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Monsieur le philosophe Mezri Haddad, de quel islam parlez-vous ?


9 Septembre 2014

A la suite de la réplique de Mezri Haddad à Bernard-Henri Lévy, dans Le Figaro, Farhat Othman, intellectuel et auteur tunisien, nous a adressé cette réponse très instructive que Tunisie-Secret publie bien volontier pour continuer le débat entre les "gens du Livre" et les hommes du savoir.


Juriste de formation et ancien diplomate tunisien, Farhat Othman est chercheur en sociologie.
Juriste de formation et ancien diplomate tunisien, Farhat Othman est chercheur en sociologie.
Monsieur le philosophe,

Vous reprochez à M. Bernard-Henri Lévy de suivre ce que la doxa désire et non ce que l'épistémè exige; ne faites-vous pas la même chose ? Qu'exige donc le paradigme postmoderne sinon la redécouverte de la spiritualité, la postmodernité étant cette synergie entre le technologique le plus sophistiqué et l'archaïque le plus galvaudé ?

Je ne défends ici ni M. Lévy ni l'Occident entiché d'un soi-disant islam modéré qu'incarneraient les partis islamistes au Maghreb, et qui ne sont que l'incarnation d'un ultralibéralisme ainsi qu'il n'est plus permis de le pratiquer en Occident, transformant le Maghreb en un marché ouvert aux gourous de la finance internationale.

L'islamisme, un renversement des valeurs établies

L'islamisme dites-vous est  la subversion de l'islam en tant qu'idéologie néo-fasciste par définition, par essence, par axiologie et par étiologie. Et vous distinguez en idéologue, non en philosophe (mais ne parliez-vous pas en philosophe ?), entre la stratégie et la tactique, l'islam n'étant plus qu'un moyen religieux au service d'une fin politique, le pouvoir, tout le pouvoir, rien que le pouvoir.

Précisant juste que l'islamisme consacre l'indissociabilité du temporel et du spirituel, du sacré et du profane, du religieux et du politique, vous pensez avoir épuisé la question, ne disant plus mot de votre lecture de l'islam. Mais de quel islam parlez-vous, M. le philosophe ?

Ne parliez-vous pas de la subversion ? Or, une subversion n'est-elle pas le renversement des valeurs établies ? Que ne parliez-vous donc de ces valeurs établies qui fondent le vrai islam dont vous vous réclamez sans le définir ? On a bien compris que l'islamisme est pour vous ce mouvement prônant l’expansion et le respect de l’islam, visant l’islamisation complète et totale du droit, des institutions, du gouvernement. Et cet islamisme n'est pas l'islam, comme vous l'affirmez et comme c'est bien vrai.

Nécrose de la civilisation islamique, altération de la religion musulmane, l'islamisme est pour vous une idéologie néo-fasciste, théocratique et totalitaire. Cela est vrai aussi; mais quand vous ajoutez qu'il n'est pas l'incarnation de l'islam, mais son incarcération, précisant qu'il est une «religion séculière», empruntant l'expression à Aron, assimilant cette religion séculière au nazisme et au communisme, vous vous égarez.

En effet, de quel islam parlez-vous, si ce n'est une religion se présentant comme séculière, étant à la fois une foi et une politique pour la cité? Vous citez d'ailleurs le roi d'Arabie Saoudite; où donc le situez-vous ? De quel islam fait-il partie?

Oser préciser ce que sont les valeurs de l'islam

Vous vous définissez du combat de la la philosophie contre le sophisme, mais vous ne relevez pas du bon côté, je le crains. Ce n'est pas parce que l'islamisme est revendiqué par des faussaires et des criminels qu'il est forcément contre l'autonomie pour l'hétéronomie, contre l'altérité pour l'identité, contre le savoir pour l'ignorance, contre l'herméneutique pour l'intégralisme exégétique, ou contre la vérité pour le mensonge. Par contre, il peut être contre la raison pour la passion sans être contre la pédagogie pour la démagogie, contre des Lumières pour l'obscurantisme, la sécularisation contre le cléricalisme et la liberté contre le totalitarisme.

