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Bouazizi et la clochardisation de la Tunisie. 10 ans après, la véritable histoire de la révolution du jasmin


18 Décembre 2021

Le 17 décembre 2010, un jeune homme de Sidi Bouzid s’est immolé, mettant ainsi le feu à la Tunisie, qui a servi de mèche à la poudrière arabe et réveillé l’instinct colonialiste de certains pays. Au bout de quatre semaines d’émeutes, de désinformation intense et de trahisons multiple, l’Etat tunisien est tombé, ouvrant ainsi la voie à sa mise sous tutelle étrangère et à la déflagration de certains Etats-nations arabes. Retour sur un fait divers qui a fait basculer le destin de la Tunisie et mortellement fragilisé le monde arabe.


Manoubia Bouazizi et sa fille Leila
Manoubia Bouazizi et sa fille Leila
Dès ce qui a été appelé « révolution du jasmin », tout était mensonge, désinformation et manipulation : du nom du suicidé à la raison de son acte fatal, en passant par son niveau scolaire, sa famille, ses amis…Le marchand de légumes ne s’appelait pas Mohamed mais Tarek Bouazizi, né le 24 mars 1984 à Sidi Bouzid. Fayda Hamdi, l’agente de la mairie, et non pas policière, ne l’a jamais giflé. C’est plutôt ce jeune alcoolique sans éducation qui l’avait bousculé et traité de tous les noms parce qu’elle a voulu faire respecter la loi. Tarek Bouazizi n’était pas un bac plus quatre mais un bac moins trois.

Tarek Bouazizi n’appartenait pas à une famille extrêmement pauvre de Sidi Bouzid mais à une famille moyenne, comme 50% des Tunisiens, les pauvres, les vrais pauvres, représentants 17% de la population tunisienne. Il ne faisait pas le marchand ambulant pour nourrir sa famille mais pour se saouler tous les soirs avec des rebuts comme lui. Après chaque beuverie, il battait sa mère Mannoubia, que rien n’intéressait plus que l’argent et avec laquelle il avait un compte psychologique à solder et un lourd contentieux psychiatrique à régler : après le décès de son mari Taïeb avec lequel elle a eu trois enfants dont Tarek, elle a épousé son beau-frère, c’est-à-dire l’oncle paternel de Tarek, avec lequel elle a eu quatre autres enfants.

Fayda Hamdi, le bouc-émissaire parfait

Le 17 décembre 2010, Fayda Hamdi (47 ans), une agente municipale Bac plus trois et ex-secrétaire au gouvernorat de Sidi Bouzid rétrogradée pour laisser son poste à un candidat pistonné, fait un contrôle de routine à Tarek Bouazizi, qui est un marchand de légumes ambulants, sans patente et toléré depuis longtemps. « Tu dois faire comme tous les marchands ici, obtenir une autorisation pour exercer en toute légalité », lui dit-elle. Vulgaire et violent, celui-ci lui répond, « Vas te faire… » ! Elle fait alors semblant de lui confisquer sa balance et lui rétorque, « alors, avec quoi tu vas peser maintenant ? » Toujours violent et menaçant, il lui répond : « avec tes seins de pu… ».

Fayda Hamdi raconte : « Je lui ai dit de partir. Il a commencé à crier. Il m'a bousculée. J'ai voulu confisquer sa balance et sa marchandise. Il a résisté, me blessant à la main. Il m'a insultée, dit de très gros mots. Il a essayé d'arracher les épaulettes de mon uniforme. Des renforts sont arrivés… ». C’est alors que tout le matériel de cet ivrogne a été confisqué par d’autres agents municipaux arrivés à la rescousse. Après une soûlerie de trois heures, Tarek Bouazizi se rend au gouvernorat où personne n’a voulu le recevoir. Moins d’une heure plus tard, il s’immole par le feu devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid. Un témoin qui ne s’était plus jamais manifesté depuis racontait à l’époque que celui qui a jeté une allumette sur Bouazizi est un mystérieux individu qui n’est pas de la région.

Le 19 avril 2011, après quatre mois de détention arbitraire à la prison de Gafsa, le tribunal de première instance de Sidi Bouzid a ordonné un non-lieu qui innocente totalement Fayda Hamdi. Comme beaucoup d'autres femmes tunisiennes autrefois émancipées et sans complexe grâce au Code du Statut Personnel de Bourguiba, elle a mis le voile et intégrée un poste de secrétaire dans une ville loin de Sidi Bouzid.

