Interviewé par la radio Jawhara FM, Hédi Baccouche a avoué avoir été à l’origine du retour triomphal de Rached Ghannouchi en Tunisie. Il dit avoir convaincu l’ancien Premier ministre Mohamed Ghannouchi, qui cherchait plutôt à freiner ce retour du chef des Frères musulmans.
Plus grave que cet aveu, Hédi Baccouche a d’une certaine façon « légitimé » la colonisation de la Tunisie en estimant que notre dépendance vis-à-vis de certains pays étrangers est un fait accompli avec lequel il faudrait composer, au moins au niveau économique et sécuritaire.
De la part d’un destourien qui a participé à la lutte pour l’indépendance, on espérait un message plus digne et plus nationaliste. Mais le courage n’a jamais été une qualité chez Hédi Baccouche, pas plus que chez Mohamed Sayah. Encore moins chez Béji Caïd Essebsi, qui n'a pas participé à la lutte pour l'indépendance mais à l'installation d'Ennahda au pouvoir, selon la volonté des nouvelles puissances tutélaires.
Et pour cause, ces deux vieux apparatchiks du PSD sont mentalement, politiquement et financièrement liés à l’affairiste véreux, Kamel Eltaïef, le premier agent américain en Tunisie. L’idée d’autoriser le chef des Frères musulmans, Rached Ghannouchi, de revenir immédiatement en Tunisie, malgré sa condamnation par la Justice tunisienne, est donc un ordre américain transmis à Hédi Baccouche via Kamel Eltaïef. C’est ce que Hédi le muet n’a pas osé avouer.
Souvenez-vous de l’échange téléphonique entre Ben Ali et Ridha Grira, le ministre de la Défense qui avait pris la décision d’empêcher Ben Ali de revenir à Tunis après avoir accompagné sa famille en Arabie Saoudite. La conversation entre Ridha Grira et Hédi Baccouche était très significative, puisque le premier reflexe de ce dernier a été de s’assurer auprès de Ridha Grira s’il y a eu des « instructions d’une ambassade particulière » (voir ci-dessous notre article « L’échange téléphonique qui a scellé le destin de la Tunisie »). Ainsi, dès le 14 janvier 2011, le centre de décision n’était plus Carthage, ni la Casbah, ni le ministère de la Défense, mais l’ambassade des Etats-Unis en Tunisie.
En somme, dans le coup d’Etat du 14 janvier 2011, on retrouve les mêmes principaux acteurs que dans le coup d’Etat du 7 novembre 1987, à savoir Kamel Eltaïef et Hédi Baccouche (on ne sait pas encore quel rôle a joué Habib Ammar dans les événements de janvier 2011). Avec la différence que le coup d’Etat du 7 novembre 1987 s’est fait contre la volonté américaine qui voulait déjà installer Rached Ghannouchi au pouvoir ; alors que le coup d’Etat du 14 janvier 2011 a été magistralement orchestré par les services américains pour offrir le pouvoir à leurs valets islamistes.
Ce que Hédi Baccouche vient de déclarer à Jawhara FM, il l’avait dit dans une récente interview à Jeune Afrique. Il a en effet déclaré que « L’étranger exerce actuellement sur nos autorités une pression forte, insistante et déterminante. Ne pas s’y plier, c’est se mettre dans l’impossibilité de boucler le budget, de payer les fonctionnaires et de disposer de fonds…Les voies classiques des crédits externes nous sont aujourd’hui fermées…Nous sommes dans une situation de dépendance inédite. Nos dirigeants doivent en tenir compte… » (Jeune Afrique No 2762, du 15 décembre 2013).
Autrement dit, nous devons accepter le fait néocolonial en attendant des jours meilleurs. Que les larbins des USA, de l’Europe et du Qatar le disent et l’acceptent, rien de plus normal. Mais qu’un vieux destourien, qui dit avoir été à l’école bourguibienne s’y soumette à son tour, voilà de quoi avoir honte de cette « élite » dite nationale.
Non Monsieur Hédi Baccouche, on ne compose pas avec le néocolonialisme, mais on y résiste et on le combat. Malgré la disproportion en termes de force et de puissance, rien ne résiste à la volonté d’indépendance des peuples. Les Algériens, les Irakiens et les Egyptiens l’ont démontré. Mais il est vrai que ces peuples n’ont pas la même « élite nationale » que nous autres, les Tunisiens !!!
