Selon Aljanoubiya-TV et certains médias arabes dont Radio Sawt Beirut, Béji Caïd Essebsi serait mort depuis ce jeudi matin, si ce n’est bien avant. Depuis sa sortie de l’hôpital militaire il y a quelques jours, on le savait déjà condamné. Le lundi 24 juin, certaines chaines de télévisions tunisiennes ont montré Béji assistant à un événement sportif. La manipulation aurait pu réussir si les images ne remontaient pas à l’hiver dernier. Beaucoup de téléspectateurs tunisiens ont remarqué la grossière désinformation.
Que s’est-il passé ces quinze derniers jours ?
En compagnie de certains membres de sa famille, BCE est arrivé à Paris le lundi 17 juin pour des analyses et quelques examens « de routine ». Il est rentré à Tunis le jeudi 20 juin ; le lendemain 21, il est subitement victime d'une « infection ». On l’emmène d’urgence à l'hôpital militaire de Tunis, qu’il quitte le 23 juin après « la stabilisation de l'infection ». Hier 26 juin, il était incapable de reprendre ses activités et paraissait très fatigué. De sources proches de l’hôpital militaire, il y a une sérieuse suspicion d'empoisonnement, du fait que, sur les sept membres de sa famille qui l’accompagnaient, BCE était le seul à être atteint !
Le jeudi 27 juin, à 10 heures, il fait une convulsion, donnant l'impression d'une infection septicémique. Il a été transporté inconscient à l'hôpital militaire après avoir été « stabilisé » par le Docteur Mounir Ghariani. Mais à l'hôpital, le scanner identifie un hématome dans le cerveau d’une taille d’un centimètre. Jeudi 27 juin, Docteur Ghariani est arrivé à Paris à 17 heures avec des échantillons pour des analyses complémentaires dans un grand laboratoire parisien. Actuellement, le Général médecin Mustapha Ferjani est au chevet de BCE, qui est toujours en soins intensifs. Selon des sources autres que militaires, BCE serait décédé dans la journée du jeudi à la suite d’un empoisonnement.
Qu'il soit déjà décédé ou en agonie, à qui profiterait le crime ? Toujours selon de sources fiables, BCE serait revenu sur son accord avec Ghannouchi de reporter les élections législatives (octobre) et présidentielles (novembre), ce qui arrangerait les Frères musulmans locaux. Le revirement de BCE serait dû à des pressions étrangères, notamment à la suite de la visite de la grande copine des islamistes dits "modérés", Madeleine Albright Albright lors de sa visite le 21 juin. Cité dans un communiqué de la présidence du gouvernement, Albright a déclaré que sa rencontre avec Béji Caïd Essebsi puis Youssef Chahed a "porté sur le processus démocratique en Tunisie et l’importance des prochaines échéances électorales".
C’est à la suite de ce revirement de BCE qu’a été prise la décision, au plus haut de la hiérarchie de la secte islamiste, d’éliminer BCE et de le faire remplacer par leur jeune serviteur, Youssef Chahed…ou par le Frère musulman Abdelfattah Mourou, premier vice-président de l’ARP.
Coup d’Etat islamiste en cours
Pourquoi tout ce mystère autour de l’état de santé de BCE ou de son probable décès ? La réponse est dans la nouvelle constitution post-coup d’Etat de janvier 2011. Plus exactement dans les articles 84 et 85 et 86. Selon cet article, « En cas de vacance excédant les soixante jours ou en cas de présentation par le Président de la République de sa démission écrite au Président de la Cour constitutionnelle ou en cas de décès ou d'incapacité permanente ou pour toute autre cause de vacance définitive, la Cour constitutionnelle se réunit immédiatement et constate la vacance définitive. Elle adresse une déclaration à ce sujet au Président de l’Assemblée des représentants du peuple qui est immédiatement investi des fonctions de la présidence de l’État, provisoirement, pour une période allant de quarante-cinq jours au moins à quatre-vingt-dix jours au plus ».
Mais le plus important, c’est la suite de cet article : « En cas de vacance provisoire de la Présidence de la République pour des raisons qui rendent la délégation des pouvoirs impossible, la Cour constitutionnelle se réunit immédiatement et constate la vacance provisoire. Le Chef du gouvernement est alors immédiatement investi des fonctions de la présidence de la République, sans que la période de vacance provisoire ne puisse dépasser soixante jours ».
