Selon l’un de ses meilleurs amis à Sousse que nous appellerons R.K, avant la « révolution du jasmin», Oussama Marzouk (29 ans), ici en photo avec tenue verte, était un jeune paumé, comme beaucoup d’autres jeunes Tunisiens hélas. Après son échec scolaire, il devait se débrouiller comme il pouvait : les petits boulots l’hiver, le travail dans les hôtels l’été. Avec le peu qu’il gagnait, il ne pouvait pas mener la même vie que ses amis bourgeois de Sousse. Il s’est alors mis à la « gagner » autrement : les petits trafics et le vol. Oussama était donc un jeune délinquant, qui aimait les beaux fringues et s'adonnait à l’alcool et surtout à la drogue. Une vie largement culpabilisante pour basculer dans l'islamisme "purificateur".
Son jeune frère, Seifeddine Marzouk (22 ans), était tout le contraire. Brillant dans ses études primaires et secondaires, il était déjà connu dans sa région pour sa passion de l’islam. Selon R.K, son ami d’enfance, même des vieux bien plus âgés que lui venaient le consulter pour telle ou telle question religieuse. C’était un garçon pieux et honnête, respecté par l'ensemble de ses voisins et e ses amis.
Après janvier 2011, il a été parmi les premiers à basculer dans l’extrémisme. Il a d’abord rallié Ansar al-charia de Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, puis rejoint un noyau djihadiste qui s’était constitué à Sousse. D’après ses propres publications sur facebook, sous le pseudonyme d’Abou Omar al-Tounsi, son itinéraire est assez curieux. Il n’est pas parti en Turquie, destination habituelle des candidats au terrorisme, mais paradoxalement en Iran, où il a séjourné moins d’un mois avant de partir en Afghanistan. C’est à partir de ce pays qu’il a rejoint la Syrie, avec le titre de « Kaïd Maydane » au sein de Jabhat al-Nosra.
En 2013, c’est son frère aîné, Oussama, qui le rejoint par l’itinéraire classique, Tunis-Istanbul, en avion, ensuite intrusion par les frontières syro-turques. A peine deux mois après son arrivée en territoire syrien, il trouvera la mort à Alep, lors de l’attaque d’un immeuble où il y avait 22 soldats de l’armée arabe syrienne. Pour venger la mort de son frère aîné, Seifeddine Marzouk aurait égorgé de ses propres mains les 12 soldats Syriens qui ont survécu à cette attaque.
Seifeddine Marzouk poursuivra sa folie meurtrière jusqu’en février 2014, date de son décès lors d’une bataille entre terroristes et soldats Syriens, à 40 Km d’Alep. Ainsi, les deux frères que rien ne prédestinait à une telle fin, à part l’oisiveté avant la « révolution du jasmin », puis le fanatisme après, ont laissé leur vie dans un djihad absurde auquel des imams sans foi ni loi ont appelé sur Al-Jazeera et d’autres télévisions subversives.
Selon les statistiques annoncées en décembre 2013 par le mouvement salafiste jihadiste de la Jordanie, et rapportées par l’agence de presse américaine United Press, du 23 décembre 2013, depuis le début de la croisade contre la Syrie, en mars 2011, 9936 Arabes appartenant à des organisations affiliées à Al-Qaïda, ont été tués, dont 1902 Tunisiens. Toujours selon ces statistiques, le nombre le plus important de victimes est de nationalité tunisienne, suivi par les Libyens (1807), puis les Irakiens (1432), les Libanais (828), les Egyptiens (821), les Palestiniens issues des camps de réfugiés syriens (800), les Saoudiens (714), les Yéménites (571), les Marocains (412), les Algériens (274)…
Depuis le début de ce conflit, le gouvernement de la troïka a laissé partir en Syrie entre 4500 et 6000 jeunes Tunisiens, pour y massacrer leurs frères Syriens. Près de 750 sont depuis revenus en Tunisie, pour disparaitre dans la nature…en attendant de répondre au prochain djihad on ne sait où !
Lilia Ben Rejeb
Photos de Seifeddine et de son frère Oussama Marzouk.
Son jeune frère, Seifeddine Marzouk (22 ans), était tout le contraire. Brillant dans ses études primaires et secondaires, il était déjà connu dans sa région pour sa passion de l’islam. Selon R.K, son ami d’enfance, même des vieux bien plus âgés que lui venaient le consulter pour telle ou telle question religieuse. C’était un garçon pieux et honnête, respecté par l'ensemble de ses voisins et e ses amis.
Après janvier 2011, il a été parmi les premiers à basculer dans l’extrémisme. Il a d’abord rallié Ansar al-charia de Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, puis rejoint un noyau djihadiste qui s’était constitué à Sousse. D’après ses propres publications sur facebook, sous le pseudonyme d’Abou Omar al-Tounsi, son itinéraire est assez curieux. Il n’est pas parti en Turquie, destination habituelle des candidats au terrorisme, mais paradoxalement en Iran, où il a séjourné moins d’un mois avant de partir en Afghanistan. C’est à partir de ce pays qu’il a rejoint la Syrie, avec le titre de « Kaïd Maydane » au sein de Jabhat al-Nosra.
En 2013, c’est son frère aîné, Oussama, qui le rejoint par l’itinéraire classique, Tunis-Istanbul, en avion, ensuite intrusion par les frontières syro-turques. A peine deux mois après son arrivée en territoire syrien, il trouvera la mort à Alep, lors de l’attaque d’un immeuble où il y avait 22 soldats de l’armée arabe syrienne. Pour venger la mort de son frère aîné, Seifeddine Marzouk aurait égorgé de ses propres mains les 12 soldats Syriens qui ont survécu à cette attaque.
Seifeddine Marzouk poursuivra sa folie meurtrière jusqu’en février 2014, date de son décès lors d’une bataille entre terroristes et soldats Syriens, à 40 Km d’Alep. Ainsi, les deux frères que rien ne prédestinait à une telle fin, à part l’oisiveté avant la « révolution du jasmin », puis le fanatisme après, ont laissé leur vie dans un djihad absurde auquel des imams sans foi ni loi ont appelé sur Al-Jazeera et d’autres télévisions subversives.
Selon les statistiques annoncées en décembre 2013 par le mouvement salafiste jihadiste de la Jordanie, et rapportées par l’agence de presse américaine United Press, du 23 décembre 2013, depuis le début de la croisade contre la Syrie, en mars 2011, 9936 Arabes appartenant à des organisations affiliées à Al-Qaïda, ont été tués, dont 1902 Tunisiens. Toujours selon ces statistiques, le nombre le plus important de victimes est de nationalité tunisienne, suivi par les Libyens (1807), puis les Irakiens (1432), les Libanais (828), les Egyptiens (821), les Palestiniens issues des camps de réfugiés syriens (800), les Saoudiens (714), les Yéménites (571), les Marocains (412), les Algériens (274)…
Depuis le début de ce conflit, le gouvernement de la troïka a laissé partir en Syrie entre 4500 et 6000 jeunes Tunisiens, pour y massacrer leurs frères Syriens. Près de 750 sont depuis revenus en Tunisie, pour disparaitre dans la nature…en attendant de répondre au prochain djihad on ne sait où !
Lilia Ben Rejeb
Photos de Seifeddine et de son frère Oussama Marzouk.