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C’est la Troïka au pouvoir qui a fait regretter aux Tunisiens la dictature de Ben Ali


24 Novembre 2012

"Le seul et véritable bilan que l'on puisse dresser de la Tunisie post-14 janvier 2011 et futur Emirat-bananier est que la Troïka peut se targuer d'avoir réussi à faire redorer son blason à Ben Ali. Grâce à elle, le despote déchu peut être doté de toutes les vertus patriotiques, d'un homme qui a apporté la sécurité et la prospérité économique à son peuple et qui lui a permis de jouir de respectabilité internationale et d'indépendance politique", écrit Salem Benamar, ancien opposant au régime Ben Ali en France.


C’est la Troïka au pouvoir qui a fait regretter aux Tunisiens la dictature de Ben Ali
Compte-tenu du virage à 180° négocié par la Troïka qui est en train d'arrimer la Tunisie au train de la théocratie despotique sous la bannière wahhabite, il y a lieu de croire que Ben Ali était d'une toute autre trempe que les figurants de paille de la Troïka, et qu’il avait non seulement le sens de l'Etat mais de surcroît un respect des règles de la démocratie en terme de séparation des pouvoirs ! Du moins en apparence et les premières années de sa présidence. Aucun de ses hommes n'émargeait en même temps sur les feuilles de salaires des différents organes du pouvoir. La Troïka a dépassé le degré zéro du cumul des pouvoirs, concentrant entre les mains des mêmes personnes les pouvoirs politiques, exécutifs, législatifs et religieux, voire médiatiques. Même les régimes les plus tyranniques n'avaient imaginé une telle architecture au caractère schizophrénique. Avec son cortège de président-membre de la Constituante, certains membres du gouvernement ainsi que leur petit chef collectionnant des mandats pourtant incompatibles, la Troïka aurait pu servir d'exemple à des tyrans tels que Franco, Mugabe, Pol Pot, Staline, Hitler, Ceausescu, le Président Marcos, Mobutu, Amine Dada, Kadhafi, Mao, Mussolini, les rois saoudiens, Videla, Pinochet, Saddam et bien d'autres tyrans illustres. 

