L’affaire, effectivement très grave, a commencé hier lorsque le très sérieux journal Afrique-Asie a publié, sous le titre « Rencontre secrète entre Mezri Haddad et deux officiers de l’armée tunisienne », un confidentiel dont voici le contenu intégral :
« Nous avons appris par des canaux sécuritaires d’un pays maghrébin que l’ancien ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO a rencontré, il y a deux mois, deux officiers de l’armée tunisienne. La rencontre s’est déroulée aux frontières d’un pays limitrophe à la Tunisie. Cette rencontre entre un « philosophe » aux allures innocentes et deux militaires dont nous ignorons le grade est d’autant plus troublante que Mezri Haddad avait lancé, il y a exactement une année, un « Appel en 7 points », dans lequel il a demandé aux forces de l’armée –et non pas au général Rachid Ammar !- de prendre le contrôle du pays, de dissoudre l’Assemblée constituante, de former un gouvernement provisoire d’unité nationale et d’organiser dans les six mois des élections législatives et présidentielles sous le contrôle exclusif des Nations Unies. Notre rédaction avait publié ce communiqué daté du 13 juin 2012 (lien ci-dessous), qui avait provoqué à cette époque des réactions mitigées. Les uns l’ont accueilli comme une bouffée d’oxygène dans un pays qui s’inquiète et qui étouffe ; les autres l’ont considéré comme un appel au putsch. En allant à la rencontre de deux officiers de l’armée tunisienne, on peut en tout cas considérer que Mezri Haddad a des suites dans les idées « philosophiques » ! Le séisme qui vient de se produire en Egypte démontre que certaines idées peuvent avoir un impact là où on ne les attend pas ! ».
Dès que nous avons appris cette nouvelle, nous avons contacté M.Mezri Haddad, comme nous avons d’ailleurs l’habitude de le faire. On le consulte comme on le fait avec d’autres personnalités politiques ou intellectuelles. M.Haddad n’a pas voulu nous donner de plus amples précisions au sujet de son déplacement probablement en Algérie. Il s'est contenté de nous dire qu’il attend de contacter la rédaction parisienne d’Afrique-Asie avant de dire quoi que ce soit. Sur sa page facebook, il avait d’ailleurs écrit la même chose.
Mais le soir même, toujours sur sa page facebook, il a écrit : « Pour des raisons familiales, je me suis effectivement rendu en Algérie il y a un peu plus de deux mois. Je ne savais pas que j'étais si surveillé ! De quoi a-t-on peur ? Je ne suis qu'un pauvre philosophe ! L'affaire est close ».
L’affaire n’est pas close pour nous car un proche collaborateur de Rached Ghannouchi a confié à un journaliste de télévision connu en Tunisie, qu’il a entendu le chef d’Ennahda en personne appeler au téléphone Noureddine Bhiri et lui dire, « Qu’est-ce qu’il attend ce ministre de la Justice pour s’occuper de cet agent de la France et de l’Algérie ? Dites-lui de faire le nécessaire ». L’actuel ministre de la Justice, Nadhir Ben Ammou, va sans doute préparer un dossier contre Mezri Haddad pour complot contre la sécurité de l’Etat.
Si cette affaire s’avère exacte, on ne peut qu’admettre avec Afrique-Asie que cet ambassadeur "a des suites dans les idées philosophiques". Jusqu’à ce jour, que ce soit en Tunisie ou au Qatar, il ne lâche pas ses proies. Il pense que ce qui a été arraché au peuple par la ruse et le coup d’Etat doit être restitué au peuple par la ruse et le coup d’Etat. Nous pensons au contraire que dans les prochaines élections démocratiques, les islamistes seront balayés...même si la solution à l'égyptienne est plus rapide et plus radicale, mais plus risquée aussi.
