Les deux « étudiants » Américains arrêtés en Tunisie auraient été relâchées


11 Novembre 2016

Nos confrères locaux avaient dit qu’il s’agissait d’étudiants américains convertis à l’islam…et au djihadisme. Nous n’en sommes pas si certains. Il est tout à fait probable qu’ils soient plutôt des agents américains en mission en Tunisie et en Algérie. Sinon, pourquoi ont-ils été relâchés ?


Selon notre confrère Kapitalis du 25 octobre dernier, les deux ressortissants américains louaient une maison à Jendouba où « les agents de police ont effectué un contrôle d’identité » pour ces deux suspects « qui ne parlent qu’en anglais, avant de procéder à une fouille de leurs ordinateurs pour y découvrir des plans d’attaques à l’explosif d’institutions en Tunisie. Des vidéos prônant le jihad et de propagande de l’organisation terroriste de l’État islamique (Daech) ont aussi été découvertes dans les PC ». Toujours selon Kapitalis, « Les deux frères, qui sont barbus et portent le qamis, habit habituellement porté par les extrémistes religieux, ont attiré l’attention des habitants du quartier, qui ont alerté la police ».

Selon nos propres informations de sources sécuritaires algériennes, ce sont les services algériens qui ont alerté le directeur de la Sureté Nationale, Abderrahmane Belhaj Ali, sans lui préciser qu’ils s’agissaient de citoyens américains. Pourquoi lui en personne et pourquoi n’ont-ils pas révélés la nationalité des « suspects » ? D’abord parce que les Algériens ne font pas confiance aux autres « cadres » islamistes infiltrés du ministère de l’Intérieur et encore moins au ministère de la Défense ! Ensuite parce qu’en révélant la nationalité de ces « étudiants », les Tunisiens auraient été peut-être moins empressés de les arrêter.

Depuis quelques mois déjà, les services algériens avaient repérés ces deux faux étudiants américains de 30 et 31 ans, qui « étudiaient » souvent aux frontières tuniso-algériennes. Information capitale et exclusive, l’un d’eux est islamiquement marié à la fille d’un député d’Ennahdha originaire de Jendouba, le « bastion du nationalisme » et l’une des premières villes à se soulever contre l’Etat-nation en janvier 2011.

Nous ne sommes pas certains que ces deux américains « convertis » soient des djihadistes de Daech et qu’ils préparaient des attentats en Tunisie. Ils ne sont pas plus étudiants que les "chasseurs de sangliers" qui ont été arrêtés à Tunis en janvier 2011, pour être relâchés par Rachid Ammar deux jours après. 

Selon nos informations, ils seraient des agents américains en mission d’observation de l’Algérie à partir de leur base opérationnelle tunisienne. Sinon comment expliquer le fait qu’on n’a plus parlé d’eux depuis le 25 octobre ? Qu’on n’a jamais dit que l’un d’eux était le gendre d’un député islamiste, et qu’ils aient été discrètement relâchés après leur interrogatoire ?

Nous le savons et l’écrivons depuis 2012, la Tunisie est devenue la terre d’élection du djihadisme international et des services d’espionnage de tous les pays du globe. Elle est également devenue une immense base militaire et de renseignement américain. Près de 200 officiers et 450 soldats américains sont disséminés dans l’ensemble des bases militaires tunisiennes, de l’extrême sud jusqu’à l’Ariana, au cœur de Tunis.

Lilia Ben Rejeb