Le cri du cœur de Rachid Sfar


23 Juillet 2016

A ceux qui l’appellent à revenir dans la vie politique, cet ancien haut commis de l’Etat qui a servi son pays sous Bourguiba et avec Ben Ali répond qu’il a déjà donné, que ceux qui gouvernent aujourd’hui n’ont pas voulu l’écouter et qu’un parti politique, qu’il ne nomme et qui est en réalité celui du Frère musulman Rached Ghannouchi, est entrain d’instaurer une dictature. Ce texte est repris de sa page facebook.


Rachid Sfar Premier ministre de Bourguiba en 1986. A sa droite, Ben Ali, alors ministre de l'Intérieur.
Je dis à Si Hamed Harzallah et a mes compatriotes qui penserait comme lui en se demandant pourquoi je ne reprend pas l'activité politique sur le terrain, que J'ai 84 ans, je souffre entre autres maladies d'une " Cardiomyopathie" sévère , mon épouse est clouée par une sclérose en plaques de type " progressif"…

Malgré cela, je consacre le peu de temps dont je dispose à alimenter cette page par des remarques et des documents qui devraient être exploités par ceux qui nous gouvernent...et qui connaissent depuis longtemps mes idées tant pour la politique nationale que pour celle qui devrait caractériser les relations internationales et ne semblent pas désireux de les mettre en œuvre. Pour les un, par "réalisme", pour les autres par attachement à des "idéologies complètement dépassées...

Quand on a servit son pays pendant plus de 45 ans, on ne peut pas faire plus......Par ailleurs, comme la majorité des tunisiens, j'ai ma dignité et je ne veux en aucun cas m'imposer à des compatriotes qui ont rejeté des le début mes humbles conseils.

En effet, j'ai expliqué à beaucoup le danger " mortifère" de la persistance de l’éparpillement des forces politiques. Plus de 100 partis ???? J'ai pensé naïvement qu'après les premières élections on tirera toutes les leçons et qu'on s'acheminera vers trois ou au maximum quatre grands rassemblements œuvrant avec de vrais programmes chiffrés dans leurs objectifs et dans les moyens à mettre en œuvre....

Malheureusement, la pléthore des partis continue mettant en péril le processus démocratique avec le risque d' un retour progressif à la dictature d'un seul parti qui est entrain clairement de prendre le temps qu'il faut pour s'organiser.....

Rachid Sfar, ancien Premier ministre de Bourguiba.