Ridha Grira, ancien ministre de la Défense qui a dit Non à Ben Ali
Emprisonné depuis septembre 2011, Ridha Grira, ministre des Domaines puis de la Défense sous Ben Ali, est gravement malade.
Lors de son déplacement en Tunisie, François Hollande ne fera pas de détour par la prison de Mornaguia. Pourtant un de ses détenus attend beaucoup de la visite du président français : Ridha Grira, 57 ans, ancien ministre de la Défense du président déchu Ben Ali, partage une cellule de la prison avec dix anciens ministres depuis septembre 2011. Gravement malade depuis plusieurs mois, il multiplie les demandes de mise en liberté. En vain.
Ses proches et ses avocats, dont le Français Luc Febbraro, évoquent un « scandale ». « Nous espérons que la venue de François Hollande soit l’occasion d’interpeller le pouvoir en place », confie l’avocat installé à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) qui a rendu visite à deux reprises au mois de juin à Ridha Grira. « J’ai vu un homme très faible obligé de s’appuyer sur ses gardiens pour se rendre au parloir. Il m’a dit qu’il allait mourir mais qu’il voulait que cela serve la cause de son pays », explique Me Febbraro.
Au moment de la révolution tunisienne, Grira était ministre de la Défense. Documents à l’appui, ceux qui le défendent aujourd’hui assurent que son intervention « a évité un bain de sang ». Ces proches ont produit les extraits de plusieurs conversations téléphoniques datant de la nuit du 14 au 15 janvier 2011, au plus fort de la crise tunisienne.
Inculpé pour une quarantaine de transactions douteuses
D’ailleurs, si Ridha Grira est actuellement détenu, ce n’est pas en raison de son attitude au moment des événements mais de son poste précédent sous le régime Ben Ali lorsqu’il était ministre des Domaines. La justice tunisienne lui reproche ainsi une série de décisions qui auraient attribué des terrains et des biens à des proches de l’ancien président Ben Ali.
« Il a toujours agi à l’époque sur instruction écrite du président ce qui, au vu de la loi tunisienne, l’exonère de toute responsabilité », réagit Me Febbraro, qui ajoute : « M. Grira ne s’est jamais enrichi personnellement au cours de toutes ces années. »
Arrêté en septembre 2011 et inculpé pour une quarantaine de transactions douteuses, Ridha Grira estime payer les règlements de comptes politiques qui ont suivi le changement de régime. Mais, souffrant depuis plusieurs mois d’une récidive d’un cancer, il assure ne plus avoir la force de se battre. « Il compte beaucoup sur le rôle que peut jouer la France qu’il tient pour son deuxième pays », plaide Me Febbraro.
Diplômé de Centrale et ancien élève du lycée Louis-le-Grand, Ridha Grira est aussi issu de la promotion 1982 de l’ENA, aux côtés notamment de Jean-Marie Messier ou de Michel Gaudin, l’ancien préfet de police de Paris. « Il a des soutiens en France, où ses enfants font aussi leurs études », ajoute Luc Febbraro. Pas suffisant pour l’instant pour infléchir la justice tunisienne.
Damien Delseney, Le Parisien du 4 juillet 2013
Lors de son déplacement en Tunisie, François Hollande ne fera pas de détour par la prison de Mornaguia. Pourtant un de ses détenus attend beaucoup de la visite du président français : Ridha Grira, 57 ans, ancien ministre de la Défense du président déchu Ben Ali, partage une cellule de la prison avec dix anciens ministres depuis septembre 2011. Gravement malade depuis plusieurs mois, il multiplie les demandes de mise en liberté. En vain.
Ses proches et ses avocats, dont le Français Luc Febbraro, évoquent un « scandale ». « Nous espérons que la venue de François Hollande soit l’occasion d’interpeller le pouvoir en place », confie l’avocat installé à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) qui a rendu visite à deux reprises au mois de juin à Ridha Grira. « J’ai vu un homme très faible obligé de s’appuyer sur ses gardiens pour se rendre au parloir. Il m’a dit qu’il allait mourir mais qu’il voulait que cela serve la cause de son pays », explique Me Febbraro.
Au moment de la révolution tunisienne, Grira était ministre de la Défense. Documents à l’appui, ceux qui le défendent aujourd’hui assurent que son intervention « a évité un bain de sang ». Ces proches ont produit les extraits de plusieurs conversations téléphoniques datant de la nuit du 14 au 15 janvier 2011, au plus fort de la crise tunisienne.
Inculpé pour une quarantaine de transactions douteuses
D’ailleurs, si Ridha Grira est actuellement détenu, ce n’est pas en raison de son attitude au moment des événements mais de son poste précédent sous le régime Ben Ali lorsqu’il était ministre des Domaines. La justice tunisienne lui reproche ainsi une série de décisions qui auraient attribué des terrains et des biens à des proches de l’ancien président Ben Ali.
« Il a toujours agi à l’époque sur instruction écrite du président ce qui, au vu de la loi tunisienne, l’exonère de toute responsabilité », réagit Me Febbraro, qui ajoute : « M. Grira ne s’est jamais enrichi personnellement au cours de toutes ces années. »
Arrêté en septembre 2011 et inculpé pour une quarantaine de transactions douteuses, Ridha Grira estime payer les règlements de comptes politiques qui ont suivi le changement de régime. Mais, souffrant depuis plusieurs mois d’une récidive d’un cancer, il assure ne plus avoir la force de se battre. « Il compte beaucoup sur le rôle que peut jouer la France qu’il tient pour son deuxième pays », plaide Me Febbraro.
Diplômé de Centrale et ancien élève du lycée Louis-le-Grand, Ridha Grira est aussi issu de la promotion 1982 de l’ENA, aux côtés notamment de Jean-Marie Messier ou de Michel Gaudin, l’ancien préfet de police de Paris. « Il a des soutiens en France, où ses enfants font aussi leurs études », ajoute Luc Febbraro. Pas suffisant pour l’instant pour infléchir la justice tunisienne.
Damien Delseney, Le Parisien du 4 juillet 2013