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Mezri Haddad: la révolution du jasmin était un conte de fées pour adolescents


14 Février 2013

Interviewé par le quotidien algérien La Nouvelle République, Mezri Haddad revient sur les causes de la révolution du jasmin et dévoile les objectifs stratégiques et géopolitiques du printemps arabe. Pour le philosophe tunisien, ce printemps n'est que la mise en oeuvre du "Grand Moyen-Orient" conçu par les néoconservateurs pour domestiquer l'islamisme en vue de perpétuer l'hégémonie américaine. "Le triomphe de l'islamisme en tant qu'idéologie provoquera la déchéance de l'Islam en tant que religion", prévient M.Haddad. Voici la reproduction de cette interview réalisée par Chérif Abdedaïm et publiée à la Une de la Nouvelle République du 12 février 2013.


Mezri Haddad: la révolution du jasmin était un conte de fées pour adolescents
Vous êtes de ceux qui considèrent que la « révolution tunisienne » n’est en fait qu’une  imposture qui ne relève pas seulement du ressort des islamistes. Quels sont d’après-vous les responsables de cette déstabilisation de la Tunisie et pourquoi ?

Les responsables de cette déstabilisation c’est d’abord un régime qui n’a pas été capable d’amorcer, en temps opportun, un véritable processus démocratique et qui a laissé se propager le clientélisme et la corruption. C’est aussi une opposition qui a manqué de patriotisme en se mettant au service d’agendas étrangers. Oui, j’ai considéré dès le départ que la « révolution du jasmin » était un conte de fées pour adolescents. Il s’agissait plutôt d’une révolte sociale que des traitres locaux et des services étrangers ont déguisé en révolution politique. Cette révolte sociale est semblable à celle de janvier 1978, à celle de janvier 1984 et à celle d’octobre 1988 en Algérie. Elles exprimaient toutes des revendications sociales et salariales parfaitement légitimes. Ce qui s’est passé en janvier 2011 est donc une colère sociale qu’une poignée de cyber-collabos ont transformé en soulèvement politique, selon un plan que les services américains ont mis en œuvre dès 2007. Volontairement ou inconsciemment, plusieurs jeunes tunisiens et arabes d’ailleurs ont été embrigadé par l’organisation OTPOR, par l’Open Society Institute du vénérable George Soros, et par la Freedom House, qui a été dirigé par l’ancien directeur de la CIA, James Woolsey, et qui compte parmi ses membres le théoricien du choc des civilisations, Samuel Huntington, ainsi que Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz, qui ont commis des crimes contre l’Humanité en Irak. C’est par la magie du Web, d’internet et de facebook qu’un simple fait divers –l’immolation par le feu d’un jeune alcoolique- s’est mu en « révolution du jasmin » pour se transmuer en « printemps arabe ».        
 
Au même titre que dans beaucoup de pays arabes et même européens, la Tunisie a connu son malaise social, mal vie, chômage, etc, qui sembleraient être à l’origine du soulèvement du peuple tunisien. Toutefois, quand on  constate qu’avec la nouvelle configuration du paysage politique tunisien  cette situation sociale s’est au contraire aggravée ; qu’aurait-il fallu faire pour redresser cette situation ?

Le malaise social était bien réel mais on en a exagéré l’ampleur. Contrairement à tout ce qui a été dit par propagande, par ignorance ou par suivisme, ce n’était pas du tout une révolte de la pauvreté et de la misère économique mais de la prospérité et de la croissance mal répartie entre les strates sociales et les régions géographiques. L’économie de la Tunisie se portait nettement mieux que les économies dopées de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal et de la Grèce, un Etat en faillite malgré trois plans de sauvetage à coup de millions d’euros. L’Etat tunisien n’était pas en faillite, bien au contraire. C’est maintenant qu’il est en faillite, avec un endettement qui s’est multiplié par sept, une croissance en berne et plus d’un million de chômeurs, alors qu’il était à 400000 en janvier 2011. En moins de deux ans, la Tunisie a perdu les acquis de 50 ans de dur labeur.        
 
