Le gouvernement tunisien offre un Airbus 340 à Erdogan


8 Décembre 2016

Tout sur l’affaire de l’avion dit de Ben Ali que le gouvernement de Youssef Chahed, sous les ordres de Rached Ghannouchi et la complicité de Béji Caïd Essebsi, vient d’offrir au dictateur turc, Erdogan.


Habitués au déshonneur et à la trahison depuis janvier 2011, nos compatriotes n’ont pas beaucoup réagi à la vente de ce bien de l’Etat tunisien au parrain mondial de l’islamisme terroriste Recep Tayyip Erdogan. Il est vrai que les télévisions locales n’y ont pas non plus prêté une grande attention.

« C’est une bonne affaire et j’en suis fière », déclare la PDG de Tunisair

L’affaire est pourtant d’une gravité extrême : un avion Airbus 340, ayant effectué à peine 4 heures de vol, appartenant à l’Etat tunisien et initialement destiné à la présidence de la République, qui avait couté 340 millions de dinars sans compter les frais d’aménagement qui s’élèvent à 63 millions de dinars, a été bradé à 181,6 millions de dinars (73 millions d’euros). C’est du moins le montant officiellement déclaré ! Le bénéficiaire n’est pas la compagnie Turkish Airlines, comme cela a été dit, mais l’associé de Daech en Irak et en Syrie, à savoir Erdogan.

Interrogée dans Expresso, le lundi 5 décembre 2016, la PDG de Tunisair, Sarra Rejeb a eu le culot de prétendre qu’il s’agissait là d’une « bonne affaire pour Tunisair ». Elle a expliqué que la valeur du marché de l’appareil diminuait au fil du temps et que « L’A340-500 n’est plus fabriqué dans les usines d’Airbus. De plus, plusieurs pays ont mis le même modèle en vente. Le prix atteint, parfois, 60 millions de dollars (environ 139 millions de dinars tunisiens). C’est une bonne affaire et j’en suis fière ».

Rôle des réseaux français du droit-de-l’hommisme politico-mafieux

N’hésitant pas à mentir sur le prix de vente et le prix d’achat de cet avion, Sarra Rejeb a prétendu que « L’appareil a été acquis, en 2009, à 250 millions de dinars… (et que) le chiffre avancé par certaines rumeurs, 300 millions d’euros, est erroné ». Pour justifier cette haute trahison, elle a précisé que l’A340-500 « coûtait à la compagnie 50 000 TND par jour, pour un total de 112 millions de dinars en frais de stationnement et de maintenance ».

Il est vrai que cet avion est immobilisé à Bordeaux-Mérignac depuis l’automne 2010 et que cela coutait de l’argent à la compagnie aérienne tunisienne. Mais la PDG de Tunisair ne dit précisément pas pourquoi ce bien de l’Etat n’a pas été rapatrié en Tunisie ! La réponse est que depuis janvier 2011, il n’y avait plus en Tunisie un Etat souverain pour exiger illico le rapatriement de ce bien étatique que les réseaux français du droit-de-l’hommisme mafieux considéraient comme un « bien mal acquis ».

Où sont partis les 24,4 millions de dinars ?

Un bien taxé de « mal acquis » justement pour pouvoir se l’approprier, alors que sur l’acte de vente, le propriétaire n’était pas Ben Ali mais la République tunisienne. Combien de « biens mal acquis » d’Etats africains sont partis dans les poches des réseaux français du droit-de-l’hommisme politico-mafieux ? Et combien de biens libyens aussi ? Depuis 2011, un autre A340 reste d’ailleurs cloué au sol dans le sud de la France, à Perpignan : celui de l’ancien leader libyen Mouammar Kadhafi.
  
Outre le fait que l’A340-500 tunisien aurait pu être restitué à la Tunisie dès 2011, et que même aujourd’hui, la compagnie Tunisair aurait pu l’intégrer à sa flotte pour le louer à une clientèle VIP qui existe, nous savons de sources internes à Tunisair que cet avion qui avait couté au pays 403 millions de dinars (son achat à 340 millions de dinars en plus de son aménagement par la société de maintenance aéronautique Sabena Technics pour 63 millions de dinars) a été cédé à Erdogan pour la modique somme de 206 millions de dinars et non pas 181,6 millions de dinars. Où sont partis les 24,4 millions de dinars ?

On rappellera que cet Airbus A340, flambant neuf, fait 68 mètres de long et 63 d’envergure, ce modèle A340-541HGW (High Gross Weight) est l’un des modèles les plus chers. L’appareil peut franchir 16.700 km sans ravitaillement et peut décoller avec une masse maximale de 380 tonnes. Sa valeur réelle est estimée aujourd'hui à 300 millions de dollars. 

Nebil Ben Yahmed