Ainsi, l'article 84 dispose que c'est la Cour Constitutionnelle qui constate et déclare la vacance provisoire de la présidence, et c'est le président du gouvernement qui assure " le remplacement du président pour une période de soixante jours ". Ce délai dépassé, ou en cas de décès ou démission du président ou vacance définitive c'est le président de L'ARP qui assure par intérim les fonctions du président, privé de quelques prérogatives énoncées dans les articles 85 et 86 qui régularisent le déroulement de cette phase transitoire et les nouvelles élections.
Ce qui s'est passé jeudi entre 13 et 17 heures était une manœuvre politicienne pour contourner la Constitution. En effet, avec la vague d'informations concernant la mort de BCE, et l'état de santé dégradé de Mohamed Ennaceur, président de l'ARP, les présidents des blocs parlementaires se sont précipités vers le parlement pour déclarer la vacance provisoire à la présidence. Cette vacance à la présidence, mènerait Youssef Chahed à Carthage pour 60 jours et après lui, suivant l'annonce de vacance définitive, le frère musulman Abdelfattah Mourou , premier vice-président de l'ARP, prendrait le relais, puisque le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, est lui-même cloué chez lui à la suite d’une longue maladie. L'effervescence des députés hier, ainsi que d'autres facteurs, dont la précipitation du Docteur Mounir Ghariani à Paris, ont conduit à une déclaration officielle de l'ARP « Pas de vacance à la présidence et on souhaite bonne santé et bon rétablissement pour le président ». La situation du président est critique a indiqué son conseiller Firas Guefrech sur son compte twitter, en précisant que "l'état du président est stable", pour démentir les rumeurs insistantes faisant état de sa mort.
En revanche, côté famille, aucune réaction n'a filtré. Pour la ramification des Frères musulmans en Tunisie, Ennahdha, silence radio ! Beaucoup de mystère, trop de points d'ombre, inquiétude des affairistes proches de BCE, agitation et bras de fer au sein de l'ARP, manoeuvres sournoises des conseillers de l'ombre de Youssef Chahed... Autant d'indices indiquant la fin de règne d'un régime sénescent, incompétent, corrompu et gangréné par les Frères musulmans, qui feront tout pour conserver leur influence sur le pouvoir; pis encore, pour l'accaparer totalement.
Nebil Ben Yahmed
Que s’est-il passé ces quinze derniers jours ?
En compagnie de certains membres de sa famille, BCE est arrivé à Paris le lundi 17 juin pour des analyses et quelques examens « de routine ». Il est rentré à Tunis le jeudi 20 juin ; le lendemain 21, il est subitement victime d'une « infection ». On l’emmène d’urgence à l'hôpital militaire de Tunis, qu’il quitte le 23 juin après « la stabilisation de l'infection ». Hier 26 juin, il était incapable de reprendre ses activités et paraissait très fatigué. De sources proches de l’hôpital militaire, il y a une sérieuse suspicion d'empoisonnement, du fait que, sur les sept membres de sa famille qui l’accompagnaient, BCE était le seul à être atteint !
Le jeudi 27 juin, à 10 heures, il fait une convulsion, donnant l'impression d'une infection septicémique. Il a été transporté inconscient à l'hôpital militaire après avoir été « stabilisé » par le Docteur Mounir Ghariani. Mais à l'hôpital, le scanner identifie un hématome dans le cerveau d’une taille d’un centimètre. Jeudi 27 juin, Docteur Ghariani est arrivé à Paris à 17 heures avec des échantillons pour des analyses complémentaires dans un grand laboratoire parisien. Actuellement, le Général médecin Mustapha Ferjani est au chevet de BCE, qui est toujours en soins intensifs. Selon des sources autres que militaires, BCE serait décédé dans la journée du jeudi à la suite d’un empoisonnement.
