Exclusif : Rached Ghannouchi a rapatrié ses terroristes en Tunisie.


5 Novembre 2012

Tunisie : L’aile terroriste d’Ennahda prête à sévir pour déclencher une guerre civile. Elles sont plusieurs cellules dormantes à s’être reconstituées dès avril 2011. La plupart de ces terroristes extrêmement dangereux sont revenus d’Afghanistan, d’Irak, du Soudan et de certains pays européens. Un cas parmi mille, celui de Tarek Maaroufi.


C’est un haut responsable du contre-espionnage français qui l’a dit à un ancien diplomate tunisien : « Ce ne sont pas les quelques dizaines de criminels que votre ministre de l’Intérieur (Farhat Rajhi) vient de libérer qui sont les plus inquiétants. Ce sont plutôt les plus grands éléments du terrorisme international, tous repliés en Tunisie, qui sont vraiment à craindre ». Ce responsable français sait de quoi il parle puisqu’un grand nombre de ces guerriers d’Allah se terrait en Europe, à l’insu ou sous le regard bienveillant de certains services de renseignement !
 
Ils ne sont plus des criminels et des terroristes mais des "résistants"
 
Ils s’appellent Tarek Maaroufi, Nizar Trabelsi, cheikh Abou Ayoub al-Tounsi, Amor Sliti, Abdelkrim al-Haddouti, Mohamed Boulayoune, Mehrez Azouz, Seifallah Ben Hassine …Dès le 15 janvier 2011, ils ont été par centaines à envahir les consulats de Tunisie dans les différentes capitales du monde pour exiger leurs passeports. Ils ne sont plus ces terroristes ou criminels de droit commun condamnés par la justice tunisienne et jamais extradés malgré les demandes d’extradition via Interpol, mais d’honnêtes et innocentes personnes victimes de la « dictature policière de Ben Ali ». Ce ne sont plus des terroristes mais des résistants ; ils ne sont plus la honte des Tunisiens mais leur fierté ; ils ne sont plus des mercenaires de Ben Laden et de certains Etats voyous, mais des héros. Certains vivaient en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, en France, en Espagne et en Italie ; d’autres sévissaient en Afghanistan, en Tchétchénie, en Irak, au Soudan et le long des frontières algéro-maliennes.
 
C’était la consigne que Rached Ghannouchi avait donnée à ses troupes et qui arrangeait bien les différents services de renseignement occidentaux. N’était-ce pas l’occasion rêvée pour se débarrasser de la « racaille » islamiste, qui retrouve enfin son milieu « naturel » et sa terre d’origine ? Et si ce reflux des islamo-terroristes ou des islamistes light était l’un des objectifs stratégiques du « printemps arabe » ? Puisque l’islamisme sera au pouvoir, les occidentaux n’ont plus besoin de ces mercenaires qui sont très performants lorsqu’il s’agit de saper les intérêts de leurs propres pays, mais qui ne sont pas très fiables à long termes et dans une stratégie clairement anti-islamique. L’exemple de Ben Laden, ex-agent de la CIA que les Américains ont utilisé contre l’URSS, a été une leçon pour tous les services de renseignement occidentaux.
 
Tarek Maaroufi, ancien agent de Ben Laden est parmi vous
 
Parmi les dangereux terroristes rentrés au bercail à la faveur de la « révolution du jasmin », le tuniso-belge Tarek Maaroufi. Les journaux onlines Business News et Tunisie Numérique ont été les rares médias tunisiens à en parler. Quant aux médias français, ils ont carrément zappé cette information « insignifiante ». Business News avait rappelé à l’époque que Tarek Maaroufi a été condamné en 1995 par la Justice belge avec d'autres terroristes algériens du GIA, et qu'il a été impliqué dans l'assassinat du commandant Massoud en 2001. C’était courageux mais très court, car le casier judiciaire de ce terroriste qui se promène depuis librement au pays du jasmin est trop chargé. Malgré son âge, les 45 révolus, Tarek Maaroufi a un brillant cursus au sein des plus grandes académies djihadistes, et des trophées mondialement connues.  
 