A la différence de la Troïka de la déconfiture tunisienne, tous ces tyrans mettaient un point d'honneur dans la composition de leur appareil d'Etat à ne pas faire jouer à leurs pions 3 partitions musicales simultanées afin d'éviter une cacophonie susceptible d'attiser la colère de leur peuple. Ainsi, tous ces despotes avaient l'art d'éviter le mélange des genres et ne pas utiliser les mêmes ingrédients dans les plats indigestes qu'ils servaient à leurs populations. Ils s'étaient toujours gardés de nommer les mêmes hommes dans leurs différents organes politiques. Soit ministre, soit membre du parlement, soit juge. Jamais les trois à la fois ou comme si dans une équipe de football, le gardien de but occupait trois postes simultanément au sein de son équipe, garder les buts, organiser le jeu et le distribuer et marquer les buts. Excellents meneurs d'hommes et sachant manier le bâton et la carotte, ils interdisaient à leurs potiches tout cumul de pouvoirs et de conflits d'intérêts qui étaient les attributs majeurs de leur pouvoir absolu.
Ben Ali qui, au vu de la configuration actuelle anarchique, cafouilleuse et délétère de la vie politique tunisienne, mériterait un aigle d'or dans l'histoire politique de la Tunisie, avait même refusé un jour de nommer pour incompatibilité au poste d'Ambassadeur un affairiste connu sur la place de Tunis qui voulait continuer à concilier ses activités professionnelles avec ses futures activités de diplomate. Il était de règle chez les tyrans que leurs sbires ne pouvaient pas être affublés de plus d'un sésame à la fois. Ils veillaient comme tout bon père de famille à ce que leurs affidés aient leur petite part du gâteau en se faisant forts d'être justes, équitables et impartiaux avec leurs obligés pour ne pas nourrir les frustrations qui pouvaient être néfastes à leur propre pérennité.
Fins stratèges, ils savaient qu'un système ne pouvait fonctionner que si ses rouages étaient distincts les uns des autres et bien huilés, sinon le système pouvait s'embrayer si l'on utilisait le même rouage à des fins différentes et contre-indiquées. Le pouvoir avait pour eux la même posologie et propriétés qu'un médicament. Pour sa bonne marche, ils le dotaient de canaux différents qui faisaient office de simple courroie de transmission entre eux et le peuple.
Des exécutants de pacotille, seul le maître absolu du pays avait le privilège d'être le détenteur réel et incontestable de tous les pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire et le contrôle et la censure de l'information. Quand bien même ils s'apparenteraient au Roi Ubu avec leur manie pathologique de vouloir toujours tout et de tout s'approprier, ils avaient toutefois l'intelligence de veiller à une meilleure répartition des rôles pour donner la pleine mesure à leur action politique.
Comparé au régime embryonnaire de caractère idéologico-affairiste, tawhidiste à la mode Qutb, où les marionnettes de l'Assemblée Nationale Constituante sont aussi membres du gouvernement, tel ce Ministre de l'Education Nationale, ou son Premier Ministre de tutelle ainsi que le Guignol-amuseur-des foules M. Marzouki, le despotisme benalien apparaît plus respectueux des normes politiques d'une démocratie de paillettes. Au moins, il faisait semblant d'exercer une forme déguisée de séparation de pouvoirs, sans rien cacher à leur peuple sur les modalités unipersonnelles du pouvoir qui dans ses apparences extérieures avait toutes les allures d'une démocratie.
Seulement que dans le cas d'espèce, le pouvoir n'est pas au peuple, il est invariablement leur bien personnel ou impersonnel n'hésitant pas à se proclamer eux-mêmes la démocratie ou se revendiquant d'elle comme Hitler naguère pour mieux pouvoir l'achever, ou comme disaient Staline la société c'est moi ou Louis XIV : l'Etat c'est moi. Il n'empêche que l'exemple tunisien est inédit en matière de don d'ubiquité, et d'hommes aux visages multiples donnant ainsi toute sa saveur à cette figure mythique de la mythologie grecque : l’Hydre de Lerne. La particularité remarquable du nouveau régime tunisien aussi légitime qu'un braqueur de banque et qu'on peut qualifier à juste titre de celui des Serpents de Marais combattus et vaincus par Hercule, est de ressembler à cette marque célèbre de shampoing les 2 ou 3 en 1. Les américains qui s'étaient résolument engagés dans un programme d'innovation politique pour les pays arabes en proclamant la Tunisie comme étant leur laboratoire de recherche et de conception en matière de « démocratie islamique » peuvent se réjouir enfin d'avoir découvert le régime politique du shampoing, de l'après-shampoing et du défrisant à la fois.