Si vous aviez à comparer l’époque Bourguiba, celle de Ben Ali, et la gouvernance actuelle,  quelle serait  d’après-vous celle qui répond le mieux aux aspirations du peuple tunisien ?

Celle de Bourguiba, incontestablement. C’était l’époque où le géni d’un homme se confondait avec l’esprit d’une nation. Je préfère employer ce concept de nation plutôt que le mot peuple dont tout le monde se gargarise depuis janvier 2011. Bourguiba, qui reste pour moi un exemple inégalable, n’était pas un démocrate mais un despote éclairé. Sa priorité n’était pas la démocratie, mais la construction d’un Etat moderne, le raffermissement d’une nation, l’affranchissement des esprits par l’éducation et l’émancipation de la femme par jacobinisme. Ben Ali n’a ni la dimension charismatique de Bourguiba, ni sa puissance intellectuelle. C’est un président pragmatique que le hasard et la nécessité ont placé à la tête de la Tunisie. Il avait deux priorités : le redressement économique du pays et la neutralisation des islamistes. Quoique l’on dise aujourd’hui, dans ces deux objectifs, il a remarquablement réussi. Sa faute majeure dont la Tunisie n’a pas fini de payer le prix, c’est qu’il n’a pas profité de ses deux atouts pour instaurer une véritable démocratie. Enivré par le pouvoir, mal conseillé, se sentant invulnérable, il n’a pas su répondre aux aspirations démocratiques d’une société à plus de 60% jeune et éduquée. Quant à la gouvernance actuelle, elle cumule l’incompétence et la suffisance. Mais plus grave encore que l’incompétence, ce gouvernement dit de la troïka n’a aucun sens du patriotisme, puisque les uns subissent les injonctions de Washington, les autres sont sous l’influence de l’ancienne puissance coloniale, et les troisièmes sont aux ordres du Qatar.
             
On accuse justement le Qatar de jouer un rôle déstabilisateur dans les pays arabes ; êtes-vous de cet avis ? Si oui, dans quel intérêt cet émirat joue-t-il ce rôle ?

Non seulement je suis de cet avis, mais j’ai été l’un des rares, sinon le premier à dénoncer le rôle moteur que cet émirat féodal et esclavagiste a joué dans ce fameux « printemps arabe ». Je l’avais analytiquement démontré dans mon livre « La face cachée de la révolution tunisienne », dès 2011. Le rôle de cette oligarchie mafieuse a été, en effet, déterminant. Par la propagande et l’intoxication d’Al-Jazeera, par l’activisme diplomatique, par la corruption financière des instances décisionnelles occidentales, et par le recrutement de mercenaires chargés de semer la panique et la terreur au sein de la société. Il existe des preuves matérielles selon lesquelles les premières victimes dans les rangs des manifestants ont été abattues par des snippers d’Europe de l’Est payés par les services qataris. Ce fut le cas en Tunisie mais aussi en Egypte. Dans quel intérêt le Qatar a-t-il joué ce rôle ? Primo par sous-traitance de la géopolitique israélo-américaine. Secundo par ambition énergétique. Tertio par messianisme islamo-wahhabite.
      
La France et les Etats-Unis, semblent également impliqués dans la déstabilisation de la Tunisie, à l’instar de l’Egypte, la Libye et maintenant la Syrie et bientôt le Sahel. Dans ces différents cas, ils semblent  se « réconcilier » avec les mouvements islamistes qu’ils combattaient depuis le 9/11 au nom de la lutte anti-terroriste. Comment peut-on interpréter cette nouvelle  « alliance »?

