Par définition simple, une faillite est l’état de cessation de paiements d’une entreprise, d’un commerçant ou d’un artisan. Une procédure de redressement judicaire est alors lancée à l’encontre de l’entité en question, en vue d’une liquidation de ses biens afin de payer ses créanciers. La banqueroute, quant à elle, est une faillite aggravée par des actions frauduleuses ou de négligence, qui mènerait son responsable à encourir une peine d’emprisonnement, en plus des autres procédures accompagnant la faillite.
Qu’est ce qu’une faillite ou une banqueroute d’un Etat ? Dans le cas des Etats et notamment leur organes gouvernementaux gérant leurs actifs, une faillite est synonyme d’une insuffisance de recettes en devises pour pouvoir respecter les échéances. Pour la Tunisie, cette chute de rentrée d’argent est essentiellement due à la crise sans précédent du secteur touristique, de la productivité, de l’exportation, de la fuite des capitaux et des investisseurs étrangers, des indicateurs qui sont tous étroitement liés à la crise politique et sécuritaire du pays. D’autres facteurs peuvent néanmoins aggraver cette situation tels que la mauvaise gestion des ressources, la mauvaise gouvernance, la corruption, les pratiques frauduleuses, la comptabilité fictive, les statistiques falsifiées, les importations inutiles, etc.
En revenant, à la définition notée ci-dessus, nous pouvons donc considérer que dans l’un de ces derniers cas ou tous réunis, il s’agirait plutôt d’une banqueroute que d’une faillite. Peut-on vraiment parler de faillite ou de banqueroute pour un Etat ? Réellement, l’Etat ne peut pas être mis en liquidation. Il est même ridicule d’imaginer un huissier de justice confisquer les biens d’un peuple tels qu’un bâtiment de ministère ou un réseau routier. Ce n’est que du marketing négatif, entretenu par les créanciers, de peur qu’ils ne se retrouvent face à une situation de refus de paiements, suite à la déclaration de cessation de paiements, sans oublier le risque de contagion qui pourrait gagner d’autres débiteurs.
En effet, un Etat peut souverainement et sereinement refuser de payer ses dettes envers des créanciers qui n’ont fait que profiter de sa situation de crise pour lui imposer des taux d’intérêt
les plus imaginairement élevés, voire même participer à l’enfoncer encore plus dans la crise en lui indiquant l’importation de biens totalement inutiles mais qui peuvent leur rapporter un commissionnement supplémentaire aux intérêts. Parmi eux, le FMI est un cas d’école. La Grèce en est sa plus jeune victime qui illustre parfaitement l’ampleur de l’escroquerie de ces institutions financières. D’ailleurs on les reconnait mieux sous le nom de « l’internationale du crime financier ».
Les conséquences d’une cessation de paiements d’un Etat tel que l’Islande. Le cas de l’Islande est venu démystifier le système. Alors que le FMI préconisait avec beaucoup de pression la mise en place d’un plan d’austérité dépressif, que son service marketing le vend sous l’étiquette de traitement de choc, le peuple islandais avait vu en cette déconfiture l’occasion opportune pour reprendre les choses en main et renverser drôlement la situation. Les 320.000 habitants refusent que leur gouvernement paye de leurs contributions une dette qui dépasse les 900% de leur PIB, contre un énième prêt destructeur du FMI et des contraintes budgétaires qui feront passer leur pays aux temps des Vikings. Mieux encore, ils obligent le gouvernement à démissionner, jugent les responsables de ce déclin et élisent une commission de 25 citoyens pour la rédaction d’une nouvelle constitution, exigeant qu’elle contienne un droit à l’information, avec un accès public pour les documents officiels (Article 15), la création d’un Comité de contrôle de la responsabilité du gouvernement (Article 63), un droit à la consultation directe (Article 65) –et 10% des électeurs peuvent demander un référendum sur des lois votées par le Parlement. Ainsi, et contrairement aux autres nations de l’union européenne qui se sont soumises aux directives chaudes de DSK (à cette période), l’Islande réalise trois fois plus que la moyenne européenne du taux de croissance en un an. Elle n’est pas belle la faillite ! Bien évidemment il faut compter sur ses propres moyens, essayer de consommer ce qu’on produit, miser sur les secteurs à forte plus-value et facilement exportables, et réaliser enfin l’indépendance alimentaire et énergétique entravée par le système d’aides et de prêts conditionnés.
