La théocratie islamique : lui résister ou la subir ?


23 Octobre 2012

Mohamed Wassim Chatty est un jeune tunisien de 16 ans. Il termine sa scolarité en Tunisie, en classe de Terminal S. Sa maturité et son sens patriotique portent l’espoir d’une Tunisie nouvelle et ouverte sur la modernité.


Je me sens mal. Je ne sais pas si c’est à cause du changement brusque de temps ou à cause de la situation actuelle dans mon pays qui n’arrête pas de me chagriner.Je pencherai surtout pour la deuxième. Mon pays va mal et je vais mal avec lui.

            Tous les jours, je sors et ce que je vois et observe me désole profondément : Des gens tristes, inquiets, désolé, frustrés, énervés, sur leurs nerfs, désespérés. Même le sourire sur le visage des enfants a disparu dans ce pays. Les gens deviennent de plus en plus méfiants et se font de plus en plus discrets. Je parle à des gens dans la rue et tout le monde parle de ses problèmes. Notre pays en est empli. Des gens se laissent alors aller et rêvent du Nord, de l’Europe, où contrairement à nous, il n’existe pas ces problèmes. Ils rêvent d’un monde meilleur et se désolidarisent de la société et des institutions en Tunisie. Partir est le fil conducteur de toutes ces rêveries. Partir quelque part d’autre, loin de ce pays, qu’est la Tunisie. Je leur demande alors où est leur patriotisme et leur amour pour le pays, ils me répondent après un sourire cynique que la Tunisie n’est pas un pays à aimer, puisqu’elle est la cause de tous leurs problèmes.

            Mais, personnellement, je les comprends. Depuis la Révolution, rien ne va plus et surtout après la victoire des islamistes le 23 Octobre, et la formation d’un gouvernement dominé par ces derniers. Depuis cette date, les erreurs de ces amateurs en politique se multiplient et se comptent actuellement en puissance de 10. Un gouvernement dominé par des incompétents : un Premier Ministre ne sachant pas parler français, un Ministre des Affaires Etrangères nul en Géographie, un Ministre des Sports n’ayant pas son bac, un Ministre de l’Intérieur ne contrôlant pas son Ministère, et la liste est encore très longue.
             Après la Révolution, le Tunisien s’est senti revivre et renaitre. Mais ce n’était qu’une illusion : la soi-disant « liberté d’expression » a ramené avec elle son lot de problèmes et d’anarchie. Les problèmes économiques et sociaux s’accumulent. L’inflation augmente alors que le salaire du tunisien ne suit pas. Au contraire, il diminue à cause de la crise. Le pouvoir d’achat de nos concitoyens baisse de jour en jour. Certaines personnes dans le pays n’ont pas de quoi se nourrir, s’habiller, ni même acheter les fournitures scolaires de leurs enfants ! Les promesses sociales non tenues par ce gouvernement ne font qu’attiser la colère et grogne dans le pays. Les plus pessimistes parlent d’une possible guerre civile à cause de toutes les armes qui circulent impunément dans le pays. Al Qaida au Maghreb Arabe est à nos portes et aurait même infiltré le pays : des camps d’entrainement de djihahistes existeraient en Tunisie. Des attentats terroristes seraient programmés et le sentiment d’insécurité ne fait qu’augmenter malgré le travail de l’armée. Notre police n’est pas capable de défendre une Ambassade contre des salafistes non armés ! Deux policiers ont violé et ont accusé la victime. Notre police serait même entrain de se transformer en police des mœurs. Et le plus beau dans tout ça ce sont les dernières vidéos qui montrent Rached Ghannouchi entrain de parler de son plan machiavélique, celui d’infiltrer la police et l’armée et d’instaurer un Etat islamique à l’Iranienne.

            C’est pour cela que j’adresse un message à la société civile en Tunisie. Nous devons sauver notre pays. Nous sommes les seuls à pouvoir le faire car le peuple a le pouvoir. Le 23 Octobre, date de la fin de la légitimité de l’Assemblée Nationale Constituante et donc du gouvernement, nous devons tous sortir et faire dégager ce gouvernement, avec l’aide de l’armée et de l’UGTT, pour le faire remplacer par un gouvernement de compétences qui aura une légitimité consensuelle jusqu’à la mise en place d’élections présidentielles et législatives. Car chers Tunisiens, les islamistes sont venus pour rester. Deux choix s’offrent à nous alors : Soit la résistance, soit la théocratie islamique. Mon choix est déjà fait … 


                                                                                                                                                                                                                                                                                               Mohamed Wassim Chatty