Pour ce qui est des anglo-saxons, cette alliance n’est pas nouvelle mais très ancienne. Elle remonte à la fameuse grande révolte arabe sous le commandement de Lawrence d’Arabie, puis à la naissance des Frères musulmans en 1928, une secte qui est le produit du géni politique anglais pour marginaliser le nationalisme arabe en guerre contre le colonialisme. L’âge d’or de l’alliance islamo-impérialiste a été en Afghanistan et contre l’URSS. Les événements du 11 septembre 2001 ont sans doute marqué un tournant. L’esclave s’est retourné contre son maître. L’administration Bush a trouvé dans cet événement l’occasion d’envahir l’Irak et croyait pouvoir éradiquer rapidement le terrorisme islamiste en Afghanistan. Mais parallèlement, dans le cadre du « Grand Moyen-Orient », les néoconservateurs renouaient avec tous les mouvements islamistes qui ont fait allégeance au gendarme du monde. Le nouveau deal : on lâche les dictatures qui vous ont persécuté, on vous aide même à prendre le pouvoir, mais en échange, vous gardez bien nos intérêts, vous ne franchissez pas la ligne rouge par rapport à Israël et vous contribuez au maintien de l’omnipuissance américaine contre la Russie, la Chine, l’Inde et les autres puissances émergentes. Comme je l’avais dit dans une interview il y a plus d’une année, « A vous la charia, à nous le pétrole. Chacun sa religion ! ». C’est ainsi que je résume le sens ultime du « printemps arabe ».            

Vous dites également, dans l’un de vos articles que « C’est l’impatience et l’insolence d’un Rached Ghannouchi  galvanisé par le soutien américain, la crise algérienne et le bras de fer entre le FLN et le FIS qui ont changé la donne en Tunisie. » Pouvez-vous  nous éclairer à ce sujet?

Il me semble que je parlais des rapports entre Ben Ali et Ennahda entre 1987 et 1991. Il faut d’abord rappeler que deux Etats ont joué un rôle important dans l’arrivée au pouvoir de Ben Ali : l’Italie et l’Algérie. La France avait un autre successeur à Bourguiba et les Américains jouaient déjà la carte islamiste. Ben Ali a été reconnu par les Etats-Unis à la seule condition qu’il partage le pouvoir avec leurs protégés islamistes. C’est ainsi qu’il les a libéré de prison, qu’il a reçu à Carthage Ghannouchi, que les islamistes ont été autorisé à participer aux élections de 1989 avec des listes indépendantes, qu’ils ont signé le Pacte national…Le point de discorde a été la légalisation d’Ennahda. Bien installé au pouvoir, Ben Ali voulait gagner encore du temps avant de faire cette dernière concession. Excédés, confortés par l’allié anglo-américain, les islamistes ont retrouvé leurs vieux reflexes : manifestations, agitations à l’université, complots contre la sécurité de l’Etat et tentatives d’assassiner Ben Ali. Celui-ci a trouvé dans le début de la crise algérienne l’occasion de mettre hors d’état de nuire les islamistes.
         
En extrapolant l’impact de ces « révolutions » déstabilisatrices, on constate également, qu’un autre bras de fer se déroule en catimini entre les Etats-Unis ( y compris leur alliés Occidentaux) et les pays du BRICS. D’après-vous, quelles pourraient être  les conséquences de cette nouvelle donne ?

