Électron libre dans le paysage médiatique tunisien, le site Nawaat, média citoyen alternatif, porte un autre regard sur l'actualité, soulève des questions de fond et va au plus près des faits.
Une carte des prisons tunisiennes, les télégrammes diplomatiques de WikiLeaks concernant la Tunisie... le site Nawaat (« noyau », en arabe) n'hésitait pas à publier des documents sensibles sous le régime de Ben Ali et avait même développé un système qui échappait à la censure à partir d'un logiciel édité par Google. En postant des centaines d'articles, de témoignages, de photos et de vidéos sur le soulèvement de 2011, Nawaat ne s'est pas contenté d'accompagner la révolution ; il en a été l'un des médias leaders en relayant les revendications populaires.
Cyberdissidence
« Nawaat est sans doute l'acteur qui a le mieux compris l'usage des réseaux sociaux durant la révolution tunisienne », estime ReadWriteWeb, un blog spécialisé dans les technologies de l'information. Animé depuis 2004 par des cyberdissidents, Nawaat « donne la parole à tous ceux qui par leur engagement citoyen la prennent, la portent et la diffusent ». Tout un programme rendu effectif avec un contenu enrichi par la contribution de bénévoles, des citoyens soucieux d'informer. La ligne éditoriale s'est construite autour de la défense des libertés fondamentales et de la démocratie en Tunisie, par Sami Ben Gharbia, Riadh et Sofiane Guerfali, rejoints en 2006 par un quatrième mousquetaire, Malek Khadhraoui. Venus d'horizons différents, ils ont mis en commun leur formation en droit, en technologie et en journalisme pour faire entendre, depuis leur exil en France, la voix de la cyberdissidence.
La formule aurait pu ne pas résister à la libéralisation du web tunisien et à la prolifération des médias en ligne, mais Nawaat, qui a pris le contre-pied de la tendance générale, s'est mué en média indépendant. « Tous les médias font de l'opinion, nous avons développé d'autres créneaux comme l'investigation et l'information de proximité », explique Malek Khadhraoui, rédacteur en chef du site.
Écho
Désormais, l'équipe a pignon sur rue, s'est structurée et emploie une dizaine de personnes tout en veillant à son indépendance, alors que celle des médias ainsi que le professionnalisme des journalistes font débat dans le pays. Le site a dû créer son propre modèle économique ; désormais, 20 % de son budget est assuré par l'association des amis de Nawaat et 80 % par la fondation du financier américain George Soros, l'Open Society Institute. Nawaat s'est également diversifié en développant un réseau national de journalistes citoyens à travers tout le pays, en lien avec Canal France International (CFI), et héberge des start-up spécialisées dans le domaine de l'information. En se faisant l'écho des régions et en travaillant dans la proximité, Nawaat est devenu un miroir de la Tunisie. « Dans ce contexte, la liberté d'informer n'est pas la priorité de la classe pauvre et de ses jeunes. Le vrai problème, c'est la justice sociale. Mais ceux qui subissent cette injustice ont également besoin de la liberté pour exprimer leur galère », souligne Malek Khadhraoui.
Le dessous des cartes
« Délivrer une information sans concession », c'est la ligne que promeut le site Tunisie-Secret. Et il y parvient dans une large mesure. De scoops en révélations, il révèle le dessous de nombreux événements ayant fait l'actualité tunisienne depuis la révolution. À l'origine de l'initiative, quatre Tunisiens anonymes vivant entre la France et leur pays natal et bénéficiant des réseaux d'information de Mezri Haddad, ancien ambassadeur de Tunisie auprès de l'Unesco, devenu proche de Ben Ali après en avoir été le farouche opposant et qui s'est désolidarisé du régime à quelques heures de sa chute. Aujourd'hui, Tunisie-Secret offre une tribune francophone aux mouvements politiques se revendiquant de l'héritage de Bourguiba.
« Nawaat, noyau dur du Web alternatif tunisien »
Par Frida Dahmani, Jeune Afrique du 28 novembre 2012
Une carte des prisons tunisiennes, les télégrammes diplomatiques de WikiLeaks concernant la Tunisie... le site Nawaat (« noyau », en arabe) n'hésitait pas à publier des documents sensibles sous le régime de Ben Ali et avait même développé un système qui échappait à la censure à partir d'un logiciel édité par Google. En postant des centaines d'articles, de témoignages, de photos et de vidéos sur le soulèvement de 2011, Nawaat ne s'est pas contenté d'accompagner la révolution ; il en a été l'un des médias leaders en relayant les revendications populaires.