Karim Zmerli
Plus grave que cet aveu, Hédi Baccouche a d’une certaine façon « légitimé » la colonisation de la Tunisie en estimant que notre dépendance vis-à-vis de certains pays étrangers est un fait accompli avec lequel il faudrait composer, au moins au niveau économique et sécuritaire.
De la part d’un destourien qui a participé à la lutte pour l’indépendance, on espérait un message plus digne et plus nationaliste. Mais le courage n’a jamais été une qualité chez Hédi Baccouche, pas plus que chez Mohamed Sayah. Encore moins chez Béji Caïd Essebsi, qui n'a pas participé à la lutte pour l'indépendance mais à l'installation d'Ennahda au pouvoir, selon la volonté des nouvelles puissances tutélaires.
Et pour cause, ces deux vieux apparatchiks du PSD sont mentalement, politiquement et financièrement liés à l’affairiste véreux, Kamel Eltaïef, le premier agent américain en Tunisie. L’idée d’autoriser le chef des Frères musulmans, Rached Ghannouchi, de revenir immédiatement en Tunisie, malgré sa condamnation par la Justice tunisienne, est donc un ordre américain transmis à Hédi Baccouche via Kamel Eltaïef. C’est ce que Hédi le muet n’a pas osé avouer.
Souvenez-vous de l’échange téléphonique entre Ben Ali et Ridha Grira, le ministre de la Défense qui avait pris la décision d’empêcher Ben Ali de revenir à Tunis après avoir accompagné sa famille en Arabie Saoudite. La conversation entre Ridha Grira et Hédi Baccouche était très significative, puisque le premier reflexe de ce dernier a été de s’assurer auprès de Ridha Grira s’il y a eu des « instructions d’une ambassade particulière » (voir ci-dessous notre article « L’échange téléphonique qui a scellé le destin de la Tunisie »). Ainsi, dès le 14 janvier 2011, le centre de décision n’était plus Carthage, ni la Casbah, ni le ministère de la Défense, mais l’ambassade des Etats-Unis en Tunisie.
En somme, dans le coup d’Etat du 14 janvier 2011, on retrouve les mêmes principaux acteurs que dans le coup d’Etat du 7 novembre 1987, à savoir Kamel Eltaïef et Hédi Baccouche (on ne sait pas encore quel rôle a joué Habib Ammar dans les événements de janvier 2011). Avec la différence que le coup d’Etat du 7 novembre 1987 s’est fait contre la volonté américaine qui voulait déjà installer Rached Ghannouchi au pouvoir ; alors que le coup d’Etat du 14 janvier 2011 a été magistralement orchestré par les services américains pour offrir le pouvoir à leurs valets islamistes.
Ce que Hédi Baccouche vient de déclarer à Jawhara FM, il l’avait dit dans une récente interview à Jeune Afrique. Il a en effet déclaré que « L’étranger exerce actuellement sur nos autorités une pression forte, insistante et déterminante. Ne pas s’y plier, c’est se mettre dans l’impossibilité de boucler le budget, de payer les fonctionnaires et de disposer de fonds…Les voies classiques des crédits externes nous sont aujourd’hui fermées…Nous sommes dans une situation de dépendance inédite. Nos dirigeants doivent en tenir compte… » (Jeune Afrique No 2762, du 15 décembre 2013).
Autrement dit, nous devons accepter le fait néocolonial en attendant des jours meilleurs. Que les larbins des USA, de l’Europe et du Qatar le disent et l’acceptent, rien de plus normal. Mais qu’un vieux destourien, qui dit avoir été à l’école bourguibienne s’y soumette à son tour, voilà de quoi avoir honte de cette « élite » dite nationale.
Non Monsieur Hédi Baccouche, on ne compose pas avec le néocolonialisme, mais on y résiste et on le combat. Malgré la disproportion en termes de force et de puissance, rien ne résiste à la volonté d’indépendance des peuples. Les Algériens, les Irakiens et les Egyptiens l’ont démontré. Mais il est vrai que ces peuples n’ont pas la même « élite nationale » que nous autres, les Tunisiens !!!
Karim Zmerli