Son nom complet est Tarek Ben Habib Ben al-Toumi al-Maaroufi, alias Abou Ismaïl el-Jendoubi. Originaire de Jendouba, il est né le 23 mars 1965. Impliqué dans l’attentat contre le local du RCD, le 17 février 1991, qui a été organisé par Ennahda et dans lequel un gardien a été brûlé vif, il réussit à s’échapper de la Tunisie par les frontières algériennes. Il passera une année dans le maquis algérien à combattre aux côtés de ses frères du FIS et du GIA, avant de s’envoler pour la France pour un court séjour, ensuite une installation définitive en Belgique. En 1993, il obtient par le mariage la nationalité belge, un document précieux qui le met à l’abri de toute extradition vers la Tunisie. C’est que la Tunisie réclamait son extradition depuis octobre 1992, en vain. Les autorités belges refusaient, sous les pressions de certaines ONG des droits de l’homme qui le considéraient comme un réfugié politique, combattant la dictature tunisienne.    
 
C’est en 1995 qu’il a été arrêté pour la première fois par la police belge, dans une affaire de préparation d’actes terroristes en Europe, préparés par le GIA. Il a été condamné à trois ans de prison avec sursis ! Passée cette période, il se remet à recruter de jeunes belges d’origine maghrébine qui fréquentaient la grande mosquée de Bruxelles, pour des missions « humanitaires » en Tchétchénie. En 1999, il part en Afghanistan pour un séjour de sept mois. De retour en Belgique, les Français vont identifier plus tard sa trace dans l’affaire Djamel Beghal (Libération du 3 octobre 2001), mais les Belges refusent de l’extrader, comme d’habitude !
 
Après le démantèlement du « Groupe de Francfort » en Allemagne et le « Milan 01 Cellule » en Italie, les autorités judiciaires italiennes demandent son extradition mais les Belges refusent, une fois de plus. C’est à partir de septembre 2001 que les Belges vont finalement comprendre que leur protégé n’est pas un militant des droits de l’homme qui lutte pour la démocratie en Tunisie, mais un dangereux terroriste près à tout pour le triomphe de sa cause obscurantiste. 
 
Selon Le Nouvel Observateur du 29 novembre 2001 et le The Wall Street Journal du 3 décembre 2001, Tarek Maaroufi (Bruxelles) et Seifallah Ben Hassine (Londres) ont été chargé par Ben Laden de fédérer autour d'Al-Qaïda les différentes organisations terroristes maghrébines. Cette fédération s’appellera le GSPC, Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat, une ramification du GIA et une filiale d’Al-Qaïda. Membre de l’organisation al-Qaïda, qui n’est pas encore si célèbre, c'est en effet Tarek Maaroufi qui va organiser l'assassinat du commandant Massoud, le chef de L’Alliance du Nord, le 9 septembre 2001, deux jours avant les attentats contre les tours jumelles de New York, qui vont sortir al-Qaïda de l’ombre. Les deux faux journalistes que Maaroufi a endoctriné pour assassiner Massoud (Le Monde du 12 mars 20012) sont Abdessatar Dahmane, né à Gabès le 27 août 1962, et Bouraoui el-Ouaer, né à Sousse le 22 octobre 1972, tous les deux membres de la « Cellule Belgique 04 » et morts tous les deux lors de l'attentat kamikaze qui a couté la vie au valeureux guerrier afghan et à trois membres de sa garde rapprochée. Ces deux terroristes et néanmoins victimes de Tarek Maaroufi utilisaient les pseudonymes de Karim Toussani et Hassim Bakkali, avec de faux passeports de citoyens belges d’origine marocaine. Mais ce n’est pas pour l’assassinat du commandant Massoud que Maaroufi sera finalement arrêté le 18 décembre 2001 ; les Belges et les Américains s’en foutent de cet opposant aux fanatiques Talibans que les Pakistanais armaient et que l’Arabie Saoudite finançait !
 
Il voulait faire sauter la Cathédrale de Strasbourg un jour de Noël 

C’est que Tarek Maaroufi a été aussi impliqué dans le projet terroriste qui visait la ville de Strasbourg, la ville de Rome et la petite ville de Kleine Brogel (Limbourg). Plus exactement la Cathédrale, le Parlement européen et le marché de Noël de Strasbourg, l’ambassade des Etats-Unis à Rome et la base américano-belge de Kleine Brogel. C’est grâce aux écoutes téléphoniques interceptées par la Digos (la DST italienne) et dont les comptes rendus ont été publiés par Le Nouvel Observateur (5 décembre 2001), que les actions terroristes de Tarek Maaroufi ont avorté. Il sera arrêté le 18 décembre 2001 et finalement condamné, le 30 septembre 2003 à sept ans de réclusion criminelle, dans un premier procès, et à cinq ans de prison pour sa tentative de faire sauter la Cathédrale de Strasbourg. Le quotidien La Libre Belgique écrira le 9 juin 2004 que : « Si la cour a surtout souligné la motivation de Maaroufi à recruter des combattants pour renverser le régime tunisien, elle a aussi relevé qu'il avait été provocateur d'une association de malfaiteurs pour le recrutement de candidats au Jihad ».
Comme Tarek Maaroufi, cheikh Abou Ayoub al-Tounsi, Nizar Trabelsi (ex-footballeur condamné en Belgique pour terrorisme), Amor Sliti (un habitué de la mosquée londonienne de Finsbury Park et un disciple d’Abou Qatada), Abdelkrim al-Haddouti (livreur des produits chimiques qui devaient servir à l’attentat contre Kleine Brogel), Mehrez Azouz (interpellé sur commission rogatoire du juge Bruguière dans une affaire terroriste, selon Le Figaro du 17 janvier 2002)…et bien d’autres encore, se trouvent aujourd’hui en Tunisie.
 
