Les médias français et l’indignation à géométrie variable, par Meriem Sassi


28 Septembre 2014

Quand les terroristes égorgeaient les Algériens, les médias français parlaient de « guerre civile». C’est sous ce titre que Meriem Sassi a rappelé l’attitude de certains « journalistes » français à l’époque de la décennie noire en Algérie. Notre confrère d’Algérie-Patriotique rappelle que ces médias ne dénonçaient pas les égorgeurs et ne condamnaient pas leur barbarie. Pis encore, et cela notre confrère oublie de le dire, certains médias poussaient l’ignominie et le cynisme jusqu’à accuser l’armée nationale algérienne et ses vaillants généraux de commettre ces crimes, y compris celui de Tibhirine, et de les attribuer aux fascistes du FIS et aux terroristes du GIA. Il ne faut jamais oublier l’ignoble question du « Qui tue qui en Algérie ». Ces mêmes médias ont continué leur sale besogne en Irak et récemment encore, en Syrie.


Les moines de Tibhirine, qui ont été décapités par les barbares islamistes en 1996. Véritables martyrs, ils ont ainsi payé le prix de leur vocation humaniste en se mettant au service d'autrui, y compris des djihadistes algériens qu'ils soignaient par amour et compassion !
Les chaînes françaises semblent découvrir la sauvagerie et la barbarie du terrorisme. L’effroyable exécution aujourd’hui du guide de montagne français enlevé en Kabylie par le groupe terroriste se réclamant proche du groupe de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie suscite une grande indignation en France. L’émotion et l’incompréhension face à tant de violence sont exprimées par les médias français qui reprennent en boucle depuis des heures l’information de la décapitation de l’otage Hervé Gourdel.

Il est à rappeler cependant que ces mêmes médias ont traité tout autrement, dans les années quatre-vingt-dix, les assassinats quotidiens des civils algériens sur ordre de commanditaires du terrorisme islamiste dont la plupart étaient hébergés par les capitales occidentales et hautement considérés. Pendant plus de dix ans, lorsque les citoyens algériens se faisaient égorger parfois par dizaines, les médias français n’ont jamais dénoncé ou compati à la douleur du peuple algérien. Pas une once d‘indignation n’a été alors démontrée face à la barbarie subie par la population algérienne tout entière, jusqu’aux enfants en bas âge.

Durant la décennie noire, il s’agissait pour les médias français tout simplement de «guerre civile» et du droit des islamistes extrémistes au pouvoir. Aujourd’hui, face à ces mêmes terroristes qui s’attaquent à un ressortissant français, les médias de l’Hexagone découvrent «la cruauté et la lâcheté» de ces sanguinaires. Deux poids deux mesures, donc.

Lorsqu’un citoyen français est lâchement assassiné l’émotion et l’indignation est de mise face à «un crime lâche et cruel», mais lorsque les Algériens se faisaient massacrer par ces mêmes sanguinaires, peu importe leur nom et leur affiliation, ces mêmes médias n’ont eu cesse de jeter de l’huile sur le feu, allant jusqu'à encourager l’isolement de l’Algérie.

Meriem Sassi, Algérie-Patriotique du 24 septembre 2014.