Selon Farhat Rajhi, Bouazizi « était un clochard, un moins que rien »

Contrairement aux cybers-collabos qui ont gardé l’omerta, Lamine al-Bouazizi, un syndicaliste vendu à l’ambassade des Etats-Unis à Tunis et en contact permanent avec la cellule noire d’Al-Jazeera, a eu l’imprudence de tout avouer à un journaliste de Libération. Ce mercenaire raconte : « En fait, on a tout inventé moins d'une heure après sa mort. On a dit qu'il était diplômé chômeur pour toucher ce public, alors qu'il n'avait que le niveau bac et travaillait comme marchand des quatre-saisons. Pour faire bouger ceux qui ne sont pas éduqués, on a inventé la claque de Fayda Hamdi. Ici, c'est une région rurale et traditionnelle, ça choque les gens (…) Il a suffi de quelques coups de fil pour répandre la rumeur. De toute façon, pour nous, c'était un détail, cette claque. Si Bouazizi s'est immolé, c'est parce qu'on ne voulait pas le recevoir, ni à la mairie ni au gouvernorat » (article de Christophe Ayad, « La révolution de la gifle », Libération du‎ 11 juin 2011). Ce syndicaliste vendu aux USA et au Qatar a oublié seulement de dire que cette opération de désinformation n’était pas un produit du terroir mais venait d’Outre-Atlantique via les jeunes cybers-collabos locaux !

Mohamed Bouazizi, le tunisien qui a mis le feu dans le monde arabe, ne travaillait pas pour sa famille, qui n’en avait pas besoin, contrairement aux milliers d’autres familles démunies de cette région et d’autres encore plus paupérisées, mais pour se saouler la gueule tous les soirs avec la racaille de son espèce. De la bouche même de Farhat Rajhi, éphémère ministre de l’Intérieur du premier gouvernement postrévolutionnaire, Tarek Bouazizi « est un clochard, un moins que rien, le genre de type à éviter quand tu te promènes dans la rue avec ta femme ou ta sœur » (« Tunisie, grandeur et décadence de Mohamed Bouazizi », Kapitalis du 23 juin 2011).

Selon Adnène Mansar, Bouazizi « n’était pas la victime mais le contraire »

Historien de formation, le conseiller de Moncef Marzouki  et porte-parole de la Présidence a eu la sincérité de dire la vérité aux Tunisiens. Dans une interview accordée au quotidien jordanien Al-Doustour, le 11 mars 2014, Adnène Mansar, a fini par reconnaitre que « l’affaire Bouazizi est une pure légende, et il n’y a pas de révolution sans légendes ». Pour lui, « cette affaire n’était pas inédite. Six ou sept mois auparavant, un citoyen de Monastir, un vendeur ambulant, s’est immolé par le feu parce que les autorités locales l’empêchaient de travailler. Il ne s’est rien passé alors. De même que lors des événements du bassin minier de Gafsa, où il y a eu des morts par balles…Seulement, avec l’affaire Bouazizi, il y a eu des jeunes qui ont fait de lui une légende. On lui a alors attribué un niveau d’étude supérieur, ce qui était totalement faux : Bouazizi n’avait même pas le baccalauréat, il n’était pas la victime dans e qui s’est passé mais le contraire. C’est lui qui avait tort, c’est lui qui a agressé l’agente municipale et l’a humilié verbalement et physiquement. Mais les jeunes ont construit cette légende grâce à facebook et aux vidéos envoyées à Al-Jazeera…Même sa photo qui a été diffusée était trafiquée…Cet incident a pris de telles proportions en raison du tribalisme et du clanisme qui sont encore très forts à Sidi Bouzid…Après six ou sept mois, plus personne en Tunisie ne parlait de Mohamed Bouazizi. Bien au contraire, sa famille est devenue détestée…Certains membres de la famille Bouazizi ont profité de cette image et de cette propagande, mais les habitants de Sidi Bouzid savent que c’est une légende mensongère que la famille a exploité pour réaliser des profits. Certains émirs ont invité la mère de Bouazizi et lui ont donné de l’argent. Elle a fini par quitter son village pour acheter une maison dans la banlieue chic de Tunis… ». L’auteur de ce témoignage capital n’est pas un nostalgique de Ben Ali, ni un « suppôt » de l’ancien régime, mais un historien devenu conseiller politique de Moncef Marzouki et porte-parole de la présidence.

