Comme au sein du gouvernement de Béji Caïd Essebsi, qui a fait de celui que vous avez appelé "cybercollabos bac+1", un secrétaire d’Etat à la Jeunesse, il fallait bien, dans le gouvernement de Mehdi Jomaa, une éminente représentatrice de cette jeunesse tunisienne, « diplômée », « éduquée » et « politisée », qui a fait cette « grande » et « magnifique » « révolution du jasmin ». Votre journal avait publié à l’époque un article intitulé « Candidats au gouvernement tunisien, veuillez adresser vos CV à l’ambassade US » (lien ci-dessous), à la suite d’une campagne lancée par un autre cybercollabos, un certain Bassem Bouguerra, qui postulait quant à lui à la fonction de ministre de l’Intérieur ! Ce guignol n’a pas décroché le poste convoité, mais il a pu obtenir quelques fonds étrangers pour créer, en quelques mois, une association dédiée à la formation de la police « nationale » tunisienne !
Pourquoi a-t-elle été nommée ministre du Tourisme ?
Amel Karboul a eu plus de chance que ce guignol. Née en 1973 et fille d’un ancien secrétaire d’Etat à l’Intérieur puis ambassadeur de Ben Ali en Allemagne, elle est titulaire d’un master en génie mécanique de l’Institut privée de technologie de Karlsruhe en Allemagne, et de quelques certifications (à ne pas confondre avec des diplômes) en management de projet, en coaching et mentoring, des formations très couteuses qui augmentent les chances des jeunes diplômés d’obtenir un premier job.
On ne se posera pas les questions très sensibles sur le pourquoi de la nomination de Mohamed Karboul à la tête de l’ambassade de Tunisie à Bonn, tout de suite après l’assassinat d’Abou Jihad en 1988, ni sur le pourquoi de son rappel à Tunis à la suite d’une grave affaire survenue au sein de cette ambassade. En revanche, la question qui doit être posée et à laquelle Mehdi Jomaa, dont Tunisie-Secret avait salué la nomination, devrait répondre est la suivante : pourquoi cette tuniso-allemande, certes diplômée mais sans la moindre qualification pour diriger un secteur aussi stratégique pour l’économie tunisienne, a-t-elle été choisie pour diriger le ministère du Tourisme ? Même si son prédécesseur, le franco-tunisien Mehdi Houas –même profil professionnel et psychologique qu’elle- brillait par son sourire XXL plus que par ses compétences, Amel Karboul était-elle la personne qu’il aurait fallu placer à la tête de ce secteur vital d’une économie sinistrée depuis la déstabilisation de la Tunisie ?
Ses prédécesseurs étaient des ministres bac+10
L’argument du bac+4, dans les « meilleurs » écoles européennes et américaines n’est qu’un attrape-nigaud qui peut impressionner les novices en politique mais pas les initiés dont je ne suis qu'un modeste représentant. La plupart des ministres de Ben Ali, dont on disait d’ailleurs depuis l’ignominie de Mohamed Mzali qu’il était un bac-3, étaient des bac+10. Pour ne citer que ces deux exemples, Slim Taltli, diplômé de la Faculté des sciences de Tunis, de l’Université de Grenoble et de l’Institut d’administration des entreprises de Grenoble, et Mondher Zenaïdi, diplômé de la prestigieuse Ecole Centrale de Paris et de l’Ecole Nationale d’Administration de Paris, ont dirigé le ministère du Tourisme et c’est même grâce à leurs réformes, gestion et stratégie que la Tunisie a pu pu battre des records en termes de touristes ayant choisis la destination tunisienne, lorsque celle-ci rivalisait avec l’Espagne, la Grèce, la Turquie et le Maroc.
Après huit mois de gestion cacophonique et chaotique du ministère du Tourisme qui ont engloutis des milliards dans la communication attribuée à des boites européennes, Amel Karboul vient de sortir de son chapeau une « Vision 3+1 », c’est-à-dire en termes moins abs-cons et tout aussi pompeux, une « nouvelle stratégie du tourisme tunisien » qu’elle a exposée le mardi 12 août à l’hôtel Sidi Dhrif dans la banlieue nord de Tunis. Comme l’a indiqué Elyès Zammit, du journal Businessnews, la ministre stagiaire est arrivée avec une heure de retard en se justifiant dans les termes suivants : « J’ai été retenue au siège du ministère des Affaires étrangères par des questions adressées par les chefs de diplomaties étrangères qui y étaient présents. J’ai répondu à environ une vingtaine de questions, je pense avoir battu un record» ! On croyait que les recodrs de cette ministre de l’ère post-révolutionnaire étaient plutôt en matière de selfies.