En effet, la postmodernité n'est plus l'époque de la raison cartésiste, elle est bien plus celle de l'émotion et des communions passionnelles. C'est que la raison y est sensible faisant une rationalité de ce qui apparaissait comme non rationnel. C'est ce que vous ne voulez comprendre dans votre dogmatisme positiviste; et c'est ce qui vous fait oublier que l'islam dont vous vilipendez la déclinaison charlatanesque n'est pas moins de l'islamisme comme la France, relève toujours de l'Étatisme sans être réduite à l'expérience de l'État de Vichy.

Le problème de l'islam aujourd'hui n'est pas l'islamisme, mais la confusion dans les têtes quant à sa nature, son essence, sa quiddité. Or, quand l'élite comme nos philosophes ne savent ou n'osent définir ce qu'est l'islam, comment le reprocher au commun des mortels ?

S'il y a autant de charlatans en islam, c'est à cause du fait qu'il n'y a pas de vérité immuable sur sa nature exacte, chacun y allant de se recette. Ainsi, pour vous, M. le philosophe, l'islam reconnaît-il le droit à l'apostasie et à l'homosexualité ? Dans votre islam, le péché n'a-t-il pas un sens différent de celui de la tradition judéo-chrétienne comme privation du bien (privatio boni) ?

Je serai intéressé d'avoir votre réponse, car personnellement je prône une lecture de l'islam libérée de la conception judéo-chrétienne qui apporte une réponse négative aux questions ci-dessus mentionnées. Outre l'absence prouvée d'anathèmes en ces matières, je prétends aussi par exemple que la fête du sacrifice en dehors du pèlerinage n'est qu'une tradition juive et que le jeûne n'est nullement une obligation absolue en islam.

Voilà par exemple des définitions claires de l'islam qui est défiguré non seulement par les islamistes, mais aussi par ceux qui se prétendent relever d'une vision supposée modérée de l'islam quand elle ne fait pas moins le défigurer tout autant que les intégristes. La seule différence est que les uns le font en usant de moyens bruts et cruels, les autres en catimini, se servant de ruse et de subterfuges. Alors, parlant concrètement en péripatéticien et averroïste que vous êtes, c'est quoi votre islam, Monsieur le philosophe?

Farhat Othman

Auteur de deux excellents essais : « Pour le renouvellement du lien indéfectible(1). L’homosexualité en islam », édition Afrique-Orient, et « Pour le renouvellement du lien indéfectible(2). L’apostasie en islam », édition Afrique-Orient, 2014.

Réponse de la rédaction de Tunisie-Secret: En attendant la réponse de M.Mezri Haddad, s'il veut bien la faire, nous recommandons à M.Farhat Othman de lire les livres de la personne à laquelle il demande "de quel islam il parle". Pour les avoir lu, nous savons que l'islam de M.Haddad est celui d'Averroès, d'Ibn Arabi et de Miskawayh, pour ne citer que ces trois noms. Et s'il a un peu plus de temps, de lire la thèse de doctorat à la Sorbonne, en 3 volumes et en 1800 pages, précisément conscrée à "La problèmatique des rapports entre l'autorité spirituelle et le pouvoir temporel dans l'islam et le christianisme". Sa tribune dans Le Figaro n'était pas pour expliquer ce qu'est exactement l'Islam, ni pour étaler son savoir encyclopédique, mais pour répondre ponctuellement à l'ignorance abyssale de M.Bernard-Henri Lévy.      
 


           


1.Posté par khaled Essid le 09/09/2014 13:27
Article en béton, Lourd et peu accessible , destiné à une élite restreinte d'amateurs , d'une terminologie mystérieuse et inaccessible au mortel que je suis.

2.Posté par et vous, qu''''essayez-vous de dire monsieur???????????? le 09/09/2014 13:37
et vous qu'essayez-vous de dire monsieur????????????quelle est votre opinion? au moins, Monsieur Hadded a le mérite d'être un intellectuel aux idées claires. vous, franchement, vous adopter la position de celui qui parle à un grand juste pour avoir l'impression d'être de son gabarit.

3.Posté par Dalila B. Omrane le 09/09/2014 13:58
L'article de Farhat Othman me fait penser au Souk Oukadh, là où les poètes mineurs s'attaquaient aux geants de la poèsie dans l'espoir qu'ils leur répondent pour devenir célèbres à leur tour. je conseille à notre philosophe national de ne pas répondre à ce "chercheur en sociologie".

