Les Tunisiens attendent le dictateur providentiel, par Jalel Jeddi


10 Février 2016

Remarquable coup de gueule de Jalel Jeddi, une voix libre dans un pays submergé par la médiocrité intellectuelle et la supercherie journalistique. Il a le courage de dire haut et fort ce que l'ensemble des Tunisiens pensent aujourd'hui. A savoir que, détruite par les "révolutionnistes traîtres" et les "droit-hommistes véreux", la Tunisie attend son libérateur "providentiel", un "dictateur éclairé" qui doit avoir assez "de force et de poigne pour sauver ce pays en gouvernant avec autorité et équité pour faire régner l'ordre..." A TS, nous connaissons un qui répond à ces critères !!!


Despote éclairé, Bourguiba fut le bâtisseur d'un Etat souverain et moderne et un immense réformateur du code du statut personnel et de l'éducation pour tous.
Aux « revolutionnistes » folkloristes, aux traitres de la Nation, aux « droit-hommistes » véreux, aux libertaires naïfs , aux syndicalistes sans honneur, aux apprentis politiciens inféodés à l’étranger, aux opportunistes et aux « retourneurs » de veste qui se déshabillent pour le pouvoir, l’heure du dernier jugement a sonné et les tunisiens libres, patriotes et honnêtes ne vous pardonneront jamais cette déliquescence de l’Etat , ce pourrissement des conditions de vie et cette paupérisation rampante qui les menace.

Si sous d’autres cieux, la liberté a conduit à la démocratie avec ses nobles valeurs de la force des lois, l’autorité de l’Etat, le respect de l’autre, le droit à la vie et le bien collectif, chez nous la liberté a conduit au despotisme le plus nocif avec son anarchie, son hystérie collective, son imposture politique, sa tendance destructrice son escroquerie intellectuelle et sa tyrannie meurtrière avec ses martyrs tombés pour la patrie et ses victimes morts pour l’honneur et la dignité.  

Ce qui est advenu de ce pays interpelle les tunisiens patriotes et affranchis qui s’interrogent : qu’avons-nous gagné depuis 2011 en demandant aux politiques de faire sans démagogie ni surenchère idéologiste le vrai bilan de ces années post-révolution. Si le bilan est radieux pour certains qui se sont fait une virginité politique, pour d’autres qui ont royalement monnayé leur militantisme et pour des mafieux qui ont chèrement acheté leur honneur perdu, il est funeste et dramatique pour les tunisiens ordinaires à qui on a envoyé les principales revendications de travail et de dignité aux oubliettes de l’histoire.

Avec l’appât d’une liberté trompeuse et d’une anarchie destructrice, les nouveaux despotes tentent d’anesthésier ce peuple en souffrance, d’anéantir les fondamentaux de l’Etat et de faire de la Tunisie le paradis des mafias et l’épicentre de la corruption et de la contrebande, ou fleurissent les trafics en tous genres.
 
Aujourd’hui plus que jamais, pour faire face à cette situation chaotique et tragique, les tunisiens attendent impatiemment le dictateur providentiel, fort, puissant et surtout patriote pour sauver le pays des griffes de ce despotisme ravageur et destructeur. Un dictateur éclairé qui usera de son autorité pour l’intérêt collectif du peuple et qui utilisera la force pour asseoir la volonté d’une majorité qui souffre. Un chevalier blanc à la Bourguiba qui a usé de la force pour affranchir son pays et de son autorité pour émanciper son pays avec ses axes de santé et d’éducation.

Soixante années après, les tunisiens veulent un autre homme fort et juste pour constituer un rempart infranchissable contre ces despotes qui polluent la vie et contre cette hystérie « révolutionniste » et cette inflation « droit-hommiste » largement monnayées en dinar et en dollar.

Comme en 1956, le défi pour la Tunisie en 2016 est de trouver cet homme providentiel nourri à l’amour de la Patrie et abreuvé au service de la Nation qui aura assez de force et de poigne pour sauver ce pays en gouvernant avec autorité et équité pour faire régner l’ordre, pour asseoir la force des lois, pour faire respecter le droit au travail et pour offrir aux tunisiens l’espoir d’une vie digne.

Jalel Jeddi, Journaliste et ancien de l'Université Paris X-Nanterre. Cet article a été publié dans « tunivisions.net » du 7 février 2016 sous le titre de « Et si c’était un dictateur providentiel ! »