Tunisie : Marzouki a libéré des centaines de criminels contre argent


12 Avril 2013

Tout est faux dans l’histoire de Moncef Marzouki. De son père qui aurait quitté la Tunisie pour youssefisme jusqu’à son divorce de sa première et de sa seconde épouse. Mais, par éthique professionnelle, on ne l’attaquera pas sur sa vie privée. On se contentera seulement d’évoquer les crimes qu’il a commis contre la Tunisie depuis que Ghannouchi l’a désigné président. Aujourd’hui, le dossier des centaines de criminels qu’il a libéré et qui, depuis, pourrissent la vie des tunisiens.


Avec sa dernière déclaration sur les tunisiens qui risqueraient des représailles judiciaires s’ils critiquaient le sacro-saint Qatar, ce président, qui ne doit pas sa fonction au suffrage universel mais à Rached Ghannouchi, vient de franchir un pas supplémentaire dans l’avilissement de la Tunisie. En réplique à son insolence, et non pas à son excellence comme il aime se faire appeler, nous allons faire quelques révélations sur certains tunisiens et libyens qu’il a amnistié contre argent versé sur deux comptes, l’un au Luxembourg, l’autre en Suisse, aux noms de deux personnes dont nous allons révéler ici les identités.
 
25344 criminels sont dans la nature

Déjà en février 2011, de l’aveu même de Farhat Rajhi, alors ministre de l’Intérieur, 10000 criminels étaient en liberté. Avec des complicités militaires, ils avaient réussi à s’évader de leurs prisons au moment des événements de janvier 2011. Près de 150 autres, des terroristes islamistes, les seuls « prisonniers politiques » qui restaient dans les geôles de Ben Ali, ont été relâché sous la pression de Sihem Ben Sédrine et Radhia Nasraoui. Trois mois après, le 18 mai 2011, huit d’entres eux avaient d’ailleurs abattu dans le gouvernorat de Siliana le colonel Tahar Ayari et le jeune soldat Walid Hajji. Deux vrais martyrs déjà oublié par l’opinion tunisienne.

Entre janvier 2012 et mars 2013, 15194 autres criminels ont été amnistiés par le président provisoirement nommé par Ghannouchi pour services rendus à la cause islamiste. Le 14 janvier 2012, il a libéré 8844 condamnés. Le 20 mars 2012, il a libéré 2470. Le 25 juillet 2012, il a libéré 1302. Le 18 décembre 2012, il a libéré 1900. Le 14 janvier 2013, il a libéré 312. Et le 20 mars 2013, il en a libéré 366. Si on ajoute ces 15194 aux 10150 déjà dans la nature à la suite de la révolution dite du jasmin, nous avons aujourd’hui 25344 criminels qui vivent en liberté. Certains estiment par ailleurs le nombre des terroristes rentrés de l’étranger, et qui étaient recherchés par la police tunisienne, à 1200.

Voilà ce qui est explique la vie devenue insupportable des tunisiens. A partir de 20h, on ne voit plus grand monde dans les rues de Tunis et des autres grandes villes. On ne compte plus les meurtres, les vols et les viols dans cette Tunisie qui a connu la paix et la sécurité sous le régime de Bourguiba et celui de Ben Ali. Selon un quotidien local, 63% des crimes commis sont le fait des anciens prisonniers que Marzouki a libéré.

Le conseiller juridique de Marzouki se justifie

Suite à cette extraordinaire recrudescence des crimes, notamment les viols commis par des détenus graciés par le président provisoire, son conseiller juridique, Ahmed Ouerfelli, a rappelé hier mercredi 10 mars, que « c’est le chef de l’Etat qui accorde la grâce présidentielle et fixe les critères et le profil de ceux qui en sont demandeurs ». Il a cependant affirmé que « le président de la République n’étudie pas personnellement les dossiers, une tâche qui est du ressort de la Commission des grâces au sein du ministère de la Justice où sont représentés plusieurs ministères et directions dont celle des prisons. C’est cette commission qui élabore le projet de l’octroi de la grâce présidentielle au bénéfice de ceux qu’elle juge éligibles à cette mesure ».
Ce conseiller juridique de la Présidence, qui était d’ailleurs magistrat au sein de la justice bénalienne, a affirmé que « la liste des graciés parvenue à la présidence de la République, le 19 mars 2013, n’a pas été changée et a été laissée en l’état », ajoutant qu’il a été « convenu de revoir les critères de bénéfice de la grâce présidentielle pour éviter la récidive ». Un aveu à peine déguisé pour disculper un président provisoire irresponsable et démagogue.
         