Le rôle des cybers-collabos à la solde des USA

Tout ce qu’a dit Adnène Mansar est parfaitement vrai, et nous le savions depuis le début de cette conspiration contre la Tunisie. Les jeunes dont il parle et qui ont fabriqué le mythe Bouazizi sont la quinzaine de cybers-collabos dont nous avons dévoilé le véritable visage de traitres et de mercenaires, qui ont été formé par Freedom House par Open Society de George Soros et par l’organisation américano-serbe Otpor, pour déstabiliser la Tunisie et anéantir le monde arabe. Formatés, équipés et payés par leurs commanditaires, ils ont désinformé et induit en erreur des milliers de jeunes Tunisiens les transformant ainsi en soldats de l’impérialisme américain.

C’est à partir du suicide de Tarek Bouazizi que la machine de désinformation et de propagande s’est mise en branle. En relation directe avec des officines étrangères (américaines et européennes), un ramassis de cybers-collabos va créer une fiction tragique qui ne laissera pas indifférent la jeunesse tunisienne : l’histoire de « Mohamed » Bouazizi, un jeune chômeur bac plus quatre, humilié et giflé par une policière de Ben Ali. Le soir même, la chaîne de télévision islamo-sioniste, Al-Jazeera, relayait en boucle cette fiction tragique. Parmi ce ramassis de cybers-collabos initiés aux méthodes de l’organisation serbe OTPOR, une officine de la CIA, et financièrement soutenu par Freedom House, il y avait ceux qui étaient parfaitement conscients de travailler pour des puissances étrangères et ceux qui suivaient comme des moutons. Ces cybers-collabos sont connu de tous et il n’est pas nécessaire de rappeler ici leurs noms.

Initiés par leurs maîtres instructeurs aux techniques américaines les plus sophistiquées de la subversion et de la propagande, ces cybers-collabos tunisiens ont parfaitement bien rempli leur mission. Le changement de prénom (de Tarek à Mohamed Bouazizi ) était un clin d’œil à l’islamisme mobilisateur. Le bac plus 4 était une captation de la colère légitime des milliers de jeunes chômeurs diplômés. Le changement du statut professionnel de Fayda Hamdi, d’agente municipale à « flic de Ben Ali », était un moyen pour galvaniser les citoyens contre leur police nationale. L’armée, dont les cybers-collabos connaissaient le rôle « salvateur » le jour J, devait être épargnée. Consigne américaine oblige.    

La nouvelle « sainte » Manoubia, mère du « martyr » Mohamed Bouazizi  

Il n’y avait pas que des émirs du Golfe à récompenser la mère de la « révolution du jasmin », la nouvelle « sainte » Manoubia, à laquelle John McCain avait rendu visite pour lui rendre l’hommage qu’elle mérite, tout comme Jared Cohen, l’instructeur en chef des cybers-collabos Tunisiens et Arabes en général, que Samy Ben Gharbia appelait dans ses correspondances « Mon cher frère ». A la suite de la sortie de son livre, coécrit avec Eric Schmidt, « The New Digital Age », Jullian Assange, le créateur de Wikileaks, les avait publiquement accusés d’être des agents de la CIA au service de l’impérialisme.

Alors qu’elle avait été reçue en janvier 2011 par Ben Ali et perçu 80 000 dinars de « compensation », Manoubia Bouazizi a fait de son fils d’un premier mariage une marque de fabrique. « Jamais sans doute suicide n’aura été plus fécond que celui du fils de Manoubia Bouazizi », écrit Jeune Afrique dans son édition du 3 janvier 2012. La charrette de son fils « martyr » a été vendue à 160 000 dinars à un « philanthrope » qatari !
 
Contre argent, la chaine des Frères musulmans, Al-Jazeera a consacré deux reportages à cette femme vulgaire et agressive, qui a été d’ailleurs condamné en juillet 2012 à 4 mois de prison pour outrage à magistrat. Le premier reportage a été tarifé à 100 000 dinars, et le second, avec « l’option » larmes, à 250000 dinars. Avant de se raviser, le célèbre homme d’affaire Tarek Ben Ammar avait même l’intention de réaliser un film sur la vie du « martyr » Mohamed Bouazizi, dont sa sœur Hélé Ben Ammar, épouse Béji, avait fait un saint dans son article très révolutionnaire du 10 janvier 2011, dans Le Nouvel Observateur, intitulé « Saint Boazizi ».