4.Posté par JOHN WAYNE le 09/09/2014 14:16

Il y énormément de similarités entre le système socio-mental de certains beurres et celui des islamistes Tunisiens. D’ailleurs, beaucoup d’islamistes Tunisiens résident en France ou ils établissent même leur propre système d’Islam intégriste que ce soit dans leurs foyers ou au travail. Les islamistes Tunisiens en France sont parfois des intellectuels comme des professeurs de Lycée. Ils maintiennent en leurs foyers un système d’Islam radical discret. Ils ont leur mosquée ou ils établissent une structure de contacts islamistes par lesquels ils évoluent sans jamais s’intégrer à la société Française et à ses valeurs. Eux aussi procréent d’enfants inadaptés et même de ces deuxièmes générations de jeunes islamistes qui parfois basculent vers le Jihad.
Qui sont les islamistes Tunisiens ?
Il s’agit en général de Tunisiens du Sud ou de l’intérieur qui eux-mêmes ont grandi dans des foyers de Tunisiens inadaptés au système Bourguibien ou à celui Benalien. La génération de Rached Ghanouchi est typiquement celle de Tunisiens ayant grandi dans des foyers pauvres et de parents analphabètes qui ont vécu le système Bourguibien comme un carcan de modernisme insupportable. Les islamistes Tunisiens de la génération Ghanouchi ont vécu le Bourguibisme comme les Nationalistes Tunisiens ont vécu le Protectorat. Pour les islamistes Tunisiens et leurs descendants, Bourguiba était un mécréant et un agent de la France et l’indépendance de la Tunisie aurait dû nécessairement passer par le Yousséfisme.
La Tunisie est un pays en état d’effondrement et de pré-guerre civile. Il s’agit d’un pays gravement divisé entre laïques pseudo-démocrates à l’esprit colonisé, et islamistes Tunisiens ayant même étendu leur influence sur l’UGTT.
La sauvegarde de la Tunisie, pays qui se destine vers une guerre civile avec ou sans élections, doit nécessairement passer par le modèle Egyptien.
Les grandes différences avec l’Egypte étant bien sur l’absence d’une armée nationale puissante et libre de toute influence de la CIA.
La Tunisie devra sa sauvegarde à un coup d’état nationaliste combinant des éléments nationalistes de l’armée à ceux de la Garde Nationale. Une entente entre ces deux forces est indispensable.
Le chef de ce nouveau 7 Novembre doit immédiatement concentrer ses efforts sur un développement urgent de l’armée Nationale en une force importante, stabilisatrice, bien équipée et dont le budget doit supplanter les programmes d’éducation qui ont montré qu’ils n’étaient pas synonymes de stabilité et de développement.
L’éducation et les efforts d’élever le niveau du peuple de Bourguiba ont échoué lamentablement car Bourguiba a misé sur un peuple qu’il pensait être responsable, mais qui s’est avéré être déloyal et ingrat au Combattant Suprême.
Le rêve des études scolaires et supérieures comme étant la solution au développement était un faux calcul de Bourguiba qui a misé sur un peuple ingrat, peu intelligent, déraisonnable, et difficilement gouvernable.
La Tunisie connaitra la stabilité et le développement économique non pas par un système démocratique qui ne fera que favoriser l’islamisme et la destruction qui lui est associée, mais par la création d’une armée importante qui soutiendra un système de nationalisme impitoyable.
Le nationalisme et le militarisme plutôt que la démocratie est la solution unique a la sauvegarde de la Tunisie d’un peuple nuisible, a la mentalité colonisée, et dépourvu de toute logique et de tout pragmatisme.