Cyberdissidence
« Nawaat est sans doute l'acteur qui a le mieux compris l'usage des réseaux sociaux durant la révolution tunisienne », estime ReadWriteWeb, un blog spécialisé dans les technologies de l'information. Animé depuis 2004 par des cyberdissidents, Nawaat « donne la parole à tous ceux qui par leur engagement citoyen la prennent, la portent et la diffusent ». Tout un programme rendu effectif avec un contenu enrichi par la contribution de bénévoles, des citoyens soucieux d'informer. La ligne éditoriale s'est construite autour de la défense des libertés fondamentales et de la démocratie en Tunisie, par Sami Ben Gharbia, Riadh et Sofiane Guerfali, rejoints en 2006 par un quatrième mousquetaire, Malek Khadhraoui. Venus d'horizons différents, ils ont mis en commun leur formation en droit, en technologie et en journalisme pour faire entendre, depuis leur exil en France, la voix de la cyberdissidence.
La formule aurait pu ne pas résister à la libéralisation du web tunisien et à la prolifération des médias en ligne, mais Nawaat, qui a pris le contre-pied de la tendance générale, s'est mué en média indépendant. « Tous les médias font de l'opinion, nous avons développé d'autres créneaux comme l'investigation et l'information de proximité », explique Malek Khadhraoui, rédacteur en chef du site.
Écho
Désormais, l'équipe a pignon sur rue, s'est structurée et emploie une dizaine de personnes tout en veillant à son indépendance, alors que celle des médias ainsi que le professionnalisme des journalistes font débat dans le pays. Le site a dû créer son propre modèle économique ; désormais, 20 % de son budget est assuré par l'association des amis de Nawaat et 80 % par la fondation du financier américain George Soros, l'Open Society Institute. Nawaat s'est également diversifié en développant un réseau national de journalistes citoyens à travers tout le pays, en lien avec Canal France International (CFI), et héberge des start-up spécialisées dans le domaine de l'information. En se faisant l'écho des régions et en travaillant dans la proximité, Nawaat est devenu un miroir de la Tunisie. « Dans ce contexte, la liberté d'informer n'est pas la priorité de la classe pauvre et de ses jeunes. Le vrai problème, c'est la justice sociale. Mais ceux qui subissent cette injustice ont également besoin de la liberté pour exprimer leur galère », souligne Malek Khadhraoui.
Le dessous des cartes
« Délivrer une information sans concession », c'est la ligne que promeut le site Tunisie-Secret. Et il y parvient dans une large mesure. De scoops en révélations, il révèle le dessous de nombreux événements ayant fait l'actualité tunisienne depuis la révolution. À l'origine de l'initiative, quatre Tunisiens anonymes vivant entre la France et leur pays natal et bénéficiant des réseaux d'information de Mezri Haddad, ancien ambassadeur de Tunisie auprès de l'Unesco, devenu proche de Ben Ali après en avoir été le farouche opposant et qui s'est désolidarisé du régime à quelques heures de sa chute. Aujourd'hui, Tunisie-Secret offre une tribune francophone aux mouvements politiques se revendiquant de l'héritage de Bourguiba.
« Nawaat, noyau dur du Web alternatif tunisien »
Par Frida Dahmani, Jeune Afrique du 28 novembre 2012
Commentaire de Tunisie-Secret
Selon Jeune Afrique, Nawaat « ne s'est pas contenté d'accompagner la révolution ; il en a été l'un des médias leaders en relayant les revendications populaires ». Mieux encore, Nawaat a joué un rôle clef dans le déclenchement de la « révolution du jasmin », en étant un parfait relais, non guère des « revendications populaires », mais des consignes et des mots d’ordre des services de renseignement américains, sans lesquels Nawaat n’aurait jamais pu obtenir le fameux « logiciel édité par Google » et bien d’autres redoutables gadgets qui ont été gracieusement offert aux cybercollabos tunisiens. Toute proportion gardée, Nawaat a joué exactement le même rôle que la télévision de l’émir Hamad, Al-Jazeera.
