Madeleine Albright a encaissé 75000 dollars pour se déplacer à Tunis


7 Mars 2015

Elle exigeait le double de ce montant pour daigner se déplacer en Tunisie, pays phare du « printemps arabe », devenu fer de lance de l’impérialisme américain dans toute la région. Elle n’en a finalement obtenu que la moitié, mais avec quelques promesses juteuses pour ses propres entreprises !


Photo de famille. Rafik Abdessalem, Rached Ghannouchi, Madeleine Korbelova Albright, Ali Larayedh, Meherzia Labidi. Il ne manque que Manoubia Bouazizi, la mère du "martyr" de la "révolution du jasmin" !
La conférence sur l'investissement et l'entreprenariat, qui a été organisé à Tunis  jeudi dernier (5 mars 2015), a été un immense succès. Dans moins d’un an, il n’y aura plus de chômeurs, la croissance atteindra les 10%, la Tunisie sera la Suisse du monde arabe, Sidi Bouzid sera la Silicone Valley du Maghreb, et Sfax, l’épicentre économique et financier du monde arabo-musulman, bien avant Dubaï et Doha ! Prouesse des organisateurs et fierté des Tunisiens, c’est Barack Hussein Obama en personne qui s’est adressé à eux en commençant par rendre hommage au nouveau symbole de la nation, Mohamed Bouazizi, dont « les changements qu’il a réussi à déclencher ont transformé la Tunisie, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient ».

75 000 dollars pour mamy Albright

C’est plus qu’un changement, c’est un « chaos créatif » : la Libye est en guerre civile en attendant sa partition, la Syrie est totalement détruite avec 200000 morts et près de trois millions de déplacés, le Yémen est en proie au tribalisme et au conflit entre sunnites et chiites, l’Irak a perdu 40% de ses territoires au profit de Daech, et l’Egypte essaye tant bien que mal de se reconstruire avec deux à quatre attentats islamistes par jour. Barack Hussein Obama peut, en effet, rendre hommage au clochard qui a mis le feu au monde arabe et féliciter les Tunisiens d’avoir été les bons élèves du projet géopolitique des néoconservateurs, celui du Grand-Moyen-Orient.

L’invitée vedette de cette conférence « internationale » à laquelle les Français n’ont pas vraiment été sollicités a été Madeleine Korbelova Albright. Coût du déplacement, 75000 dollars, selon un chef d’entreprise français dépité et mécontent de n’avoir pas pu intervenir dans l’une des séances plénières, contrairement au programme établi par les organisateurs. Et pour cause, ces organisateurs sont le Département d'Etat américain, la chambre de commerce américaine en Tunisie et le PNB-NAPEO, initiative pour le développement des opportunités économiques entre l'Afrique du Nord et les Etats Unis d'Amérique. Cheville ouvrière de cette journée « historique », Madame Amel Bouchamaoui, présidente de la Chambre tuniso-américaine.

137 000 dollars pour le Financial Times

Outre les 137 000 dollars déboursés pour la publication par le Financial Times, le 5 mars 2015, d’une annonce publicitaire avec pour slogan : « Eye on Tunisia », et les 75000 dollars que Madeleine Korbelova Albright a empoché rien que pour son apparition lors ce festival, elle a eu droit à quelques promesses pour l’implantation hautement stratégique pour la Tunisie de deux de ses entreprises : « Albright Séduction », une ligne de vêtements pour adolescentes, et « L'eau de Madeleine », un parfum en vogue dans la banlieue new-yorkaise.

Les médias tunisiens qui ont célébré la présence de cette « grande dame » ignorent qu’après son sinistre passage à la tête du Département d’Etat américain de 1993 à 1997, elle s’est recyclée dans le monde des affaires pour devenir, selon le magazine économique américain People With Money, l’une des femmes politiques les mieux payées en 2015, avec des revenus estimés à près de 82 millions de dollars. Pour établir son classement, le magazine People With Money tient compte des gains directs mais également des revenus issus des partenariats publicitaires, des royalties et tout autre investissement. C’est que depuis 2001, cette tchécoslovaque de nationalité américaine très douée pour les affaires, a crée « Albright Group », un cabinet de conseil en stratégie internationale basé à Washington. Elle compta Coca-Cola, Merck, Dubai Ports World et Marsh & McLennan parmi ses clients !