5.Posté par JOHN WAYNE le 09/09/2014 14:17

Les Tunisiens sont un peuple irrationnel et la preuve réside en l’état dans lequel se trouve la Tunisie aujourd’hui.
L’on ne devrait pas faire de « révolution » dans un pays qui fonctionnait comme par miracle et dont les leaders comme Bourguiba et comme Ben Ali étaient brillants.
La révolution des Tunisiens a favorisé la recolonisation et a ouvert à la porte à la destruction du monde Arabe par les alliés occidentaux d’Israël qui ont aidé politiquement et militairement les islamistes les plus sanguinaires et les plus cruels.
Le cas de la Libye est un cas historique qui hantera la Tunisie pour des décennies à venir.
La révolution Tunisienne a donné un prétexte aux islamistes de Benghazi historiquement proches des frères musulmans d’Egypte, de procéder à une insurrection armée au nom de la démocratie qui a mobilisé les agents du Mossad comme Bernard Henry Levi et leurs alliés occidentaux en une campagne militaire coloniale qui a réduit ce pays à néant.
L’attaque militaire de la Libye et ses alliés coloniaux de l’OTAN ne doit pas être pardonnée même sur des siècles.
La Tunisie doit se militariser d’urgence et elle ne dispose comme allié sur que de la Russie qui traditionnellement est un partenaire des Arabes sans passé ni futur colonial.
La Tunisie doit devenir un état militaire qui rétablira la notion de nationalisme et s’attaquera aux traitres de la Nation Tunisienne.
Uns système de service militaire de trois années au moins éduquera les nouvelles générations de Tunisiens au nationalisme et au Patriotisme. Un tel état militaire éliminera par un système de service militaire impitoyable les rejetons des deuxièmes générations de Tunisiens de France qui n’ont rien à faire dans un pays qui doit rester stable et indépendant.
Un tel système nationaliste éliminera aussi l’islamisme qui ne peut évoluer que dans un système régi par la Chariaa.
La Tunisie sera sauvée de la destruction lorsqu’elle deviendra une base Russe respectée et crainte de l’occident.
Les révolutions Arabes qui ont vu l’occident dont la France, détruire la Libye et ses infrastructures et armer les islamistes de Syrie et d’Irak les plus sanguinaires, ont prouvé que la Tunisie doit se distancer de l’occident et qu’elle dispose en ces générations de beurres et d’islamistes non pas de citoyens Tunisiens respectables mais d’ennemis de la Nation Tunisienne.
Si j’avais eu ce privilège d’être Mouaamar Kadhafi, j’aurai fait de la Libye une base du Pacte de Varsovie et autorisé les Russes à y construire de grandes installations militaires et à y faire des essais nucléaires.
Et au bruit de l’explosion de la première bombe larguée d’un mirage Français fabriqué par .........Dassault sur le territoire Libyen, j’aurai rasé la ville de ........un missile nucléaire portant en rouge la mention «Союз Советских Социалистических Республик Soyuz Sovetskikh »............


F.M. Alias JOHN WAYNE
Ancien Elève au Collège Sadiki
Diplômé d’Histoire et de Sciences Politiques de l’Université Paris-Sorbonne.
Ancien Fonctionnaire aux Ministères des Affaires Etrangères et de l’Intérieur Tunisiens des gouvernements d’Habib Bourguiba et de Zine El Abidine Ben Ali.
Diplomate de carrière et spécialiste de la sécurité et du renseignement.


6.Posté par Hakim Abassi le 09/09/2014 15:09
Les commentaires 2. et 3. illustrent bien cette mentalité archaique, paternaliste, verticaliste exclusionnaire et ironiquement ijtihadicide que certains charlatans de l'islam ont propagée dans les sociétés musulmanes: le passivisme intellectuel. Toute pensée, toute critique, tout débat est "notre domaine exclusif, nous Oulamas, et nous Oulamas définissons qui est Alamin et qui ne l'est pas" .

S'attaquer au philosophe Mezri Haddad parce qu'il a "osé" soumettre sa critique d'un "Grand" n'avance nullement le débat que le philosophe Mezri Haddad lui-meme a bien voulu susciter, et je me permets voire de dire, l'embrasse à bras ouverts, disciple de la libre-pensée et bien capable de soutenir sa propre thèse qu'il est.

7.Posté par ibtissem BEN HAMOUDA le 09/09/2014 16:28
Pourquoi votre rédaction défend-t-elle Mezri Haddad?! n'est-il pas capable de se défendre tout seul?! où est la neutralité, le professionnalisme?! tout est à faire pour améliorer votre crédibilité messieurs les journalistes...

8.Posté par nadhir le 09/09/2014 16:43
Essayez Monsieur l'auteur d'être plus simple dans vos écrits. Ceci permettrait aux intellectuels tous genres confondus d'assimiler vos propos. A défaut, votre message ne serait compris que par une poignée de gens...

9.Posté par Jalila Ben Jeddou le 09/09/2014 21:57
Mais c'est quoi ce minus qui se mesure au géant ! Je constate comme tout le monde que Mezri Haddad est un philosophe et un penseur politique, et Farhat Othman un petit intellectuel qui veut se faire un nom. Je ne comprends franchement pas pourquoi Tunisie-Secret a publié cet article.

