Et nous apprenions il y a quelque temps que la London School of Economics avait honoré d’un doctorat (Ph.D) ce grand connaisseur de la condition humaine, Seif al-Islam, le fils du défunt Mouammar Kadhafi, et que la thèse du doctorat en question avait été écrite par d’autres que lui (dans la veine du scandale, dans les universités de tout le monde occidental, de ces riches Arabes, Perses, ou Pakistanais qui font appel à des plumes pour écrire leurs papiers) ; cela nous porte à croire qu’aucun de ces diplômes ne peut être pris au sérieux, qu’aucun de ces supposés lettrés n’a travaillé par lui-même, et qu’on doit les en soupçonner tant qu’il n’auront pas apporté la preuve du contraire, la preuve qu’ils ont effectivement étudié, et la preuve, dans une moindre mesure, qu’ils ont été effectivement formés à quelque chose.
Mais le pire scandale, c’est avant tout la nomination d’un certain propagandiste comme titulaire d'une chaire créée et payée par un sombre roitelet arabe (Ce dandin d’émir du Qatar ? Ce si photogénique sultan d’Oman, tout en folklore avec son faucon sur la main ? J’ai oublié lequel…), chaire créée dans le but précis de lui offrir le bon ascendant grâce auquel il peut mener sa campagne douceâtre et sinistre de promotion de l’islam dans tout le monde occidental.
Cet homme, avec sa titularisation achetée clés en mains, c’est Tariq Ramadan. Il est le petit fils d’Hassan El Banna, le fondateur des Frères Musulmans. Chacune de ses sorties publiques est l’occasion d’une nouvelle démonstration de taqiya et de kitman, d’un empilement de mensonges et de demi-vérités débités à un tel rythme qu’on ne peut les réfuter tous, que ce sera difficile de rétorquer, même pour l’adversaire le mieux préparé. Il a pendant un temps enseigné à Genève. Mais avec la publication du livre de Caroline Fourest (« Frère Tariq ») et sa mise en pièces lors de deux émissions à fortes audiences (l’une avec un Nicolas Sarközy à son meilleur, l’autre avec Alain Finkielkraut ), il a été temps pour Tariq Ramadan de quitter les contrées francophones où bien trop de gens le connaissaient, et de filer vers les territoires anglophones du Dar al-Harb, à savoir l’Angleterre, et au-delà, le jackpot, les Etats-Unis. Mais tout d’abord, il a tenté sa chance aux Pays Bas. Il a réussi, à force d’argent arabe, à se faire créer une chaire dans une université des Pays Bas. Mais il a vite compris que cela ne marcherait pas, qu’il allait devoir rejoindre l’Angleterre, et donc Oxford ou Cambridge (même si l’Université de Londres, par le SOAS [School of Oriental and African Studies], l’aurait volontiers accueilli).
Tariq Ramadan ne s’est jamais résolu à n’être qu’un humble chargé de conférence au St Antony’s College [d’Oxford], où le département du Moyen Orient (contrairement à ceux, légitimes depuis toujours, de l’Europe de l’Est et de la Russie) était tenu d’une main de fer par Albert Hourani, qui en avait fait un moulin à diplômes pour les Arabes (parmi lesquels Rachid Khalidi), et s’y prélassait du haut de ses responsabilités, y dispensant ses faveurs à la façon d’un abbé gras en son monastère. Et donc il s’est fait créer une chaire à Oxford, une chaire instituée pour lui, et après un « recrutement international », une chaire qu’il a investie comme professeur, lui, Tariq Ramadan. Et est-ce que les responsables d’Oxford, ceux des départements d’études arabes, du Moyen-Orient, ou des études islamiques, ceux qui dépendent tant des contributions financières de ces riches arabes qu’ils courtisent sans cesse, ceux-là, est ce qu’ils se sont élevés contre ce titre de professeur acheté rubis sur l’ongle ? Non. Soit ils n’ont rien dit, soit, bien pire, ils sont tombés en pâmoison devant la justesse et la valeur d’une telle nomination. Tout cela donne la nausée.