Ce n’est pas une extrapolation mais une expression essentielle du « printemps arabe ». Je dirai même que le premier sens géopolitique et géostratégique de ce « printemps arabe » est de saborder par anticipation tout rapprochement entre le monde arabo-islamique et les puissances du BRICS, principalement la Russie et la Chine. Il faut relire Bernard Lewis et Samuel Huntington pour une meilleure intelligibilité du « printemps arabe », à l’aune du projet de Grand Moyen-Orient. Dans le « Choc des civilisations », Huntington –qui a d’ailleurs commencé sa carrière universitaire en tant que spécialiste de la Tunisie !- parle clairement de « l’alliance islamo-confucéenne » qu’il faut empêcher par tous les moyens. La carte islamiste, comme la carte du bouddhisme tibétain, pourrait d’ailleurs tout à fait servir à l’implosion de la Chine, qui compte une trentaine de millions de musulmans. Idem pour l’Inde, autre puissance émergente, qui compte 130 millions de musulmans et que les Anglais avaient déjà affaibli par la création artificielle et sur une base confessionnelle du Pakistan en 1947, au grand désespoir de Gandhi. En termes géopolitiques, les Américains cherchent à constituer en Méditerranée un Arc sunnite, la fameuse « ceinture verte », qui partirait du Maroc jusqu’en Turquie, en passant par l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, le Liban, la Syrie et le futur Etat jordano-palestinen ! Avec le Pakistan, l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite et les pétromonarchies, l’Iran chiite sera isolé, le pétrole sera bien gardé et a foi des musulmans, bien conservée ! Mais il y a aussi un Arc chiite en prévision. C’est que les Etats-Unis ne cherchent pas tant à détruire l’Iran qu’à aseptiser son chiisme, le désamianter plus exactement. Le chiisme aura forcément un rôle à jouer, ne serait-ce que pour que la puissance de l’islamisme sunnite ne dépasse jamais le seuil de tolérance américaine.
                
On accuse également les instigateurs de cette déstabilisation du monde arabe de convoiter les ressources naturelles de ces pays au moment où la crise économique bat son plein en Europe et aux Etats-Unis. Dans ce cas, pourquoi alors s’être attaqué à la Tunisie qui ne dispose pas de pétrole ou d’autres ressources minières importantes ?

C’est le principal argument que les idiots utiles de la pseudo-révolution tunisienne ont utilisé pour répondre à ceux qui ont analysé cette « révolution » dans ses implications géopolitiques, en accusant d’ailleurs ces analyses de théories du complot. La Tunisie n’a pas été visée parce qu’elle regorge de pétrole mais parce qu’elle répondait au critère du parfait laboratoire. Elle devait servir de mèche à la poudrière arabe. C’était le pays socialement, économiquement et politiquement le mieux prédisposé à une telle crise. Pendant des années, on avait présenté le régime tunisien comme la plus grande dictature policière du monde arabe. Les événements de janvier 2011 ont démontré qu’il était le régime le plus vulnérable et même le plus libéral. Quant à l’appropriation des ressources naturelles par les colonialistes new look, cela ne fait pas le moindre doute. La Libye n’est plus maitresse de son gaz, de son pétrole et même de ses nappes phréatiques. Exactement comme l’Irak, depuis 2003.
      
Récemment les islamistes viennent de passer à une nouvelle étape  celle des assassinats ; celui du militant Chokri Belaïd, après ceux de Lotfi Nakhd, de Nidaa Tounès, il y a quelques mois ; de quoi  cela pourrait-il présager ?

C’est le présage d’une série d’attentats ciblant les politiques, les intellectuels, les journalistes, mais aussi d’un cycle de violence que la Tunisie n’a jamais connu auparavant. C’est la conséquence de deux ans de laxisme et de décisions irresponsables. Dès le 14 janvier 2011, au nom de la « révolution du jasmin », des terroristes ont été libéré, d’autres sont revenus des quatre coins du monde, des centaines de criminels qui n’ont rien à voir avec la politique ou l’islamisme ont été amnistiés par le président provisoire. Tous ces individus dangereux se promènent librement dans le pays. Il y a aussi les criminels qui sont partis faire le jihad en Syrie et qui vont revenir chez eux. Le rétablissement de l’ordre et de la paix civile vont être la tâche la plus difficile.
  
Enfin, à quelles conséquences pourrait-on s’attendre avec cette montée de l’islamisme radical ? Et qui en serait (ent)  le(s) véritable(s) bénéficiaire(s) ?