Lorsque le populisme se conjugue avec l’affairisme

Ce n’est pas seulement par démagogie et par populisme que Marzouki a gracié ces criminels qui terrorisent aujourd’hui les honnêtes citoyens. C’est aussi par mercantilisme. Selon des témoignages directement obtenus du ministère de la Justice et corroborés par l’avocat d’un ex-détenu, plusieurs familles ont dû verser de l’argent pour que leurs proches soient inscrits sur la précieuse liste des heureux élus. Mais l’essentiel n’est pas là, ces sommes d’argent ayant été empochées soit par les nouveaux fonctionnaires corrompus au sein du ministère de la Justice, comme au bon vieux temps de la dictature, soit par tout un réseau travaillant pour Ennahda. Le plus grave, ce serait l’argent qui aurait été transféré à partir de banques étrangères dans une banque au Luxembourg et une autre en Suisse, par 7 détenus libyens et 11 anciens chefs d’entreprises tunisiens. Le compte en Suisse serait au nom d’un certain Anouar Gharbi, l’un des plus proches conseillers de Moncef Marzouki qu’on ne voit jamais à la télévision ni dans la presse écrite. En bon islamiste, l’homme pratique la Taquiyya. Né à Cheba en 1964, Anouar Gharbi a fui la police tunisienne en même temps que Ghannouchi, en 1991. Il s’est installé en Suisse où il a acquis la nationalité de ce pays. Proche de Tarek Ramadan, il dirigeait plusieurs ONG, dont une soi-disant pro-palestinienne et une autre appelée CSPT (comité de soutien du peuple tunisien). Fortuné, propriétaire d’une somptueuse villa dans la région du Grand-Saconnex, un canton de Genève, Anouar Gharbi aurait été l’un des premiers affairistes islamistes à financer le CPR, dès 2001. Renvoie de l’ascenseur ou pacte  entre un droit-de-l’hommiste devenu président et un islamiste devenu conseiller ? Toujours est-il que la relation entre ces deux hommes est suffisamment troublante pour que Marzouki cache à la presse tunisienne l’existence de ce conseiller très spécial à la présidence. Son nom, comme ceux de huit autres conseillers de l'ombre, ne figure pas sur la liste des 17 conseillers officiels dont les noms ont été publié dans le Journal Officiel du 20 janvier 2012 et où figuraient d'ailleurs Abdallah Kahlaoui, ancien cadre du RCD et Ayoub Messaouidi, ancien blogueur islamiste, tous les deux limogés depuis.

Quant au second compte au Luxembourg, il porterait le nom d’un certain Mansour Abbou, qui vit depuis quelques années entre Bruxelles et Tunis et qui serait propriétaire d’une auberge à Anvers. Selon un premier informateur, membre dépité du CPR, il serait le cousin de Mohamed Abbou. Un second informateur, journaliste dans un hebdomadaire tunisien bien connu, Mansour Abbou serait l’un des oncles de Mohamed Abbou et il aurait également vécu en Belgique. Quoiqu’il en soit, Mohamed Abbou est d’une façon ou d’une autre impliqué dans ces transferts d’argent au Luxembourg. De là à établir un lien avec Moncef Marzouki, il n’y a qu’un pas. S'il y a de vrais journalistes d'investigation en Tunisie, ils peuvent facilement vérifier l'authenticité de nos révélations et pousser l'enquête plus encore que dans cet article. 

Contrairement à sa légende, Moncef Marzouki n’est pas insensible à l’argent. Il n’a jamais été exilé politique en France mais avait un titre de séjour de dix ans. Il n’a pas vécu misérablement, comme il l’a déclaré en février 2011, mais avait un salaire de 6000 euros du ministère de la Santé, comme vient de l’affirmer Ahmed Manaï. Enfin, comme nous l’avons révélé à l’époque (T-S du 26 juin 2012), ce n’est pas à son insu que Baghdadi Mahmoudi à été livré aux mercenaires qui sont au pouvoir, mais avec son accord tacite et en contrepartie d’une importante somme d’argent versée par les nouvelles autorités libyennes sur un compte à Londres, au nom de Saïd Ferjani, l’un des principaux lieutenants de Rached Ghannouchi.Tunisie-Secret.com

Karim Zmerli