La faillite économique de la Tunisie n'est plus un épouvantail mais une réalité


11 Avril 2014

Nous y voilà, la gouvernance très « démocratique » de l’Etat islamo-mafieux de la troïka a mené le pays à la faillite. En moins de trois ans de mauvaise gestion, de corruption et de pillage, l’Etat n’est plus en mesure de payer les salaires des fonctionnaires et les pensions de retraite. Il y a trois ans, en janvier 2011, certains révolutionnaires hurlaient « Nous mangerons du pain et de l’eau et nous ne voulons plus de Ben Ali ». En attendant le rationnement du pain et de l’eau, on peut dire que la « révolution » bouazizienne a largement atteint son objectif !


Un Etat à l'image de ce mendiant qui tend la main pour survivre.
Les finances publiques de la Tunisie passent par une phase très critique et l'Etat a eu recours à des "mesures exceptionnelles" pour garantir le versement des salaires d'avril, a affirmé jeudi 10 avril le porte-parole du gouvernement et ministre chargé des affaires économiques, Nidhal Ouerfelli. "Aujourd'hui, les finances publiques passent par une situation difficile, pour ne pas dire critique, surtout au niveau des liquidités", a-t-il ajouté sur un ton grave. Nous le savions et nous l'écrivions depuis plus d'une année. Le 16 janvier 2014, sur RFI, Mahmoud Ben Romdhane avait clairement dit que si des mesures radicales ne sont pas prises, l'Etat serait dans l'incapacité de payer les salaires des fonctionnaires (voir lien ci-dessous).

Pour couvrir ses dépenses, l'Etat compte sur des prêts de 2,4 milliards de dinars (plus d'un milliard d'euros) mais doit encore trouver 600 millions de dinars (plus de 270 millions d'euros) d'ici juillet, a-t-il poursuivi. Mais c'est le lendemain, vendredi 11 avril que le chef du gouvernement lui-même, Mehdi Jomaa, a bien clarifié la situation en déclarant face à la presse que "nous avons été obligé d'emprunter 350 millions de dinars pour pouvoir payer les salaire du mois courant". Avait-il d'autres choix compte tenu de la situation chaotique dont il hérite et dont la responsabilité revient aux gouvernements qui se sont succédés dès le coup d'Etat du 14 janvier 2011 ?   

Encore donc des crédits qui viennent s’ajouter aux 33 emprunts en seulement moins de trois ans, recensés par Sami Remadi, ce qui porte le montant total des crédits contractés à 16859 milliards, et non pas à 9000 milliards, comme l’avait mensongèrement prétendu l’ancien ministre des Finances, Elyès Fakhfakh, successivement ministre du Tourisme au sein du gouvernement Hamadi Jebali et ministre des Finances dans le gouvernement d’Ali Larayedh. Pour cet apparatchik et bourgeois du parti très socialiste de Mustapha Ben Jaafar, Ettakatol, qui a participé à la banqueroute actuelle, la situation financière et économique du pays n’était pas si désastreuse.

Ces crédits qui dépassent l'entendement servaient essentiellement à la consommation et au colmatage du budget de l’Etat, et en aucun cas à l'investissement, encore moins pour la création de richesse et des emplois.

Le déficit commercial de la Tunisie s'est également creusé sur les trois premiers mois de 2014, selon des chiffres officiels. Les importations ont augmenté de 7,9% par rapport à la même période l'an dernier, tandis que les exportations ont baissé de 1,8%. Le secteur-clé du tourisme a connu une chute vertigineuse avant de se reprendre lentement, et des conflits sociaux alimentés par la pauvreté et le chômage, ainsi que par la surenchère de certains irresponsables de l’UGTT.

La croissance du PIB de la Tunisie a été en moyenne de 2,1% chaque année depuis le coup d’Etat du 14 janvier 2011. Les salaires ont augmenté globalement de 40%, la productivité de 0,2%. Le coût des subventions de l'Etat aux produits de pétrole et de gaz et des denrées alimentaires a explosé de 270% en trois ans. Le déficit budgétaire était de 9% en 2013 et devrait atteindre 14% en 2014. La dette extérieure a augmenté de 39% sur trois ans pour culminer à plus de 51% du PIB.

En 2010, malgré la crise économique mondiale, la Tunisie s'en tirait plutôt bien. La situation de la Tunisie était nettement meilleure que celle de la Grèce, de Chypre, du Portugal et même de l’Espagne, pour ne citer que des pays européens. En 2011, la Tunisie n’était pas du tout en faillite, comme la Grèce, dont trois plans de sauvetage à coups de milliards d’euros n’ont pas pu sauver jusqu’à ce jour. Mais c’est le cas aujourd’hui, après trois ans de corruption et de pillage d’Ennahda, d’Ettakatol et du CPR.  
 
Contrairement à tout ce qui a été dit par la propagande islamo-gauchiste, relayée par certains médias occidentaux, la révolte de janvier 2011 n’était pas une révolte de la pauvreté, mais de la prospérité et de la croissance, il est vrai mal réparti entre les différentes couches sociales et les régions. En dépit de ces erreurs, l’ancien régime a laissé dans les coffres de la Banque centrale une réserve stratégique de 4850 millions de dinars, outre le budget de l’Etat 2010-2011, déjà budgtisé. On rappelle qu'en 2010, le budget de l'Etat était de 13 milliards de dinars et qu'au bout de trois ans, il a quasiment triplé, atteignant en 2013 les 31 milliards de dinars. Une hausse substantielle, qui n'a pas servi à l'amélioration de la vie des plus démunis, ni à la création d'emplois, ni aux grands projets d'infrastructure, mais aux dépenses de l'ISIE, de l'ANC, des milliers d'emplois fictifs au sein de l'administration, ainsi qu'aux "victimes" de l'ancien régime, à savoir les criminels d'Ennahda, les opportunistes de la gauche et les profiteurs de l'UGTT.     

Même aux pires moments des crises sociales et économiques qu’elle a dû traverser depuis 1956, la Tunisie n’a jamais connu une situation aussi critique que celle d’aujourd’hui, qui ressemble fort bien à l’époque de Mustapha Kaznadar et de Mustapha Ben Smaïl, quelques années avant la signature du traité de Bardo en 1881, notamment pour surendettement et faillite de l'Etat !

Nebil Ben Yahmed

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