Première conséquence, la banalisation du choc des civilisations et la fracture entre Orient et Occident. Avec ce « désordre créatif » comme disent les architectes du « printemps arabe », les pays déstabilisés ne se relèveront pas avant une quinzaine d’années. Ils vont connaître l’anarchie, l’insécurité, l’instabilité politique et le marasme économique. Mais le plus grave à mon avis, c’est la régression sociale, éducative et culturelle que connaissent déjà ces pays et qui va connaitre une amplification dans les années qui viennent. C’est l’ère de la sacralisation du bigotisme et de l’ignorance, l’époque du repli identitaire. Mon combat contre l’idéologie islamiste n’a jamais été celui d’un marxiste, d’un freudien ou d’un laïciste. C’est parce que je me sens profondément musulman que je suis radicalement anti-islamiste. Le pire ennemi de l’islam, c’est l’islamisme. Faire de la religion de Mouhammad un enjeu politique et géopolitique entre les mains des puissances occidentales, c’est un crime impardonnable. Réduire le Coran à un manuel politique, c’est trahir l’esprit de l’islam et poignarder la transcendance de Dieu. Dès 1937, Abbas Mahmoud Al-Akkâd disait que « les groupes religieux qui recourent à la religion pour atteindre des objectifs politiques sont des agents payés qui se cachent derrière l’islam pour abattre cette religion, car la réussite de leur cause finit par la perte de l’islam ». Je considère, en effet, que le triomphe de l’islamisme en tant qu’idéologie provoquera la déchéance de l’Islam en tant que religion. En faisant du saint Coran un manuel de subversion, en réduisant la Sunna aux miasmes de la scolastique médiévale qui offense la haute spiritualité de l’Islam et la supériorité de la philosophie islamique, en faisant de l’islam un enjeu de politique internationale, en transformant cette religion en instrument de chantage , de pression ou de négociation entre les mains des « mécréants » occidentaux comme ils disent, en l‘impliquant dans des actions terroristes aussi abjectes qu’étrangères à ses valeurs intrinsèquement humanistes, ces marchands de l’islam, ces imposteurs de Dieu, ont déjà beaucoup porté atteinte à l’Islam. Vous pourriez donc facilement deviner à qui profite cette subversion de l’Islam et cette image si injuste que l’on donne des musulmans.
Tunisie-Secret.com
 
Interviewé par Chérif Abdedaïm
La Nouvelle République No 4555, du 12 février 2013      
 

 
 


           


1.Posté par M Djaziri le 14/02/2013 12:12
Je suis d'accord avec M. Mezri Haddad.
On pourrait aller encore plus loin concernant les rapports entre islam et démocratie.

2.Posté par Rachid Merdassi le 22/02/2013 13:01
Rachid Merdassi
Entierement d'accord,voila ce que j'ai ecrit moi-meme comme commentaire suite a la demission de jebali:
Ne nous voilons pas la face en nous laissant berner par la manoeuvre en cours,qui n'est qu'un ecran de fumee pour amuser la galerie et empetrer la classe politique dans de faux debats les detournant ainsi de l'enjeu essentiel.Pour le comprendre,il faut toujours avoir present a l'esprit le projet islamiste panarabe voulu par l'alliance des neo-conservateurs sionistes US,leur parrain l'AIPEC et Israel avec l'objectif d'ecarter definitivement la menace arabe posee a l'etat sioniste,consacrer la suprematie US sur cette region riche en ressources naturelles de toutes sortes et freiner l'elan expansionniste de la chine qui devient une vraie menace aux interets geostrategiques et economiques des USA.Les islamistes dans les pays du printemps arabe ne sont en verite que les instruments et facilitateurs de ce projet et ont ete de loin preferes aux laics soupconnes de sympathies communistes et peu surs.La radicalisation en cours au sein d'ennahdha et determination a maintenir son controle du pouvoir et rouages de l'etat ne peuvent s'expliquer autrement que par cette toile de fond et le silence americain face aux derives en cours et son lachage des forces democratiques.Les tunisiens opposes a ce projet machiavelique n'ont qu'a compter sur eux-memes en resserrant leurs rangs et en mettant en sourdine leurs divergences ideologiques et luttes d'egos avant qu'il ne soit trop tard.

