La médaille d’or pour la Tunisie, par Fakhreddine Mezzi


28 Aout 2016

Alpiniste amateur, Tahar Manaï a 27 ans. Il est pompier et pour donner aux jeunes Tunisiens ou Français un exemple de courage, de défi, de volonté et d’abnégation, il est parvenu au sommet du Mont Everest au Nepal en plantant sur ce « toit du monde » le drapeau tunisien. Serait-ce un hasard si ce jeune alpiniste est le fils d’Ahmed Manaï, l’un des tout premiers opposants à Ben Ali, qui a passé près de 20 ans de sa vie en exil et qui, à l’inverse des Ghannouchi, des Marzouki, des Chammari, des Jendoubi…a toujours considéré que le combat pour la démocratie était une question strictement tuniso-tunisienne ?


Tahar Manaï, au milieu de sa mère Malika et de son père Ahmed.
La Tunisie n'a pas raté cette année la vraie médaille d'or du sport car, en plus des médailles de bronze à Rio, le drapeau tunisien a flotté haut grâce à notre héros l'alpiniste Tahar Manaï. Le Trophée de l'exploit sportif de l'année revient à notre grand champion le jeune Tahar Manaï, le premier Tunisien à conquérir l'Everest.

Ce jeune alpiniste qui a réussi à planter le drapeau tunisien sur le plus haut sommet du monde, le mont Everest au Népal (8850m), et qui a dit que pour lui « faire cette ascension… mon objectif est de cristalliser autour de cette ascension tout un peuple et hisser la Tunisie au rang des nations dont la jeunesse déborde d'ambition et cherche à rayonner partout dans le monde ».

Agé de seulement 27 ans, il est y parvenu le vendredi 13 mai 2016. Il s'agit de la première fois qu'un Tunisien parvient à gravir les 8 848 mètres d'altitude du mont tibétain. La Tunisie, grâce à Taher Manaï, devient ainsi la 102ème nation à planter son drapeau sur "le toit du monde".

Fakhreddine Mezzi

Tahar Manaï avait à peine 4 ans lorsque son père, Ahmed Manaï, est arrivé en France après avoir subi les pires exactions du régime pour avoir osé présenter sa candidature aux élections de 1989. Surveillance, chantage, torture, Ahmed Manaï a été le premier opposant à raconter tout cela dans son livre « Supplice tunisien », publié à Paris en 1995. Prenant ses distances avec l’opposition islamiste et gauchiste dont le siège était les chapelles des renseignements britanniques et français, Ahmed Manaï est rentré en Tunisie en novembre 2008. En 2011, il aurait pu, à l’instar des « opposants » de la 25ème heure et des mercenaires du Qatar, étaler ses titres de gloire et ses faits d’arme pour entamer une carrière politique juteuse. Mais, en patriote puisant son nationalisme dans la lignée de ses ancêtres, il a préféré rester un homme libre dans un pays qu’il savait désormais sans souveraineté et sans honneur. Mieux encore, il a continué son combat contre les faux démocrates et les vrais traîtres, au premier rang desquels ses ex amis, Rached Ghannouchi et Moncef Marzouki.

Vous saviez qui est Tahar Manaï, le jeune alpiniste qui a défié le froid et les limites physiques du corps humain pour planter le drapeau tunisien au sommet de l’Everest. Maintenant, vous savez qui est son père !

Tunisie-Secret

Vidéo de Tahar Manaï après son exploit :             
https://www.youtube.com/watch?v=tlzLJ1UTGLY