Restent deux questions auxquelles nous n'avons toujours pas de réponse. Quel est le service de renseignement qui a balancé cette affaire de déplacement à l'étranger? Et pourquoi le journal Afrique-Asie a t-il relayé cette information précisément hier ? Tunisie-Secret.com
Lilia Ben Rejeb
« Nous avons appris par des canaux sécuritaires d’un pays maghrébin que l’ancien ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO a rencontré, il y a deux mois, deux officiers de l’armée tunisienne. La rencontre s’est déroulée aux frontières d’un pays limitrophe à la Tunisie. Cette rencontre entre un « philosophe » aux allures innocentes et deux militaires dont nous ignorons le grade est d’autant plus troublante que Mezri Haddad avait lancé, il y a exactement une année, un « Appel en 7 points », dans lequel il a demandé aux forces de l’armée –et non pas au général Rachid Ammar !- de prendre le contrôle du pays, de dissoudre l’Assemblée constituante, de former un gouvernement provisoire d’unité nationale et d’organiser dans les six mois des élections législatives et présidentielles sous le contrôle exclusif des Nations Unies. Notre rédaction avait publié ce communiqué daté du 13 juin 2012 (lien ci-dessous), qui avait provoqué à cette époque des réactions mitigées. Les uns l’ont accueilli comme une bouffée d’oxygène dans un pays qui s’inquiète et qui étouffe ; les autres l’ont considéré comme un appel au putsch. En allant à la rencontre de deux officiers de l’armée tunisienne, on peut en tout cas considérer que Mezri Haddad a des suites dans les idées « philosophiques » ! Le séisme qui vient de se produire en Egypte démontre que certaines idées peuvent avoir un impact là où on ne les attend pas ! ».
Dès que nous avons appris cette nouvelle, nous avons contacté M.Mezri Haddad, comme nous avons d’ailleurs l’habitude de le faire. On le consulte comme on le fait avec d’autres personnalités politiques ou intellectuelles. M.Haddad n’a pas voulu nous donner de plus amples précisions au sujet de son déplacement probablement en Algérie. Il s'est contenté de nous dire qu’il attend de contacter la rédaction parisienne d’Afrique-Asie avant de dire quoi que ce soit. Sur sa page facebook, il avait d’ailleurs écrit la même chose.
Mais le soir même, toujours sur sa page facebook, il a écrit : « Pour des raisons familiales, je me suis effectivement rendu en Algérie il y a un peu plus de deux mois. Je ne savais pas que j'étais si surveillé ! De quoi a-t-on peur ? Je ne suis qu'un pauvre philosophe ! L'affaire est close ».
L’affaire n’est pas close pour nous car un proche collaborateur de Rached Ghannouchi a confié à un journaliste de télévision connu en Tunisie, qu’il a entendu le chef d’Ennahda en personne appeler au téléphone Noureddine Bhiri et lui dire, « Qu’est-ce qu’il attend ce ministre de la Justice pour s’occuper de cet agent de la France et de l’Algérie ? Dites-lui de faire le nécessaire ». L’actuel ministre de la Justice, Nadhir Ben Ammou, va sans doute préparer un dossier contre Mezri Haddad pour complot contre la sécurité de l’Etat.
Si cette affaire s’avère exacte, on ne peut qu’admettre avec Afrique-Asie que cet ambassadeur "a des suites dans les idées philosophiques". Jusqu’à ce jour, que ce soit en Tunisie ou au Qatar, il ne lâche pas ses proies. Il pense que ce qui a été arraché au peuple par la ruse et le coup d’Etat doit être restitué au peuple par la ruse et le coup d’Etat. Nous pensons au contraire que dans les prochaines élections démocratiques, les islamistes seront balayés...même si la solution à l'égyptienne est plus rapide et plus radicale, mais plus risquée aussi.
Restent deux questions auxquelles nous n'avons toujours pas de réponse. Quel est le service de renseignement qui a balancé cette affaire de déplacement à l'étranger? Et pourquoi le journal Afrique-Asie a t-il relayé cette information précisément hier ? Tunisie-Secret.com
Lilia Ben Rejeb