Souvenons-nous des fameuses fuites de « documents confidentiels » diffusés par Wikileaks. A qui l’organisation de Julian Assange, qui n’est plus si mystérieuse, a-t-elle confié l’exclusivité des documents concernant la Tunisie ? A Nawaat ! C’était quelques semaines avant le suicide du « bac+4 qui a été giflé par une policière », Mohamed Bouazizi. C’est-à-dire le début de la « jasmin operation », le véritable nom de code que les services américains ont donné au changement de régime en Tunisie avant que le groupe Anonymous la rebaptise « Operation Tunisian ». Simple hasard ou coordination synchronisée entre les différentes organisations de George Soros ? Ce milliardaire sioniste d’origine hongroise est en effet le principal financier de l’organisation Wikileaks. L’avocat actuel de Julian Assange, qui n’est plus en odeur de sainteté, est Mark Stevens, également avocat officiel de l’Open Society Institute.
L’OSI se présente comme une organisation philanthropique ayant pour objectif de « promouvoir la gouvernance démocratique, les droits de l’homme, l’indépendance des médias… ». Son fondateur, George Soros, de son vrai nom György Schwartz, spéculateur sans scrupule et l’un des plus puissants appuis financiers à l’Etat d’Israël, avec les Rothschild. Parmi ses trophées, avant le « printemps arabe » dont il est l’un des cerveaux et financiers, l’implosion de l’URSS, la guerre civile et interconfessionnelle en Yougoslavie, la destruction de la Cote d’Ivoire.
L’article de Jeune Afrique cite Riadh Guerfali, Sofiane Guerfali et Sami Ben Gharbia comme les fondateurs de Nawaat, en 2004. C’est exact, sauf que Sami Ben Gharbia a été le véritable stratège de cette cellule qui était à mi-chemin entre l’information et le renseignement. Dans un article que nous avons intitulé « Sami Ben Gharbia, le grand Gourou de la Secte des cybercollabos » (19 décembre 2011), Tunisie-Secret a été le premier site d’information à faire quelques révélations au sujet de ce cyberdissident tout en sourire, qui pratique trois langues et qui a été le principal recruteur de jeunes tunisiens pour des stages en subversion financés par l’Open Society Institute, la Freedom House, l’IRI, le NED, l’USAID…
Originaire de Bizerte, militant islamiste ayant effectué un long séjour en Iran (1996-1997), ayant fui la Tunisie en 1998 pour arriver en Europe, Sami Ben Gharbia est pour nous le parfait exemple du militant idéaliste qui finit en vulgaire agent de l’impérialisme sioniste. Depuis qu’il a été généreusement distingué par le magazine américain Foreign Policy, pour services rendus à la cause impérialiste, il a disparu de la circulation. Dans son Palmarès des « 100 penseurs mondiaux de l’année 2011 », ce magazine fondée par Samuel Huntington met Sami Ben Gharbia en bonne compagnie : Waddah Kanfar, l’agent du Mossad, Bernard-Henri Lévy, le guide de la révolution libyenne, Dick Cheney, le criminel de guerre en Irak, Condoleezza Rice, John McCain et Rached Ghannouchi !
Mise au point au sujet de Mezri Haddad
Selon Jeune Afrique, Tunisie-Secret bénéficierait des « réseaux d’information de l’ancien ambassadeur de Tunisie à l’UNESCO ». Ce n’est pas seulement ses réseaux d’information que M.Haddad a mis à notre service mais aussi son puissant réseau d’amis en France, en Amérique Latine et dans le monde arabe. Il nous a également donné accès à ses archives privés, comme il l’avait fait pour un célèbre blogueur, qui s’est montré bien ingrat à son égard et dont nous aurons l’occasion de révéler les turpitudes.