Qu'il soit déjà décédé ou en agonie, à qui profiterait le crime ? Toujours selon de sources fiables, BCE serait revenu sur son accord avec Ghannouchi de reporter les élections législatives (octobre) et présidentielles (novembre), ce qui arrangerait les Frères musulmans locaux. Le revirement de BCE serait dû à des pressions étrangères, notamment à la suite de la visite de la grande copine des islamistes dits "modérés", Madeleine Albright Albright lors de sa visite le 21 juin. Cité dans un communiqué de la présidence du gouvernement, Albright a déclaré que sa rencontre avec Béji Caïd Essebsi puis Youssef Chahed a "porté sur le processus démocratique en Tunisie et l’importance des prochaines échéances électorales".
C’est à la suite de ce revirement de BCE qu’a été prise la décision, au plus haut de la hiérarchie de la secte islamiste, d’éliminer BCE et de le faire remplacer par leur jeune serviteur, Youssef Chahed…ou par le Frère musulman Abdelfattah Mourou, premier vice-président de l’ARP.
Coup d’Etat islamiste en cours
Pourquoi tout ce mystère autour de l’état de santé de BCE ou de son probable décès ? La réponse est dans la nouvelle constitution post-coup d’Etat de janvier 2011. Plus exactement dans les articles 84 et 85 et 86. Selon cet article, « En cas de vacance excédant les soixante jours ou en cas de présentation par le Président de la République de sa démission écrite au Président de la Cour constitutionnelle ou en cas de décès ou d'incapacité permanente ou pour toute autre cause de vacance définitive, la Cour constitutionnelle se réunit immédiatement et constate la vacance définitive. Elle adresse une déclaration à ce sujet au Président de l’Assemblée des représentants du peuple qui est immédiatement investi des fonctions de la présidence de l’État, provisoirement, pour une période allant de quarante-cinq jours au moins à quatre-vingt-dix jours au plus ».
Mais le plus important, c’est la suite de cet article : « En cas de vacance provisoire de la Présidence de la République pour des raisons qui rendent la délégation des pouvoirs impossible, la Cour constitutionnelle se réunit immédiatement et constate la vacance provisoire. Le Chef du gouvernement est alors immédiatement investi des fonctions de la présidence de la République, sans que la période de vacance provisoire ne puisse dépasser soixante jours ».
Ainsi, l'article 84 dispose que c'est la Cour Constitutionnelle qui constate et déclare la vacance provisoire de la présidence, et c'est le président du gouvernement qui assure " le remplacement du président pour une période de soixante jours ". Ce délai dépassé, ou en cas de décès ou démission du président ou vacance définitive c'est le président de L'ARP qui assure par intérim les fonctions du président, privé de quelques prérogatives énoncées dans les articles 85 et 86 qui régularisent le déroulement de cette phase transitoire et les nouvelles élections.
Ce qui s'est passé jeudi entre 13 et 17 heures était une manœuvre politicienne pour contourner la Constitution. En effet, avec la vague d'informations concernant la mort de BCE, et l'état de santé dégradé de Mohamed Ennaceur, président de l'ARP, les présidents des blocs parlementaires se sont précipités vers le parlement pour déclarer la vacance provisoire à la présidence. Cette vacance à la présidence, mènerait Youssef Chahed à Carthage pour 60 jours et après lui, suivant l'annonce de vacance définitive, le frère musulman Abdelfattah Mourou , premier vice-président de l'ARP, prendrait le relais, puisque le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, est lui-même cloué chez lui à la suite d’une longue maladie. L'effervescence des députés hier, ainsi que d'autres facteurs, dont la précipitation du Docteur Mounir Ghariani à Paris, ont conduit à une déclaration officielle de l'ARP « Pas de vacance à la présidence et on souhaite bonne santé et bon rétablissement pour le président ». La situation du président est critique a indiqué son conseiller Firas Guefrech sur son compte twitter, en précisant que "l'état du président est stable", pour démentir les rumeurs insistantes faisant état de sa mort.
En revanche, côté famille, aucune réaction n'a filtré. Pour la ramification des Frères musulmans en Tunisie, Ennahdha, silence radio ! Beaucoup de mystère, trop de points d'ombre, inquiétude des affairistes proches de BCE, agitation et bras de fer au sein de l'ARP, manoeuvres sournoises des conseillers de l'ombre de Youssef Chahed... Autant d'indices indiquant la fin de règne d'un régime sénescent, incompétent, corrompu et gangréné par les Frères musulmans, qui feront tout pour conserver leur influence sur le pouvoir; pis encore, pour l'accaparer totalement.
Nebil Ben Yahmed