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Et si le régime Assad n’avait pas utilisé d’armes chimiques le 21 août ?


8 Septembre 2013

Au sein de notre rédaction, on ne se pose plus cette question. Non seulement l’Etat syrien n’a pas utilisé d’armes chimiques, mais ce sont les islamo-terroristes, qu’on appelle les « rebelles », qui ont commis ce crime avec la complicité active du Qatar, de l’Arabie Saoudite et de la Turquie, sous le regard bienveillant de l’administration Barack Hussein Obama. C’est aussi l’avis de l’universitaire Guy Millière, qui analyse et renforce la position de Yossef Bodansky au sujet de l’implication des « rebelles » dans l’utilisation d’armes chimiques. Selon Guy Millière, « les plans de l’administration Obama et de ses alliés et sponsors sont de tenter de mettre au pouvoir les Frères musulmans ou des membres d’al Qaïda ». Voici son article, qui a été publié dans Dreuz.info, le 7 septembre 2013.


Et si le régime Assad n’avait pas utilisé d’armes chimiques le 21 août ?
Tandis que le gouvernement français s’évertue à présenter comme des preuves du fait que les tirs d’armes chimiques survenus le 21 août dernier des éléments qui ne sont pas des preuves, et tandis qu’aux Etats Unis l’administration Obama fait exactement la même chose, tandis que tous les grands médias occidentaux emboîtent le pas et parlent eux aussi de preuves, il s’avère de plus en plus probable que non seulement il n’y a pas de preuves incriminant le régime Assad, mais que des preuves existent permettant d’exonérer le régime Assad, et d’incriminer ses ennemis djihadistes. Ces preuves sont évoquées dans un article détaillé, précis, accablant, rédigé par un homme qui n’est pas n’importe qui : Yossef Bodansky.
 
Yossef Bodansky est un israélo-américain, directeur de la Congressional Task Force on Terrorism and Unconventional Warfare jusqu’en 2004, spécialiste reconnu des armes de destruction massive, rédacteur en chef de la revue Defense and Foreign Affairs.

C’est un homme qu’on ne peut accuser d’être hostile à Israël et aux Etats-Unis, ou vendu au régime Assad. Il a, au contraire, considéré qu’un changement de régime en Syrie était un impératif, et ce en 2011, quand un changement de régime était envisageable sans que celui-ci risque de porter au pouvoir les Frères musulmans ou des membres d’al Qaida.

Ce qu’écrit Yossef Bodansky (cf. pjmedia.com ) est ceci : « Les 13 et 14 Août 2013, les forces de l’opposition syrienne en Turquie ont commencé à se préparer pour une offensive militaire importante. Des rencontres entre les commandants de l’insurrection et des représentants du Qatar, de la Turquie, et des États-Unis ont eu lieu à la base d’Hatay, à Antakya, siège de l’Armée syrienne libre (FSA). Les commandants de l’opposition ont informé les commandants régionaux d’une intensification imminente des combats que permettrait une mutation dans le conflit, à même de conduire à des bombardements américains de la Syrie ». Il explique que la « mutation » dans le conflit évoquée serait l’utilisation de sarin artisanal sur des civils (car, oui, on peut fabriquer du sarin artisanal), suivi de la réalisation de films de propagande et du recours à des témoins multiples.
 
Yossef Bodansky semble disposer de tous les éléments permettant d’incriminer les opposants à Assad. Il est persuadé qu’il y a eu une coordination entre la « mutation » et les préparatifs d’une offensive par les « forces de l’opposition syrienne ». Il est persuadé de l’implication du Qatar, de la Turquie, et de l’administration Obama.
Il explique que Bachar Al Assad n’avait strictement aucune raison d’employer du sarin le 21 août, alors qu’il était en train de gagner, mais que les ennemis d’Assad, eux, avaient d’excellentes (et effroyables) raisons d’employer du sarin. Il ne nie pas que, dans le passé, Bachar Al Assad a utilisé du sarin et dispose aujourd’hui de stocks importants, mais il dit, comme l’a fait récemment Carla Del Ponte, que l’opposition syrienne a, elle aussi, déjà utilisé du sarin.
 