Et pendant un temps, Tariq Ramadan a continué sa campagne, celle où il disait « nous [les musulmans] sommes là » et « nous sommes là pour rester » et « il n’y a rien que vous puissiez y faire », pour mieux montrer ensuite le visage de l’extrême affabilité, jusqu’à ce que des gens comme Ibn Warraq ou Ayaan Hirsi Ali ne le mettent KO à l’occasion d’un débat. Il a bien meilleur jeu à débattre avec ceux, occidentaux, qui tremblent à l’idée de croire ce qu’ils apprennent de l’islam, qui se refusent à le croire vraiment, qui aimeraient tant ne pas y croire, se convaincre qu’il n’y a en fait aucun problème, ou que, s’il y en a un, il pourra être facilement résolu.
Mais voilà dix mois que Tariq Ramadan a été exceptionnellement – pour lui – silencieux. Pourquoi ? Et bien, qu’a-t-il à dire sur les événements d’Egypte, son pays d’origine ? - quand bien même se croit-il fondé à se considérer comme européen, car il se trouve qu’il est certes né et a été élevé en Europe mais comme le fils fanatique d’un père fanatique, qui était lui-même le fils d’un grand père encore plus fanatique. Et bien, qu’a donc à dire Tariq Ramadan sur l’Egypte ? Peut-il prendre le parti de cette minuscule opposition laïque et libérale, qui a si peur des Frères Musulmans ? Bien sûr que non. Peut-il se faire le porte-voix de la persécution, des attaques meurtrières envers les coptes ? Non, il ne le peut pas. Il ne le fera pas. Donc, il fait profil bas pour le moment.
Le Oxford Student devrait examiner les sources de financement de Tariq Ramadan, examiner comment il a été nommé titulaire d'une chaire à Oxford, examiner ses soi-disantes « brillantes études ». Cela exigerait un travail de journalisme d’investigation de haut niveau. Mais cela en amuserait certainement plus d’un. Cela serait utile à toute la sphère académique de voir exposées au grand jour la pourriture et la corruption dues à cet argent arabe, cet argent qui n’afflue pas seulement pour construire des centres d’études islamiques dans des endroits comme Durham et Exeter, mais aussi pour que seuls y prévalent ceux qui souhaitent défendre la foi de l’islam, et éviter de subir des critiques émanant d’Arabie Saoudite, du Koweit et des Emirats - c'est-à-dire émanant des donateurs qui surveillent minutieusement qui est nommé aux postes clés de ces centres, et qui s’assurent qu’aucune voix indépendante ou critique n’y soit entendue.
Oui, il faudrait publier le feuilleton du « Comment Tariq Ramadan a-t-il obtenu sa chaire universitaire ? » - à commencer par sa décision de quitter le monde francophone, par son faux départ aux Pays Bas, par son poste de chargé de cours au St. Antony ‘s College, et enfin ce stratagème de lui acheter une chaire, stratagème qui a si bien marché pour lui, et a fait tant de tort à l’image d’Oxford, et au moral des professeurs qui y méritaient leur nomination, et au moral de ceux qui n’ont jamais obtenu de titre de professeur mais étaient parfaitement au courant du scandale sous-jacent à la nomination de Tariq Ramadan.
Le scandale de ceux qui ont été admis comme étudiants a été traité comme il se doit (intéressant de noter d’ailleurs cette coutume des musulmans riches et puissants de vouloir étudier, ou faire étudier leurs enfants, autant qu’ils le peuvent dans le monde occidental – et pourtant ils ne se demandent même pas pourquoi les élites musulmanes, dans leurs propres pays riches mais misérables, cherchent tant à mettre leurs enfants dans des écoles chrétiennes ou occidentales, ou à les envoyer dans le monde occidental pour leurs études). Ici le fils Rafsanjani, là le fils Kadhafi, et encore là des dizaines de princes et princesses d’opérette – c’est si facile !
Mais le scandale de la nomination de Tariq Ramadan à la tête d'une chaire universitaire est d’une toute autre importance. Et il en va de même pour toutes ces manières qu’ont musulmans et non-musulmans idolâtres de l’islam de s’entraider, de s’embaucher les uns les autres, de se promouvoir les uns les autres, dans tous les départements académiques d’études islamiques ou moyen-orientales au Royaume Uni et dans tout le monde occidental.