Dernier selfie, la « Vision 3+1 » !
Il s’agit d’une « réforme de fond » qui « s’étale sur une période allant de 7 à 10 ans », a annoncé la ministre allemande du tourisme tunisien ! Surpris par un hypothétique projet à long terme, alors que dans deux mois, la ministre stagiaire devrait retrouver le « très haut poste » qu’elle occupait dans l’entreprise de son époux Marcus Gottschalk, à savoir «Change, Leadership & Partners», certains journalistes ont critiqué son approche hasardeuse, qui plus est à long terme. Ce à quoi elle a répondu que « cette réforme est inéluctable et si on n'y va pas dans 7 ou 10 ans on finira par nous retrouver avec un nombre de touristes beaucoup plus désolant que celui réalisé actuellement ».
Madame la ministre a vite oublié les 7 millions de touristes, annoncés avec une désinvolture qui n’a d’égale que l’irresponsabilité. Irresponsable, car beaucoup de professionnels du tourisme, notamment les propriétaires et gestionnaires d’hôtels, ont été floué par cette déclaration en investissant ce qui restaient de leurs économies dans la réfection et restauration de structures hôtelières laissées à l’abandon depuis janvier 2011. Des dépenses onéreuses pour accueillir les 7 millions de touristes promis par la ministre stagiaire. Personnellement, j'ai mis 200 000 dinars pour refaire la piscine et rafraichir la réception.
Les 7 millions de touristes, c’était une annone « débile »
Comme l’a si bien écrit le magazine Le Touriste, « pour justifier son échec, Madame qualifie à présent de « débile » (sic) l’objectif de 7 millions de touristes qu’elle a elle-même défendu bec et ongles pendant des mois. Furieuse contre la FTH depuis que le communiqué de celle-ci a été repris par tous les médias tunisiens et étrangers, elle traite les représentants de la fédération hôtelière de « mauvaises langues ». Et pour parer à de nouvelles critiques sur ses non-résultats, Madame nous déclare qu’elle n’est plus ministre « des hôtels et des agences de voyages » mais « ministre de la nature, de la culture et de l’environnement ». Autant dire des fleurs, des oiseaux et de la bonne humeur » (Le Touriste du 16 juillet 2014).
Dans une interview accordée au journal Al-Moussawer, le 16 juillet 2014, Amel Karboul-Gottschalk s’est même dite « choqué et surprise » par la dégradation du secteur touristique, en ajoutant que « L’image de la Tunisie a été fortement touchée, notamment, en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Ce n’est pas une surprise pour moi seulement, mais aussi pour les entreprises internationales, avec lesquelles nous travaillons pour relancer la destination Tunisie à travers des campagnes publicitaires dans ces pays ». En d’entres termes, les milliards dépensés en communication, y compris pour son propre image, n’ont strictement servi à rien !
Elle ne « tient pas longtemps en place », mais elle s’accroche à son poste
Dans la même interview, Amel Karboul-Gottschalk a déclaré : « Quand je sens que je ne suis plus à l’aise dans ce poste ou je suis incapable de réaliser les objectifs fixés, je vais me retirer et je quitterai le ministère ». Mais, comme l’intégriste light Salem Labiadh, qui a « démissionné » il y a des mois, elle est toujours à son poste et s’autorise même à simuler des « réformes stratégiques » sur dix ans !
Il est peut-être grand temps d’appeler à ce poste un ministre chevronné et connaisseur du secteur touristique, pour réparer les dégâts énormes de Mehdi Houas et Amel Karboul, qui auraient pu faire d’excellents agents touristiques, mais surement pas de bons ministres dans un secteur aussi névralgique et stratégique. Comme son prédécesseur, elle peut réintégrer la «Change, Leadership & Partners» et commencer son PHD, semble t-il à l’University of Oxford Brookes, consacré au coaching.