Je ne dis pas que Yossef Bodansky a raison. Je dis simplement qu’on ne peut balayer d’un revers de main ce qu’il écrit. Je dis que c’est très grave. Andrew C. McCarthy, ancien procureur fédéral, l’un des analystes les plus lucides du djihadisme international et de sa pénétration aux Etats-Unis, ne balaie pas d’un revers de main ce qu’écrit Yossef Bodansky, et dit lui aussi que c’est très grave (pjmedia.com/the-syrian-rebels-and-chemical-weapons-remembering-your-al-qaeda-history/ ).
 
Ceux qui parleraient de théorie du complot pour balayer ce qu’écrit Yossef Bodansky feraient peu de cas des éléments qu’il avance et se révéleraient eux-mêmes comme des gens qui ne veulent ouvrir les yeux que de manière sélective. Et s’ils voulaient ranger Yossef Bodansky dans la même catégorie que des conspirationnistes débiles et antisémites façon Alain Soral ou Thierry Meyssan devraient faire preuve eux-mêmes d’un peu moins de débilité, et voir que Yossef Bodansky n’est ni conspirationniste, ni débile, ni antisémite.
 
Ceux qui suggéreraient que l’administration Obama ne peut se faire complice de ce genre de choses sont ou bien irrémédiablement naïfs ou irrémédiablement stupides, et devraient s’intéresser de plus près, entre autres, au dossier Benghazi. Ceux qui considéreraient que le gouvernement Hollande en France ne peut se faire complice de l’administration Obama devraient demander à devenir immédiatement membres d’honneur du Parti socialiste. Ceux qui diraient qu’il y a là une volonté d’agir au service du régime Assad se tromperaient lourdement.

Yossef Bodansky, à la différence des conspirationnistes débiles et antisémites, considérait, je le répète, qu’un changement de régime étaient envisageable en 2011. Il considérait même qu’un changement de régime était souhaitable alors. Il discerne, comme moi, que, depuis 2011, les choses ont bien changé, et que les plans de l’administration Obama et de ses alliés et sponsors sont de tenter de mettre au pouvoir les Frères musulmans ou des membres d’al Qaida.

Quiconque se préoccupe du futur d’Israël et de la civilisation occidentale ne peut que s’inquiéter à la perspective de voir arriver au pouvoir en Syrie les Frères musulmans ou des membres d’al Qaida. Quiconque est un ami des Etats-Unis et quiconque discerne dès lors le caractère effroyable de l’administration Obama ne peut que frémir face à ce qui vient. Je me préoccupe du futur d’Israël et de la civilisation occidentale. Je suis un ami des Etats-Unis tels qu’ils ont été, du temps des pères fondateurs à la présidence George Walker Bush. Je discerne depuis longtemps le caractère effroyable de l’administration Obama. Je n’ai cessé de la penser capable du pire. Et elle s’est déjà mille fois révélée capable du pire. Je suis et je n’ai cessé d’être un défenseur de la liberté, et je ne suis pas du tout un ami du régime Assad, dont je connais le caractère criminel. Mais je suis bien moins encore un ami des Frères musulmans et d’al Qaida.
Et toute action qui viserait à remplacer le régime Assad par les Frères musulmans ou des membres d’al Qaida me semble destinée à remplacer l’abject par l’abominable. Des massacres se préparent. Aussi abominables que ceux qui ont déjà eu lieu.

Toute action qui permettrait davantage de liberté et davantage de respect des droits de l’être humain dans le monde musulman aurait mon appui. Mais imaginer que ce qui se profile en Syrie est davantage de liberté et davantage de respect des droits de l’être humain est beaucoup trop imaginer.