Cela a été complètement dévoilé – entre autres par Martin Kramer. Mais il ne faut jamais relâcher les efforts en la matière. Pourquoi donc ne pas lancer une série d’articles, dans un grand quotidien de Londres plutôt qu’un journal d’étudiants d’Oxford, sur Tariq Ramadan et sa résistible ascension ?Tunisie-Secret.com
Hugh Fitzgerald, NER, 22 novembre 2011. Traduction par Olaf pour Poste de veille, www.postedeveille.ca
Mais le pire scandale, c’est avant tout la nomination d’un certain propagandiste comme titulaire d'une chaire créée et payée par un sombre roitelet arabe (Ce dandin d’émir du Qatar ? Ce si photogénique sultan d’Oman, tout en folklore avec son faucon sur la main ? J’ai oublié lequel…), chaire créée dans le but précis de lui offrir le bon ascendant grâce auquel il peut mener sa campagne douceâtre et sinistre de promotion de l’islam dans tout le monde occidental.
Cet homme, avec sa titularisation achetée clés en mains, c’est Tariq Ramadan. Il est le petit fils d’Hassan El Banna, le fondateur des Frères Musulmans. Chacune de ses sorties publiques est l’occasion d’une nouvelle démonstration de taqiya et de kitman, d’un empilement de mensonges et de demi-vérités débités à un tel rythme qu’on ne peut les réfuter tous, que ce sera difficile de rétorquer, même pour l’adversaire le mieux préparé. Il a pendant un temps enseigné à Genève. Mais avec la publication du livre de Caroline Fourest (« Frère Tariq ») et sa mise en pièces lors de deux émissions à fortes audiences (l’une avec un Nicolas Sarközy à son meilleur, l’autre avec Alain Finkielkraut ), il a été temps pour Tariq Ramadan de quitter les contrées francophones où bien trop de gens le connaissaient, et de filer vers les territoires anglophones du Dar al-Harb, à savoir l’Angleterre, et au-delà, le jackpot, les Etats-Unis. Mais tout d’abord, il a tenté sa chance aux Pays Bas. Il a réussi, à force d’argent arabe, à se faire créer une chaire dans une université des Pays Bas. Mais il a vite compris que cela ne marcherait pas, qu’il allait devoir rejoindre l’Angleterre, et donc Oxford ou Cambridge (même si l’Université de Londres, par le SOAS [School of Oriental and African Studies], l’aurait volontiers accueilli).
Tariq Ramadan ne s’est jamais résolu à n’être qu’un humble chargé de conférence au St Antony’s College [d’Oxford], où le département du Moyen Orient (contrairement à ceux, légitimes depuis toujours, de l’Europe de l’Est et de la Russie) était tenu d’une main de fer par Albert Hourani, qui en avait fait un moulin à diplômes pour les Arabes (parmi lesquels Rachid Khalidi), et s’y prélassait du haut de ses responsabilités, y dispensant ses faveurs à la façon d’un abbé gras en son monastère. Et donc il s’est fait créer une chaire à Oxford, une chaire instituée pour lui, et après un « recrutement international », une chaire qu’il a investie comme professeur, lui, Tariq Ramadan. Et est-ce que les responsables d’Oxford, ceux des départements d’études arabes, du Moyen-Orient, ou des études islamiques, ceux qui dépendent tant des contributions financières de ces riches arabes qu’ils courtisent sans cesse, ceux-là, est ce qu’ils se sont élevés contre ce titre de professeur acheté rubis sur l’ongle ? Non. Soit ils n’ont rien dit, soit, bien pire, ils sont tombés en pâmoison devant la justesse et la valeur d’une telle nomination. Tout cela donne la nausée.
Et pendant un temps, Tariq Ramadan a continué sa campagne, celle où il disait « nous [les musulmans] sommes là » et « nous sommes là pour rester » et « il n’y a rien que vous puissiez y faire », pour mieux montrer ensuite le visage de l’extrême affabilité, jusqu’à ce que des gens comme Ibn Warraq ou Ayaan Hirsi Ali ne le mettent KO à l’occasion d’un débat. Il a bien meilleur jeu à débattre avec ceux, occidentaux, qui tremblent à l’idée de croire ce qu’ils apprennent de l’islam, qui se refusent à le croire vraiment, qui aimeraient tant ne pas y croire, se convaincre qu’il n’y a en fait aucun problème, ou que, s’il y en a un, il pourra être facilement résolu.