10.Posté par Jugurtha le 09/09/2014 22:15
Touché, Mr. Othman. Merci pour votre intervention. En termes simples: l’hégémonie et l’integration de TOUS dans un système unique de comportements, de pratiques, d’allégeance et de servitude sont les buts fondamentaux principaux du Coran et des Hadiths. Mr. Mezri Haddad, comme tants d’autres, se gargarisent du mythe d’un Islam de lumière. Cela est grave. Certes, le Coran a par moments des passages élevateurs de l’âme. Or, pour le vrai musulman, il doit etre pris dans sa totalité. Une totalité sevèrement marquée par le fascisme et l’apologie de la violence. L’islamisme trouve bien ses justifications dans le texte coranique. Voilà une evidence qu’il faut admettre!

11.Posté par mourad G. le 09/09/2014 23:56
Assez, assez... C'est trop compliqué et ça fait trop mal à la tête. Je préfere pour ma part lire un mezri haddad ou encore mieux un john wayne.Au moins, c'est aussi agréable et facile à lire qu'un james hadley chase.

12.Posté par Maxime Lacroix le 10/09/2014 07:31
Je viens de lire la version intégrale de l'article de M.Mezri Haddad que j'ai déjà lu dans Le Figaro et auquel j'ai réagi par deux commentaires. Je vais vous les envoyer et je vous remercie de les publier. Maxime Lacroix.

13.Posté par Maxime Lacroix le 10/09/2014 07:33
Article somptueux, réplique magistrale rédigée de la main d'un maître. Depuis le temps que BHL monopolise le débat impunément et sans que quelqu'un ose lui répondre ou le critiquer, cette réplique tombe à point nommé. Quand je pense qu'il a fallu attendre un penseur tunisien pour ramener Bhl a sa dimension réelle, qui plus est dans la pure tradition grecque et avec un français que nous ne savons plus écrire nous autre, bien malheureusement. L'exposé des rapports que doivent entretenir le philosophe et le politique est remarquable. Le décryptage de l'islamisme comme subversion idéologique de l'Islam l'est tout autant. La définition de ce courant des Frères musulmans comme théocratique et totalitaire est une vérité bonne à rappeler à nos gouvernants laxistes. Bravo à Monsieur Mezri Haddad, pour son audace et sa sagacité intellectuelle, et merci pour la rédaction du Figaro d'avoir publié cette article de très haute qualité. Il y a longtemps que nous n'avons pas lu des analyses de ce genre.

14.Posté par Maxime Lacroix le 10/09/2014 07:34
On devrait en France écouter davantage les penseurs arabes de l'islam éclairé et tout particulièrement le philosophe tunisien Mezri Haddad, plutôt que nos intellectuels de salons qui ne connaissent pas le monde arabe et ignorent l'Islam, encore moins l'islamisme. Sans avoir jamais eu l'honneur de le rencontrer, je connais bien les écrits de M.Haddad depuis des années, ces livres mais aussi ses remarquables analyses, y compris ici dans Le Figaro. Je me souviens encore de son article sur les attentats du 11 septembre, sur la question du voile islamique en France, sur la laïcité, sur Robert Redeker, sur l'islamisme et la démocratie...et bien évidemment sur le fameux printemps arabe. Contrairement à BHL qui se trompe tout le temps, M.Haddad a eu la clairvoyance d'anticiper les dangers et de prévoir les périls. L'Histoire lui a parfaitement donné raison, et pas seulement sur le printemps arabe qu'il a qualifié d'emblée d'hiver islamiste, lorsque nos intellectuels, nos politiques et nos journalistes en faisaient les louanges. Maintenant que nous savons ce dont ce printemps était porteur, que nous réalisons les menaces qui pèsent sur nous, ici en France, d'autant plus que plusieurs de nos jeunes concitoyens se sont convertis au jihadisme en Syrie et en Irak, nous devons écouter et apprendre des quelques très rares penseurs musulmans qui ont l'avantage de possèder une réelle double culture et une vraie ouverture sur notre civilisation en partageant nos valeurs humanistes. ML.