Aperçu de la « pensée politique » de Tarek Maaroufi
 
Interviewé par la télévision belge RTL-TV, le 22 octobre 1996, et en réponse à la question « les idées du GIA, qu’en pensez-vous ? », Tarek Maaroufi avait répondu sans sourciller : « Je soutiens chaque musulman partout dans le monde ». Question : « Y compris le GIA ? » Réponse : « Ce sont des musulmans » (cité par Marie-Rose Armesto, Son mari a tué Massoud, édition Balland, 2002). En septembre 2001, dans une autre rencontre avec des journalistes belges, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, Maaroufi a déclaré : « Je ne crois pas du tout dans la démocratie occidentale. La démocratie est une invention juive. Le système politique idéal est décrit dans la religion islamique, le Coran et les hadiths prophétiques. Le système politique de l’islam est plus évolué, plus complet que la démocratie. Les talibans sont dans le chemin d’appliquer vraiment l’islam » (Dernière Heure, cité dans le livre de Marie-Rose Armesto).
Maintenant, et sans lien de cause à effet, cet extrait d’un discours de Rached Ghannouchi : « Notre incitation à combattre les nations impies dirigées par les juifs et les occidentaux doit se poursuivre, jusqu’à ce que cesse leur conspiration contre notre nation et notre religion…Nous les combattrons, nous inciterons à les combattre et nous transmettrons à nos générations futures un sentiment de haine à leur égard, nous les menacerons de vengeance… » (Allocution de Rached Ghannouchi lors du congrès de l’Internationale Islamiste à Karthoum, du 25 au 28 avril 1991, publiée dans la revue Al-Insâan, que dirigeait Habib Mokni, No 5 de juillet 1991, p. 20). Ce message hautement spirituel et profondément démocratique a été parfaitement entendu par Tarek Maaroufi, dès 1991.  
 
Rached Ghannouchi prépare ces troupes pour la bataille décisive           
 
Grâce à la première amnistie générale ordonnée par Farhat Rajhi, ministre de l'Intérieur, sous la pression de ses copines Radhia Nasraoui et Sihem Ben Sedrine, courtières et agentes de liaison entre Ennahda et certaines ONG des droits de l'homme occidentales, et à la seconde amnistie ordonnée par Moncef Marzouki, ce dangereux criminel circule librement en Tunisie...en attendant de reprendre ses activités « académiques » lorsque son père spirituel, Rached Ghannouchi, lui en donnera l’ordre. C’est lui et ces semblables invisibles, qui constituent un danger réel pour les Tunisiens, et non pas les salafistes qui se montrent sur les chaînes de télévisions ou manifestent dans leur accoutrement afghans. En d’autres termes, ce sont les cellules dormantes du terrorisme islamiste international qui vont bientôt faire parler d’eux ! 
 
Un train peut en cacher un autre : la bataille électorale qui se profile entre Ennahda et Nidaa Tounes cache la guerre civile que les islamo-terroristes déclencheront contre les partis progressistes et la société civile…en cas de menace électorale. Rached Ghannouchi et ses fidèles lieutenants se jurent qu’ils ne lâcheront plus le pouvoir. Ils se donnent donc les moyens de le conserver en réorganisant et en mettant sous leur contrôle discrètement al-Qaïda Maghreb, avec les dollars du Qatar et de la Libye. L’Arabie Saoudite qui financerait les salafistes et l’Iran qui financerait ses djihadistes chiites, n’est qu’un écran de fumée. Pour le moment, toutes les tendances de l’islamisme sont dans une alliance objective, des plus « modérés » aux plus extrémistes.

Karim Zemerli   

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