Mais voilà dix mois que Tariq Ramadan a été exceptionnellement – pour lui – silencieux. Pourquoi ? Et bien, qu’a-t-il à dire sur les événements d’Egypte, son pays d’origine ? - quand bien même se croit-il fondé à se considérer comme européen, car il se trouve qu’il est certes né et a été élevé en Europe mais comme le fils fanatique d’un père fanatique, qui était lui-même le fils d’un grand père encore plus fanatique. Et bien, qu’a donc à dire Tariq Ramadan sur l’Egypte ? Peut-il prendre le parti de cette minuscule opposition laïque et libérale, qui a si peur des Frères Musulmans ? Bien sûr que non. Peut-il se faire le porte-voix de la persécution, des attaques meurtrières envers les coptes ? Non, il ne le peut pas. Il ne le fera pas. Donc, il fait profil bas pour le moment.
Le Oxford Student devrait examiner les sources de financement de Tariq Ramadan, examiner comment il a été nommé titulaire d'une chaire à Oxford, examiner ses soi-disantes « brillantes études ». Cela exigerait un travail de journalisme d’investigation de haut niveau. Mais cela en amuserait certainement plus d’un. Cela serait utile à toute la sphère académique de voir exposées au grand jour la pourriture et la corruption dues à cet argent arabe, cet argent qui n’afflue pas seulement pour construire des centres d’études islamiques dans des endroits comme Durham et Exeter, mais aussi pour que seuls y prévalent ceux qui souhaitent défendre la foi de l’islam, et éviter de subir des critiques émanant d’Arabie Saoudite, du Koweit et des Emirats - c'est-à-dire émanant des donateurs qui surveillent minutieusement qui est nommé aux postes clés de ces centres, et qui s’assurent qu’aucune voix indépendante ou critique n’y soit entendue.
Oui, il faudrait publier le feuilleton du « Comment Tariq Ramadan a-t-il obtenu sa chaire universitaire ? » - à commencer par sa décision de quitter le monde francophone, par son faux départ aux Pays Bas, par son poste de chargé de cours au St. Antony ‘s College, et enfin ce stratagème de lui acheter une chaire, stratagème qui a si bien marché pour lui, et a fait tant de tort à l’image d’Oxford, et au moral des professeurs qui y méritaient leur nomination, et au moral de ceux qui n’ont jamais obtenu de titre de professeur mais étaient parfaitement au courant du scandale sous-jacent à la nomination de Tariq Ramadan.
Le scandale de ceux qui ont été admis comme étudiants a été traité comme il se doit (intéressant de noter d’ailleurs cette coutume des musulmans riches et puissants de vouloir étudier, ou faire étudier leurs enfants, autant qu’ils le peuvent dans le monde occidental – et pourtant ils ne se demandent même pas pourquoi les élites musulmanes, dans leurs propres pays riches mais misérables, cherchent tant à mettre leurs enfants dans des écoles chrétiennes ou occidentales, ou à les envoyer dans le monde occidental pour leurs études). Ici le fils Rafsanjani, là le fils Kadhafi, et encore là des dizaines de princes et princesses d’opérette – c’est si facile !
Mais le scandale de la nomination de Tariq Ramadan à la tête d'une chaire universitaire est d’une toute autre importance. Et il en va de même pour toutes ces manières qu’ont musulmans et non-musulmans idolâtres de l’islam de s’entraider, de s’embaucher les uns les autres, de se promouvoir les uns les autres, dans tous les départements académiques d’études islamiques ou moyen-orientales au Royaume Uni et dans tout le monde occidental.
Cela a été complètement dévoilé – entre autres par Martin Kramer. Mais il ne faut jamais relâcher les efforts en la matière. Pourquoi donc ne pas lancer une série d’articles, dans un grand quotidien de Londres plutôt qu’un journal d’étudiants d’Oxford, sur Tariq Ramadan et sa résistible ascension ?Tunisie-Secret.com
Hugh Fitzgerald, NER, 22 novembre 2011. Traduction par Olaf pour Poste de veille, www.postedeveille.ca