
- Présenter le Président Assad comme le cancer à extraire du corps de l'État syrien.
- Avec la chute du Président, on procède à l’écroulement de l'État et à la disparition de la Constitution et des institutions judiciaires. Cela permettrait de propager le chaos.
- Liquider l'armée et placer l’économie sous tutelle financière étrangère, après avoir récupéré l’or souverain de la nation (Irak, Libye)
- Procéder à la démolition de ce qui reste de la société syrienne, en semant le sectarisme et en corrompant la religion aux yeux des citoyens.

C'est le scénario qui a été concocté dans les caves du nouvel ordre mondial, et qui été appliqué avec rigueur en Irak et en Libye. Mais ce destin ténébreux qui guette la Syrie depuis trois ans ne semble pas concerner ceux de la coalition de "l’opposition" syrienne, pas autant que le butin de guerre promis, tout simplement parce qu’ils ne sont que des rouages dans l'engrenage de la machine impériale. Ils se baladent dans les capitales du monde, sains et saufs, vivant sur les aides et les honoraires de contribution dans les conférences internationales. Ces pseudo- représentants du peuple syrien ne sont admis que par le système qui les avait posés, voire imposés,dans le champ médiatique, tel que Suheir Atassi, Jihad Yazigi, Burhan Ghalioun, Basma Kodmani ou encore Ahmad Jarba.

Dans le même temps, le peuple est en train de subir les ravages de la guerre et de mener une vie tragique, alors que le gouvernement consacre son budget pour subvenir aux besoins fondamentaux des citoyens. 150000 morts, près de 4 millions de réfugiés entre la Jordanie, le Liban, l'Irak et la Turquie. Avant le printemps dit arabe, on ne parlait que des réfugiés Palestiniens. Maintenant, on parle de réfugiés Syriens, Libyens, Irakiens. 

Qui reste-t-il dans l'équation ? Ah oui, les combattants étrangers. Ces chevaux de Troie de l'impérialisme occidental dont la guerre contre l'Etat syrien est qualifiée de « Jihad sacré ». Ils sont tout simplement des «escadrons de la mort », envoyés sous les ordres indirectes du très sournois ambassadeur américain Robert Ford. Cette technique de guerre élaborée en Irak et au Salvador par le sinistre John Negroponte, conduit fatalement soit à la mort des terroristes, soit à la chute de l’Etat.

Il faut comprendre que ceux qui sont débarqués de partout, sous la bannière de versets coraniques corrompu et hadiths sectionnés, ont prolongé la durée de la guerre en Syrie,et ont pris sur eux-mêmes qu’aucun Etat dans la région ne soit en paix, sauf l’Etat hébreu bien sûr. Maintenant, la Syrie souffre des dégâts de plus de 100 milliards $, et avec une dette publique qui s'élève à 32,3 % du PIB. Alors qu’elle était, dans un passé proche, le « Taïwan » du Moyen-Orient en termes de développement économique.

De tout ce qui précède, la solution en Syrie ne peut-être que composite : politique, militaire, et diplomatique. La solution « Algérienne » qui est la réconciliation nationale, constitue un succès certain dans la récupération d’opposants syriens des champs de batailles. Toutefois, cela ne résout pas le problème complètement. Le cas des combattants de la « liberté », c'est-à-dire des mercenaires venus des quatre coins du monde, est plus difficile à régler, car ils doivent choisir entre la mort, la captivité, ou le retour dans leurs pays.

Pour l'option diplomatique, elle ne pourra se déployer qu’en collaborant avec la Russie et la Chine, pour mettre les États-Unis et ses partenaires criminels devant le fait accompli: la Syrie ne tombera pas. À ce stade du conflit mondial et de la prédation des États puissants vis-à-vis des plus faibles, la candidature de Bachar Al-Assad pour rester au sommet de l'Etat syrien est le message ultime qui annonce l'échec du plan impérialiste et sioniste face à la résistance des nationalistes, et que les vagues des Croisades, comme l'histoire nous l’a appris, se brisera toujours aux portes du Sham.

Mohamed Fahem