3.Posté par Gawri le 22/02/2013 13:21
tout à fait d'accord !

4.Posté par Observateur en Tunisie le 25/02/2013 05:19
Nuances d'opinions sur le thème.

Toute l'exposition de M. Haddad est très intéressante et hautement structurée intellectuellement, grâce aussi à ses expériences maturées pendant sa mission diplomatique et ses études sociaux.

Malgré je ne puisse pas m'identifier dans un simple commentaire, et je m'excuse pour cela pour des raisons de sécurité personnelle (surtout au moment actuel), je travaille assidûment à une publication, qui devrait être ma première, où j'expose sous la forme d'une "Lettre" un essai interprétatif de l'expérience politique qu'on vit en Tunisie, tout en exprimant l'exigence d'une reforme sociale en tutelle de la liberté de conscience et pour l'égalité effective entre l'homme et la femme dans la future Constitution tunisienne. Je précise que je ne travaille pas pour quelconque organisation politique, de renseignement, ou lobby quel-qu’il soit son objectif, adoptant uniquement le critère de la liberté d'opinion et poursuivant ce que ma conscience m'indique comme un juste objectif selon ma foi chrétienne. Je pense que, comme on respecte les prises de positions de M. Haddad, un musulman de conscience qui vit et travaille intellectuellement pour un idéal honnête et philanthropique, en France, pays d'enracinement culturel chrétien mais de politique laïque, EGALEMENT on devrait être en mesure en Tunisie de pouvoir respecter quelqu’un qui y vit et travaille avec la même ambition, en harmonie avec sa conscience et poursuivant un objectif également éthique et philosophique : la paix, la fraternité et l'égalité de droits des hommes, sans discriminations de religion, dans le droit personnel, liberté de culte, de propriété et de mariage, etc.

Quand cela sera possible dans un Pays de tradition "musulmane", je crois que ce pays sera "démocratique".

Cela dit par rapport à la dernière partie de l'exposition de M. Haddad, que j'estime assez et que je citerai volontiers dans mon ouvrage écrit.

Par rapport aux "néoconservateurs américains", faucons du néo-colonialisme en M.O., je dois avant tout affirmer ma profonde antipathie pour la gouvernance américaine et sa lâcheté politique sur la scène internationale, pour faire remarquer, en tout cas, que juger "en bloc" est une pratique très confortable pour un certain journalisme, mais la réalité est assez, assez plus complexe.

Sur le plan personnel, aucune comparaison entre la politique étrangère de G. W. Bush et celle de B. Obama, ce dernier ne possédant même pas une "personnalité politique", ou un reflet de conscience dans la conduite des Affaires Etrangères. Il apparaît évident, sous plusieurs aspects, qu'Obama est une comparse médiatique dans les mains de la CIA. C'est la CIA - et les sinistres personnalités derrière cette agence - qui est maître absolu de la politique américaine aujourd'hui. C'est le CYNISME absolu, le manque TOTAL de moralité. Ce sont des lobbys PLUTO-sionistes, qui méprisent mêmes les fondements du Judaïsme et de la Thora, et qui s'enrichissent du trafic d'armes, qui font cette politique perverse actuellement. Ce sont ceux qui lancent le projet du "mariage pour tous" (pédophiles inclus) aux USA et en France, ceux qui veulent déraciner les fondements même de la famille et déstructurer à jamais les sociétés dans le monde. Permettez de plaidoyer un seul trait, à défaut d'espace, pour ce seul point : la tragédie politique que la Tunisie connait n'était jamais l'agenda de G. W. Bush. Ce n'est pas l'homme qui aurait trahi le Président Ben Ali ou fait assassiner le Guide Kadhafi. Malheureusement, pour Saddam Hussein, l'affaire était aussi très personnelle, à cause du complot pour assassiner son père. Chacun se fait son opinion et Dieu nous jugera tous. Mais, je crois qu'il y avait bien de la sincérité dans l'homme G.W. Bush, mal conseillé c'est vrai, mais jamais indifférent aux sujets de fond, développement démocratique et libertés fondamentales. Le Dr. Paul Wolfowitz, lui aussi, que M. Haddad croit directement responsable des crimes en Irak, n'est pas un homme "sans âme" et bien au contraire, il a été éconduit par des subalternes en Irak, l'alors le chef de forces armées sur le champ à Bagdad, notamment lors de la tentative d'abattre le monument funéraire de Michel Aflak (entre autre). Je me rappelle que j'ai pris l'initiative d'envoyer un mail de protestation à la Présidence (Maison Blanche). J'en possède la copie, dûment datée Jeudi 10 janvier 2008, titre "A Moral Opinion On Iraq". Eh bien, le croirez-vous? Dans le 48 heures suivantes, G. W. Bush décida de réintégrer les officiers du Baath dans l'armée irakienne!

