Nadhir Hamada, le prisonnier politique que la "Justice" tunisienne veut tuer à l'instar de Jilani Daboussi.
Nadhir Hamada, ancien ministre de l’Environnement et du Développement Durable, qui se tenait à peine debout, affaibli par les maladies, a demandé la parole. Il a commencé par décrire brièvement son état de santé qui ne cesse de s’aggraver de jour en jour. Il a précisé qu’il avait 7 maladies chroniques graves et évoluées dont l’hépatite C, le diabète insulinodépendant (avec 4 prises d’insuline par jour), l’hypertension artérielle aigue causant des crises cardiaques et des évanouissements très fréquents, les crises rénales, le nodule thyroïdien récidiviste, que son hépatite C est incurable et qu’elle vire vers la destruction du foie, qu’il est âgé de 67 ans …
Il a ensuite affirmé qu’il n’avait rien à avoir avec le dossier, qu’il n’a jamais autorisé l’exploitation ni la location du salon de thé et du café, et que ceci n’entrait pas dans son champ d’intervention et que de part la loi 90-2005 (relative à l’exploitation des parcs urbains), seule la municipalité est responsable de la gestion des parcs urbains et de la location des établissements qui sont construits sur son territoire.
Il a finit par déclarer qu’il n’a fait que servir son pays avec ardeur et honnêteté, qu’il n’a jamais pris, ni volé, ni octroyé d’avantages, ni donné quoi que ce soit, et qu’il a toujours respecté la loi et n’a jamais dépassé ses fonctions. Le juge a finit par l’interrompre et lui couper la parole, faisant ainsi preuve d’inhumanité et d’équité.
Les avocats ont par la suite pris la parole. Ils ont plaidé la libération provisoire. Maitres Béchir Ferchichi et Hichem Ben Khifa ont présenté un rapport médical de la prison de la Mornaguia décrivant l’état de santé de Nadhir Hamada en insistant sur le fait qu’il a été admis d’urgence à l’hôpital et vu par Pr. Mestiri en urgence plus de 5 fois depuis le 8 septembre 2014, qu’il souffre de plusieurs maladies chroniques graves et évoluées et que son état de santé vire au pire selon le certificat médical déjà déposé au tribunal il y a quelques semaines.
Ils ont insisté aussi sur le fait que M. Nadhir Hamada est détenu depuis plus de 29 mois (soit plus du double de la période légale de détention provisoire fixée à 14 mois). Par ailleurs, il a été rappelé que le dossier a été traduit devant la cour de cassation qui devrait statuer dans pas moins de 4 mois et que M. Nadhir Hamada sera, en attendant, toujours en prison durant toute cette période s’il n’est pas libéré et qu’il risque le pire vu son état de santé critique et alarmant.
Me Karim Jouaihia a enchainé e disant que seul M.Hamada est détenu parmi tous les accusés du ministère de l’environnement, qu’il ne peut pas rester en détention illégale plus de 14 mois alors que, lui, il en est déjà à plus de 29 mois. Il a également rappelé que la cour de cassation avait auparavant émis une décision en sa faveur et pour sa libération, et que, à supposer que les faits aient été réellement commis par M.Hamada (même si toutes les preuves l’innocentent), la peine ne pouvait pas dépasser les 2 ans. Il s’est enfin exclamé que M. Nadhir Hamad a été détenu pour (toujours à supposer que les faits aient été commis) une simple histoire de location de café et d’autorisation d’exploitation d’un salon de thé, octroyées par la municipalité !
Il a également signalé qu’il est aujourd’hui le seul détenu parmi tous les accusés (et qui sont au nombre de 7), le seul ministre toujours en détention, le seul parmi tous les responsables du ministère de l’environnement. Que cette accusation (toujours non fondée selon la cour de cassation) est une affaire banale qui ne mérite pas toute cette détention de plus de deux ans et demie.
Au final, c’est Samira Trabelsi, celle qui a profité de ce maudit salon de thé, qui a été libérée sous caution (90.000 Dinars), et tant mieux pour elle. Mais pourquoi donc Nadhir Hamada s’est-il vu refuser sa demande de libération, non seulement parce qu’il innocent mais parce qu’il est aussi agonisant ?
En quittant la sale d’audience, nous avons recueilli la réaction d’un proche de M.Nadhir Hamada, qui nous a déclaré : « Où est le crime ? Quel crime a donc commis Nadhir Hamada si la personne qui était censée en avoir profité a été libérée ? Qu’a fait Nadhir Hamada pour mériter tout cet acharnement et ce règlement de compte? De quelle justice parle-t-on ? De quel pays de droit ? Que veut-on de Nadhir Hamada ? Quelle vengeance veut-on assouvir ? Jusqu’où ira cet acharnement dont il fait l’objet ? Veut-on donc le tuer en prison comme c’était le cas de feu Jilani Daboussi ? »
Autant d’interrogations douloureuses d’une famille qui souffre sous le poids d’une justice aux ordres, et sous l’indifférence des « militants » des droits de l’homme ainsi que des anciens ministres de l’ère Ben Ali qui auraient dû faire preuve de courage et de fidélité à l’égard de celui qui a été parmi eux l’un des plus compétents, des plus dévoués à son pays et des plus honnêtes.