Voilà comment la révolution du jasmin fanée faute d'avoir redonné sa dignité au peuple et tourné définitivement la page du népotisme, du despotisme, des abus de privilèges et d'injustice, vient de donner naissance grâce à la fécondation in-vitro imaginée et réalisée par les manipulateurs de la biopolitique et cybernétique US non pas l'homme unidimensionnel de Michel Foucault mais l'homme bi ou tridimensionnel.
Ainsi la Tunisie peut se féliciter d'avoir un président qui préside, un président qui légifère et un président qui amuse. Sauf que dans ses premiers rôles, il cumule deux salaires alors que dans son troisième rôle, là où il excelle à merveille, il serait bénévole mais dédommagé très largement par le contribuable tunisien appauvri et paupérisé par un gouvernement de cumulards, incultes, affamés et incompétents, menant une politique antipatriote et de "qatarisation" du pays.
La seule et vraie réussite dont ce gouvernement de marchands de tapis made in McCain, selon un cahier de charges wahhabite, est d'avoir dépassé en accaparement et confusion de pouvoirs tous les régimes tyranniques réunis.
·         Comment peut-on être à la fois membre de gouvernement et élu cumulant deux salaires et les avantages y afférents à chaque fonction ?
·         Comment est-ce possible matériellement que l'on puisse être élu à 100% de son temps tout en étant ministre à plein temps ?
·         Comment peut-on être à l'origine et l'élaboration des textes législatifs et en même temps les appliquer ?
·         Comment peut-on être chef de Gouvernement et répondre de la responsabilité de son gouvernement devant une assemblée dont on est soi-même membre ?
Et bien d'autres questions à l'appétit pécuniaire « gloutonesque» et périlleuses pour l'état exsangue des finances publiques du pays de ces femmes et hommes enfantés par l'hydre wahhabite et qui resteront certainement sans réponses mais qui témoignent de l'émergence d'un nouveau régime féodal dont la seule finalité est de provoquer la banqueroute financière du pays afin de le vendre au moins-disant moyennant un riyal symbolique qui est généralement le créancier qui détient le plus d'hypothèques sur le débiteur.
On ne doit comparer que ce qui est comparable, or le nouveau régime politique tunisien est un régime qui ne se compare qu'à lui-même, il est à contre-courant des régimes totalitaires qui sont accessibles à l'analyse politique, à cause de leur cohérence organisationnelle les distinguant du nouveau régime tunisien, inconnu au monde des primates et notamment chez les chimpanzés dotés d'une organisation sociale et politique bien structurée, ordonnée, ordonnancée et hiérarchisée.
L'organisation politique tunisienne mise en œuvre par la Troïka est dotée de mécanismes de transversalité et d'interchangeabilité, permettant à chacun de ses membres d'évoluer à l'intérieur du système pourvu d'une multifonctionnalité mais sans unité de lieu et de temps. Il peut être ministre-figurant pour les besoins du casting ministériel et constituant-potiche pour les besoins de la Constituante, et accomplir ses devoirs cultuels tels les prières et le pèlerinage pour les besoins du casting religieux, tout en actionnant sans vergogne ni scrupule la pompe à siphonner le puits asséché des finances publiques.
On reprochait à juste titre à Ben Ali d'avoir fait de la corruption un mode de gouvernement, mais paradoxalement son système n'a pas mis la Tunisie à genoux ; il avait laissé plus de 6 mois de réserves de change au pays, nonobstant la solvabilité financière dont jouissait la Tunisie sur les marchés d'emprunts internationaux et dont les prêts étaient garantis par la signature tunisienne. Aucun de ses ministres n’était détenteurs que de deux mandats, gouvernemental et parlementaire.
·         Est-ce à dire qu'il avait le souci des biens publics, de la transparence et le compartimentage de la vie politique de son pays ?
Toutes choses étant égales par ailleurs, je serais tenté par répondre par l'affirmative à cause de la gestion burlesque et ubuesque de la vie politique tunisienne et des finances publiques. En effet, le régime « révolutionnaire » tunisien s'avère être éloigné de tous les standards politiques connus, qui, non seulement est incapable de maintenir l'économie tunisienne à flot, mais en plus il met tout en œuvre pour provoquer son insolvabilité et induire les mises en condition de la perte de la souveraineté nationale.