Ceci ne va pas sans traverser une période de sur-inflation, mais gérable par les cotas d’importation et les capacités à produire. L’alternatif sera aussi très recherché en cette phase de manque en matière première. Quant aux salaires et caisses de retraites, ils ne seront touchés que si le peuple passe une année entière à ne rien produire. Ce qui est loin de toute analyse réaliste.
Seif Ben kheder
Qu’est ce qu’une faillite ou une banqueroute d’un Etat ? Dans le cas des Etats et notamment leur organes gouvernementaux gérant leurs actifs, une faillite est synonyme d’une insuffisance de recettes en devises pour pouvoir respecter les échéances. Pour la Tunisie, cette chute de rentrée d’argent est essentiellement due à la crise sans précédent du secteur touristique, de la productivité, de l’exportation, de la fuite des capitaux et des investisseurs étrangers, des indicateurs qui sont tous étroitement liés à la crise politique et sécuritaire du pays. D’autres facteurs peuvent néanmoins aggraver cette situation tels que la mauvaise gestion des ressources, la mauvaise gouvernance, la corruption, les pratiques frauduleuses, la comptabilité fictive, les statistiques falsifiées, les importations inutiles, etc.
En revenant, à la définition notée ci-dessus, nous pouvons donc considérer que dans l’un de ces derniers cas ou tous réunis, il s’agirait plutôt d’une banqueroute que d’une faillite. Peut-on vraiment parler de faillite ou de banqueroute pour un Etat ? Réellement, l’Etat ne peut pas être mis en liquidation. Il est même ridicule d’imaginer un huissier de justice confisquer les biens d’un peuple tels qu’un bâtiment de ministère ou un réseau routier. Ce n’est que du marketing négatif, entretenu par les créanciers, de peur qu’ils ne se retrouvent face à une situation de refus de paiements, suite à la déclaration de cessation de paiements, sans oublier le risque de contagion qui pourrait gagner d’autres débiteurs.
En effet, un Etat peut souverainement et sereinement refuser de payer ses dettes envers des créanciers qui n’ont fait que profiter de sa situation de crise pour lui imposer des taux d’intérêt
les plus imaginairement élevés, voire même participer à l’enfoncer encore plus dans la crise en lui indiquant l’importation de biens totalement inutiles mais qui peuvent leur rapporter un commissionnement supplémentaire aux intérêts. Parmi eux, le FMI est un cas d’école. La Grèce en est sa plus jeune victime qui illustre parfaitement l’ampleur de l’escroquerie de ces institutions financières. D’ailleurs on les reconnait mieux sous le nom de « l’internationale du crime financier ».
Les conséquences d’une cessation de paiements d’un Etat tel que l’Islande. Le cas de l’Islande est venu démystifier le système. Alors que le FMI préconisait avec beaucoup de pression la mise en place d’un plan d’austérité dépressif, que son service marketing le vend sous l’étiquette de traitement de choc, le peuple islandais avait vu en cette déconfiture l’occasion opportune pour reprendre les choses en main et renverser drôlement la situation. Les 320.000 habitants refusent que leur gouvernement paye de leurs contributions une dette qui dépasse les 900% de leur PIB, contre un énième prêt destructeur du FMI et des contraintes budgétaires qui feront passer leur pays aux temps des Vikings. Mieux encore, ils obligent le gouvernement à démissionner, jugent les responsables de ce déclin et élisent une commission de 25 citoyens pour la rédaction d’une nouvelle constitution, exigeant qu’elle contienne un droit à l’information, avec un accès public pour les documents officiels (Article 15), la création d’un Comité de contrôle de la responsabilité du gouvernement (Article 63), un droit à la consultation directe (Article 65) –et 10% des électeurs peuvent demander un référendum sur des lois votées par le Parlement. Ainsi, et contrairement aux autres nations de l’union européenne qui se sont soumises aux directives chaudes de DSK (à cette période), l’Islande réalise trois fois plus que la moyenne européenne du taux de croissance en un an. Elle n’est pas belle la faillite ! Bien évidemment il faut compter sur ses propres moyens, essayer de consommer ce qu’on produit, miser sur les secteurs à forte plus-value et facilement exportables, et réaliser enfin l’indépendance alimentaire et énergétique entravée par le système d’aides et de prêts conditionnés.
Ceci ne va pas sans traverser une période de sur-inflation, mais gérable par les cotas d’importation et les capacités à produire. L’alternatif sera aussi très recherché en cette phase de manque en matière première. Quant aux salaires et caisses de retraites, ils ne seront touchés que si le peuple passe une année entière à ne rien produire. Ce qui est loin de toute analyse réaliste.
Seif Ben kheder