Un enregistrement sonore implique Noureddine Bhiri dans la mort de Jilani Daboussi


29 Aout 2014

Avec de nouveaux éléments à charge contre ses « tortionnaires » et meurtriers, l’affaire Jilani Daboussi prend une nouvelle tournure. La famille de la victime déclare détenir un enregistrement sonore impliquant Noureddine Bhiri, l’islamiste qui faisait office de ministre de la Justice, ainsi que d’autres personnes, notamment la médecin de la prison de Mornaguiya.


Feu docteur Jilani Daboussi, ancien député et maire de Tabarka, victimes des corrompus et des envieux de l'ère post-"révolutionnaire".
Tunisie-Secret a été, dès 2012, le seul média à prendre fait et cause pour le docteur Jilani Daboussi, arbitrairement jeté en prison en octobre 2011 et mystérieusement décédé le 8 mai 2014, à peine trois heures après sa libération. Jilani Daboussi, docteur en médecine, était un grand militant du PSD et du RCD, député et maire de Tabarka.

Le jour même de son décès, sur la base des déclarations de son fils et d’informations fuitées du ministère de la Justice, nous avons écrit que  Jilani Daboussi a été arrêté après avoir refusé de céder au chantage en payant une rançon de 50 000 dinars, qui aurait été exigée par Imed Ben Khamsa, un avocat devenu membre de la fameuse « Commission indépendante d’enquête sur les malversations et la corruption », qui était présidée par Abdelfattah Amor. Comme avec beaucoup d’autres hommes d’affaires qui ont cédé au chantage et au racket de certains avocats et juges corrompus, on aurait dit à Jilani Daboussi « ou bien tu payes, ou bien on monte un dossier contre toi ». Innocent et n’ayant rien à se reprocher, la victime a refusé de payer ses racketteurs déguisés en justiciers de la « révolution ». N’ayant pas reçu ses 50 000 dinars, Imed Ben Khamsa aurait mis à exécution ses menaces avec la complicité du juge Abdelkrim Chouaibi.

Les enfants de la victime ont depuis porté plainte contre tous les protagonistes de ce meurtre prémédité, y compris les ministres en charge de la Justice et de la Santé, Jilani Daboussi ayant été, trois années durant, privé des soins adéquats aux lourdes pathologies dont il souffrait. Dans une déclaration au quotidien Al-Chourouk, le 12 février 2014, Sami Daboussi affirmait que son père a été victime d’un complot exécuté par Noureddine Bhiri , ministre islamiste de la Justice, et Abdellatif Mekki, ministre islamiste de la Santé, en précisant que ce complot existait déjà sous le premier ministère de Béji Caïd Essebsi.

Des éléments nouveaux pourraient donner à cette affaire la connotation de crime d’Etat. Combatifs et courageux comme leur défunt père, les plaignants viennent de déclarer à nos confrères du quotidien Al-Chourouk, que parmi ces éléments, un enregistrement sonore impliquant Noureddine Bhiri, qui serait par ailleurs poursuivi dans d’autres affaires de trafic d’influence et de corruption aggravée. Cet avocat véreux devenu ministre de la Justice est aujourd’hui tête de liste d’Ennahda dans la circonscription de Ben Arous, l’un des fiefs des islamistes.

Selon Sami Daboussi, ces éléments transmis à un comité d’avocats français et tunisiens, impliqueraient également d’autres politiciens. Le fils de la victime a indiqué qu’un officier de l’armée a dénoncé un certain nombre de dirigeants au sein de la troïka, pour avoir incité à la falsification du rapport médical de Jilani Daboussi, ajoutant que l’un des ministres a demandé à un médecin de l’hôpital militaire de Tunis de falsifier les données de ce rapport. Par ailleurs, la médecin de la prison de Mornaguiya est lourdement soupçonnée et accusée par la famille de Jilani Daboussi d’avoir manqué à son devoir de médecin et d’avoir contribué à la mort à petit feu de leur père.

Lilia Ben Rejeb

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