Des Affaires étrangères aux affaires tout court

Selon la journaliste Valérie Heinz, dans MediaMass du 7 mars 2015, Madeleine Albright, « la femme politique-entrepreneuse pèserait près de 245 millions d'euros. Outre ses gains professionnels elle devrait son immense fortune à de judicieux placements boursiers, un patrimoine immobilier conséquent et le très lucratif contrat publicitaire avec les cosmétiques CoverGirl. Elle possèderait également plusieurs restaurants à Washington (dont la chaîne « Chez la grosse Madeleine »), un club de Football à Prague, et serait également impliquée dans la mode adolescente avec une ligne de vêtements « Albright Séduction » ainsi qu'un parfum « L'eau de Madeleine », autant de succès financiers ».

National Endowment for Democracy, vitrine "humanitaire" de la CIA

Comme tous les politiciens américains, Madeleine Korbelova Albright sait joindre l’utile (business) à l’agréable (grandes causes démocratiques). Elle préside en effet le NED, National Endowment for Democracy, qui a joué un rôle très important dans l’encadrement et l’endoctrinement des cybers-collabos qui ont provoqué la « révolution du jasmin » en 2011. Dans son livre « Rogue State : A guide to the World’s Only Superpower (2001), William Blum, un ancien fonctionnaire du Département d’Etat, écrit que le NED est « une organisation opaque qui allait pouvoir faire à peu près ouvertement ce que pendant des années, la CIA avait fait en douce, une organisation à laquelle on donna un fort joli nom et qui agit souvent dans le sens opposé à sa vocation proclamée ». Toujours selon William Blum, le NED, « dont l’idéologie est fondamentalement anti-gauchiste mais dont les clients sont paradoxalement des partis de gauche et des syndicalistes », intervient dans les affaires intérieures de pays étrangers « en fournissant fonds, savoir-faire technique, entraînement, matériel didactique, ordinateurs…, à des organisations de citoyens, à des syndicats, à des mouvements de dissidents politiques ou d’étudiants, à des éditeurs, à des journaux et autres médias » (page 229, dans la version française de ce livre, « L’Etat voyou : un guide de la seule superpuissance mondiale », édition Parangon, 2002).

Les ordres de Penny Pritzker, prouvent que la Tunisie a perdu sa Souveraineté

Dans son intervention lors du festival de l'investissement et du partenariat, la secrétaire au Commerce, Penny Pritzker, a démontré que le pays a perdu son indépendance et que la classe politique n'a plus aucune dignité. Pour redresser la situation économique d'un pays ruiné par la corruption, l'amateurisme et la mauvaise gestion de certains pseudo-révolutionnaires et "technocrates", elle a dicté sa recette en quatre points. Comme l'a si bien dit Habib Touhami sur sa page facebook, " La ministre américaine du Commerce, Penny Pritzker, est venue nous indiquer « les quatre réformes prioritaires dont l'économie tunisienne a besoin ». C’est la première fois, à ma connaissance, qu’un ministre étranger intervient publiquement dans les affaires économiques de notre pays, faisant fi de tous les usages et de tous les codes. Le plus choquant est que l’intervention de Penny Pritzker n’ait soulevé aucune critique, aucune protestation de la part de notre classe dirigeante, à commencer par le gouvernement lui-même. Tout se passe comme si l'indépendance nationale n’a plus de sens et comme si la mémoire collective a oublié ce qui s’est passé en Tunisie au dix-neuvième siècle avec l’instauration de la « Commission financière », prémices à la colonisation du pays".
  
La mort de 500 000 enfants irakiens était légitime!

La visite de Madeleine Korbelova Albright en Tunisie aurait été incomplète sans un thé à la menthe chez le chef des Frères musulmans tunisiens, Rached Ghannouchi. On ignore ce que l’islamiste invétéré a pu dire à la sioniste patentée, mais l’on peut s’imaginer la complicité « intellectuelle » et « spirituelle » entre ces deux acteurs de l’avenir tunisien. Simple rappel aux Tunisiens qui ont encore une once de dignité : la dernière fois où Madeleine Korbelova Albright a évoqué la campagne « démocratique » en Irak, elle a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens (vidéo ci-dessous). En d’autres termes, je suis complice de crimes contre l’Humanité et je ne le regrette point !
 
Nebil Ben Yahmed  

Déclaration de Madeleine Albright sur CBS News :

 https://www.youtube.com/watch?v=lbLCY4iHDRE