« Agente touristique » est le titre de l’article que Libération avait publié sur Amel Karboul, le 28 juillet 2014. La journaliste française, Elodie Auffray, avait alors dressé ce portrait peu élogieux et très révélateur de la ministre stagiaire : « Elle se lève toutes les dix minutes, pour boire un peu d’eau, consulter son téléphone, éteindre la clim, tapoter son second téléphone, rallumer la clim. Amel Karboul se raconte facilement, mais ne tient pas longtemps en place. Dans sa robe rose bonbon - et lipstick assorti - la remuante quadra jure avec le décor vieillot de son bureau, boiseries sombres et lumière pâle ». On ne peut pas mieux dire, mais laissez-moi ajouter pour madame Karboul: ça suffit maintenant.
Mohamed-Salah Chagrouch, ancien directeur d'hôtel à Hammamet.
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Amel Karboul a eu plus de chance que ce guignol. Née en 1973 et fille d’un ancien secrétaire d’Etat à l’Intérieur puis ambassadeur de Ben Ali en Allemagne, elle est titulaire d’un master en génie mécanique de l’Institut privée de technologie de Karlsruhe en Allemagne, et de quelques certifications (à ne pas confondre avec des diplômes) en management de projet, en coaching et mentoring, des formations très couteuses qui augmentent les chances des jeunes diplômés d’obtenir un premier job.
On ne se posera pas les questions très sensibles sur le pourquoi de la nomination de Mohamed Karboul à la tête de l’ambassade de Tunisie à Bonn, tout de suite après l’assassinat d’Abou Jihad en 1988, ni sur le pourquoi de son rappel à Tunis à la suite d’une grave affaire survenue au sein de cette ambassade. En revanche, la question qui doit être posée et à laquelle Mehdi Jomaa, dont Tunisie-Secret avait salué la nomination, devrait répondre est la suivante : pourquoi cette tuniso-allemande, certes diplômée mais sans la moindre qualification pour diriger un secteur aussi stratégique pour l’économie tunisienne, a-t-elle été choisie pour diriger le ministère du Tourisme ? Même si son prédécesseur, le franco-tunisien Mehdi Houas –même profil professionnel et psychologique qu’elle- brillait par son sourire XXL plus que par ses compétences, Amel Karboul était-elle la personne qu’il aurait fallu placer à la tête de ce secteur vital d’une économie sinistrée depuis la déstabilisation de la Tunisie ?
Ses prédécesseurs étaient des ministres bac+10
L’argument du bac+4, dans les « meilleurs » écoles européennes et américaines n’est qu’un attrape-nigaud qui peut impressionner les novices en politique mais pas les initiés dont je ne suis qu'un modeste représentant. La plupart des ministres de Ben Ali, dont on disait d’ailleurs depuis l’ignominie de Mohamed Mzali qu’il était un bac-3, étaient des bac+10. Pour ne citer que ces deux exemples, Slim Taltli, diplômé de la Faculté des sciences de Tunis, de l’Université de Grenoble et de l’Institut d’administration des entreprises de Grenoble, et Mondher Zenaïdi, diplômé de la prestigieuse Ecole Centrale de Paris et de l’Ecole Nationale d’Administration de Paris, ont dirigé le ministère du Tourisme et c’est même grâce à leurs réformes, gestion et stratégie que la Tunisie a pu pu battre des records en termes de touristes ayant choisis la destination tunisienne, lorsque celle-ci rivalisait avec l’Espagne, la Grèce, la Turquie et le Maroc.
Après huit mois de gestion cacophonique et chaotique du ministère du Tourisme qui ont engloutis des milliards dans la communication attribuée à des boites européennes, Amel Karboul vient de sortir de son chapeau une « Vision 3+1 », c’est-à-dire en termes moins abs-cons et tout aussi pompeux, une « nouvelle stratégie du tourisme tunisien » qu’elle a exposée le mardi 12 août à l’hôtel Sidi Dhrif dans la banlieue nord de Tunis. Comme l’a indiqué Elyès Zammit, du journal Businessnews, la ministre stagiaire est arrivée avec une heure de retard en se justifiant dans les termes suivants : « J’ai été retenue au siège du ministère des Affaires étrangères par des questions adressées par les chefs de diplomaties étrangères qui y étaient présents. J’ai répondu à environ une vingtaine de questions, je pense avoir battu un record» ! On croyait que les recodrs de cette ministre de l’ère post-révolutionnaire étaient plutôt en matière de selfies.
Dernier selfie, la « Vision 3+1 » !