Pour étrangler un peuple, on l'asphyxie financièrement. Ce que Ben Ali n'avait pas fait en 23 ans de règne,  la Troïka l'a réalisé en un temps record. Les réserves de change sont passées à moins de 60 jours ! La Tunisie ne peut plus emprunter directement sur les marchés des capitaux sans la caution du Qatar et des E.U. Une caution-hypothèque du pays. Mais avec des clignotants au rouge affolant, la Troïka n'en a cure de tout cela, elle est là pour jeter le pays dans la fosse aux fauves wahhabites sous la houlette de son protecteur Yankee, telle une milice de mercenaires à qui ses commanditaires laissent tout le loisir de piller et de mettre à sac le pays.
C'est pourquoi, ce régime n'a rien de politique, il est composé de simples exécutants-marionnettes, mis en scène par leurs donneurs d'ordres pour mener le pays dans les limbes de l'histoire et en faire une proie facile et expiatoire pour les prédateurs qui pullulent dans le pays. Rien ne permet de dire par conséquent que la Tunisie n'a fait que changer les hommes mais pas le système. Car l'ancien système, en dépit de ses nombreux ratés, ne portait guère en lui les ferments indélébiles de la mort programmée de la Tunisie tunisienne, celle de la douceur de vivre et de la sécurité pour tous.
Il s'agit plutôt d'un modèle embryonnaire, hybride, surannée, saugrenue, un capharnaüm indescriptible, un maelstrom, un méli-mélo, et une chakchouka au goût avarié et nauséabond telle que la chakchouka électorale de l'.I.S.I.E. ayant pour seule finalité d'user de la grosse ficelle de la nouvelle constitution pour consacrer la mise sous tutelle du pays, entamée déjà par la subordination de l'armée tunisienne au Commandement du Qatar, et donner ainsi tout son sens démocratique au processus de "bananiérisation" inquiétante de la Tunisie.
·         Les tunisiens n'ont-ils pas validé justement par leurs voix ce projet pourtant explicite, celui du Califat proclamé par l'agent du terrorisme djihadiste Jebali ?
Il faut que l'expérience tunisienne soit inscrite en lettres noires, grises et marrons dans l'anthologie des simulacres révolutionnaires. Une imposture qui fait du mélange des genres un cocktail néfaste à l'indépendance du pays. La Tunisie baigne désormais dans des eaux stagnantes et saumâtres infestées de piranhas qui avalent à une vitesse vertigineuse tout ce qui peut satisfaire leur appétit insatiable. Les petits piranhas de l'A.N.C. se donnent à cœur joie pour s'enrichir à tout va. La fin justifie les moyens. Tant que l'on peut se payer sur la bête tunisienne en toute impunité démocratique, on cumule les mandats comme d'autres cumulent les mandats sociaux. « Elus » du peuple et membres du gouvernement, juges et parties, maître d'ouvrage et maître d'œuvre dans le cadre des marchés publics, membres d'une commission d'appel d'offres et soumissionnaires, président de la commission électorale et attributaire à un membre de sa famille du marché d'impression des bulletins de vote et de tous les documents annexes, ministre de l'intérieur et en même temps chef de milice, femme d’un élu en occurrence Mohamed Abbou devenue sa suppléante à l’A.N.C. en violation des règlements statutaires de la dite assemblée et du code électoral.
Passant outre les règles de bornage des frontières entre les sphères du pouvoir, violant avec outrecuidance les mandats que le peuple leur a confiés, spoliant et détournant à leur seul profit le peu de richesse du pays. Même dans les régimes tyranniques, les sous-fifres ne cumulaient pas les indemnités liées à leurs fonctions publiques. Les tyrans avaient une approche rationnelle dans l'organisation de la vie publique. Se montrant vigilants sur le mode de fonctionnement de leur système en octroyant à chaque pion un rôle spécifique lui interdisant de remplir en même temps d'autres missions que celles qui lui étaient initialement fixées.
Eux qui se voulaient hommes protées ne voulaient pas faire jouer un rôle de personnages multiples à leurs potiches auxquels au fond d'eux-mêmes n'y croyaient pas. Pour eux, la politique est une partie d'échecs dont ils étaient les seuls à en définir les règles de jeu, les seuls arbitres et les seuls joueurs, ce qui n'est pas le cas de la Troïka à l'imagination débordante au point qu'elle a inventé un faux-semblant de régime politique le 2 ou 3 en 1. Ministre de pacotille, élu d'opérette, adorateur-exhibitionniste, voire le cas échéant prédicateur-djihadiste-terroriste comme lors de la razzia de l'Ecole américaine et de l'Ambassade US à Tunis. L’arroseur arrosé !

http://www.tunisie-secret.com
Salem Benamar

 
 


           

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