Mais concernant la politique d'Obama, il est vraiment un cas sans espoir... c'est un superlatif d'hypocrisie. Quelque chose qui s'accorde parfaitement à Rached Ghannouchi, je crois.
Parfaitement d'accord enfin sur l'estimation de M. Haddad, que le Président Ben Ali aurait put en effet sauver son pouvoir, mais "il n’a pas su répondre aux aspirations démocratiques d’une société à plus de 60% jeune et éduquée". Il aurait trop attendu, fatalement.

Merci pour la publication sur T.-S.

5.Posté par zeraoui le 28/02/2013 21:13
Je suis globalement en accord avec l'auteur sauf (et c'est important) lorsque celui-ci confond islamisme et extrémisme.
Je suis musulman et donc islamiste sans être extrémiste.
C'est ce qu'a réussit à faire l'europe et l'occident de manière général avec un certain lobby en mettant dans le même sac: islamiste et extrémiste ce qui leurs a permis d'alimenter le fameux péril vert.
Alors pour l'amour de dieu éviter de rentré dans leur jeux nauséabonde !

6.Posté par mestiri le 11/03/2013 12:20
Un conte de fées???? quel est ce compte de sorcières qui ne tient pas compter les sacrifiés, blessés,des héros. Le 14 janvier est l'explosion d'une légitime colère, rage contre l'incompétence des nantis à diriger avec dignité et équité la Tunisie . ,

7.Posté par ghanouchi le 16/03/2013 13:26
Trés bien écrit et trés explicite. Cette note de mr mezri, résume à elle seule les péripéties traversées et l'état dans lequel se trouvent aujourd'hui le monde et la tunisie en particulier. Ce pays, petit par sa taille, à l'histoire millénaire, bien situé géographiquement a toujours servi de passage et de laboratoire à beaucoup de civilisations qui s'y sont installées pendant trés longtemps. La venue des islamistes dans ce pays, convoité par eux depuis plus de 50 ans, est inespérée pour ces groupes fondamentalement contre la démocratie et le développement de l'esprit.Ne nous étendons pas davantage sur les péripéties vécues par ce pays depuis le 14 janvier 2011 mais essayons de chercher les issues afin de sauver la tunisie des dégats qui l'attendent encore. J'aime ce pays qui est le mien et que je compte laisser en bon état aux générations futures dont mes enfants que j'ai également éduqué dans l'amour et l'attachement à la Tunisie. Aussi, il faudrait que toutes les forces démocratiques joignent leurs forces au détriment de leurs interets egoistes afin de contrer ce mouvement dangereux qu'est ennahdha et les filiales comme la ligue de pseudo protection de la révolution, dont cette secte dispose. Je considere que les prochaines elections sont fondamentales et cruciales pour passer ce cap, encore faudrait il ques ces elections se deroulent dans des conditions saineset hors de portée des puissances etrangeres ou les sectes intérieures, qui voudraient les truquer.

8.Posté par Abid le 31/03/2013 22:44
Je suis d''accord avec M. Mezri Haddad. On pourrait aller encore plus loin sur la voie de la démocratie.

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