Nadia Darraji, correspondance de Tunis.
Il a ensuite affirmé qu’il n’avait rien à avoir avec le dossier, qu’il n’a jamais autorisé l’exploitation ni la location du salon de thé et du café, et que ceci n’entrait pas dans son champ d’intervention et que de part la loi 90-2005 (relative à l’exploitation des parcs urbains), seule la municipalité est responsable de la gestion des parcs urbains et de la location des établissements qui sont construits sur son territoire.
Il a finit par déclarer qu’il n’a fait que servir son pays avec ardeur et honnêteté, qu’il n’a jamais pris, ni volé, ni octroyé d’avantages, ni donné quoi que ce soit, et qu’il a toujours respecté la loi et n’a jamais dépassé ses fonctions. Le juge a finit par l’interrompre et lui couper la parole, faisant ainsi preuve d’inhumanité et d’équité.
Les avocats ont par la suite pris la parole. Ils ont plaidé la libération provisoire. Maitres Béchir Ferchichi et Hichem Ben Khifa ont présenté un rapport médical de la prison de la Mornaguia décrivant l’état de santé de Nadhir Hamada en insistant sur le fait qu’il a été admis d’urgence à l’hôpital et vu par Pr. Mestiri en urgence plus de 5 fois depuis le 8 septembre 2014, qu’il souffre de plusieurs maladies chroniques graves et évoluées et que son état de santé vire au pire selon le certificat médical déjà déposé au tribunal il y a quelques semaines.
Ils ont insisté aussi sur le fait que M. Nadhir Hamada est détenu depuis plus de 29 mois (soit plus du double de la période légale de détention provisoire fixée à 14 mois). Par ailleurs, il a été rappelé que le dossier a été traduit devant la cour de cassation qui devrait statuer dans pas moins de 4 mois et que M. Nadhir Hamada sera, en attendant, toujours en prison durant toute cette période s’il n’est pas libéré et qu’il risque le pire vu son état de santé critique et alarmant.
Me Karim Jouaihia a enchainé e disant que seul M.Hamada est détenu parmi tous les accusés du ministère de l’environnement, qu’il ne peut pas rester en détention illégale plus de 14 mois alors que, lui, il en est déjà à plus de 29 mois. Il a également rappelé que la cour de cassation avait auparavant émis une décision en sa faveur et pour sa libération, et que, à supposer que les faits aient été réellement commis par M.Hamada (même si toutes les preuves l’innocentent), la peine ne pouvait pas dépasser les 2 ans. Il s’est enfin exclamé que M. Nadhir Hamad a été détenu pour (toujours à supposer que les faits aient été commis) une simple histoire de location de café et d’autorisation d’exploitation d’un salon de thé, octroyées par la municipalité !
Il a également signalé qu’il est aujourd’hui le seul détenu parmi tous les accusés (et qui sont au nombre de 7), le seul ministre toujours en détention, le seul parmi tous les responsables du ministère de l’environnement. Que cette accusation (toujours non fondée selon la cour de cassation) est une affaire banale qui ne mérite pas toute cette détention de plus de deux ans et demie.
Au final, c’est Samira Trabelsi, celle qui a profité de ce maudit salon de thé, qui a été libérée sous caution (90.000 Dinars), et tant mieux pour elle. Mais pourquoi donc Nadhir Hamada s’est-il vu refuser sa demande de libération, non seulement parce qu’il innocent mais parce qu’il est aussi agonisant ?
En quittant la sale d’audience, nous avons recueilli la réaction d’un proche de M.Nadhir Hamada, qui nous a déclaré : « Où est le crime ? Quel crime a donc commis Nadhir Hamada si la personne qui était censée en avoir profité a été libérée ? Qu’a fait Nadhir Hamada pour mériter tout cet acharnement et ce règlement de compte? De quelle justice parle-t-on ? De quel pays de droit ? Que veut-on de Nadhir Hamada ? Quelle vengeance veut-on assouvir ? Jusqu’où ira cet acharnement dont il fait l’objet ? Veut-on donc le tuer en prison comme c’était le cas de feu Jilani Daboussi ? »
Autant d’interrogations douloureuses d’une famille qui souffre sous le poids d’une justice aux ordres, et sous l’indifférence des « militants » des droits de l’homme ainsi que des anciens ministres de l’ère Ben Ali qui auraient dû faire preuve de courage et de fidélité à l’égard de celui qui a été parmi eux l’un des plus compétents, des plus dévoués à son pays et des plus honnêtes.
Nadia Darraji, correspondance de Tunis.