Nous avons été les tout premiers à défendre Mezri Haddad lorsqu’il a été lynché, diffamé et calomnié par les cyber-islamistes et la « horde » facebookarde qui les a suivies. Nous n’avons pas défendu un homme mais un philosophe qui ne méritait pas cette campagne de dénigrement orchestrée dont il a été victime, au moins pour trois raisons. Primo, il n’a jamais été membre du RCD mais au contraire l’un des premiers à s’opposer à la dictature de Ben Ali. Secundo, il a été le seul responsable tunisien à démissionner de son poste à un moment où personne ne s’attendait à une chute aussi rapide du régime. Tertio, il n’a jamais insulté le peuple tunisien mais a essayé de lui ouvrir les yeux sur la « Horde fanatisée » qui agissait secrètement et dont on constate aujourd’hui la nuisance. Incontestablement, les événements ont donné raison à Mezri haddad, puisque les islamistes qu'il désignait par "hordes fanatisées" sont aujourd'hui au pouvoir.
Avant même d’aller à sa rencontre, il nous a ouvert les yeux par son livre qui restera probablement dans l’histoire comme le premier à dévoiler les enjeux géostratégiques du « printemps arabe », avec pour cheval de Troie l’islamisme à savoir « La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque ». Et nous avons voulu en savoir davantage en lisant tous ses ouvrages antérieurs. Nous avons alors découvert un philosophe comme il n’y en a pas beaucoup dans le monde arabe et un penseur politique d’une grande clairvoyance. Tout a été dit dans son livre magistral « Carthage ne sera pas détruite. Autopsie de la campagne antitunisienne » (2002), tout, y compris ce que nous vivons actuellement, que ce soit en Tunisie ou dans le monde arabe. Deux, parmi les quatre fondateurs de Tunisie-Secret ont eu la chance de l’avoir eu comme professeur de philosophie du droit à Paris II-Assas. Au pire moment de l’épreuve (novembre 2011), il nous a reçu chez lui dans un petit village de la banlieue parisienne. On s’attendait à voir un homme brisé, démoralisé et fini. On a découvert un homme droit comme un chêne, un ambassadeur modeste et affable. Il nous a impressionné par sa résistance psychologique à toutes épreuves et par la lucidité de ses analyses politiques et géopolitiques.
Tous novices en politique, comme les 90% des Tunisiens, c’est Mezri Haddad qui nous a convaincu qu’en dépit de tout ce qui se passe et de tout ce qui se passera dans l’avenir, c’est le bourguibisme qui sauvera la Tunisie. En cela, Jeune Afrique a parfaitement raison. Nous avons suivi beaucoup de ses conseils et le seul désaccord que nous avons eu avec lui portait sur ceux qu’il avait appelé lui-même les cybercollabos. Avec sa grandeur d’âme et son sens de la morale, il nous a prié de les épargner. « Ce ne sont que des victimes » nous disait-il en ajoutant « la priorité, c’est le combat contre le totalitarisme islamiste et les forces antipatriotiques qui vont brader la Tunisie au Qatar ».
Nous lui avons demandé plusieurs fois de prendre la direction de Tunisie-Secret. Il n’en a pas voulu. Mais nous ne désespérons pas de le voir à la tête de Tunisie-Secret, comme il l’a été au bon vieux temps du combat contre la dictature de Ben Ali. Cette dictature, qu’il a été le premier à combattre durant onze années, avant de rompre avec une opposition phagocytée par l’islamisme et manipulée par les différents services de renseignement. Son instinct patriotique a été plus fort que sa foi dans la démocratie.
Mais tout cela c’est le passé. Aujourd’hui, c’est la Tunisie qui est menacée dans son identité, dans sa personnalité, dans sa dignité et dans sa souveraineté. Au diable l’ancien régime et aux enfers ce nouveau régime opportuniste, incompétent et traitre. Pour que la Tunisie retrouve son indépendance et sa dignité, elle a besoin de toute son élite intellectuelle et politique. Particulièrement celle qui, à l’instar de Mezri Haddad, a servi un Etat, un peuple, un pays, un idéal, peut-être un rêve mais jamais un régime.
http://www.tunisie-secret.com
Karim Zemerli, Lilia Ben Rejeb, Nebil Ben Yahmed
Selon Jeune Afrique, Nawaat « ne s'est pas contenté d'accompagner la révolution ; il en a été l'un des médias leaders en relayant les revendications populaires ». Mieux encore, Nawaat a joué un rôle clef dans le déclenchement de la « révolution du jasmin », en étant un parfait relais, non guère des « revendications populaires », mais des consignes et des mots d’ordre des services de renseignement américains, sans lesquels Nawaat n’aurait jamais pu obtenir le fameux « logiciel édité par Google » et bien d’autres redoutables gadgets qui ont été gracieusement offert aux cybercollabos tunisiens. Toute proportion gardée, Nawaat a joué exactement le même rôle que la télévision de l’émir Hamad, Al-Jazeera.