15.Posté par Léon le 12/09/2014 11:03
La culture, c'est comme la confiture! disait un sympathique personnage. Moins on en a, plus on l'étale! Dicton dit dans un langage simple et dénué mais qui va droit au coeur, un peu à la manière de Céline. Un langage qui parle à tous; sans prétention ni fausse modestie.
Cet article est la quintessence même de l'art qu'ont certains philosophes en quête de reconnaissance, à savoir celui d'user de définitions compliquées (de concepts pourtant si simples) afin de "noyer le poisson", et apparaître intelligents. Et ce, dans une suites de codes aussi ridicules que ne l'est la profondeur de leur réflexion. D'ailleurs toute cette réflexion n'est-elle pas digne de la question des sexe des anges?
Dissocier le temporel du spirituel; vaste et ridicule programme émanant de certaines cultures chrétiennes, et qui a vu son apogée et sa consécration à l'aube du 21ème siècle avec le mariage homosexuel, et d'ici bientôt (je puis vous l'assurer), le mariage en bandes partouzes. Par exemple une femme et trois hommes ou réciproquement.
Voilà, là où en sont les donneurs de leçons desquels certains chihuahuas venant de chez nous puisent les principes (si l'on peut appeler çà des principes), répétant tels des perroquets, les valeurs que leur ont appris les professeurs occidentaux dans les bancs des universités. Professeurs, au demeurant bien versatiles, et croyant bien moins aux valeurs qu'ils véhiculent, que les chihuahuas qui les écoutent.
D'ici bientôt, pour ces cultures libres, la polygamie, qu'ils ont longtemps condamnée, sera perçue comme une pratique "réductive", d'autant plus qu'elle obéi à certaines conditions en Islam, la rendant quasi-impraticable (du moins dans le contexte actuel).
Il ne faut pas oublier que Bourguiba, avait imposé la monogamie suite aux excès des hommes. Les musulmans ont fait mine d'oublier que la polygamie était la dérogation et non la règle, comme le dit si clairement la sourate la concernant, et que personne ne veut lire depuis son début ("wa in khiftom allé ta3dilou fil yatama, fé-methné ou thoulathé, waroubé3a...).
Bref! c'était juste une parenthèse. Mais revenons à notre article. Il ne s'agit pas chez nous de dissocier le temporel du spirituel (même Bourguiba ne l'a pas demandé en ces termes), mais de voir où mettre la barre. Car comme le dit un célèbre professeur de philo en Sorbonne (un vrai), "tout pur trouve plus pur qui l'épure". Bourguiba a fait pour l'Islam bien plus que tous les donneurs de leçons sur les chaines satellitaires qui n'ont fait que nuire à l'Islam dans une surenchère motivée par leur quête de reconnaissance et de pouvoir.
Les partisans de la séparation tout azimut et sans conscience entre le spirituel et le temporel, sortent aujourd'hui par milliers dans les rues parisiennes pour condamner le mariage gay. Trop tard mes grands, car en face d'autres milliers sortent pour le demander. Voilà le résultat de la surenchère séparatiste (entre temporel et spirituel).
Constat d'autant plus malheureux que l'on sait oh combien le mariage possède un statut bien plus sacré dans le monde chrétien (frôlant l'excès) que chez nous autres. Une rare dérogation au divorce a été accordée par l'église lors de démence (ou encore énurésie de la femme!!!).
Comme vous le constatez, même l'église puritaine a concédé certaines dérogation pour rester "vivable". C'est d'ailleurs dans ce sens que l'on dit que "trop de religion tue la religion".
Celle que la Tunisie paisible et sereine vivait est celle du juste milieu; l'Islam n'ayant jamais constitué un problème en Tunisie jusqu'à l'arrivée des takfiristes surenchéristes en quête de pouvoir et que les dirigeants savaient mettre hors d'état de nuire (souvent sans avoir à sévir mais par menaces interposées).
L'histoire n'est-elle pas en train de nous montrer qu'il avaient raison. Dans son appel au calme, Mezri Haddad a oublié qu'ils était philosophe et a préféré se prévaloir de son bon sens et de son amour pour son pays. Il a laissé le philosophe de côté, un peu comme nous tous. Car le temps de résoudre le problème du sexe des anges, la Tunisie sera hors-service! Même si cela pouvait s'avérer utile. D'ailleurs, j'y pense! Il suffit de le demander à nos hommes politique! Ce sont de vrais anges!
Léon.
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

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