J’ajouterai que toutes les descriptions de l’opposition syrienne minimisant le poids des Frères musulmans et d’al Qaida au sein de celle-ci reposent sur un mouvement de propagande appelé Syria Emergency Task Force. Ce mouvement est dirigé par un certain Mouaz Moustafa, un Arabe « palestinien » qui a été propagandiste au service des mouvements djihadistes anti Kadhafi en Libye et, auparavant, au service du Hamas (pour plus de détails : counterjihadreport.com/mouaz-moustafa ).
 
La « directrice politique » de ce mouvement s’appelle Elisabeth O’Bagy : on lui doit des articles repris sans cesse, jusque dans des quotidiens tels le Wall Street Journal, expliquant que les « rebelles » syriens sont plus « modérés » qu’on le dit, bien sûr. Pour que les ânes des grands médias et des sphères politiques puissent braire, il faut leur donner du foin.
 
J’ajouterai que si, voici deux ou trois jours, un vote favorable à Obama semblait devenu très envisageable au Congrès, grâce à la division des Républicains, la situation semble en train de se retourner. Deux tiers des Américains semblent ne pas vouloir suivre Obama, et nombre de représentants et de sénateurs écoutent attentivement ce que leur disent leurs électeurs. Si Obama n’est pas suivi, ce sera pour lui une déroute historique, cela montrera que même si les ânes braient, il peut arriver un moment où ils ne sont plus écoutés.

Le cas échéant, Obama décidera-t-il d’agir quand même ? J’en doute. Quoi qu’il décide (et quoi qu’il dise mardi soir pour tenter une ultime fois de convaincre), sa dimension d’imposture sera devenue si flagrante qu’elle deviendra vraiment très difficile à dissimuler.TunisieSecret

© Guy Millière pour Dreuz.info, le 7 septembre 2013 


 
 


           


1.Posté par Nino G. Mucci le 24/04/2014 03:36
Voici un excellent article, que je viens de noter avec grand retard, hélas! Encore, je dois avouer que "feuilleter" les archives de Tunisie-Secret se révèle une opération bien fructueuse !

D'abord, je partage pleinement l'opinion de Guy Millière, lequel a d'ailleurs eu la sagesse et l'intelligence de pressentir le soufre après le funeste 14 janvier en Tunisie et cela dès la première heure (avec notamment le philosophe Mezri Haddad) !

Il écrivait en effet, le 22 janvier 2011, dans son blog "La Valise Ou Le Cercueil", sous le titre "Le désordre tunisien et ses conséquences" (c'est à remarquer que ce blog a été éteint pour des "abus signalés", ce qui nous fait songer davantage à le LIRE dans son intégralité dans sa republication sur Dreuz.info : http://www.dreuz.info/2011/01/le-desordre-tunisien-et-ses-consequences-par-guy-milliere/ )

"Nul ne peut savoir non plus ce qui se déroulera dans les semaines à venir. On peut juste constater que, parmi les gens qui reviennent en Tunisie, il y a des femmes et des hommes épris de démocratie, mais, surtout, essentiellement, des gens de gauche ou d’extrême-gauche et, aussi, des islamistes. On doit dire que c’est une période très dangereuse et très délicate qui s’ouvre."

Il évaluait en outre que :

"si une contagion se produisait néanmoins, elle, pourrait prendre rapidement les allures d’un cataclysme. En Tunisie, la menace incarnée par l’islam radical existe, sans être intense (l’enseignement de l’islam en Tunisie est sécularisé : cf. Lafif Lakhdar, « Moving From Salafi to Rationalist Education », Meria, vol.9, mars 2005) ; dans les autres pays du monde arabe, elle est bien plus vive."

A la rédaction j'aimerai lancer la suggestion d'une interview via Internet à cet intéressant universitaire sur la situation et les risques actuels en Tunisie, 3 ans après "le cataclysme" islamiste. Et le pire n'est pas encore exclu.

Nino G. Mucci

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