Souvenons-nous des fameuses fuites de « documents confidentiels » diffusés par Wikileaks. A qui l’organisation de Julian Assange, qui n’est plus si mystérieuse, a-t-elle confié l’exclusivité des documents concernant la Tunisie ? A Nawaat ! C’était quelques semaines avant le suicide du « bac+4 qui a été giflé par une policière », Mohamed Bouazizi. C’est-à-dire le début de la « jasmin operation », le véritable nom de code que les services américains ont donné au changement de régime en Tunisie avant que le groupe Anonymous la rebaptise « Operation Tunisian ». Simple hasard ou coordination synchronisée entre les différentes organisations de George Soros ? Ce milliardaire sioniste d’origine hongroise est en effet le principal financier de l’organisation Wikileaks. L’avocat actuel de Julian Assange, qui n’est plus en odeur de sainteté, est Mark Stevens, également avocat officiel de l’Open Society Institute.
L’OSI se présente comme une organisation philanthropique ayant pour objectif de « promouvoir la gouvernance démocratique, les droits de l’homme, l’indépendance des médias… ». Son fondateur, George Soros, de son vrai nom György Schwartz, spéculateur sans scrupule et l’un des plus puissants appuis financiers à l’Etat d’Israël, avec les Rothschild. Parmi ses trophées, avant le « printemps arabe » dont il est l’un des cerveaux et financiers, l’implosion de l’URSS, la guerre civile et interconfessionnelle en Yougoslavie, la destruction de la Cote d’Ivoire.
L’article de Jeune Afrique cite Riadh Guerfali, Sofiane Guerfali et Sami Ben Gharbia comme les fondateurs de Nawaat, en 2004. C’est exact, sauf que Sami Ben Gharbia a été le véritable stratège de cette cellule qui était à mi-chemin entre l’information et le renseignement. Dans un article que nous avons intitulé « Sami Ben Gharbia, le grand Gourou de la Secte des cybercollabos » (19 décembre 2011), Tunisie-Secret a été le premier site d’information à faire quelques révélations au sujet de ce cyberdissident tout en sourire, qui pratique trois langues et qui a été le principal recruteur de jeunes tunisiens pour des stages en subversion financés par l’Open Society Institute, la Freedom House, l’IRI, le NED, l’USAID…
Originaire de Bizerte, militant islamiste ayant effectué un long séjour en Iran (1996-1997), ayant fui la Tunisie en 1998 pour arriver en Europe, Sami Ben Gharbia est pour nous le parfait exemple du militant idéaliste qui finit en vulgaire agent de l’impérialisme sioniste. Depuis qu’il a été généreusement distingué par le magazine américain Foreign Policy, pour services rendus à la cause impérialiste, il a disparu de la circulation. Dans son Palmarès des « 100 penseurs mondiaux de l’année 2011 », ce magazine fondée par Samuel Huntington met Sami Ben Gharbia en bonne compagnie : Waddah Kanfar, l’agent du Mossad, Bernard-Henri Lévy, le guide de la révolution libyenne, Dick Cheney, le criminel de guerre en Irak, Condoleezza Rice, John McCain et Rached Ghannouchi !
Mise au point au sujet de Mezri Haddad
Selon Jeune Afrique, Tunisie-Secret bénéficierait des « réseaux d’information de l’ancien ambassadeur de Tunisie à l’UNESCO ». Ce n’est pas seulement ses réseaux d’information que M.Haddad a mis à notre service mais aussi son puissant réseau d’amis en France, en Amérique Latine et dans le monde arabe. Il nous a également donné accès à ses archives privés, comme il l’avait fait pour un célèbre blogueur, qui s’est montré bien ingrat à son égard et dont nous aurons l’occasion de révéler les turpitudes.