Il s’agit d’une « réforme de fond » qui « s’étale sur une période allant de 7 à 10 ans », a annoncé la ministre allemande du tourisme tunisien ! Surpris par un hypothétique projet à long terme, alors que dans deux mois, la ministre stagiaire devrait retrouver le « très haut poste » qu’elle occupait dans l’entreprise de son époux Marcus Gottschalk, à savoir «Change, Leadership & Partners», certains journalistes ont critiqué son approche hasardeuse, qui plus est à long terme. Ce à quoi elle a répondu que « cette réforme est inéluctable et si on n'y va pas dans 7 ou 10 ans on finira par nous retrouver avec un nombre de touristes beaucoup plus désolant que celui réalisé actuellement ».
Madame la ministre a vite oublié les 7 millions de touristes, annoncés avec une désinvolture qui n’a d’égale que l’irresponsabilité. Irresponsable, car beaucoup de professionnels du tourisme, notamment les propriétaires et gestionnaires d’hôtels, ont été floué par cette déclaration en investissant ce qui restaient de leurs économies dans la réfection et restauration de structures hôtelières laissées à l’abandon depuis janvier 2011. Des dépenses onéreuses pour accueillir les 7 millions de touristes promis par la ministre stagiaire. Personnellement, j'ai mis 200 000 dinars pour refaire la piscine et rafraichir la réception.
Les 7 millions de touristes, c’était une annone « débile »
Comme l’a si bien écrit le magazine Le Touriste, « pour justifier son échec, Madame qualifie à présent de « débile » (sic) l’objectif de 7 millions de touristes qu’elle a elle-même défendu bec et ongles pendant des mois. Furieuse contre la FTH depuis que le communiqué de celle-ci a été repris par tous les médias tunisiens et étrangers, elle traite les représentants de la fédération hôtelière de « mauvaises langues ». Et pour parer à de nouvelles critiques sur ses non-résultats, Madame nous déclare qu’elle n’est plus ministre « des hôtels et des agences de voyages » mais « ministre de la nature, de la culture et de l’environnement ». Autant dire des fleurs, des oiseaux et de la bonne humeur » (Le Touriste du 16 juillet 2014).
Dans une interview accordée au journal Al-Moussawer, le 16 juillet 2014, Amel Karboul-Gottschalk s’est même dite « choqué et surprise » par la dégradation du secteur touristique, en ajoutant que « L’image de la Tunisie a été fortement touchée, notamment, en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Ce n’est pas une surprise pour moi seulement, mais aussi pour les entreprises internationales, avec lesquelles nous travaillons pour relancer la destination Tunisie à travers des campagnes publicitaires dans ces pays ». En d’entres termes, les milliards dépensés en communication, y compris pour son propre image, n’ont strictement servi à rien !
Elle ne « tient pas longtemps en place », mais elle s’accroche à son poste
Dans la même interview, Amel Karboul-Gottschalk a déclaré : « Quand je sens que je ne suis plus à l’aise dans ce poste ou je suis incapable de réaliser les objectifs fixés, je vais me retirer et je quitterai le ministère ». Mais, comme l’intégriste light Salem Labiadh, qui a « démissionné » il y a des mois, elle est toujours à son poste et s’autorise même à simuler des « réformes stratégiques » sur dix ans !
Il est peut-être grand temps d’appeler à ce poste un ministre chevronné et connaisseur du secteur touristique, pour réparer les dégâts énormes de Mehdi Houas et Amel Karboul, qui auraient pu faire d’excellents agents touristiques, mais surement pas de bons ministres dans un secteur aussi névralgique et stratégique. Comme son prédécesseur, elle peut réintégrer la «Change, Leadership & Partners» et commencer son PHD, semble t-il à l’University of Oxford Brookes, consacré au coaching.
« Agente touristique » est le titre de l’article que Libération avait publié sur Amel Karboul, le 28 juillet 2014. La journaliste française, Elodie Auffray, avait alors dressé ce portrait peu élogieux et très révélateur de la ministre stagiaire : « Elle se lève toutes les dix minutes, pour boire un peu d’eau, consulter son téléphone, éteindre la clim, tapoter son second téléphone, rallumer la clim. Amel Karboul se raconte facilement, mais ne tient pas longtemps en place. Dans sa robe rose bonbon - et lipstick assorti - la remuante quadra jure avec le décor vieillot de son bureau, boiseries sombres et lumière pâle ». On ne peut pas mieux dire, mais laissez-moi ajouter pour madame Karboul: ça suffit maintenant.
Mohamed-Salah Chagrouch, ancien directeur d'hôtel à Hammamet.
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