Quand la dignité de la Tunisie est bafouée, par Habib Karaouli


1 Juin 2016

L’auteur de cet article semble oublier un certain nombre de points. Primo, les « biens spoliés » saisis et non saisis en Suisse n’appartiennent pas à Ben Ali mais à son entourage et à certain hommes d’affaires qui sont aujourd'hui encore plus puissants qu'auparavant. Secundo, cette procédure de restitution n’a pas été enclenchée pour le bien du « peuple » mais pour le bonheur de certains « révolutionnaires » et de certains avocats étrangers « motivés » par la transparence, la bonne gouvernance et les droits de l’homme, qui se sont rempli les poches grâce à cette procédure. Tertio, la Suisse qui se fait passer pour le pays le plus intègre du monde est en réalité le plus corrompu. Nous le savons depuis les livres de Jean Ziegler.


Depuis le coup d'Etat de janvier 2011, la corruption a quadruplé.
J'ai appris à travers la presse que le gouvernement suisse vient de remettre à la Tunisie l'équivalent de 500 000 dinars tunisiens comme avance sur une hypothétique restitution de biens spoliés saisis en Suisse. Tout ça pour ça !!! Après cinq ans de procédures et d'actions en justice, voilà ce que nous récoltons. Assurément moins, j'en suis convaincu, que le montant des frais en procédures engagées Et nous sommes en droit d'en connaître.

Le citoyen tunisien que je suis est révulsé. En est -on réduit à cela ? Comment peut-on tomber si bas et accepter autant de mépris ? Ou est notre sens de l'Etat et notre dignité ? Comment peut-on permettre à un État, qui plus est pas si innocent que cela, de se dédouaner à si bon compte en nous jetant ce montant ridicule ? C'est quasiment de l'aumône A t-on perdu tout sens de la mesure et toute estime de soi? Comment peuvent-ils oser le faire? Et pourtant, ils l'ont fait, sûrs qu'ils étaient que face à un exécutif timoré il n'y avait aucun risque de sursaut d'orgueil.

L'attitude digne d'un État qui se respecte et qui a le souci du statut de ses citoyens commande que l'on rejette avec fermeté ce genre d'offrande, que l'on demande réparation pour l'offense et qu'on le fasse savoir au monde entier pour que cela ne se reproduise plus.
Notre statut en tant que pays libre, fier de ce qu'il est et de ce qu'il représente, respecté et respectueux des autres sont à ce prix.

Habib Karaouli, sur sa page facebook, le 31 mai 2016.