Nous avons été les tout premiers à défendre Mezri Haddad lorsqu’il a été lynché, diffamé et calomnié par les cyber-islamistes et la « horde » facebookarde qui les a suivies. Nous n’avons pas défendu un homme mais un philosophe qui ne méritait pas cette campagne de dénigrement orchestrée dont il a été victime, au moins pour trois raisons. Primo, il n’a jamais été membre du RCD mais au contraire l’un des premiers à s’opposer à la dictature de Ben Ali. Secundo, il a été le seul responsable tunisien à démissionner de son poste à un moment où personne ne s’attendait à une chute aussi rapide du régime. Tertio, il n’a jamais insulté le peuple tunisien mais a essayé de lui ouvrir les yeux sur la « Horde fanatisée » qui agissait secrètement et dont on constate aujourd’hui la nuisance. Incontestablement, les événements ont donné raison à Mezri haddad, puisque les islamistes qu'il désignait par "hordes fanatisées" sont aujourd'hui au pouvoir.
Avant même d’aller à sa rencontre, il nous a ouvert les yeux par son livre qui restera probablement dans l’histoire comme le premier à dévoiler les enjeux géostratégiques du « printemps arabe », avec pour cheval de Troie l’islamisme à savoir « La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque ». Et nous avons voulu en savoir davantage en lisant tous ses ouvrages antérieurs. Nous avons alors découvert un philosophe comme il n’y en a pas beaucoup dans le monde arabe et un penseur politique d’une grande clairvoyance. Tout a été dit dans son livre magistral « Carthage ne sera pas détruite. Autopsie de la campagne antitunisienne » (2002), tout, y compris ce que nous vivons actuellement, que ce soit en Tunisie ou dans le monde arabe. Deux, parmi les quatre fondateurs de Tunisie-Secret ont eu la chance de l’avoir eu comme professeur de philosophie du droit à Paris II-Assas. Au pire moment de l’épreuve (novembre 2011), il nous a reçu chez lui dans un petit village de la banlieue parisienne. On s’attendait à voir un homme brisé, démoralisé et fini. On a découvert un homme droit comme un chêne, un ambassadeur modeste et affable. Il nous a impressionné par sa résistance psychologique à toutes épreuves et par la lucidité de ses analyses politiques et géopolitiques.
Tous novices en politique, comme les 90% des Tunisiens, c’est Mezri Haddad qui nous a convaincu qu’en dépit de tout ce qui se passe et de tout ce qui se passera dans l’avenir, c’est le bourguibisme qui sauvera la Tunisie. En cela, Jeune Afrique a parfaitement raison. Nous avons suivi beaucoup de ses conseils et le seul désaccord que nous avons eu avec lui portait sur ceux qu’il avait appelé lui-même les cybercollabos. Avec sa grandeur d’âme et son sens de la morale, il nous a prié de les épargner. « Ce ne sont que des victimes » nous disait-il en ajoutant « la priorité, c’est le combat contre le totalitarisme islamiste et les forces antipatriotiques qui vont brader la Tunisie au Qatar ».
Nous lui avons demandé plusieurs fois de prendre la direction de Tunisie-Secret. Il n’en a pas voulu. Mais nous ne désespérons pas de le voir à la tête de Tunisie-Secret, comme il l’a été au bon vieux temps du combat contre la dictature de Ben Ali. Cette dictature, qu’il a été le premier à combattre durant onze années, avant de rompre avec une opposition phagocytée par l’islamisme et manipulée par les différents services de renseignement. Son instinct patriotique a été plus fort que sa foi dans la démocratie.
Mais tout cela c’est le passé. Aujourd’hui, c’est la Tunisie qui est menacée dans son identité, dans sa personnalité, dans sa dignité et dans sa souveraineté. Au diable l’ancien régime et aux enfers ce nouveau régime opportuniste, incompétent et traitre. Pour que la Tunisie retrouve son indépendance et sa dignité, elle a besoin de toute son élite intellectuelle et politique. Particulièrement celle qui, à l’instar de Mezri Haddad, a servi un Etat, un peuple, un pays, un idéal, peut-être un rêve mais jamais un régime.
http://www.tunisie-secret.com
Karim Zemerli, Lilia Ben Rejeb, Nebil Ben Yahmed