Dix ans après, plus personne ne parle de Tarek Bouazizi
 
Du 17 décembre 2010 au 17 décembre 2021, que de chemin parcouru dans la décadence politique, dans la ruine économique et dans la désolation sociale. En décembre 2014 déjà, personne n’a célébré le quatrième anniversaire de la mort du « martyr », ni les ONG, ni les médias locaux, ni les partis politiques, à l'exception du microscopique CPR dont le fondateur Moncef Marzouki s'était rendu à Sidi Bouzid pour entretenir la flamme éteinte de la "révolution" islamo-atlantiste. Populiste et imposteur, le mercenaire No 1 du Qatar a dit aux quelques habitants de cette ville venus le soutenir que " Sidi Bouzid doit être fière du héro qu'elle a donné à l'humanité entière et qu'elle n'est pas uniquement le berceau de la révolution tunisienne mais aussi l'origine du printemps arabe". En d'autres termes, que Sidi Bouzid est la cause de la mort d’1 million de Syriens, d’Irakiens, d’Egyptiens, de Libyens, de Yéménites et de Tunisiens, et des 600 milliards de dollars que ce "printemps arabe" a coûté.     

En 2014, la « sainte » Manoubia n'a pas assisté au meeting de Moncef Marzouki. Voisine des bourgeois de La Marsa, elle n’osait plus se rendre à Sidi Bouzid où sa côte de popularité était encore inférieure à celle du mercenaire No 1 du Qatar. Depuis déjà 2012, la plaque honorant la mémoire de son fils à Sidi Bouzid même, a été détruite par les enfants du pays, des diplômés au chômage, des gens humbles, des personnes honnêtes et dignes, malgré la pauvreté et l’injustice sociale. Elle a été remise depuis mais plusieurs fois saccagée.
 
Manoubia et Leila Bouazizi mènent la belle vie au Canada
 
         
Tarek Bouazizi n’était pour rien dans la destruction de la Tunisie. Ce jeune paumé et ivrogne, comme il y en a des milliers en Tunisie, dont certains se sont d’ailleurs recyclés depuis dans le terrorisme local et international, notamment en Syrie et en Irak, n’a pas prémédité son acte suicidaire, encore moins la déstabilisation, l’occupation et l’islamisation de la Tunisie. Ceux qui en assument la responsabilité devant l’Histoire sont le ramassis de cybers-collabos activés par OTPOR, CANVAS, NDI, USAID, Freedom House…, sous le parapluie d’Alec Ross, le conseiller spécial d’Hillary Clinton, et Jared Cohen, l’organisateur de l’Alliance for Youth Movement (AYM), qui s’est tenue en décembre 2008 à Washington et qui a réunie tous les petits rats tunisiens, égyptiens, libyens, yéménites, syriens, algériens, marocains, du futur « printemps arabe ».

Ceux qui en assument la responsabilité devant l’Histoire c’est également l’armée virtuelle (facebook et tweeter) de renégats involontaires qui ont été trompés par les cybers-collabos et qui ont été galvanisés par la télévision islamo-atlantiste, Al-Jazeera. C’est aussi le général qui aurait dit Non à Ben Ali et Oui à Barack Hussein Obama, ainsi que l’autre général qui a trahi son Président en le persuadant de monter dans l’avion de la honte et de la félonie qui devait le conduire en Arabie Saoudite. 

Quant à la sainte Manoubia, à sa fille Leila et à cinq autres membres de leur famille, ils vivent tous paisiblement et confortablement à Montréal. C’est Leila, la sœur cadette de Tarek Bouazizi, qui a quitté la Tunisie en novembre 2013 pour Montréal où elle a obtenu le statut de réfugiée politique. En 2014, sa mère Manoubia a embarqué à son tour pour Montréal avec quatre de ses enfants. Depuis, ils sont onze de la famille Bouazizi à vivre au Canada, loin de la misère de Sidi Bouzid et de l’ensemble des gouvernorats tunisiens. Dans un entretien récemment accordé au site de Radio Canada, Leila a déclaré : « J’ai fini mon diplôme en technique d’usinage, j’ai fait mon stage à Pratt and Whitney Canada et j’ai été embauchée directement après. Je me trouve vraiment chanceuse ».

La Tunisie a eu beaucoup moins de chance qu’elle et sa famille. De pays politiquement stable et économiquement prospère, la Tunisie est aujourd’hui clochardisée. Un pays économiquement ruiné, socialement éclaté, diplomatiquement isolé, politiquement discrédité. Une population qui crie famine et qui se lamente sur l’ancien régime. Une jeunesse livrée à son triste sort, qui a le choix entre la drogue, ou le martyr en Syrie, ou le suicide en Méditerranée. Mais, de son appartement montréalais, Leila Bouazizi leur rappelle : « Au moins, aujourd’hui, en Tunisie, on peut voter et choisir le président qu’on veut, enchaîne Leïla. On peut parler, on peut manifester. Avant, on n’avait pas ça ».

Karim Zmerli      
Lien site Radio Canada : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1757670/famille-exil-tunisie-canada-montreal-bouazizi-printemps-arabe


           

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