Le père Frans van der Lugt, que Dieu ait son âme et qu'Il maudisse jusqu'à la fin des temps les mercenaires du Qatar, d'Arabie Saoudite et de Turquie.
Le père Frans, comme on l'appelait affectueusement en Syrie, avait choisi de rester sur place dans cette vieille ville de Homs, assiégée et bombardée par les forces du régime depuis deux ans. Ce jésuite néerlandais âgé de 75 ans refusait tout contact avec la presse, ne voulant tirer aucune gloire de sa courageuse ténacité.
«Cela fait deux ans qu'il tenait à rester auprès de la trentaine de vieillards chrétiens confinés eux aussi dans la vieille ville», nous déclare depuis Damas Elia Attieh, un Syrien originaire de Homs qui connaissait le père Frans, depuis plus de vingt ans.
Lundi matin, un homme armé a abattu ce prêtre néerlandais, qui avait passé les deux tiers de sa vie dans cette Syrie qu'il aimait tant - il y était arrivé en 1966.
Selon le témoignage de confrères jésuites, le père Frans a été emmené par deux hommes armés qui l'ont battu, puis tué de deux balles dans la tête, a indiqué à l'AFP le père Federico Lombardi. L'assassinat a eu lieu devant la résidence des jésuites de Homs dans le quartier de Boustan al-Diwan, tenu par les rebelles.
Que s'est-il passé? Le père Frans a-t-il été victime de radicaux opposés au projet de réconciliation actuellement à l'œuvre à Homs? «Il y a une semaine, il avait déjà été attaqué au visage, on l'avait menacé, mais les jésuites n'avaient pas voulu en parler», affirme une source contactée localement.
«Nous essayons de faire sortir son corps», déclare au Figaro un des ses amis, le père Michel Naaman. «Il représentait un grand symbole et sa mort entraîne beaucoup de répercussions», ajoute-t-il. Après la rencontre de Genève en février entre des représentants du régime et une délégation de l'opposition, un accord avait permis la sortie de plus d'un millier de personnes de la vieille ville de Homs.
«Un homme de paix est mort» a aussitôt réagi le Vatican, qui a rendu hommage à l'un de ses «plus fidèles pasteurs».
«Le peuple syrien m'a tant donné, tant de gentillesse, tant d'inspiration et tout ce que je possède. Maintenant qu'il souffre, je dois partager sa peine et ses difficultés», avait expliqué le père Frans en février à l'AFP via Internet. «Je suis le seul prêtre et le seul étranger à être resté. Mais je ne me sens pas comme un étranger, mais comme un arabe parmi les arabes», avait-il dit.
Un autre prêtre jésuite, un autre ami des arabes, ayant longtemps vécu à Homs comme le père Frans, a disparu il y a neuf mois dans la région de Raqqa où les djihadistes exercent parfois le pouvoir. Il s'agit du père italien Paolo dall'Oglio. On est depuis sans nouvelle de lui.
Georges Malbrunot, Le Figaro du 7 avril 2014
Dernier message vidéo du defunt père Frans van der Lugt, sous la menace des islamo-fascistes qui ont pris en otage tous les habitants de Homs. Il termine son message par "Nous aimons la vie et nous voulons vivre...".
http://www.youtube.com/watch?v=MhQHg6ivGPg
«Cela fait deux ans qu'il tenait à rester auprès de la trentaine de vieillards chrétiens confinés eux aussi dans la vieille ville», nous déclare depuis Damas Elia Attieh, un Syrien originaire de Homs qui connaissait le père Frans, depuis plus de vingt ans.
Lundi matin, un homme armé a abattu ce prêtre néerlandais, qui avait passé les deux tiers de sa vie dans cette Syrie qu'il aimait tant - il y était arrivé en 1966.
Selon le témoignage de confrères jésuites, le père Frans a été emmené par deux hommes armés qui l'ont battu, puis tué de deux balles dans la tête, a indiqué à l'AFP le père Federico Lombardi. L'assassinat a eu lieu devant la résidence des jésuites de Homs dans le quartier de Boustan al-Diwan, tenu par les rebelles.
Que s'est-il passé? Le père Frans a-t-il été victime de radicaux opposés au projet de réconciliation actuellement à l'œuvre à Homs? «Il y a une semaine, il avait déjà été attaqué au visage, on l'avait menacé, mais les jésuites n'avaient pas voulu en parler», affirme une source contactée localement.
«Nous essayons de faire sortir son corps», déclare au Figaro un des ses amis, le père Michel Naaman. «Il représentait un grand symbole et sa mort entraîne beaucoup de répercussions», ajoute-t-il. Après la rencontre de Genève en février entre des représentants du régime et une délégation de l'opposition, un accord avait permis la sortie de plus d'un millier de personnes de la vieille ville de Homs.
«Un homme de paix est mort» a aussitôt réagi le Vatican, qui a rendu hommage à l'un de ses «plus fidèles pasteurs».
«Le peuple syrien m'a tant donné, tant de gentillesse, tant d'inspiration et tout ce que je possède. Maintenant qu'il souffre, je dois partager sa peine et ses difficultés», avait expliqué le père Frans en février à l'AFP via Internet. «Je suis le seul prêtre et le seul étranger à être resté. Mais je ne me sens pas comme un étranger, mais comme un arabe parmi les arabes», avait-il dit.
Un autre prêtre jésuite, un autre ami des arabes, ayant longtemps vécu à Homs comme le père Frans, a disparu il y a neuf mois dans la région de Raqqa où les djihadistes exercent parfois le pouvoir. Il s'agit du père italien Paolo dall'Oglio. On est depuis sans nouvelle de lui.
Georges Malbrunot, Le Figaro du 7 avril 2014
Dernier message vidéo du defunt père Frans van der Lugt, sous la menace des islamo-fascistes qui ont pris en otage tous les habitants de Homs. Il termine son message par "Nous aimons la vie et nous voulons vivre...".
http://www.youtube.com/watch?v=MhQHg6ivGPg